Sunday, October 14, 2007

un suspect identifié dans l'attentat de la rue copernic

identifié pour l'attentat de la rue Copernic
Reuters - Jeudi 11 octobre, 19h45PARIS (Reuters) - Vingt-sept ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, qui avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés à Paris, la justice française est sur la piste d'un suspect libano-canadien d'origine palestinienne vivant au Canada, identifié dès 1999 mais jamais recherché jusqu'à ces derniers mois, déclare-t-on de source judiciaire.

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Cet homme avait été nommément identifié il y a huit ans par la police, sur la base de documents de l'enquête initiale, mais le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, qui instruisait l'affaire, n'avait jamais délivré de commission rogatoire pour des recherches à l'étranger, alors que sa résidence canadienne était connue, a-t-on appris de source policière.

Après qu'il ait quitté ses fonctions de magistrat au printemps dernier, pour une carrière politique avortée - candidat UMP, il a été battu aux législatives - c'est son successeur, Marc Trévidic, qui a décidé de délivrer une commission rogatoire aux Etats-Unis, où le suspect semble être passé avant d'aller au Canada.

Interrogé sur le site internet d'Europe 1, le juge Bruguière admet implicitement n'avoir délivré aucune commission rogatoire mais assure qu'il a mené de nombreuses investigations entre 1999 et 2007 dans l'affaire et a nié les accusations d'inertie portées contre lui par certains policiers.

Selon le Figaro de jeudi, cet homme, chef présumé du commando ayant perpétré l'attentat le 3 octobre 1980 a été identifié grâce au fichier de son organisation, le groupe palestinien dissident Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS, hostile à Yasser Arafat).

C'est l'Allemagne s'est procurée ce fichier et l'a transmis à des pays amis, dont la France.

L'homme, dont le nom n'est pas publié, vivrait paisiblement au Canada après de longues années passées aux États-Unis. Une commission rogatoire internationale a été délivrée le mois dernier aux services enquêteurs américains pour recueillir des informations sur son séjour aux États-Unis.

PASSEPORT DE CHYPRE

Le suspect, d'origine palestinienne et aujourd'hui âgé de 55 ans, possèderait la double nationalité libanaise et canadienne.

L'attentat avait été commis au moyen d'une bombe placée dans la sacoche d'une moto, peu avant la sortie de la synagogue, un vendredi, veille de shabbat.

La police avait pu établir un portrait-robot du poseur de bombe, grâce à des témoignages. Il montre un homme moustachu, de type arabe, d'une taille d'environ 1,70 mètre. Les enquêteurs avaient aussi établi que c'est un homme utilisant un passeport chypriote au nom d'Alexander Panadriyu qui avait loué la moto utilisée pour l'attentat.

Selon le Figaro, la justice française aurait ensuite obtenu de l'Italie un autre passeport utilisé par le chef du groupe FPLP-OS, identifié comme l'homme qui vit au Canada. La photo ressemblerait au portrait-robot.

L'attentat avait provoqué une émotion considérable en France et suscité une manifestation de protestation de plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris le 4 octobre 1980.

L'affaire s'était aggravée d'une polémique après les commentaires du Premier ministre de l'époque, Raymond Barre, sur les lieux de l'attentat.

Il avait condamné "un attentat odieux qui voulait frapper les Juifs se trouvant dans cette synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic". Peu avant sa mort en août dernier, Raymond Barre a imputé la campagne de protestations sur ces déclarations au "lobby juif".

Avant qu'apparaisse la polémique sur son rôle, Jean-Louis Bruguière, estimait que l'affaire démontrait que tout restait possible dans des dossiers anciens.

"Dans ce domaine plus que dans d'autres domaines, le temps écoulé ne joue pas nécessairement contre l'enquête", a-t-il déclaré à Reuters.

"Des informations peuvent surgir, et le recoupement de ces informations nouvelles sur la base aussi des éléments pertinents obtenus à l'époque peuvent permettre aux enquêtes de progresser", a-t-il ajouté.

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