Saturday, June 24, 2006

LA JEUNE GARDE LIBEREE DE LA DANSE ISRAELIENNE

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La jeune garde libérée de la danse israélienne
LE MONDE 12.06.06 16h33 • Mis à jour le 12.06.06 16h33 TEL-AVIV ENVOYÉE SPÉCIALE
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'été des festivals en France sera aussi celui de la danse contemporaine israélienne. A l'affiche à Marseille, à Uzès, puis à Montpellier Danse, cette tendance s'inscrit dans la vague de renouveau qui bouleverse la scène israélienne depuis cinq ans. "Il se passe vraiment quelque chose de passionnant, affirme Didier Michel, fondateur d'Uzès Danse. J'ai eu un choc en découvrant il y a quatre ans ces jeunes artistes inconnus que j'ai programmés régulièrement depuis. Mes choix me portent vers des pièces émouvantes, belles et qui font réfléchir. Au regard des propositions françaises, pour la plupart très nombrilistes, je me sens plus en phase avec les chorégraphes israéliens."
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A l'instar de la littérature et du cinéma, la danse israélienne connaît une effervescence unique dans son histoire. Parmi la quarantaine d'artistes récemment comptabilisés - un boom quantitatif repéré surtout à Tel-Aviv - se démarquent déjà Emanuel Gat, figure de proue de cette nouvelle génération, Yasmeen Godder, actuellement en résidence au Centre national de la danse à Pantin, Zahar Azimi, ou encore la danseuse Talia Paz. De quoi muscler un paysage chorégraphique crispé autour de la compagnie historique de la Batsheva, créée en 1964 par l'Américaine Martha Graham, et de loin la plus connue en France, car la plus programmée.
DES THÈMES DÉLICATS
"L'impulsion d'une danse plus spécifique à la vie israélienne a été donnée par cette troupe, et surtout par son chorégraphe, Ohad Naharin, depuis le début des années 1990, précise Ziv Nevo Kulman, au ministère israélien des affaires étrangères. Parallèlement, le ministère de la culture et celui des affaires étrangères ont commencé à parier sur la danse comme un art à part entière. L'ouverture du Suzanne Dellal Center, à Tel-Aviv, qui soutient tous les chorégraphes, a aussi contribué à son épanouissement."
Qu'apporte de si particulier cette jeune garde israélienne ? Fraîcheur, dynamisme mordant, écriture du mouvement. Engagement aussi sur des thèmes délicats, comme le mariage entre deux hommes dans Ana wa enta, par Niv Scheinfeld et Emanuel Gat - ce dernier par ailleurs collabore régulièrement avec des Palestiniens. "Les artistes ne sont pas focalisés sur le conflit avec la Palestine, appuie Irit Lillian, directrice du département des arts et de la littérature au ministère des affaires étrangères. Cela fait partie de notre vie, comme une sorte de background, mais il n'y a pas que ça. La sensualité, de plus en plus ouvertement présente dans la société, est évoquée dans les spectacles. De même, la liberté (il n'y a aucune vache sacrée en Israël, aucun tabou) est présente sur scène. Et la question de l'individu, dans une société qui fut fondée sur le collectif du kibboutz, se retrouve aussi sur les plateaux. Un seul thème reste intouché, la religion, mais ça ne va pas durer."
Dans le judaïsme, la danse n'existe que dans le cadre des cérémonies religieuses : hommes et femmes ne se touchent pas. La naissance de l'Etat d'Israël a favorisé les danses folkloriques reliant les gens dans un même cercle comme la hora, danse symbole originaire de Roumanie.
Parmi les troupes historiques qui ont posé le socle de la danse contemporaine, il faut souligner l'impact de la Inbal Dance Theater, créée en 1950 par Sara Levi-Tanai, la Kibbutz Dance Company, fondée en 1970 par Yehudith Arnon, survivante de la Shoah, qui sera présente à Montpellier Danse pour le spectacle de Tal Beit-Halachmi. "Ce sont les femmes qui ont construit des oeuvres dans les années 1970, les hommes étaient plutôt sur le terrain de l'héroïsme, poursuit Irit Lillian. Aujourd'hui, mais c'est très récent, certains choisissent de devenir chorégraphes. C'est souvent une vocation tardive qui apparaît après le service militaire, quand leur maturité leur permet de faire ce choix. Doucement, les choses évoluent et la danse fait sa route."
Festival de Marseille. Du 12 juin au 12 juillet. Avec Emanuel Gat (26 juin), Yuval Pick (4 et 5 juillet). Tél. : 04-91-99-02-50. De 4 à 25 euros.
Uzès Danse. Du 14 au 18 juin. Avec Talia Paz (15 juin). Tél. : 04-66-03-15-39. De 4 à 20 euros.
Montpellier Danse. Du 24 juin au 7 juillet. Avec Ohad Naharin (24-28-29 juin), Tal Beit-Alachmi (27 et 28 juin), Sharon Eyal (26 juin). Tél. : 04-67-60-83-60. De 11 à 25 euros.
Rosita Boisseau
Article paru dans l'édition du 13.06.06

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