Friday, January 02, 2009

vendredi 02 janvier 2009Synagogue caillassée : deux vitres brisées

Roger Guirchoum, qui fait office de rabbin, dénonce « un acte gratuit et antisémite. Celui qui a fait cela savait que c'était une synagogue. »
Le lieu de culte est ouvert depuis septembre rue Gambetta. Ses deux baies vitrées ont été fracturées. Aucune autre dégradation dans le quartier.
Une vitre cassée à hauteur d'homme. Une autre à mi-jambes. Un galet de 500 grammes retrouvé sur les lieux. Les deux baies vitrées de la synagogue des Sables-d'Olonne ont été fracturées dans la nuit de lundi à mardi
, 35, rue Gambetta. Il n'y a pas eu d'autres dégradations dans le quartier.

Mercredi matin, Roger Guirchoum, trésorier de l'association Beth Yeouda qui gère la synagogue, contient ses larmes avec peine. L'homme de 77 ans qui fait office de rabbin, a la voix qui sanglote. « Va falloir mettre des grilles ou construire un mur et blinder la porte. C'est triste... »

La synagogue a ouvert en septembre et n'a pas encore été inaugurée. Depuis cinq ans, la communauté juive des Sables-d'Olonne avait à sa disposition une salle au presbytère. Les travaux qui y sont entrepris actuellement l'ont amenée à trouver refuge ailleurs. D'où ce nouveau lieu de culte, installé dans l'ancien local commercial du service d'aides à domicile Service +. Soit 50 m2 au rez-de-chaussée de la résidence le Magnolia, un immeuble de deux étages. « Contrairement au presbytère où il y avait l'étoile de David sur la porte. Là, il n'y a rien ». Aucun signe distinctif en façade. Pas de plaque à l'entrée. « On ne voulait pas que ça soit ostentatoire », insiste Roger Guirchoum. Patatras. Deux vitres ont volé en éclats. Réaction aux événements de Gaza ? « Je n'y crois pas. »

Comment expliquer alors ? « Notre arrivée n'a peut être pas plu a tout le monde, poursuit Roger Guirchoum. Pour moi, celui qui a fait cela savait pertinemment que c'était une synagogue... » Acte antisémite ou non ? La police n'exclut aucune piste. D'autant qu'en juin dernier des croix gammées, des dessins obscènes et des messages orduriers avaient été tagués en centre-ville. Cette fois-ci : aucune inscription sur les murs.
Les premiers éléments de l'enquête n'ont « pas révélé de conflit de voisinage. » Le syndic de l'immeuble s'était manifesté à l'issue d'une soirée : « Des co-propriétaires s'étaient plaints du bruit. Mais ca s'est arrêté là », indique-t-on à l'agence Lamy. « Il n'y a vraiment pas de nuisances sonores. Ou très peu. J'ai entendu des chants un soir », réagit une voisine. Même commentaire chez Music sun de l'autre côté de la rue : « C'est affligeant. Un lieu de culte doit être respecté. La liberté commence par là... ».

Renaud GARNIER.


Ouest-France

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