La lâcheté de la classe politique"
"La lâcheté de la classe politique"
NOUVELOBS.COM | 08.03.2007 | 18:38
11 réactions
Comment avez-vous réagi aux propos de Raymond Barre sur France Culture ?
- Nous n'avons pas été étonné. Il a déjà fait toute une série de déclarations toujours très limites. Mais pourquoi, subitement, a-t-il eu besoin de justifier Papon et de dire toute sa considération pour Gollnisch ? A la fédération, on l'a toujours considéré comme quelqu'un de proche des idées véhiculées par Pétain. Toutefois, nous n'engagerons pas de poursuites car ça serait lui faire trop de publicité. A la fédération, nous nous battons contre toutes les formes de racisme, l'antisémitisme comme l'islamophobie ou l'homophobie. Mais Barre n'est pas le seul à avoir défendu Papon. Olivier de Sarnez, président de l'association des médaillés de la résistance, et père de Marielle de Sarnez (directrice de campagne de François Bayrou, ndlr) s'est, lui aussi, illustré lors de l'enterrement de Papon. Il avait déclaré que les attaques contre celui-ci étaient "une nouvelle affaire Dreyfus" et que "toute cette affaire est un complot contre la mémoire du général de Gaulle". D'ailleurs la fondation pour la mémoire de la déportation a écrit une lettre à M. Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants pour demander des sanctions contre M. de Sarnez.
Comment expliquez-vous la condamnation tardive des propos de Raymond Barre par la classe politique ?
- C'est un véritable laisser-aller. Ce n'est pas notre position. On ne peut rien laisser passer. Laisser faire, c'est permettre que ce que nous avons connu se reproduise encore un jour. Je me déplace très souvent dans les écoles, je dis aux élèves : "Ne faites jamais semblant de ne pas entendre, ne cédez pas à cette facilité intellectuelle". L'attitude de la classe politique après les propos de Raymond Barre, c'est de la lâcheté. Nous avons envoyé un courrier à chaque candidats, en tout cas les principaux, pour qu'ils réagissent aux propos de Barre, et pour l'instant nous n'avons aucun retour.
Pensez-vous qu'il y ait un regain d'antisémitisme en France ?
- Je veux signaler, tout d'abord, qu'à la fédération nous ne faisons pas le distinguo entre les différentes formes de racisme. Mais pour répondre à votre question, je ne pense pas. Il y a peut-être quelques actes individuels qui laissent penser que l'antisémitisme progresse. Mais il n'y a pas de regain dans l'esprit des Français. Je le vois bien dans les lycées où je me rends pour témoigner et informer. J'ai porté l'étoile jaune à 6 ans, et mes parents sont morts à Auschwitz. Donc je m'y déplace souvent. Beaucoup d'élèves sont mal informés, mais c'est parce qu'on ne leur donne pas les éléments. Il y a un vrai esprit de tolérance, une prise de conscience chez eux. Je suis fasciné par leur capacité d'écoute. Souvent je leur raconte que pendant l'occupation, la Grande Mosquée de Paris a caché des juifs et des résistants…
Propos recueillis par Simon Piel
(le jeudi 8 mars 2007)
NOUVELOBS.COM | 08.03.2007 | 18:38
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Comment avez-vous réagi aux propos de Raymond Barre sur France Culture ?
- Nous n'avons pas été étonné. Il a déjà fait toute une série de déclarations toujours très limites. Mais pourquoi, subitement, a-t-il eu besoin de justifier Papon et de dire toute sa considération pour Gollnisch ? A la fédération, on l'a toujours considéré comme quelqu'un de proche des idées véhiculées par Pétain. Toutefois, nous n'engagerons pas de poursuites car ça serait lui faire trop de publicité. A la fédération, nous nous battons contre toutes les formes de racisme, l'antisémitisme comme l'islamophobie ou l'homophobie. Mais Barre n'est pas le seul à avoir défendu Papon. Olivier de Sarnez, président de l'association des médaillés de la résistance, et père de Marielle de Sarnez (directrice de campagne de François Bayrou, ndlr) s'est, lui aussi, illustré lors de l'enterrement de Papon. Il avait déclaré que les attaques contre celui-ci étaient "une nouvelle affaire Dreyfus" et que "toute cette affaire est un complot contre la mémoire du général de Gaulle". D'ailleurs la fondation pour la mémoire de la déportation a écrit une lettre à M. Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants pour demander des sanctions contre M. de Sarnez.
Comment expliquez-vous la condamnation tardive des propos de Raymond Barre par la classe politique ?
- C'est un véritable laisser-aller. Ce n'est pas notre position. On ne peut rien laisser passer. Laisser faire, c'est permettre que ce que nous avons connu se reproduise encore un jour. Je me déplace très souvent dans les écoles, je dis aux élèves : "Ne faites jamais semblant de ne pas entendre, ne cédez pas à cette facilité intellectuelle". L'attitude de la classe politique après les propos de Raymond Barre, c'est de la lâcheté. Nous avons envoyé un courrier à chaque candidats, en tout cas les principaux, pour qu'ils réagissent aux propos de Barre, et pour l'instant nous n'avons aucun retour.
Pensez-vous qu'il y ait un regain d'antisémitisme en France ?
- Je veux signaler, tout d'abord, qu'à la fédération nous ne faisons pas le distinguo entre les différentes formes de racisme. Mais pour répondre à votre question, je ne pense pas. Il y a peut-être quelques actes individuels qui laissent penser que l'antisémitisme progresse. Mais il n'y a pas de regain dans l'esprit des Français. Je le vois bien dans les lycées où je me rends pour témoigner et informer. J'ai porté l'étoile jaune à 6 ans, et mes parents sont morts à Auschwitz. Donc je m'y déplace souvent. Beaucoup d'élèves sont mal informés, mais c'est parce qu'on ne leur donne pas les éléments. Il y a un vrai esprit de tolérance, une prise de conscience chez eux. Je suis fasciné par leur capacité d'écoute. Souvent je leur raconte que pendant l'occupation, la Grande Mosquée de Paris a caché des juifs et des résistants…
Propos recueillis par Simon Piel
(le jeudi 8 mars 2007)
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