FESTIVAL DE LUSSAS; LE BOYCOTT VU PAR LE MONDE
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Polémique avant le festival de Lussas
LE MONDE 19.08.06 14h50 • Mis à jour le 25.08.06 08h27
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lusieurs documentaristes israéliens ont retiré leurs films de la programmation des Etats généraux du film documentaire de Lussas (Ardèche), organisés du 20 au 26 août. Cette décision fait suite aux modifications apportées à la sélection de la section "La Route du doc", qui devait être consacrée à Israël. Après le début des combats entre Israël et les forces du Hezbollah au Liban, les programmateurs de "La Route du doc", Christophe Postic et Gaël Lépingle, ont décidé de réduire la présentation de films israéliens à deux jours, au lieu des trois prévus, afin de "libérer un espace", comme le dit Christophe Postic, pour des films libanais et palestiniens.
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Dans un texte diffusé avant l'annonce des modifications, les Etats généraux du film documentaire expliquaient que la sélection israélienne visait à "comprendre la complexité et la dérive d'une société, notamment à travers l'image qu'elle renvoie de la ségrégation et de l'occupation que l'Etat d'Israël inflige aux Palestiniens, avec les conséquences désastreuses qu'en supportent aujourd'hui le Liban et Gaza".
Les programmateurs se défendent d'avoir voulu censurer tel ou tel film israélien. "En passant à deux jours, nous avons essayé de garder la cohérence de notre programmation", explique Christophe Postic. Badal, de la cinéaste arabe israélienne Ibtisam Mara'ana, a été ainsi retiré de la liste des projections, tout comme In Jerusalem, un film tourné en 1963 par le cinéaste David Perlov (mort en décembre 2003). Le Journal de Perlov avait été, lui, maintenu au programme.
Mais cette deuxième sélection a été mal reçue par nombre de cinéastes invités, même si leurs films devaient rester dans le catalogue et être disponibles à la vidéothèque des Etats généraux. Yael Perlov, la fille de David Perlov, qui est elle-même monteuse, raconte : "Christophe Postic m'a appelée et m'a demandé quelle attitude prendre face à la guerre. Je lui ai dit que s'il voulait organiser un boycottage il pouvait le faire, que c'était de sa responsabilité. En parlant du journal de mon père, il m'a expliqué que la période était en noir et blanc et que ce n'était pas le moment de montrer un film poétique."
Face à ces réserves, puis à la décision des Etats généraux de ne pas programmer In Jerusalem, Yael Perlov et sa mère ont décidé de retirer les films de leur père et époux. Elles ont été suivies en cela par plusieurs cinéastes, si bien que, finalement, les films israéliens n'occuperont qu'une journée de la manifestation.
TROIS FILMS LIBANAIS, UN PALESTINIEN
Une deuxième journée sera consacrée à quatre films, trois libanais et un palestinien, dont Christophe Postic fait remarquer que la présence n'allait pas de soi : "Certains cinéastes arabes auraient pu refuser d'être programmés avec des films israéliens." Au début du conflit, la plupart des réalisateurs palestiniens, dont Elia Suleiman (Intervention divine), Hany Abu-Asad (Paradise Now) ou Rashi Masharawi (Attente), ont signé un appel appelant au boycottage culturel d'Israël, sur le modèle de celui organisé contre l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid. Mais les cinéastes arabes conviés à Lussas ont accepté de montrer leurs films.
Cet incident a valu au festival ardéchois un article virulent dans le quotidien israélien Haaretz. Le titulaire de la rubrique cinéma, Goel Pinto, écrit de la reprogrammation des Etats généraux : "Cette vilaine décision est une nouvelle expression de la distorsion si caractéristique de l'attitude européenne envers la culture israélienne en général et nos films en particulier."
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