Monday, June 23, 2008

Nicolas Sarkozy à la Knesset : "Israël n'est pas seul!"
LE MONDE | 23.06.08 | 12h43 • Mis à jour le 23.06.08 | 14h35 Classer E-mail Imprimer Partager

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Jérusalem, envoyés spéciaux

Un long et vibrant hommage à Israël et à son histoire, puis un plaidoyer pour un rôle accru de l'Europe et de la France dans le processus de paix au Proche-Orient : telles sont les composantes du discours prononcé devant la Knesset Nicolas Sarkozy, lundi 23 juin, au deuxième jour de sa visite d'Etat en Israël, marquée par de nombreuses déclarations d'amitié.

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Premier discours d'un président français devant le Parlement israélien depuis la visite de François Mitterrand en 1982, cette allocution intervient au moment où la France prend, le 1erjuillet, la présidence de l'Union européenne (UE) et figurera, à ce titre, au sein du Quartet (Etats-Unis, Russie, ONU, UE).

M. Sarkozy qualifie Israël d'"une des plus authentiques démocraties du monde" et assure que "le peuple français sera toujours [à ses côtés] quand son existence sera menacée". Face à l'Iran, "Israël n'est pas seul!", souligne-t-il.

"La France, qui aime et qui respecte tous les peuples du Moyen-Orient, veut apporter sa contribution à la paix", annonce le chef de l'Etat. "Elle est prête à organiser sur son sol tous les pourparlers qui pourraient y conduire, qu'il s'agisse de la négociation israélo-palestinienne, du dialogue syro-israélien ou des discussions qui devront reprendre, un jour prochain je l'espère, entre Israël et le Liban."


"Sur ces trois volets du processus de paix, la France est prête à apporter sa garantie, prête à mobiliser sa diplomatie, ses ressources, ses soldatsn comme elle le fait déjà, avec d'autres partenaires européens, au Sud-Liban", propose M. Sarkozy.

A des endroits différents du discours, il décrit la France comme l'"amie" d'Israël, puis l'"amie" des Palestiniens.

A chacun, il délivre un message. "La sécurité d'Israël ne sera véritablement assurée que lorsque, à ses côtés, on verra enfin un Etat palestinien indépendant, moderne, démocratique et viable", affirme-t-il. "Il ne peut y avoir de paix", poursuit M. Sarkozy, sans "un arrêt total et immédiat de la colonisation", sans "la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de deux Etats".


"DÉSORMAIS, DE NOUVEAU, TOUT LE MONDE SE PARLE"


Les Palestiniens doivent de leur côté "combattre le terrorisme". "Nul ne peut espérer rétablir les droits du peuple palestinien en niant ceux du peuple israélien et en appelant à la destruction d'Israël", observe M. Sarkozy, qui considère que "le problème des réfugiés palestiniens" doit être résolu "dans le respect de l'identité et de la vocation d'Israël".

Le président français évoque la trêve à Gaza, les contacts indirects noués entre Israël et la Syrie, et la conférence d'Annapolis de novembre 2007, "qui a relancé une dynamique de paix". "Les efforts seront difficiles et douloureux", commente-t-il, mais "peut-être sommes-nous tout près du but puisque désormais, de nouveau, tout le monde se parle". L'Europe "peut apporter une contribution décisive".

Attentif à l'un des objectifs de la diplomatie israélienne, M. Sarkozy assure que, lors de sa présidence de l'UE, la France "travaillera au rehaussement des relations entre l'Union et Israël". Le 16 juin, les Vingt-Sept ont décidé de commencer à négocier avec l'Etat juif un partenariat renforcé, en le liant – mais sans le conditionner explicitement – à des avancées dans le processus de paix.

M. Sarkozy s'attache par ailleurs à mettre en valeur le projet de l'Union pour la Méditerranée, qui doit être lancé le 13 juillet lors d'un sommet à Paris : "Israël, comme l'Autorité palestinienne, comme le Liban, comme la Syrie, y trouveront leur place aux côtés de l'Egypte, de la Jordanie et de tous les pays du Maghreb arabe". Dimanche, en l'accueillant à l'aéroport Ben Gourion, le président israélien, Shimon Pérès, a qualifié M.Sarkozy d'"ami intime d'Israël".

A l'issue d'un dîner de travail avec le premier ministre, Ehoud Olmert, on expliquait, dans l'entourage du président français, que "le pari de Nicolas Sarkozy, c'est de voir le rôle de l'Europe s'accroître pas à pas", et que l'effacement relatif, au Proche-Orient, de l'administration Bush en fin de mandat fait qu'"un espace s'est ouvert à qui souhaite s'y placer".










Les Palestiniens déçus que M. Sarkozy ne visite ni Jérusalem-Est ni Ramallah
LE MONDE | 23.06.08 | 12h43 • Mis à jour le 23.06.08 | 12h48 Classer E-mail Imprimer Partager

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Jérusalem, correspondant

Les Palestiniens ont le sentiment d'être les laissés-pour-compte du voyage de Nicolas Sarkozy en Israël. A peine quatre heures sur un programme de 45 heures, "c'est le service minimum", estime un conseiller de la présidence de l'Autorité palestinienne.

Les Palestiniens ne se sont pourtant pas formalisés que le président français ne fasse pas le déplacement à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. La visite à Bethléem, mardi 24 juin, permettra à M. Sarkozy de mieux se rendre compte de la façon dont cette ville, plus proche de Jérusalem, a été coupée de sa grande sœur par un mur de huit mètres de haut qui l'enferme dans un vase clos où elle ne cesse de dépérir. C'est sans doute pourquoi la France a décidé de créer un parc industriel de sept hectares pour tenter de redonner vie à cette cité qui se vide de sa population.


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A l'occasion de ce déplacement, une rencontre et un déjeuner auront lieu avec Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne. Et M. Sarkozy devait aussi s'entretenir, lundi, avec des personnalités politiques et des hommes d'affaires palestiniens au consulat général de Jérusalem, instance représentant la France dans les territoires palestiniens occupés mais située en territoire israélien.

Les Palestiniens ont cependant été un peu déçus que ce soit Michèle Alliot-Marie, la ministre française de l'intérieur, qui soit déléguée à Ramallah. Et ils auraient apprécié une visite de la vieille ville de Jérusalem et de l'esplanade des Mosquées par le président français.

"Comment peut-on venir à Jérusalem sans se rendre dans ce qui est son cœur ?", s'indigne un habitant, qui rappelle que Jacques Chirac l'avait fait en 1996. Tout le monde se souvient qu'irrité par le comportement des services de sécurité israéliens M.Chirac avait menacé de reprendre l'avion.

FRICTIONS DIPLOMATIQUES


Afin d'éviter un nouvel incident diplomatique, une éventuelle visite de M. Sarkozy a été annulée, au grand dam des Palestiniens qui estiment qu'ainsi le président français aurait montré que Jérusalem-Est est une entité à part, quelque chose de "symbolique". Prévu au départ, cet itinéraire a donné lieu à de multiples controverses entre le consulat général de Jérusalem et l'ambassade de France à Tel-Aviv.


Ce ne furent pas les seules pour ce voyage où il a fallu arbitrer entre les sensibilités divergentes des deux représentations diplomatiques françaises. Ces frictions illustrent parfaitement la nature des choix qui ont été faits lors de ce voyage dont le programme a sans cesse été modifié au gré des sensibilités et des irritations des uns et des autres.

Les Palestiniens attendent néanmoins beaucoup du discours de Nicolas Sarkozy devant la Knesset. Ils avaient mal digéré d'avoir été tenus pour quantité négligeable par la chancelière allemande, Angela Merkel, et surtout par le président américain, George Bush. Ils souhaitent surtout que les belles paroles ne restent pas que des paroles. Lors d'un discours à Constantine (Algérie) en décembre 2007, M.Sarkozy avait lancé "un appel au peuple d'Israël pour qu'il n'inflige pas au peuple palestinien la même injustice que celle qu'il a lui-même subie pendant tant de siècles".



Michel Bôle-Richard Classer

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