Monday, June 23, 2008

L'agression d'un jeune juif: caractère antisémite "probable, pas certain" (Bernheim)
23.06.08 | 09h02

le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a jugé "probable" mais "pas certain", lundi sur RTL, que l'agression contre un jeune juif, samedi soir à Paris, ait revêtu une connotation antisémite.

Elu Grand rabbin de France dimanche en remplacement de Joseph Sitruk, M. Bernheim a été interrogé sur l'agression d'un adolescent juif de 17 ans par un groupe de jeunes, samedi dans le XIXe arrondissement de Paris. Le jeune homme, grièvement blessé, était toujours hospitalisé lundi matin.



M. Bernheim a insisté sur le fait qu'il appartenait à la justice de déterminer les circonstances de l'agression et les mobiles des auteurs, ajoutant: "il est manifeste que le caractère antisémite est probable, je ne dis pas certain, probable".

Des "intimidations, des menaces" à l'égard des juifs, "pèsent dans certains quartiers de Paris ou de la région parisienne depuis assez longtemps, c'est-à-dire depuis la deuxième Intifada, depuis le début des années 2000", a observé le Grand rabbin de France.

"Il y a des périodes avec des pics et des périodes avec des agressions moins graves auxquelles on s'habitue, des expressions prononcées qui deviennent fréquentes et parce qu'elles deviennent fréquentes on apprend à vivre avec", a-t-il poursuivi, évoquant une expérience personnelle: "j'ai un souvenir assez fort d'une manifestation qui réunissait une centaine de personnes sur une place de Paris. Contourner 100 personnes m'a valu à trois reprises l'expression: +tire toi sale juif+".

Il ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui "un regain d'antisémitisme" mais note que les "marques d'antisémitisme n'ont pas disparu".

M. Bernheim a été par ailleurs interrogé sur l'existence de tensions communautaires dans certains quartiers: "il faut toujours les mots les moins faux sur la réalité", a-t-il dit, distinguant: "il y a des actes antisémites, c'est-à-dire des jeunes qui veulent en découdre avec des groupes juifs, il y a aussi des bandes organisées dont l'objet est de vendre de la drogue ou d'autre chose et qui, sans doute mal intentionnées, provoquent ou profitent de l'affrontement".

"Ceci étant, il y a des quartiers de Paris qu'il n'est pas bon, même l'après-midi, lorsqu'on est juif et que l'on porte une calotte sur la tête et pour des jeunes filles ou des adolescentes sans signe distinctif, de traverser", a-t-il affirmé.

Les pouvoirs publics "font ce qu'ils doivent faire mais malheureusement il y a des actes inattendu et il faut trouver de nouvelles solutions", a souligné le Grand rabbin de France.

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