Sunday, May 27, 2007

gifle contre le KKL à l'ONU

Gifle pour le KKL à l’ONU
Shraga Blum
mardi 22 mai 2007 - 09:35






Le bruit assourdissant des Kassam s’abattant sur Sderot a fait presque passer sous silence l’un des autres aspects de la haine d’Israël, qui s’exprime également dans l’arène internationale : vendredi dernier, les instances de l’ONU ont officiellement rejeté la demande du KKL américain d’être membre du Conseil socio-économique de l’organisation.

La responsable des relations publiques du KKL américain, Judy Bodner, explique « que le but du KKL était de devenir membre-conseiller des instances socio-économiques, afin de faire profiter les pays membres de l’expérience du Fonds National notamment dans les domaines de la protection de l’environnement et de la lutte contre la désertification. »


La demande a été faite l’an dernier, et depuis, les amis d’Israël s’étaient mobilisés pour faire « avancer le dossier », en vue de la décision définitive de vendredi dernier. Parmi eux, un « lobby » de 60 membres du Congrès américain, dont la sénateur (et candidate) Hillary Clinton. Mais toutes ces personnes de bonne foi ne s’attendaient pas à une opposition aussi déterminée de la part des Arabes. A la pointe de ce combat anti-KKL, l’organisation arabe-israélienne « Adallah » qui accuse le KKL de pratiquer une « ségrégation à l’égard des Arabes israéliens » dans le domaine des ventes de terres. Les « plaignants » se sont notamment basés sur un document du KKL, qui par ailleurs met le doigt sur les buts initiaux de l’organisme, et du sionisme en particulier.


Dans ce document, présenté à la Cour suprême en décembre 2004, il était notamment spécifié : « La fidélité du Fonds National Juif n’est pas destinée au public israélien dans son ensemble. Le KKL a été créé dans l’intérêt du peuple juif, et il agit en ce sens (…) L’égalité ne signifie pas que chacun peut s’installer sur les terres de quiconque. De même qu’un Juif ne peut pas acquérir un terrain appartenant au Wakf musulman, ou à l’une des églises, un non-juif ne peut pas acheter des terres qui sont dévolues au peuple juif dans le but de réaliser son indépendance. »


« Adallah » s’était alors emparé de ce document, l’avait traduit en anglais, diffusé à « tous vents. Elle avait alors obtenu le soutien d’organisations palestiniennes et internationales pour organiser une campagne anti-KKL auprès de l’ONU, sous prétexte que « cet organisme ne respecte pas les principes de la Charte de l’ONU, et ne peut donc pas faire partie de l’une de ses instances. »


A l’approche de la décision, les deux camps avaient redoublé d’efforts pour convaincre, et c’est finalement la position arabe qui a été entendue par les Etats membres du Conseil. En plus d’Israël, six pays ont voté en faveur de l’entrée du KKL : les USA, la Colombie, le Pérou, la Roumanie, la Turquie et la Grande-Bretagne. Huit pays ont voté contre : le Burundi, la Chine, l’Egypte, la Russie, la Guinée, Cuba, le Qatar et le Soudan. l’Angola, l’Inde et le Pakistan ont préféré s’abstenir. Il est à noter que la Grande-Bretagne a monnayé son aval par « l’engagement du KKL de ne pas agir au-delà de la ligne verte. »


Au KKL on s’est déclaré « stupéfaits et déçus que l’ONU ait préféré agir d’après des combines politiques plutôt que de profiter de l’expérience de l’organisme et de sa contribution potentielle aux pays voisins. La branche américaine du KKL a été rejetée uniquement parce qu’elle est liée à Israël. (…) Les pays arabes rejettent tout ce qui touche à Israël, montrant ainsi que nous serons toujours des ennemis pour eux (…) Ils contestent l’existence même de l’Etat d’Israël. »

Par contre du côté des opposants au KKL, c’est la satisfaction. Le président d’ « Adallah », l’avocat Hassan Jabarin, y voit « une victoire pour tous les défenseurs des droits de l’Homme, et de la population arabe en particulier. (…) Cela montre aussi que la définition d’Israël comme ‘Etat juif’, est rejetée par les principes de l’ONU. » De son côté Amir Mah’wal, président de l’organisme faîtier de toutes les organisations arabes en Israël, s’est dit « satisfait de cette décision et de ce succès, car jusqu’à présent, l’ONU ne s’était jamais prononcée sur le fait que le KKL, l’Agence Juive, et dans une certaine mesure la Société israélienne de Protection de la Nature font partie de l’entreprise de ségrégation envers la population arabe d’Israël. (…) Pour nous, cette décision est un précédent. Elle va nous permettre de continuer à lutter contre l’utilisation raciste que fait Israël d’organismes tels que le KKL. »


Que l’on comprenne bien l’enjeu vital qui se joue dans ces péripéties de plus en plus nettes. Il existe un lien direct entre ce qui se passe à Sderot de manière « éclatante », et ce genre de décisions de l’ONU qui passent presque inaperçues. La conception traditionnelle de la gauche et de l’extrême gauche quant à l’analyse du conflit qui nous oppose au monde arabe s’est définitivement écroulée, pour ceux qui ne l’avaient pas encore remarqué : il ne s’agit ni pas d’un conflit portant sur des territoires, ni sur les frustrations sociales d’un secteur de population. Les pays arabes, le Hezbollah, le Fatah, le Hamas et tous leurs satellites, depuis l’extérieur, les organisations arabes israéliennes et les députés arabes israéliens sur le plan intérieur, poursuivent, chacun avec son timing, son « modus operandi » et ses alliés objectifs, le même but à long terme: affaiblir Israël moralement, économiquement, diplomatiquement et militairement, saper les fondements sur lesquels repose l’Etat juif, lui enlever toute légitimité internationale ou même auprès de certains milieux israéliens, pour arriver à terme au but qu’il se sont fixé depuis un siècle : empêcher une souveraineté juive sur toute portion de « terre islamique.


Après près de 60 ans d’existence 'indépendante', nous sommes encore – et de plus en plus - en guerre de survie. L’hostilité arabe, la corruption qui gangrène la société et le monde politique, ainsi que la perte des repères identitaires et nationaux, constituent un mélange extrêmement dangereux pour notre avenir. Et tant que les gouvernements et politiciens israéliens n’auront pas cette image globale en tête, tant qu’ils garderont enfouie leur tête dans le sable, et ne prendront pas les mesures qui s’imposent, la situation ira en empirant. Il est aussi du devoir des responsables religieux du pays de se saisir de cette question, au lieu de se recroqueviller autour d’intérêts sectoriels.

Jamais depuis la création de l’Etat, les doutes quant à la survie même l’Etat n’ont été évoqués aussi ouvertement dans les discussions privées au sein de la population.

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