Audrey, victime d'antisémites à Marseille
Audrey, victime d'antisémites à Marseille
Agée de 22 ans, la jeune femme aurait été frappée et marquée d'une croix gammée.
Par Michel HENRY
QUOTIDIEN : mercredi 2 mai 2007
Marseille de notre correspondant
Audrey, une jeune femme de 22 ans, a-t-elle été victime d'une agression antisémite, le 26 avril, à Marseille ? C'est pour le savoir que le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire pour vol et violences «ayant entraîné une incapacité de plus de huit jours avec trois circonstances aggravantes : en réunion, avec arme, et racisme», selon les indications données lundi à l'AFP par le procureur de la République de Marseille, Jacques Beaume.
Selon les dires de la jeune femme, deux hommes non identifiés l'ont abordée, jeudi, alors qu'elle venait de quitter son véhicule sur le parking du métro la Rose (dans le XIIIe arrondissement de Marseille). L'un d'eux a remarqué qu'elle portait, en pendentif, le symbole hébraïque «haï». «Qu'est-ce que tu fais avec ça ? C'est le symbole du diable !» auraient-ils lancé à Audrey, selon Isidore Aragones, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Marseille-Provence. Les violences auraient alors commencé. D'après ses explications, ils ont déchiré son tee-shirt avec un couteau, l'ont frappée, et lui ont dessiné au feutre une croix gammée entre les seins. Ensuite, ils lui ont volé son téléphone portable, et lui ont coupé des cheveux, «comme on faisait avec les collabos après la guerre», s'indigne Me Aragones.
La victime, qui travaille dans la comptabilité après avoir suivi des études de sciences économiques, est métisse. Son père est noir, sa mère juive, «et c'est sans doute ce qui a provoqué leur colère», suggère Me Aragones. Un proche de la victime évoque «deux petits merdeux» qui n'avaient peut-être comme objectif que le vol d'un portable, avant de s'exciter sur le symbole hébraïque. «On va trouver les auteurs, espère Me Aragones, et on va être très vigilants. Marseille est une ville calme et sereine, souvent citée en exemple pour sa tolérance, malgré les nombreuses communautés qui s'y côtoient. Nous dénonçons toute forme d'agression antisémite, mais faisons confiance à la justice.»
Le consistoire israélite de Marseille a annoncé qu'il se porterait partie civile dans l'instruction, estimant que les circonstances aggravantes retenues par le parquet sont «une confirmation de la nature antisémite de l'agression». «Pour que de tels faits ne puissent pas se reproduire, le consistoire demande aux autorités de police et de justice de tout mettre en oeuvre pour que les deux auteurs de ces actes de violence soient arrêtés et sanctionnés très sévèrement, ajoute le consistoire. La communauté juive espère que cette agression demeurera un acte isolé et que la bonne entente entre les communautés continuera à prévaloir à Marseille et dans sa région.»
Quant à la mère de la victime, elle a confié au journal la Provence : «Pour l'instant, tout ce que je veux, c'est que ma fille retrouve son équilibre. C'est un acte isolé et j'espère que cela n'arrivera à plus personne à Marseille.»
Agée de 22 ans, la jeune femme aurait été frappée et marquée d'une croix gammée.
Par Michel HENRY
QUOTIDIEN : mercredi 2 mai 2007
Marseille de notre correspondant
Audrey, une jeune femme de 22 ans, a-t-elle été victime d'une agression antisémite, le 26 avril, à Marseille ? C'est pour le savoir que le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire pour vol et violences «ayant entraîné une incapacité de plus de huit jours avec trois circonstances aggravantes : en réunion, avec arme, et racisme», selon les indications données lundi à l'AFP par le procureur de la République de Marseille, Jacques Beaume.
Selon les dires de la jeune femme, deux hommes non identifiés l'ont abordée, jeudi, alors qu'elle venait de quitter son véhicule sur le parking du métro la Rose (dans le XIIIe arrondissement de Marseille). L'un d'eux a remarqué qu'elle portait, en pendentif, le symbole hébraïque «haï». «Qu'est-ce que tu fais avec ça ? C'est le symbole du diable !» auraient-ils lancé à Audrey, selon Isidore Aragones, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Marseille-Provence. Les violences auraient alors commencé. D'après ses explications, ils ont déchiré son tee-shirt avec un couteau, l'ont frappée, et lui ont dessiné au feutre une croix gammée entre les seins. Ensuite, ils lui ont volé son téléphone portable, et lui ont coupé des cheveux, «comme on faisait avec les collabos après la guerre», s'indigne Me Aragones.
La victime, qui travaille dans la comptabilité après avoir suivi des études de sciences économiques, est métisse. Son père est noir, sa mère juive, «et c'est sans doute ce qui a provoqué leur colère», suggère Me Aragones. Un proche de la victime évoque «deux petits merdeux» qui n'avaient peut-être comme objectif que le vol d'un portable, avant de s'exciter sur le symbole hébraïque. «On va trouver les auteurs, espère Me Aragones, et on va être très vigilants. Marseille est une ville calme et sereine, souvent citée en exemple pour sa tolérance, malgré les nombreuses communautés qui s'y côtoient. Nous dénonçons toute forme d'agression antisémite, mais faisons confiance à la justice.»
Le consistoire israélite de Marseille a annoncé qu'il se porterait partie civile dans l'instruction, estimant que les circonstances aggravantes retenues par le parquet sont «une confirmation de la nature antisémite de l'agression». «Pour que de tels faits ne puissent pas se reproduire, le consistoire demande aux autorités de police et de justice de tout mettre en oeuvre pour que les deux auteurs de ces actes de violence soient arrêtés et sanctionnés très sévèrement, ajoute le consistoire. La communauté juive espère que cette agression demeurera un acte isolé et que la bonne entente entre les communautés continuera à prévaloir à Marseille et dans sa région.»
Quant à la mère de la victime, elle a confié au journal la Provence : «Pour l'instant, tout ce que je veux, c'est que ma fille retrouve son équilibre. C'est un acte isolé et j'espère que cela n'arrivera à plus personne à Marseille.»
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