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L'extrême droite, cible européenne
Une ministre allemande travaille à une législation commune contre le négationnisme dans l'UE.
Par Nathalie VERSIEUX
QUOTIDIEN : mercredi 17 janvier 2007
Berlin de notre correspondante
Le petit-fils de la reine d'Angleterre, Harry, vêtu d'un uniforme de la Wehrmacht, une croix gammée au bras pour une soirée déguisée... L'image avait choqué l'Europe. Mais n'avait eu aucune conséquence judiciaire pour le prince. Les choses devraient prochainement changer. La ministre allemande de la Justice, la sociale-démocrate Brigitte Zypries, entend profiter de la présidence allemande de l'Union européenne pour obtenir une législation commune en Europe sur le terrain de la lutte contre l'extrême droite. Négation de la Shoah et port d'insignes nazis devraient, à terme, être interdits dans l'ensemble de l'Union européenne. Le négationnisme serait alors passible de trois ans de prison dans les vingt-sept pays de l'Union.
«Critères communs». «Le regain d'activité et de violences de l'extrême droite d'un pays à l'autre au sein de l'Union nous préoccupe beaucoup, confiait récemment Brigitte Zypries à la presse allemande. C'est pourquoi nous voulons à tout prix tenter de définir des critères communs dans la lutte contre l'extrême droite.» A l'heure actuelle, la négation de l'extermination de 6 millions de juifs et de Tsiganes est interdite en France, en Allemagne, en Autriche et en Espagne. Le principe de la libre expression l'emporte en revanche en Suède, au Danemark, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Italie, y interdisant de lutter juridiquement contre les négationnistes.
Deux fois, déjà, l'Union européenne avait tenté de définir des critères communs dans la lutte contre le négationnisme des crimes du nazisme. Une précédente initiative, menée voici deux ans sous la présidence luxembourgeoise, avait échoué sur le refus de l'Italie, dirigée à l'époque par Silvio Berlusconi. «Le nouveau gouvernement de Romano Prodi nous a signalé qu'il soutiendrait notre initiative», assure Brigitte Zypries. La voie serait donc libre, cette fois, pour lutter contre les néonazis à travers toute l'Europe.
«On assiste au développement d'une nouvelle conscience européenne», ajoute Friso Roscam-Abbing, porte-parole de la justice au sein de la Commission européenne, dans les colonnes du magazine Der Spiegel. La conférence négationniste sur l'Holocauste à Téhéran, les propos du pape Benoît XVI à Ratisbonne, l'affaire des caricatures de Mahomet dans la presse danoise auraient conforté une partie de l'opinion européenne dans la nécessité de lutter plus efficacement contre le développement du racisme et de l'antisémitisme. «L'établissement de critères communs aurait une forte valeur symbolique, ajoute Friso Roscam-Abbing. Il signifierait qu'il n'y a plus, en Europe, d'îlot où l'extrême droite peut se sentir en sécurité.»
Svastika. Le sujet devrait être abordé au Conseil des ministres de la Justice, les 19 et 20 avril prochain à Luxembourg. Berlin a donc quelques mois pour régler les derniers détails de son projet. «De nombreux points seront forcément laissés à la compétence des pays membres», assure d'ores et déjà Klaus Boehnke, professeur de droit international à l'université de Brême. La question, par exemple, du svastika, l'ancêtre de la croix gammée, un important symbole religieux pour la forte minorité hindouiste de Grande-Bretagne.
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Une ministre allemande travaille à une législation commune contre le négationnisme dans l'UE.
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Le petit-fils de la reine d'Angleterre, Harry, vêtu d'un uniforme de la Wehrmacht, une croix gammée au bras pour une soirée déguisée... L'image avait choqué l'Europe. Mais n'avait eu aucune conséquence judiciaire pour le prince. Les choses devraient prochainement changer. La ministre allemande de la Justice, la sociale-démocrate Brigitte Zypries, entend profiter de la présidence allemande de l'Union européenne pour obtenir une législation commune en Europe sur le terrain de la lutte contre l'extrême droite. Négation de la Shoah et port d'insignes nazis devraient, à terme, être interdits dans l'ensemble de l'Union européenne. Le négationnisme serait alors passible de trois ans de prison dans les vingt-sept pays de l'Union.
«Critères communs». «Le regain d'activité et de violences de l'extrême droite d'un pays à l'autre au sein de l'Union nous préoccupe beaucoup, confiait récemment Brigitte Zypries à la presse allemande. C'est pourquoi nous voulons à tout prix tenter de définir des critères communs dans la lutte contre l'extrême droite.» A l'heure actuelle, la négation de l'extermination de 6 millions de juifs et de Tsiganes est interdite en France, en Allemagne, en Autriche et en Espagne. Le principe de la libre expression l'emporte en revanche en Suède, au Danemark, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Italie, y interdisant de lutter juridiquement contre les négationnistes.
Deux fois, déjà, l'Union européenne avait tenté de définir des critères communs dans la lutte contre le négationnisme des crimes du nazisme. Une précédente initiative, menée voici deux ans sous la présidence luxembourgeoise, avait échoué sur le refus de l'Italie, dirigée à l'époque par Silvio Berlusconi. «Le nouveau gouvernement de Romano Prodi nous a signalé qu'il soutiendrait notre initiative», assure Brigitte Zypries. La voie serait donc libre, cette fois, pour lutter contre les néonazis à travers toute l'Europe.
«On assiste au développement d'une nouvelle conscience européenne», ajoute Friso Roscam-Abbing, porte-parole de la justice au sein de la Commission européenne, dans les colonnes du magazine Der Spiegel. La conférence négationniste sur l'Holocauste à Téhéran, les propos du pape Benoît XVI à Ratisbonne, l'affaire des caricatures de Mahomet dans la presse danoise auraient conforté une partie de l'opinion européenne dans la nécessité de lutter plus efficacement contre le développement du racisme et de l'antisémitisme. «L'établissement de critères communs aurait une forte valeur symbolique, ajoute Friso Roscam-Abbing. Il signifierait qu'il n'y a plus, en Europe, d'îlot où l'extrême droite peut se sentir en sécurité.»
Svastika. Le sujet devrait être abordé au Conseil des ministres de la Justice, les 19 et 20 avril prochain à Luxembourg. Berlin a donc quelques mois pour régler les derniers détails de son projet. «De nombreux points seront forcément laissés à la compétence des pays membres», assure d'ores et déjà Klaus Boehnke, professeur de droit international à l'université de Brême. La question, par exemple, du svastika, l'ancêtre de la croix gammée, un important symbole religieux pour la forte minorité hindouiste de Grande-Bretagne.
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