La Belgique s'est pliée à la déportation
La Belgique s'est pliée à la déportation
Un rapport accablant confirme son implication dans le génocide juif.
Par Marc SEMO
QUOTIDIEN : jeudi 15 février 2007
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Le titre est éloquent : la «Belgique docile». A l'initiative du Sénat belge, une commission d'historiens a longuement analysé dans un document de 1 114 pages rédigé par le Centre d'études et de documentation, guerre et sociétés contemporaines (Ceges, adresse: www.cegesoma.be) la collaboration de l'administration belge avec les occupants allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Le but de l'étude était de vérifier l'éventuelle implication des autorités belges dans la persécution et la déportation de la population juive», explique, dans l'introduction, Rudi Van Doorslaer, le directeur du Ceges qui a coordonné ce vaste travail de recherches.
Le projet avait été ébauché dès 2002 par deux parlementaires, Alain Destexhe du Mouvement réformateur, et le socialiste Philippe Mahoux, qui s'inspiraient du travail de mémoire lancé peu avant par les autorités françaises. A l'instar de Jacques Chirac en France, le Premier ministre belge Guy Verhofstadt a déjà présenté ses excuses au nom du gouvernement belge au mémorial de Yad Vashem en 2005.
Les résultats de l'étude belge sont accablants notamment en ce qui concerne les Flandres, où une partie du mouvement nationaliste flamand avait activement collaboré. Les auteurs insistent sur le rôle passif mais aussi actif joué par les administrations, comme la police et la justice rappelant que 16 000 juifs ont été arrêtés dès le lendemain de l'invasion nazie, en mai 1940. Ils décrivent une administration favorable au régime nazi, qui exécute sans objection des ordonnances antijuives, sauf dans de rares cas, comme à Bruxelles, où les autorités ont refusé de distribuer des étoiles jaunes à la population juive.
Ce rapport met notamment en cause la «culture xénophobe et parfois antisémite des élites dirigeantes, ainsi que le déficit démocratique dans les années 30-40». Les conclusions sont elles aussi accablantes, insistant sur l' «attitude docile de l'Etat belge» qui, «dans des domaines cruciaux», a pratiqué à l'époque une «collaboration indigne d'une démocratie dans la persécution et la déportation de la population juive belge comme étrangère».
Un rapport accablant confirme son implication dans le génocide juif.
Par Marc SEMO
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Le titre est éloquent : la «Belgique docile». A l'initiative du Sénat belge, une commission d'historiens a longuement analysé dans un document de 1 114 pages rédigé par le Centre d'études et de documentation, guerre et sociétés contemporaines (Ceges, adresse: www.cegesoma.be) la collaboration de l'administration belge avec les occupants allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Le but de l'étude était de vérifier l'éventuelle implication des autorités belges dans la persécution et la déportation de la population juive», explique, dans l'introduction, Rudi Van Doorslaer, le directeur du Ceges qui a coordonné ce vaste travail de recherches.
Le projet avait été ébauché dès 2002 par deux parlementaires, Alain Destexhe du Mouvement réformateur, et le socialiste Philippe Mahoux, qui s'inspiraient du travail de mémoire lancé peu avant par les autorités françaises. A l'instar de Jacques Chirac en France, le Premier ministre belge Guy Verhofstadt a déjà présenté ses excuses au nom du gouvernement belge au mémorial de Yad Vashem en 2005.
Les résultats de l'étude belge sont accablants notamment en ce qui concerne les Flandres, où une partie du mouvement nationaliste flamand avait activement collaboré. Les auteurs insistent sur le rôle passif mais aussi actif joué par les administrations, comme la police et la justice rappelant que 16 000 juifs ont été arrêtés dès le lendemain de l'invasion nazie, en mai 1940. Ils décrivent une administration favorable au régime nazi, qui exécute sans objection des ordonnances antijuives, sauf dans de rares cas, comme à Bruxelles, où les autorités ont refusé de distribuer des étoiles jaunes à la population juive.
Ce rapport met notamment en cause la «culture xénophobe et parfois antisémite des élites dirigeantes, ainsi que le déficit démocratique dans les années 30-40». Les conclusions sont elles aussi accablantes, insistant sur l' «attitude docile de l'Etat belge» qui, «dans des domaines cruciaux», a pratiqué à l'époque une «collaboration indigne d'une démocratie dans la persécution et la déportation de la population juive belge comme étrangère».
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