Sunday, May 17, 2009

Le problème juif permanent du Vatican
Alan Dershowitz - Jerusalem Post | Adaptation française de Sentinelle 5769

samedi 9 mai 2009

Alors que le Pape Benoît accomplit sa visite historique en Israël, plusieurs cardinaux, évêques et prêtres continuent de perpétuer la longue histoire de l’antisémitisme de l’Eglise. Des photographies ont récemment fait surface avec le Père Angelo Idi portant une swastika. Il appartient au même groupe de fascistes comprenant l’évêque Richard Williamson – qui persiste à nier l’holocauste.


Mais le problème juif de l’Eglise n’est pas limité à des prêtres marginaux ou à des évêques excommuniés. Au moins deux des cardinaux les plus influents de l’Eglise, dont l’un était candidat au pontificat et demeure un favori pour le remplacer, sont ouvertement antisémites et fiers de l’être.

Le cardinal Oscar Andres Rodriguez Meridiaga, archevAque de Tegucigalpa, au Honduras, a déclaré à tous ceux qui voulaient l’entendre, qu’on doit reprocher « aux Juifs » le scandale entourant l’inconduite sexuelle de prêtres à l’encontre de jeunes paroissiens !

Les Juifs ? Comment le cardinal Rodriguez en est-il venu à cette idée ridicule ? Voici sa « logique ». Il commence par affirmer que le Vatican est anti-Israël et pro palestinien. Il s’ensuit donc, que les « Juifs » devaient être équitables pour l’Eglise catholique, tout en détournant l’attention dans le même temps des injustices israéliennes contre les Palestiniens.

Les Juifs parvinrent à le faire en s’arrangeant pour que les media, que bien sûr ils contrôlent, prêtent une attention disproportionnée aux scandales sexuels du Vatican. Ecoutez les propres déclarations de Rodriguez :

“Cela me fait certainement penser qu’au moment où toute l’attention des mass media était concentrée sur le Moyen-Orient, les nombreuses injustices commises contre le peuple palestinien, la presse et la T lé aux USA sont devenues obsédées avec les scandales sexuels survenus 30 à 40 ans auparavant. Pourquoi ? Je pense que c’est aussi pour ces raisons Quelle est l’Eglise qui a reçu Arafat le plus souvent, et a le plus souvent confirmé la nécessité de créer un Etat palestinien ? Quelle est l’Eglise qui n’accepte pas que Jérusalem soit la capitale indivisible de l’Etat d’Israël, mais qu’elle devrait être la capitale des trois grandes religions monothéistes ? »

Rodriguez poursuit en comparant les media contrôlés par les Juifs avec « Hitler », parce qu’ils sont « les protagonistes de ce que je n’hésite pas à définir comme une persécution contre l’Eglise »

Quand on lui a demandé s’il souhaitait reformuler son attaque, Rodriguez répondit... Je ne me repens pas. Parfois il est nécessaire de secouer les choses ».

Le principal coupable des media est, selon Rodriguez, The Boston Globe, qui a gagné de nombreuses récompenses journalistiques pour sa révélation et la couverture du scandale sexuel. The Globe est détenu par le New York Times, contrôlé par la famille Sulzberger. Donc de la conspiration juive. Le problème avec cette théorie farfelue est que la communauté juive de Boston était très proche, et en admiration du cardinal Bernard Law, qui présidait l’archidiocèse pendant le scandale. Law avait construit des ponts entre les communautés catholiques et juives de Boston, et quand le scandale fut révélé par le très non juif Boston Globe, la communauté juive demeura largement partisan de Law.

Aucun des critiques des principaux media, avocats ou politiciens qui s’insurgeaient contre l’Eglise n’était juif. La majorité était catholique. Mais cela n’avait pas d’importance pour le cardinal bigot, qui croit avec d’autres antisémites, que si il y a un problème, il faut le reprocher aux « Juifs ».

Comme James Carroll, lui-même catholique, a décrit « l’état d’esprit cinglé » de Rodriguez : « Quand l’Eglise a un problème – voilà la première position entre toutes – reprochez-le aux Juifs ». Mais Rodriguez n’est pas le seul cardinal contemporain affligé d’une telle intolérance.

Le cardinal Joseph Glemp, primat de Pologne, a reproché aux Juifs le communisme polonais, l’alcoolisme, et la collaboration avec Hitler. Il a aussi accusé les Juifs d’essayer de tuer des nonnes. D’autres prêtres de haut rang, particulièrement en Amérique centrale et en Pologne, ont dressé de telles accusations antisémites contre les Juifs et Israël.

Ces pamphlets diffamatoires démontrent que le Vatican a encore un problème avec l’antisémitisme au plus haut niveau de sa hiérarchie, même après que Vatican II ait déclaré que l’antisémitisme est un « pêché ». Comment des pêcheurs en série tels les cardinaux Rodriguez=2 0et Glemp conservent leur statut de princes de l’Eglise tout en continuant de prêcher des pamphlets diffamatoires contre les Juifs ?

L’antisémitisme au sein du clergé catholique transcende les lignes idéologiques. L’Evêque Williamson et le Père Idi sont des fascistes de la Droite dure. Le cardinal Rodriguez est un théologien de la « libération » de Gauche. Le cardinal Glemp est simplement un antisémite polonais à l’ancienne, qui marche dans les pas de ses prédécesseurs qui furent aussi Primats de l’Eglise catholique polonaise (à l’opposé de Jean Paul II, qui était aussi polonais mais philosémite).

Le Pape Benoît est un homme bon, qui a généralement poursuivi le bon travail de ses deux prédécesseurs envers les Juifs. Mais le problème de l’antisémitisme empire dans l’Eglise, comme cela se produit dans de nombreuses parties du monde, en particulier en Amérique Centrale et du Sud.

L’influence et le succès croissants du cardinal Rodriguez, et l’échec du Pape dans la condamnation de leur antisémitisme déclaré, contribuent à la légitimation de ce pêché c hez certains fidèles. Le temps est venu, de fait il a même trop tardé, pour que le Pape Benoît s’exprime et prenne des mesures fermes contre les intolérants vêtus de pourpre cardinalice qui souillent son pontificat et portent atteinte à l’autorité morale de l’Eglise.


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