218 - EN BELGIQUE, LE PROCES DE 2 ISLAMISTES ANIMATEURS D'UN SITE ANTISEMITE
L'avocat est accusé d'antisémitismeChristophe LamfalussyMis en ligne le 14/03/2006- - - - - - - - - - -
Incidents, lundi à Bruxelles, au procès d'Assabyle.com. L'avocat des prévenus est menacé de mort et fait l'objet, à son tour, d'un reproche d'antisémitisme.
Des incidents ont émaillé la deuxième audience, lundi à Bruxelles, du procès contre deux webmasters du site islamiste Assabyle.com.
Leur avocat, MeSébastien Courtoy, est arrivé au palais de justice de Bruxelles protégé par six agents de la Sûreté, après avoir reçu des menaces de mort. De plus, il a été accusé d'antisémitisme par l'avocate qui représente l'un des plaignants, le «Centre pour l'Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme». «Je viens plaider ici avec des menaces de mort. On demande ici un an de prison pour mes clients qui ne sont ni antisémites ni négationnistes», a dit l'avocat bruxellois.
Ses clients sont deux jeunes Français, Raphaël Gendron et Abdel Rahman Ayachi, identifiés par la police fédérale comme les animateurs d'un site Internet dépendant du Centre islamique belge (CIB) salafiste de Molenbeek. Pendant deux ans, de 2000 à 2002, ce site a diffusé des textes appelant à la destruction des Juifs, à la haine des Occidentaux et à la guerre sainte. Une bande vidéo, confectionnée par des étudiants libanais et accessible sur le site belge grâce à un lien hypertexte, est aussi dans le collimateur de la justice car elle faisait la comparaison entre David Levy, l'ancien ministre israélien des Affaires étrangères, et Adolf Hitler.
Avant l'audience de lundi, MeCourtoy a reçu un appel téléphonique l'avertissant qu'il serait tué s'il se rendait à l'audience. Le dossier a été confié, pour enquête, à l'antiterrorisme.
Intervention du bâtonnier
Mais l'audience elle-même a été rapidement interrompue quand un représentant du bâtonnier est venu demander à la présidente de la 61echambre correctionnelle, Mmede Laminne de Bex, de régler un problème en aparté. Aucune communication n'a été faite à l'issue de cette chambre du Conseil improvisée, sinon que l'affaire sera reprise le 27 avril prochain.
De bonne source, cependant, on a appris qu'une plainte déontologique a été introduite par l'avocate du «Centre pour l'Egalité», MeJulie Feld, contre l'avocat des deux islamistes, lequel est convoqué chez le bâtonnier.
MeCourtoy, associé du cabinet Graindorge, a, en effet, déposé 80 pages de conclusions d'une grande virulence, qu'il n'a toujours pas pu plaider.
Dans celles-ci -que MeFeld a pu consulter à l'avance comme le veut la pratique- il accuse notamment le «Centre» de s'inspirer de «sites racistes ou de sites d'associations juives» pour étayer son dossier. Il réclame également le droit de pouvoir critiquer la politique d'Israël dans les territoires palestiniens sans être taxé d'antisémitisme. Et il remet une couche. «Etre traîné dans la boue, écrit-il, et poursuivi pénalement par un Office gouvernemental pour avoir osé critiquer un gouvernement d'occupation, on croyait que ce n'était plus guère concevable qu'en Corée du Nord.»
L'avocat se plaint aussi que ses clients soient poursuivis pour avoir publié un texte sur «la puissance du lobby juif dans le monde». Or, c'est un fait, dit en substance l'avocat, en s'appuyant sur un article du «Monde diplomatique».
L'existence du lobby juif ne peut être niée «sans faire preuve d'un angélisme hypocrite».
La liberté d'expression
MeCourtoy se place sur le terrain de la liberté d'expression et s'appuie sur la jurisprudence récente du tribunal de Dinant pour qui «l'antiracisme ne peut et ne doit être transformé en instrument de censure intellectuelle, politique et morale».
Les animateurs du site islamiste sont poursuivis en vertu de deux lois, celle du 30 juillet 1981 qui condamne l'incitation à la haine raciale et celle du 23 mars 1995 qui poursuit celui qui nie ou minimise «grossièrement» le génocide commis par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
© La Libre Belgique 2006
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Incidents, lundi à Bruxelles, au procès d'Assabyle.com. L'avocat des prévenus est menacé de mort et fait l'objet, à son tour, d'un reproche d'antisémitisme.
Des incidents ont émaillé la deuxième audience, lundi à Bruxelles, du procès contre deux webmasters du site islamiste Assabyle.com.
Leur avocat, MeSébastien Courtoy, est arrivé au palais de justice de Bruxelles protégé par six agents de la Sûreté, après avoir reçu des menaces de mort. De plus, il a été accusé d'antisémitisme par l'avocate qui représente l'un des plaignants, le «Centre pour l'Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme». «Je viens plaider ici avec des menaces de mort. On demande ici un an de prison pour mes clients qui ne sont ni antisémites ni négationnistes», a dit l'avocat bruxellois.
Ses clients sont deux jeunes Français, Raphaël Gendron et Abdel Rahman Ayachi, identifiés par la police fédérale comme les animateurs d'un site Internet dépendant du Centre islamique belge (CIB) salafiste de Molenbeek. Pendant deux ans, de 2000 à 2002, ce site a diffusé des textes appelant à la destruction des Juifs, à la haine des Occidentaux et à la guerre sainte. Une bande vidéo, confectionnée par des étudiants libanais et accessible sur le site belge grâce à un lien hypertexte, est aussi dans le collimateur de la justice car elle faisait la comparaison entre David Levy, l'ancien ministre israélien des Affaires étrangères, et Adolf Hitler.
Avant l'audience de lundi, MeCourtoy a reçu un appel téléphonique l'avertissant qu'il serait tué s'il se rendait à l'audience. Le dossier a été confié, pour enquête, à l'antiterrorisme.
Intervention du bâtonnier
Mais l'audience elle-même a été rapidement interrompue quand un représentant du bâtonnier est venu demander à la présidente de la 61echambre correctionnelle, Mmede Laminne de Bex, de régler un problème en aparté. Aucune communication n'a été faite à l'issue de cette chambre du Conseil improvisée, sinon que l'affaire sera reprise le 27 avril prochain.
De bonne source, cependant, on a appris qu'une plainte déontologique a été introduite par l'avocate du «Centre pour l'Egalité», MeJulie Feld, contre l'avocat des deux islamistes, lequel est convoqué chez le bâtonnier.
MeCourtoy, associé du cabinet Graindorge, a, en effet, déposé 80 pages de conclusions d'une grande virulence, qu'il n'a toujours pas pu plaider.
Dans celles-ci -que MeFeld a pu consulter à l'avance comme le veut la pratique- il accuse notamment le «Centre» de s'inspirer de «sites racistes ou de sites d'associations juives» pour étayer son dossier. Il réclame également le droit de pouvoir critiquer la politique d'Israël dans les territoires palestiniens sans être taxé d'antisémitisme. Et il remet une couche. «Etre traîné dans la boue, écrit-il, et poursuivi pénalement par un Office gouvernemental pour avoir osé critiquer un gouvernement d'occupation, on croyait que ce n'était plus guère concevable qu'en Corée du Nord.»
L'avocat se plaint aussi que ses clients soient poursuivis pour avoir publié un texte sur «la puissance du lobby juif dans le monde». Or, c'est un fait, dit en substance l'avocat, en s'appuyant sur un article du «Monde diplomatique».
L'existence du lobby juif ne peut être niée «sans faire preuve d'un angélisme hypocrite».
La liberté d'expression
MeCourtoy se place sur le terrain de la liberté d'expression et s'appuie sur la jurisprudence récente du tribunal de Dinant pour qui «l'antiracisme ne peut et ne doit être transformé en instrument de censure intellectuelle, politique et morale».
Les animateurs du site islamiste sont poursuivis en vertu de deux lois, celle du 30 juillet 1981 qui condamne l'incitation à la haine raciale et celle du 23 mars 1995 qui poursuit celui qui nie ou minimise «grossièrement» le génocide commis par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
© La Libre Belgique 2006
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