Le très controversé Dieudonné de retour au Québec
Le très controversé Dieudonné de retour au Québec
Élias Lévy
“Si l’humoriste Dieudonné doit demander un jour l’asile politique quelque part, ce sera probablement au Québec. Chaque fois que je remets les pieds à Montréal, je suis sidéré par la clémence, pour ne pas dire la naïveté béate, avec laquelle certains médias québécois encensent ce personnage qui est devenu avec les années un des plus décriés de la scène politique française, toutes tendances confondues”, écrivait il y a un an dans sa chronique Christian Rioux, correspondant du journal Le Devoir en France (publiée dans l’édition du Devoir du 14 juillet 2006).
Il est vrai que le très controversé Dieudonné est depuis quelques années l’un des humoristes francophones favoris des médias et du public québécois. Ses spectacles au Québec sont présentés à guichets fermés.
Dieudonné est de retour au Québec, invité par les organisateurs de l’édition 2007 du Grand Rire. Il présente son nouveau spectacle, Best-of, des sketches qui ont marqué ses dix ans de carrière en solo, à Montréal les 20, 21 et 22 juin, au National, à Québec le 30 juin, au Théâtre Impérial, et à Gatineau les 6 et 7 juillet. Il animera aussi, le 28 juin à Québec, le Grand Gala “Humour du monde” du Grand Rire.
L’été dernier, Dieudonné a présenté au Québec Dépôt de Bilan, un spectacle truffé de blagues antisémites.
“Dans son nouveau spectacle, le comique fait ses adieux à l’humour avec des blagues clairement antisémites. On peut rire de tout mais plus avec Dieudonné”, écrivait le critique de l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné, un périodique qu’on peut difficilement suspecter de sympathies prosionistes (édition du Canard enchaîné du 17 mai 2006, p.7).
Dans Dépôt de Bilan, Dieudonné fustige des personnalités juives françaises en les dépeignant comme des êtres cupides et malhonnêtes.
“Vous connaissez l’histoire de Bernard-Henri Lévy qui va au marché acheter des patates? Comme le kilo est à 1,30 euro, le philosophe milliardaire marchande et proteste: “Avec 6 millions de morts vous pourriez me faire un prix quand même!””, raconte l’humoriste. Il s’en prend ensuite au présentateur Arthur, qu’il qualifie aussi de “milliardaire”, puis à l’humoriste sépharade Michel Boujenah, à Roger Cukierman, ex-président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (C.R.I.F.)...
Sylvain Parent-Bédard, président du Grand Rire, tient à rassurer la Communauté juive québécoise.
“Le Grand Rire a assisté en France aux différents spectacles de Dieudonné, et particulièrement au Best-of qu’il présentera au Québec à la fin juin. C’est un spectacle très respectueux envers différentes Communautés. Nous avons aussi convenu avec Dieudonné des numéros qu’il présentera à Québec dans le cadre de l’animation d’un Gala organisé par le Grand Rire, qui accueillera des artistes de nombreux pays. Le spectacle que Dieudonné présentera au public québécois n’appellera pas du tout à la haine ni à l’antisémitisme. C’est clair que s’il y avait une possibilité que cela se produise, nous ne présenterions pas ce spectacle. Nous respectons la Communauté juive et toutes les religions. Par contre, nous croyons aussi à la possibilité de diffuser l’art de différents artistes. Que chacun puisse se faire sa propre opinion. Dieudonné est un humoriste très politisé qui a ses opinions et ses idées. On veut donner au public québécois l’occasion de se faire sa propre opinion sur cet artiste”, nous a dit en entrevue Sylvain Parent-Bédard.
Dans toutes les entrevues qu’il a accordées aux médias québécois lors de la tournée de promotion de son nouveau spectacle, Dieudonné a déclaré qu’il n’a jamais été condamné par la justice française pour antisémitisme et haine raciale, affirmant même qu’il a gagné haut la main tous les procès qu’on lui a intentés.
“La preuve, c’est que malgré les 23 procès que j’ai subis, je n’ai jamais eu de condamnation. Mon casier judiciaire est vierge. Et puis, si je suis antisémite, expliquez-moi comment il se fait que je suis soutenu par un groupe de Rabbins juifs”, affirmait-il dans une entrevue qu’il a accordée à la journaliste de La Presse Nathalie Petrowski (publiée dans l’édition de La Presse du 19 mai, p. 20 du Cahier “Arts et spectacles”). Après vérification faite par Nathalie Petrowski, les Rabbins qui l’appuient sont membres du mouvement farouchement antisioniste Neturei Karta.
La réalité est tout autre. Dieudonné a bel et bien été condamné par la Justice française, deux fois en 2006, rappelle Marc Knobel, attaché de recherche au Centre Simon Wiesenthal et membre du Comité directeur de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (L.I.C.R.A.) et du C.R.I.F.
Le 10 mars 2006, la 17e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris a condamné l’humoriste à 5000 euros d’amende pour des propos antisémites comparant les “Juifs” à des “négriers” dans une interview au Journal du Dimanche publiée en février 2004. Dieudonné a été reconnu coupable d’“incitation à la haine raciale”. Le parquet a demandé sa condamnation estimant qu’il avait eu recours à “un cliché antisémite”. Il a dû verser un euro symbolique de dommages et intérêts à la L.I.C.R.A., à l’Union des Étudiants Juifs de France (U.E.J.F.), au Consistoire israélite de France, à Avocats sans frontières et à SOS Racisme, associations parties civiles. L’humoriste a fait appel de cette condamnation. La décision pour cet appel sera rendue le 11 octobre prochain.
Le 13 juin 2006, Dieudonné a été condamné par la 17e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à 3000 euros d’amende pour avoir notamment déclaré que l’animateur et humoriste Arthur finançait l’armée israélienne “qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens”. Le Tribunal a également condamné l’humoriste à payer à Arthur 1500 euros de dommages-intérêts et 3000 euros au titre des frais de justice. Dans un article du journal Le Monde daté du 8 janvier 2004, Dieudonné avait déclaré: “Il faut savoir qu’Arthur avec sa société de production finance de manière très active l’armée israélienne, qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens”. Le Tribunal a considéré que la phrase incriminée devait être raccrochée au contexte du reste de l’interview dans laquelle Dieudonné évoquait l’action d’un puissant lobby juif à la tête des médias français qui risquait de lui fermer les portes des plateaux de télévision. Le procès en appel opposant Dieudonné à Arthur a été renvoyé au 19 septembre prochain.
“Avant de l’interviewer, les journalistes québécois devraient s’informer en jetant un coup d’oeil aux annales judiciaires françaises. Dieudonné se moque d’eux. Dans les deux affaires judiciaires mentionnées tantôt, il a fait appel. S’il perd en appel, il aura un dernier recours: la Cour de cassation. Mais il a été condamné à deux reprises en première instance. Force est de rappeler que Dieudonné est devenu un familier des prétoires. Par ailleurs, pendant la campagne présidentielle française il a apporté son soutien aux dirigeants du Front National, dont la rhétorique raciste et antisémite n’est plus à démontrer”, précise Marc Knobel, que nous avons joint au C.R.I.F. à Paris.
Le 31 mai dernier, lors d’une conférence de presse commune, Dieudonné et Kémi Seba, le chef du groupuscule antisémite et raciste la Tribu Ka, ont dénoncé le “système judiciaire injuste” que, selon eux, veut instaurer le nouveau président français, Nicolas Sarkozy. “Quand un Rabbin trébuche dans le métro, c’est un attentat antisémite. Quand je me fais agresser parce que je soutiens Kémi Seba, on m’accuse d’être l’agresseur”, a déclaré Dieudonné (cité dans le journal Libération du 1er juin 2007).
La dernière perle de Dieudonné: dans une entrevue accordée au journal algérien El Watan (édition du 4 juin 2007), il a déclaré au sujet des médias français: “Il y a des médias qui font leur travail, mais la plupart sont des entreprises privées avec des chefs d’entreprise. Je citerais l’exemple du journal Libération, qui a été racheté par le Baron de Rothschild et qui divulgue à la fois les infos qui l’intéressent et qui servent les projets de sa formation religieuse avec une haine particulière envers les Noirs et les Maghrébins. Il a le droit de le faire dans une démocratie, moi je suis pour la liberté d’expression.”
Avant d’inviter de nouveau Dieudonné au Québec, les organisateurs du Grand Rire ont-ils pris en considération les deux condamnations judiciaires dont l’humoriste a écopé l’année dernière en France?
“Il y a plusieurs positions en ce qui a trait à cette condamnation. Certains disent que ce n’est pas une condamnation parce que le Tribunal qui a prononcé ce verdict contre Dieudonné n’a pas le pouvoir nécessaire pour le condamner”, nous a répondu Sylvain Parent-Bédard.
Jeffrey Boro, président sortant du Congrès Juif Canadien, Région du Québec, est très étonné qu’avec un tel casier judiciaire Dieudonné puisse entrer au Canada.
“Comment se fait-il qu’il peut venir aussi facilement au Canada alors qu’il a été condamné pour antisémitisme et incitation à la haine raciale? Il est allé en appel, mais il n’a pas encore gagné. Une condamnation judiciaire, en première ou en deuxième instance, c’est une condamnation qu’on ne peut pas ignorer. Le gouvernement canadien a-t-il décidé de faire une exception? Probablement que Dieudonné lui cache ses condamnations judiciaires. Mais, tôt ou tard, les autorités de l’immigration canadienne seront au courant de ses démêlés avec la Justice française. Le laisser entrer au Canada, ce serait regrettable”, nous a dit en entrevue cet avocat de profession.
Le Congrès Juif Canadien, Région du Québec scrutera rigoureusement les propos que l’humoriste tiendra dans le spectacle qu’il présentera au Québec et lors de ses apparitions publiques.
“Dans le passé, Dieudonné a tenu des propos racistes et antisémites que nous ne pouvions tolérer. Nous ne les tolérerons pas cette fois-ci non plus. Nous allons suivre ce dossier de très près”, ajoute Jeffrey Boro.
Plusieurs organismes gouvernementaux fédéraux et provinciaux subventionnent le Festival du Grand Rire.
“Je suis sûr que les partenaires gouvernementaux de ce Festival du Rire ne sont pas au courant du passé de Dieudonné. Il leur a sûrement caché aussi ses condamnations récentes par la Justice française”, croit Jeffrey Boro.
Article paru dans le Canadian Jewish News et reproduit avec l’aimable permission de l’auteur
Élias Lévy
“Si l’humoriste Dieudonné doit demander un jour l’asile politique quelque part, ce sera probablement au Québec. Chaque fois que je remets les pieds à Montréal, je suis sidéré par la clémence, pour ne pas dire la naïveté béate, avec laquelle certains médias québécois encensent ce personnage qui est devenu avec les années un des plus décriés de la scène politique française, toutes tendances confondues”, écrivait il y a un an dans sa chronique Christian Rioux, correspondant du journal Le Devoir en France (publiée dans l’édition du Devoir du 14 juillet 2006).
Il est vrai que le très controversé Dieudonné est depuis quelques années l’un des humoristes francophones favoris des médias et du public québécois. Ses spectacles au Québec sont présentés à guichets fermés.
Dieudonné est de retour au Québec, invité par les organisateurs de l’édition 2007 du Grand Rire. Il présente son nouveau spectacle, Best-of, des sketches qui ont marqué ses dix ans de carrière en solo, à Montréal les 20, 21 et 22 juin, au National, à Québec le 30 juin, au Théâtre Impérial, et à Gatineau les 6 et 7 juillet. Il animera aussi, le 28 juin à Québec, le Grand Gala “Humour du monde” du Grand Rire.
L’été dernier, Dieudonné a présenté au Québec Dépôt de Bilan, un spectacle truffé de blagues antisémites.
“Dans son nouveau spectacle, le comique fait ses adieux à l’humour avec des blagues clairement antisémites. On peut rire de tout mais plus avec Dieudonné”, écrivait le critique de l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné, un périodique qu’on peut difficilement suspecter de sympathies prosionistes (édition du Canard enchaîné du 17 mai 2006, p.7).
Dans Dépôt de Bilan, Dieudonné fustige des personnalités juives françaises en les dépeignant comme des êtres cupides et malhonnêtes.
“Vous connaissez l’histoire de Bernard-Henri Lévy qui va au marché acheter des patates? Comme le kilo est à 1,30 euro, le philosophe milliardaire marchande et proteste: “Avec 6 millions de morts vous pourriez me faire un prix quand même!””, raconte l’humoriste. Il s’en prend ensuite au présentateur Arthur, qu’il qualifie aussi de “milliardaire”, puis à l’humoriste sépharade Michel Boujenah, à Roger Cukierman, ex-président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (C.R.I.F.)...
Sylvain Parent-Bédard, président du Grand Rire, tient à rassurer la Communauté juive québécoise.
“Le Grand Rire a assisté en France aux différents spectacles de Dieudonné, et particulièrement au Best-of qu’il présentera au Québec à la fin juin. C’est un spectacle très respectueux envers différentes Communautés. Nous avons aussi convenu avec Dieudonné des numéros qu’il présentera à Québec dans le cadre de l’animation d’un Gala organisé par le Grand Rire, qui accueillera des artistes de nombreux pays. Le spectacle que Dieudonné présentera au public québécois n’appellera pas du tout à la haine ni à l’antisémitisme. C’est clair que s’il y avait une possibilité que cela se produise, nous ne présenterions pas ce spectacle. Nous respectons la Communauté juive et toutes les religions. Par contre, nous croyons aussi à la possibilité de diffuser l’art de différents artistes. Que chacun puisse se faire sa propre opinion. Dieudonné est un humoriste très politisé qui a ses opinions et ses idées. On veut donner au public québécois l’occasion de se faire sa propre opinion sur cet artiste”, nous a dit en entrevue Sylvain Parent-Bédard.
Dans toutes les entrevues qu’il a accordées aux médias québécois lors de la tournée de promotion de son nouveau spectacle, Dieudonné a déclaré qu’il n’a jamais été condamné par la justice française pour antisémitisme et haine raciale, affirmant même qu’il a gagné haut la main tous les procès qu’on lui a intentés.
“La preuve, c’est que malgré les 23 procès que j’ai subis, je n’ai jamais eu de condamnation. Mon casier judiciaire est vierge. Et puis, si je suis antisémite, expliquez-moi comment il se fait que je suis soutenu par un groupe de Rabbins juifs”, affirmait-il dans une entrevue qu’il a accordée à la journaliste de La Presse Nathalie Petrowski (publiée dans l’édition de La Presse du 19 mai, p. 20 du Cahier “Arts et spectacles”). Après vérification faite par Nathalie Petrowski, les Rabbins qui l’appuient sont membres du mouvement farouchement antisioniste Neturei Karta.
La réalité est tout autre. Dieudonné a bel et bien été condamné par la Justice française, deux fois en 2006, rappelle Marc Knobel, attaché de recherche au Centre Simon Wiesenthal et membre du Comité directeur de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (L.I.C.R.A.) et du C.R.I.F.
Le 10 mars 2006, la 17e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris a condamné l’humoriste à 5000 euros d’amende pour des propos antisémites comparant les “Juifs” à des “négriers” dans une interview au Journal du Dimanche publiée en février 2004. Dieudonné a été reconnu coupable d’“incitation à la haine raciale”. Le parquet a demandé sa condamnation estimant qu’il avait eu recours à “un cliché antisémite”. Il a dû verser un euro symbolique de dommages et intérêts à la L.I.C.R.A., à l’Union des Étudiants Juifs de France (U.E.J.F.), au Consistoire israélite de France, à Avocats sans frontières et à SOS Racisme, associations parties civiles. L’humoriste a fait appel de cette condamnation. La décision pour cet appel sera rendue le 11 octobre prochain.
Le 13 juin 2006, Dieudonné a été condamné par la 17e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à 3000 euros d’amende pour avoir notamment déclaré que l’animateur et humoriste Arthur finançait l’armée israélienne “qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens”. Le Tribunal a également condamné l’humoriste à payer à Arthur 1500 euros de dommages-intérêts et 3000 euros au titre des frais de justice. Dans un article du journal Le Monde daté du 8 janvier 2004, Dieudonné avait déclaré: “Il faut savoir qu’Arthur avec sa société de production finance de manière très active l’armée israélienne, qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens”. Le Tribunal a considéré que la phrase incriminée devait être raccrochée au contexte du reste de l’interview dans laquelle Dieudonné évoquait l’action d’un puissant lobby juif à la tête des médias français qui risquait de lui fermer les portes des plateaux de télévision. Le procès en appel opposant Dieudonné à Arthur a été renvoyé au 19 septembre prochain.
“Avant de l’interviewer, les journalistes québécois devraient s’informer en jetant un coup d’oeil aux annales judiciaires françaises. Dieudonné se moque d’eux. Dans les deux affaires judiciaires mentionnées tantôt, il a fait appel. S’il perd en appel, il aura un dernier recours: la Cour de cassation. Mais il a été condamné à deux reprises en première instance. Force est de rappeler que Dieudonné est devenu un familier des prétoires. Par ailleurs, pendant la campagne présidentielle française il a apporté son soutien aux dirigeants du Front National, dont la rhétorique raciste et antisémite n’est plus à démontrer”, précise Marc Knobel, que nous avons joint au C.R.I.F. à Paris.
Le 31 mai dernier, lors d’une conférence de presse commune, Dieudonné et Kémi Seba, le chef du groupuscule antisémite et raciste la Tribu Ka, ont dénoncé le “système judiciaire injuste” que, selon eux, veut instaurer le nouveau président français, Nicolas Sarkozy. “Quand un Rabbin trébuche dans le métro, c’est un attentat antisémite. Quand je me fais agresser parce que je soutiens Kémi Seba, on m’accuse d’être l’agresseur”, a déclaré Dieudonné (cité dans le journal Libération du 1er juin 2007).
La dernière perle de Dieudonné: dans une entrevue accordée au journal algérien El Watan (édition du 4 juin 2007), il a déclaré au sujet des médias français: “Il y a des médias qui font leur travail, mais la plupart sont des entreprises privées avec des chefs d’entreprise. Je citerais l’exemple du journal Libération, qui a été racheté par le Baron de Rothschild et qui divulgue à la fois les infos qui l’intéressent et qui servent les projets de sa formation religieuse avec une haine particulière envers les Noirs et les Maghrébins. Il a le droit de le faire dans une démocratie, moi je suis pour la liberté d’expression.”
Avant d’inviter de nouveau Dieudonné au Québec, les organisateurs du Grand Rire ont-ils pris en considération les deux condamnations judiciaires dont l’humoriste a écopé l’année dernière en France?
“Il y a plusieurs positions en ce qui a trait à cette condamnation. Certains disent que ce n’est pas une condamnation parce que le Tribunal qui a prononcé ce verdict contre Dieudonné n’a pas le pouvoir nécessaire pour le condamner”, nous a répondu Sylvain Parent-Bédard.
Jeffrey Boro, président sortant du Congrès Juif Canadien, Région du Québec, est très étonné qu’avec un tel casier judiciaire Dieudonné puisse entrer au Canada.
“Comment se fait-il qu’il peut venir aussi facilement au Canada alors qu’il a été condamné pour antisémitisme et incitation à la haine raciale? Il est allé en appel, mais il n’a pas encore gagné. Une condamnation judiciaire, en première ou en deuxième instance, c’est une condamnation qu’on ne peut pas ignorer. Le gouvernement canadien a-t-il décidé de faire une exception? Probablement que Dieudonné lui cache ses condamnations judiciaires. Mais, tôt ou tard, les autorités de l’immigration canadienne seront au courant de ses démêlés avec la Justice française. Le laisser entrer au Canada, ce serait regrettable”, nous a dit en entrevue cet avocat de profession.
Le Congrès Juif Canadien, Région du Québec scrutera rigoureusement les propos que l’humoriste tiendra dans le spectacle qu’il présentera au Québec et lors de ses apparitions publiques.
“Dans le passé, Dieudonné a tenu des propos racistes et antisémites que nous ne pouvions tolérer. Nous ne les tolérerons pas cette fois-ci non plus. Nous allons suivre ce dossier de très près”, ajoute Jeffrey Boro.
Plusieurs organismes gouvernementaux fédéraux et provinciaux subventionnent le Festival du Grand Rire.
“Je suis sûr que les partenaires gouvernementaux de ce Festival du Rire ne sont pas au courant du passé de Dieudonné. Il leur a sûrement caché aussi ses condamnations récentes par la Justice française”, croit Jeffrey Boro.
Article paru dans le Canadian Jewish News et reproduit avec l’aimable permission de l’auteur
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