Tuesday, March 20, 2007

LA VIEILLE HAINE DE DUMAS POUR ISRAEL

Maître Roland Dumas, « avocat » d’Ahmadinejab ?
20/03/07




- - Thème: Iran




Une fois encore Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères, ancien président du Conseil constitutionnel, se singularise. Roland Dumas s’est rendu en février, en mission à Téhéran sans avoir reçu - semble-t-il et sauf erreur de notre part - de mandat du Quai d’Orsay. Lors de ce « voyage privé », Dumas s’est entretenu avec des dignitaires iraniens sur le dossier nucléaire. Puis, il a tenu des déclarations étonnantes sur la bombe atomique iranienne, qu’il considère comme un « élément d'équilibre dans la région ». « Avoir la bombe atomique n'est pas forcément un facteur aggravant », a-t-il affirmé au début du mois de février. « C'est un facteur de rétablissement de l'équilibre et qui dit équilibre dit maintien de la paix ». « À l'inverse, si dans une région du monde, un pays puissant, surarmé, dispose de la bombe atomique, c'est lui qui fait sa loi », a ajouté Roland Dumas.

Dans Libération (9 mars) Roland Dumas réitère ses arguments : « ce ne serait pas forcément dramatique qu'ils (les iraniens) aient la bombe. Cela pourrait même être un facteur d'équilibre face à Israël.» Une perspective - rappelle Libération - qui ne devrait pas réjouir les pays arabes qui craignent plus que tout un Iran avec la bombe. Enfin, dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace (18 mars), Roland Dumas enfonce le clou. Cette fois, Roland Dumas affirme que ce voyage à Téhéran a été « très utile » : « si jamais ils possédaient la bombe, ce ne serait pas pour en faire un usage militaire mais pour établir un facteur d'équilibre dans la région. Et qui dit équilibre dit maintien de la paix. Or, aujourd'hui il y a déséquilibre puisque seul Tel-Aviv, soutenu par les Etats-Unis à cause de l'influence prépondérante du lobby israélien dans ce pays, s'arroge le droit de la posséder et de dicter sa loi. »

Ces quelques lignes sont totalement sidérantes. Comment se peut-il que Roland Dumas n’entrevoie pas un seul instant quel danger fait courir l’Iran au Proche et Moyen-Orient ? Comment se fait-il que Roland Dumas s’évertue à dénoncer Israël exclusivement ? Comment se peut-il que Roland Dumas ne souligne pas que l’Iran n’est pas une démocratie mais un Etat totalitaire ? Comment est-il possible que Roland Dumas ignore que l’Iran veut exporter la révolution islamique dans toute la région, en découdre avec le monde arabe et détruire Israël ?

Dans l’entretien accordé aux DNA, Roland Dumas dit aussi : « Israël ne s'améliore pas. Les conflits perdurent et le dernier au Liban a été catastrophique. Deux générations n'ont connu que la guerre en Israël et en Palestine. La religion est un des noeuds essentiels du conflit et les Juifs ont tort de ne pas admettre que le monde arabo-musulman puisse exister. La menace militaire contre l'Iran est réelle. Il est urgent de réunir une grande conférence internationale sur le Moyen-Orient réunissant notamment l'ONU, les Etats-Unis et l'Europe. »

Que penser des généralités confuses que Roland Dumas égrène avec autant de certitudes ? Roland Dumas ignore à quel point les Juifs s’ouvrent au monde et aux choses. Roland Dumas ignore à quel point les Juifs de diaspora et d’Israël rêvent d’un Moyen Orient pacifié. Roland Dumas ignore en quoi et pourquoi, lorsqu’ils le peuvent, les Juifs tendent la main aux musulmans et au monde arabo-musulman. N’en déplaise à Roland Dumas et malgré Roland Dumas, le rapprochement judéo-arabe et judéo-musulman connaît un essor constant en dépit d’une conjoncture toujours plus défavorable : de l’interreligieux à la diplomatie, de la coopération technique et économique à l’humanitaire, de l’art à l’éducation.

Mais Monsieur Dumas ne veut rien entendre. Depuis des années, il nous a habitué à de drôles de considérations. Il me plaît alors de rappeler cet épisode. Roland Dumas avait été condamné en mai 2001 puis il avait été relaxé en 2003 en appel dans le cadre de l’affaire des abus de biens sociaux commis aux dépens d’Elf Aquitaine. Dans une interview fracassante (Nouvel Observateur, 25 février 2003), Roland Dumas contre-attaquait en ces termes : « Je suis convaincu que le lobby militaro-industriel, représenté par Alain Gomez, alors président de Thomson et Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, a œuvré en coulisse pour me déstabiliser ; et que ces démarches convergeaient avec celles des services américains et israéliens qui ne supportaient pas ma politique au Proche-Orient. »

Déjà à l’époque, Roland Dumas prêtait donc à Israël de bizarres intentions et des plans… machiavéliques. En somme, il imaginait qu’Israël complotait contre sa personne. Aujourd’hui, Roland Dumas défend l’Iran et se déverse en propos ahurissants. De quoi se poser certaines questions…


Marc Knobel

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