Monday, September 22, 2008

Berlin: Le Liechtenstein évoque un "IVe Reich"
Le prince Hans-Adam II du Liechtenstein a qualifié l'Allemagne de "IVe Reich" dans une lettre envoyée au Musée juif de Berlin, expliquant les raisons pour lesquelles il n'enverrait pas d'oeuvres à une exposition de tableaux volés par les nazis. Cette déclaration a suscité l'émoi des organisations juives et attisé les tensions entre la pricipauté et Berlin. "J'aurais vraiment souhaité apporter mon soutien à l'exposition étant donné que nos collections ont elles-mêmes été victimes de vols durant la Seconde Guerre mondiale et par la suite, si ce n'est qu'elle est organisée en Allemagne", écrit le prince dans la lettre publiée jeudi par le quotidien suisse alémanique Tagesanzeiger. Eva Söderman, porte-parole du musée juif de la capitale allemande, a critiqué le contenu de la lettre. Les services du prince ont précisé que la lettre devait rester privée.




RELIGION

Benoît XVI défend la mémoire de Pie XII

Le pape a justifié jeudi 18 septembre la prudence du pape Pie XII durant la Seconde Guerre mondiale

Benoît XVI justifie le silence de Pie XII. Recevant jeudi 18 septembre la fondation juive américaine Pave the Way, qui a organisé un colloque historique à Rome pour réhabiliter l’action du pape Pacelli en faveur des juifs, le pape a en effet évoqué les « nombreuses interventions » de Pie XII, « sur un mode secret et silencieux, justement parce que, tenant compte des situations concrètes de ce moment historique complexe, c’était alors la seule manière d’éviter le pire, et de sauver le plus grand nombre possible de juifs ».

C’est la première fois que Benoît XVI prend publiquement parti en faveur de Pie XII. Même si déjà vendredi dernier devant la communauté juive de France, dans un message particulièrement vigoureux contre l’antisémitisme, il avait invoqué les propos de Pie XII. L’attitude du pape Pacelli durant la Seconde Guerre mondiale est en effet fortement contestée, les critiques se focalisant sur son fameux « silence » face à l’extermination du peuple juif.
Pie XII n'a pas voulu aggraver la situation

Le problème n’est donc pas de savoir si Pie XII a agi en faveur des juifs persécutés, car ce point est incontestable et les témoignages en sont nombreux. La vraie question est celle de sa prise de parole : elle a existé, mais a-t-elle été au niveau de l’autorité morale de celui qui a une telle responsabilité de pasteur ? Le « silence » de Pie XII avait été évoqué tout de suite après la guerre par des intellectuels français comme François Mauriac et Jacques Maritain. La pièce de Rolf Hochhuth Le Vicaire, publiée en 1963, a donné un fort écho public à cette thèse.

Jeudi, Benoît XVI a donc expliqué que c’est par un choix délibéré, pour ne pas aggraver encore la situation, que la parole de Pie XII n’a pas été plus forte. Cela semble signifier que les archives – celles du Saint-Siège (ouvertes en totalité jusqu’en 1939, puis partiellement pour les actes relatifs à la Seconde Guerre), et celles des autres États et institutions – permettent de conclure en ce sens, comme le montrent aussi les travaux de la Fondation Pave the Way, laquelle a récolté des nouveaux témoignages.
Première étape vers une béatification de Pie XII

Ce n’est pas un hasard si Benoît XVI intervient aujourd’hui sur le sujet. D’une part, il s’apprête à présider, le 9 octobre, une messe pour les 50 ans de la mort de Pie XII. D’autre part, Benoît XVI pourrait proclamer prochainement l’héroïcité des vertus de ce prédécesseur, première étape vers une béatification encore très contestée.

Avant de signer ce décret, Benoît XVI a institué en décembre 2007 une commission chargée d’étudier le cas de cette béatification. Cette instance, qui devait évaluer ses conséquences à la lumière des relations entre Israël et le Saint-Siège, a donc apparemment donné son feu vert.
Isabelle de GAULMYN, à Rome

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