Raymond Barre scandalise la communauté juive
Raymond Barre scandalise la communauté juive
Par Chantal VALLETTE
agrandir la photo
PARIS (AFP) - Raymond Barre scandalise la communauté juive et les associations de défense des droits de l'homme pour avoir récemment défendu dans une interview Maurice Papon et Bruno Gollnisch, et de s'en être pris à un "lobby juif capable de monter des opérations indignes".
En 1980, le "meilleur économiste de France", alors Premier ministre, avait fait un faux pas lors de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, en déclarant qu'il avait tué "trois Français innocents".
Un quart de siècle plus tard, il a jugé dans une interview à France Culture, le 1er mars, qu'on lui avait fait un mauvais procès dans cette affaire, se présentant en victime d'un "lobby juif" qui est "capable de monter des opérations indignes".
Dans cet entretien, M. Barre dédouane par ailleurs Maurice Papon pour son rôle sous l'Occupation: Papon a eu raison, dit-il, de rester à son poste à la préfecture de Gironde parce qu'il fallait "faire fonctionner la France", affirmant que seul un sujet d'"un intérêt national majeur" eût justifié une démission, semblant ainsi considérer que le sort des Juifs ne relevait pas de cette catégorie.
Même tolérance pour Bruno Gollnisch, élu FN condamné pour des propos négationnistes: il "a ses opinions", fait valoir Raymond Barre, qui le voit comme "quelqu'un de bien".
Mardi sur RTL, il s'est dit victime d'une "clique qui, depuis 1979, (le) poursuit pour le faire apparaître antisémite"
Mardi également, dans une tribune publiée par Libération, Claude Lanzmann, réalisateur de "Shoah" s'est insurgé: "J'accuse M. Raymond Barre d'être un antisémite. Plus encore: je l'accuse de se faire le héraut de cette passion immonde, de la propager, de s'en glorifier, délit qui tombe sous le coup de la loi".
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait été le premier vendredi à se dire "scandalisé" par de tels propos, estimant que Raymond Barre avait "rejoint l'extrême droite".
La Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et La Ligue internationale contre la racisme et l'antisémitisme (Licra) ont dénoncé des "propos déshonorants".
Le Parti socialiste a jugé ses "propos indignes d'un ancien Premier ministre de la République, (...) censé rester une référence" et François Bayrou les a qualifiés de "purement et simplement inacceptables".
Enfin, SOS Racisme a demandé au ministre de la Justice que des poursuites judiciaires soient engagées contre Raymond Barre.
Pour Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, de telles déclarations, "venant d'un personnage qui a été Premier ministre, font partie des choses qui peuvent angoisser la communauté juive".
"Ses propos sont d'autant plus angoissants que Raymond Barre récidive dans une période d'antisémitisme", a-t-il souligné.
En 2006, le nombre d'actions et menaces antisémites a augmenté globalement de 24%, mais les agressions physiques ont augmenté de 45%, selon le Crif (Conseil représentatif des institutions juives).
Cette polémique intervient à quelques jours de la célébration du bicentenaire du Consistoire, l'organisme cultuel représentatif des Juifs de France, que Napoléon avait mis en place en 1807 pour qu'ils aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres citoyens.
Par Chantal VALLETTE
agrandir la photo
PARIS (AFP) - Raymond Barre scandalise la communauté juive et les associations de défense des droits de l'homme pour avoir récemment défendu dans une interview Maurice Papon et Bruno Gollnisch, et de s'en être pris à un "lobby juif capable de monter des opérations indignes".
En 1980, le "meilleur économiste de France", alors Premier ministre, avait fait un faux pas lors de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, en déclarant qu'il avait tué "trois Français innocents".
Un quart de siècle plus tard, il a jugé dans une interview à France Culture, le 1er mars, qu'on lui avait fait un mauvais procès dans cette affaire, se présentant en victime d'un "lobby juif" qui est "capable de monter des opérations indignes".
Dans cet entretien, M. Barre dédouane par ailleurs Maurice Papon pour son rôle sous l'Occupation: Papon a eu raison, dit-il, de rester à son poste à la préfecture de Gironde parce qu'il fallait "faire fonctionner la France", affirmant que seul un sujet d'"un intérêt national majeur" eût justifié une démission, semblant ainsi considérer que le sort des Juifs ne relevait pas de cette catégorie.
Même tolérance pour Bruno Gollnisch, élu FN condamné pour des propos négationnistes: il "a ses opinions", fait valoir Raymond Barre, qui le voit comme "quelqu'un de bien".
Mardi sur RTL, il s'est dit victime d'une "clique qui, depuis 1979, (le) poursuit pour le faire apparaître antisémite"
Mardi également, dans une tribune publiée par Libération, Claude Lanzmann, réalisateur de "Shoah" s'est insurgé: "J'accuse M. Raymond Barre d'être un antisémite. Plus encore: je l'accuse de se faire le héraut de cette passion immonde, de la propager, de s'en glorifier, délit qui tombe sous le coup de la loi".
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait été le premier vendredi à se dire "scandalisé" par de tels propos, estimant que Raymond Barre avait "rejoint l'extrême droite".
La Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et La Ligue internationale contre la racisme et l'antisémitisme (Licra) ont dénoncé des "propos déshonorants".
Le Parti socialiste a jugé ses "propos indignes d'un ancien Premier ministre de la République, (...) censé rester une référence" et François Bayrou les a qualifiés de "purement et simplement inacceptables".
Enfin, SOS Racisme a demandé au ministre de la Justice que des poursuites judiciaires soient engagées contre Raymond Barre.
Pour Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, de telles déclarations, "venant d'un personnage qui a été Premier ministre, font partie des choses qui peuvent angoisser la communauté juive".
"Ses propos sont d'autant plus angoissants que Raymond Barre récidive dans une période d'antisémitisme", a-t-il souligné.
En 2006, le nombre d'actions et menaces antisémites a augmenté globalement de 24%, mais les agressions physiques ont augmenté de 45%, selon le Crif (Conseil représentatif des institutions juives).
Cette polémique intervient à quelques jours de la célébration du bicentenaire du Consistoire, l'organisme cultuel représentatif des Juifs de France, que Napoléon avait mis en place en 1807 pour qu'ils aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres citoyens.
0 Comments:
Post a Comment
<< Home