Thursday, July 05, 2007

qui est yvan rioufol ?

03/11/2006

Je suis toujours en admiration devant les textes de Rioufol. Non seulement ils sont rédigés de manière magistrale, dense et mesurée autant que percutante, mais ils comportent toujours des analyses sociologiques, politiques et éthiques de haute volée. Ce bloc-notes d’aujourd’hui s’inscrit dans cette ligne d’excellence. (Menahem Macina).
02/11/06


Essais & documents Questions de société et d'actualité


La République des faux gentils - Pourquoi elle affaiblit la France
de Ivan Rioufol
Le Rocher 2004 / 14.50 €- 94.98 ffr. / 158 pages
ISBN : 2-268-05107-2
FORMAT : 13x20 cm

Un pamphlet contre la dictature des niais

Ivan Rioufflol est bien connu pour son «bloc note» hebdomadaire du vendredi dans Le Figaro; il y reprend et commente avec beaucoup d’intelligence différents points de l’actualité de la semaine. Dans notre triste paysage journalistique, bien peu peuvent se flatter de combiner ainsi, grâce à une culture solide et un esprit percutant, réaction immédiate à l’événement et lucidité de l’analyse.

Il nous livre ici un pamphlet tout à la fois drôle et profond qui synthétise avec brio ce que nombre d’entre nous ressentent devant le triste ballet politico-médiatique. La République des faux gentils est partout : «Ce que la Club Med avait inventé, avec ses gentils organisateurs et ses gentils membres, comme devant être une parenthèse dans un monde naturellement âpre, la Vè République l’a repris et officialisé trois cent soixante cinq jours par an. (…) Dans cette univers adorable, tout n’est plus que compliments, nonchalance, effarements éthiques.» (p.25) A commencer par notre gentil président, et là, Ivan Rioufol se déchaîne avec un florilège de citations ahurissantes : «Jacques Chirac parle le langage des campus américains des années 1960 (…) le président de la République, version xxiè siècle, est pour la paix dans le monde, le dialogue, le partage. Il dit : «la guerre est toujours la pire des solutions.» Et aussi : «il n’y a aucune espèce de raison de ne pas se parler car les hommes et les femmes naissent égaux et sans haine.» Et ceci : «Le dialogue humain, le dialogue des cultures, c’est la base de tout.» Ou encore : «La mondialisation de l’économie exige la mondialisation de la solidarité». Il annonce aussi vouloir taxer les ventes d’armes pour financer la faim dans le monde. Cool man !». Du sommet, la niaiserie s’étend à la base, à moins que cela ne soit l’inverse ou bien les deux !

Les deux principaux vecteurs de cette mièvrerie généralisée sont, on s’en douterait, l’école et les médias. Sur l’une comme sur les autres, Ivan Rioufol n’est pas tendre et son diagnostic est d’autant plus sévère que toujours très documenté et nourri de citations bien choisies qui montrent que chez les gentils moins qu’ailleurs le ridicule ne tue pas.
Derrière tout cela, un regrettable manque de courage : il est tellement plus facile de nager dans le sens du courant que de s’exposer une levée de bouclier. Et la bêtise est souvent moins innocente qu’elle n’y paraît. Car ces «faux gentils» ne sont forts que grâce à leur nombre et, comme tous les faibles, ils peuvent déployer des trésors de méchanceté quand ils sont menacés. Ponctuellement, les gentils opérèrent un petit lynchage «pour l’exemple», l’affaire Renaud Camus en fut un. Les récalcitrants potentiels voient ainsi ce qu’ils risquent à la plus petite déviation. Mais l’arme privilégiée du gentil reste le silence : «Le boycott et l’indifférence sont les censures les plus efficaces chez les gentils hypocrites. Elles n’empêchent pas de dire ou d’écrire ; elles obligent à dire ou à écrire ce qu’il convient pour espérer trouver un écho» (p.62). Car les gentils, sont, cela va sans dire, des sentencieux, prompts à donner des leçons de «boy-scoutisme» sur tous les sujets : les questions sociales (dont ils raffolent), le racisme (leur pain quotidien), l’environnement (grand sujet d’inspiration pour les culculteries), l’art et la culture (leurs «domaines réservés») et aussi, hélas, les relations internationales : tous pro-palestiniens, ils critiquent le manichéisme américain dans les termes les plus manichéens qui soient. Et que seraient-ils sans G. W. Bush ? «Parce que le choix de la guerre, parce que la puissance des Etats-Unis, parce que l’arrogance batailleuse de Bush : parce que tous ces comportements si peu charmants lancés à l’appétit d’une opinion publique bercée par la tendresse, la France, ignorant ses vrais ennemis, aura su trouver un adversaire à la hauteur en la personne du président américain.» (p.127). La lutte anti-Bush, qui ressemble d’ailleurs comme une petite sœur à la mobilisation anti-Le Pen crée l’illusion d’un consensus large puisque regroupant «pacifistes, antimondialistes, islamistes, antiaméricains, antisionistes, « munichois », honorables consciences religieuses…» (p.128)

Un livre intéressant à lire très vite pour comprendre pourquoi la vie politique ne nous intéresse plus guère. Heureusement, il reste quelques individualités comme Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Jean-François Revel, Elisabeth Lévi et Yvan Riouffol pour nous montrer qu’il est malgré tout encore, envers et contre tout, possible de penser par soi-même dans notre pays. Et la conclusion est un appel à une réaction : «Il y a urgence. La République des capons menace la France de désintégration.» (p.156)

Claire Laux
( Mis en ligne le 05/07/2004 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2007






Yvan Rioufol, digne successeur de Max Clos
Laurent Daguerre

octobre 2002


Digne successeur de Max Clos, Yvan Rioufol offre, dans ses "bloc notes" hebdomadaires du "Figaro", un florilège de la pensée réactionnaire. Quelques extraits tirés des vendredis 6, 13, 27 septembre et 4 octobre 2002. Dans la série "no comment", morceaux choisis.


La critique des médias
4 octobre 2002 ("la presse accusée")

"Oui la presse a des torts : son attirance pour la pensée unique, la copie conforme, le suivisme journalistique, le nombrilisme corporatif, le renvoi d’ascenseur. Mais aussi : son peu de goût pour le peuple d’en bas, qui lui a fait naguère occulter la violence des cités (Le Figaro fut longtemps le seul à s’en inquiéter), négliger hier les raisons de la montée du FN et qui la porte, aujourd’hui, à sous évaluer les risques d’une immigration de masse (...) la majorité des médias, exigeants pour les autres pouvoirs, le sont assez peu pour eux-mêmes. Ainsi l’"indépendance" proclamée des journalistes s’accomode-t-elle de l’influence qu’exercent sur nombre d’entre aux la gauche, l’extrême gauche et les droits de l’hommistes. Est-il concevable de corriger tout cela ?".

4 octobre 2002 ("la démonstration de France 2")

"Exemple de militantisme journalistique, jeudi dernier sur France 2, chaîne publique. (...) la rédaction a diffusé un reportage mettent en scène une mère "bcbg" désemparée par la soudaine violence de sa fille. (...) Sens du message : la violence n’est pas obligatoirement le fait des jeunes des cités en mal d’intégration, mais peut toucher aussi des milieux aisés de Français "de souche" (...) une vision paradoxale et marginale de la délinquance (...) une manipulation".

Le projet Sarkozy
4 octobre 2002 (un projet "liberticide")

"Que cherche ce texte ? Rendre plus efficace le rôle de la police, notamment grâce à quelques corrections de la loi sur la présomption d’innocence, cette aubaine offerte aux délinquants. (...) Il est surprenant de constater à quel point les mouvements qui se réclament des droits de l’homme ne font jamais référence aux victimes (...) on se demande si ces organisations (...) ont vraiment pris conscience du fait que les premières victimes de l’insécurité sont justement ces populations défavorisées des cités. Il y a, depuis trop longtemps en France, une insécurité devant laquelle la gauche n’a malheureusement pas su répondre. (...). Ces aberrations sont en passe d’être corrigées. S’en féliciter".

Education nationale
6 septembre 2002. ("école : dire la vérité")

(...) "L’opinion est en droit de savoir à quoi servent les milliards consacrés à l’éducation. C’est cet exercice de vérité que semble vouloir soutenir Luc Ferry (...). Mais il est d’autres constatations qui méritent d’être dites. Par exemple, la baisse de qualité de certains professeurs, leurs absence répétées, leur militantisme antiéducatif. Il est sidérant, à ce propos, d’avoir entendu autant de protestations contre la décision du gouvernement de punir plus sévèrement (jusqu’à six mois de prison) l’outrage à enseignant. (...)".

6 septembre 2002. ("faire cesser le hold up")

"(...) Mais le monde syndical s’est toujours comporté en propriétaire de l’Education nationale, imposant aux contribuables, en violation d’un élémentaire comportement démocratique, un système n’admettant aucune contestation. Or ce sont ces organisations de gauche et leur idéologie égalitariste qui ont contribué à la perte de prestige des enseignants (...)".

27 septembre 2002 ("l’horreur éducative", à propos du livre "Ignare Academy")

"On découvre à travers cet ouvrage, combien l’Etat tolère (j’allais écrire, encourage) l’abrutissement de ses jeunes sujets, enrôlant dans les récitations du "politiquement correct" (éloge du multiculturalisme, culte des minorités, justification des repentances occidentales, etc ...). Ce dressage idéologique, d’inspiration totalitaire en fait, se fait grâce à une profession enseignante qui, remarquent les auteurs, "n’a pas totalement achevé sa déstalinisation et sa "démaoïsation" ".

Immigration - Sans papiers
6 septembre 2002 ("Régulariser encore")

"Une confirmation : les clandestins continuent d’entrer en France comme dans un moulin. (...) Devant le peu d’empressement des clandestins à retourner volontairement chez eux et le souci d’"humanisme" affiché par le pouvoir, cette dernière hypothèse - la régularisation - risque de s’imposer d’elle-même. (...) Chacun se rend compte que la France connaît depuis plus de vingt ans une immigration de masse, qui n’arrive plus à s’intégrer". En réponse à un lecteur qui relevait la pensée d’un "réactionnaire patenté", Rioufol réplique : "Répéter que les futurs départs à la retraite vont rendre inexorable une immigration supplémentaire ne repose, aujourd’hui, sur aucune certitude chiffrée".

13 septembre 2002 ("le confort de la soft attitude")

"Personne ne se risque actuellement à dire le mot [expulsion] concernant les clandestins, alors qu’un consensus se dégage pour convenir que des régularisations massives ne seraient pas souhaitables. (...) En réalité, la "soft attitude" contemporaine - qui privilégie la posture humaniste - interdit de regarder les choses en face".

("sortir la tête du sable")

"Les Français sont tenus dans l’ignorance de l’envergure prise par l’immigration, clandestine et légale (...) L’omniprésence de l’immigration ne se perçoit que dans les rues ou à travers les faits divers et les reportages des journaux télévisés. (...) Il serait temps de se décider à choisir nos hôtes, plutôt que d’entendre ceux qui se sont invités frauduleusement nous imposer leurs exigences, voire leur loi".

L’Europe et ses racines chrétiennes
(13 septembre 2002)

"Depuis 2000, hormis le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, aucun dirigeant européen n’a cru utile d’affirmer l’apport chrétien dans la constitution de l’Europe ; La France, fille aînée de l’Eglise, serait-elle devenue à ce point indifférente à son passé ?"

Violence
6 septembre 2002 ("violence excusable")

" "Pas de syndicalistes en prison" : c’est le mot d’ordre de l’extrême gauche et du Parti communiste, qui entendent dénoncer la "judiciarisation" de l’action militante. Entendez : les condamnations pénales suite à des actes de violence [Le Mc Do de J. Bové et les soi-disant violences sur agents publics par deux syndicalistes incarcérés. Note de L. Daguerre].(...) Cette valorisation de la violence physique, présentée comme acte politique, en dit long sur l’irresponsabilité de ces mouvements et de l’intelligentsia qui les soutient. Les délinquants n’ont plus qu’à reprendre l’argument."

Antiaméricanisme
6 septembre 2002

"[J-F Revel] y décortique magistralement toutes les désinformations qui courent en Europe, et singulièrement en France, sur les Etats-Unis et leur supposé "unilatéralisme". (...) il s’interroge sur l’inexplicable soutien de la France à la mobilisation violente des antimondialistes, qui s’en prennent au libéralisme lui-même".(...). [Une citation de Revel] : "Il est vrai que la droite française brûle, surtout depuis la fin de la deuxième guerre mondiale [c’est vrai qu’avant et pendant, c’était pas la préoccupation. Note de L. Daguerre], d’un désir qui la paralyse d’autant plus qu’il n’est ni couronné de succès ni payé de retour : plaire à la gauche". "L’analyse est toujours d’actualité" conclut Rioufol.

La question irakienne
13 septembre 2002 : "Se désolidariser des Américains et des Britanniques - clairement déterminés à éliminer Saddam Hussein pourrait être entendu comme une double capitulation : devant la pression du communautarisme musulman en France, d’une part ; devant la menace intégriste contre notre civilisation, d’autre part".

La "pornographie" littéraire
13 septembre 2002 ("le filon des éditeurs")

S’agissant de Rose bonbon et de Il entrerait dans la légende, I. Rioufol pense que les plaintes déposées font trop d’honneur aux ouvrages et que la sanction judiciaire ou la censure ne sont pas la solution. Toutefois, il ajoute que "la colère des associations se comprend". "J’ai lu (enfin parcouru) les deux livres : ils décrivent la pédophilie comme un comportement banalisé, abordable, explicable, parfois sans recul et avec une flatterie pour la perversité". (...) " reste l’irritante valorisation de toute oeuvre touchant au sexe et à ses tabous".

La "libération" de Papon
27 septembre 2002 ("Papon : questions sur des indignations")

"Soixante ans après Vichy, cette période ne peut-elle être abordée, par ceux qui généralement ne l’ont pas connue, autrement qu’à travers l’imprécation, l’aveuglement, la vengeance ? Non, on ne s’acharne pas sur un homme de 92 ans ans au seuil de la mort, fût-il un salaud. (...)."

Le Zimbabwe
4 octobre 2002 ("Silence pour le Zimbabwe")

"Au Zimbabwe, les derniers fermiers blancs -gros propriétaires terriens- sont chassés par les Noirs des lieux où ils sont nés. (...) Certains fermiers ont été tués, leurs biens ont été confisqués. Ceux qui ont fait la richesse du pays vivent aujourd’hui dans la terreur. (...) Qui dénonce le racisme anti-Blancs ?" (...).

À suivre ...


Ivan Rioufol
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Ivan Rioufol est un éditorialiste français né à Nantes en 1952. Il est Senior fellow à l'Atlantis Institute et chroniqueur à l'émission « On refait le monde », sur RTL.

Il a suivi des études de droit et débuté une carrière de journaliste dans un journal nantais. Il rejoint Le Figaro en 1985 au service « La vie des médias ». Il devient rédacteur en chef du service des informations générales, puis éditorialiste et membre du comité éditorial du journal.

Depuis 2002, il tient dans Le Figaro un « Bloc-notes » publié chaque vendredi.

Il a pris parti contre la loi Gayssot sur l'histoire. Il a fermement soutenu l'invasion de l'Irak par les États-Unis (2003), mais critique aujourd'hui la politique de George W. Bush. Il défend des idées libérales.

Il s'oppose au communautarisme et plus particulièrement à la création d'un islam politique gallican. Il veut, dans ses chroniques, pointer les défauts du modèle français d'intégration et le conformisme de la pensée unique. Ses écrits le classent dans la catégorie des intellectuels conservateurs français.


Bibliographie [modifier]
Chroniques d'une résistance, Editions du Rocher, 2005
La République des faux gentils, Editions du Rocher, 2004
La tyrannie de l'impudeur, Editions Anne Carrière, 2000
Récupérée de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Rioufol »
Catégories : Journaliste français • Naissance en 1952







Une bombe en Seine-Saint-Denis. Publié le 08 juin 2007Actualisé le 08 juin 2007 : 08h06


Les autres titres
L'avenir de la réforme L'accélération de la croissance chinoise et les craquements de la "société harmonieuse" Une bombe en Seine-Saint-Denis Controverse : Sarkozy peut-il être libéral ? Pour mieux soigner dans les pays pauvres, l'argent ne suffit pas Passer pour un homme d'influence L'Europe en pointe contre les pollutions chimiques Pourquoi Sarkozy tempère ses critiques à l'égard de la Banque centrale européenne Khodorkovski, le prisonnier de Poutine Retour | Rubrique Débats & OpinionsLe bloc-notes d'Ivan Rioufol.


Hier, c'était de la faute des juges. Cette fois-ci, c'est la police qui est désignée comme responsable de la « déferlante de violence » en Seine-Saint-Denis. Un rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (Inhes), rattaché au ministère de l'Intérieur, l'assure. Le document, remis en décembre 2006 mais ébruité opportunément à la veille du premier tour des législatives, enchante la gauche. Elle y voit l'échec de Nicolas Sarkozy place Beauvau. Au festival des hypocrites, elle vient de décrocher la palme d'or.


Une bombe est aux portes de Paris, mais personne ne veut savoir pourquoi. L'étude parle de « césure » entre la police et la population. Le « 9-3 » est décrit dans un état de « marginalisation croissante », avec une « délinquance hors norme ». Faits connus. La cause serait à rechercher, selon l'Inhes, du côté des policiers, « jeunes et déracinés », coupables de trop se concentrer sur la lutte contre les stupéfiants et les clandestins et d'avoir une attitude irrespectueuse.


La superficialité de l'analyse convient à ceux qui refusent de faire un lien entre immigration de peuplement et repliement identitaire. Dans la continuité du rapport, Élisabeth Guigou, députée PS, pense avoir la clef de la paix sociale : elle propose une police des quartiers, des Maisons de la justice et du droit, un commissariat dans chaque ville, etc. Pour la gauche conformiste, le « 9-3 » est un département quasi ordinaire.


Cette vision est évidemment fausse. Se rendre à Saint-Denis, où la basilique abrite les restes de plus de soixante rois de France, fait comprendre qu'une substitution de culture s'y est opérée, comme à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois ou ailleurs. La concentration ethnique du département, révélée par la démographe Michèle Tribalat, et la récupération islamiste des agitations, admise par le préfet de Seine-Saint-Denis (bloc-notes des 12 janvier 2007 et 29 septembre 2006), sont autant d'explications à ces intifadas.


Ce sont d'abord les adeptes du multiculturalisme, ces belles âmes qui veulent faire de la France métissée une auberge espagnole, qui sont les responsables de cette catastrophe, dont des mineurs sont devenus les acteurs. Dans des cités, les forces de l'ordre sont vues comme une présence coloniale. Le Français (le « Cefran ») y est en territoire étranger. Refuser de voir ces faits revient à s'en satisfaire. Mais alors, que sera la Seine-Saint-Denis, dans vingt ans ?


Aveuglement


L'aveuglement est impardonnable. D'autant que cela fait des années que la dérive de la Seine-Saint-Denis est décrite, dans des rapports vite oubliés. Observer, par exemple, les candidatures à la députation de Djamel Bouras dans le « 9-3 », qui défend l'islamisation de sa communauté, ou de Faouzia Zebdi-Ghorab dans les Hauts-de-Seine, voilée sur ses affiches au nom de la « Résistance citoyenne », fait craindre que de nombreux jeunes sous influence, futurs électeurs, ne soient récupérés par cet islam politique, qui n'entend pas se réformer.


Ce que donne à voir la Seine-Saint-Denis ne ressemble pas à une crise sociale et urbaine traditionnelle, comme le discours dominant veut le faire croire. La pauvreté du département ne suffit pas à expliquer l'ampleur de la violence. D'autant que celle-ci n'est porteuse d'aucune revendication, ni d'aucun leader. Les policiers pris pour cible le sont peut-être pour leurs maladresses (sait-on ce qu'ils endurent ?), mais plus sûrement pour ce qu'ils représentent.


Or, ce rejet de la République, déjà observé lors des émeutes de novembre 2005 avec les incendies d'écoles ou de lieux publics, est une donnée occultée. Qu'un organisme proche de l'Intérieur en vienne à reprocher aux forces de l'ordre de traquer les dealers et les clandestins, sans « prendre en compte le contexte dans lequel vivent les populations fragilisées », montre l'ampleur de l'angélisme. Du laboratoire de la Seine-Saint-Denis peut sortir le meilleur, comme le pire. C'est le pire - un séparatisme ethnico-religieux - qui est encouragé.


« L'oppresseur français »


Allons plus loin : ce rejet de la République, qui fait de la police un ennemi, est aussi celui de la France et de sa culture. Les enseignants et les juges le savent, eux qui sont parfois les victimes de cette haine engrangée dans des cités. Le racisme anti-Blancs y trouve également sa source. Les mobilisations, ces jours-ci, des ministres de l'Intérieur et de la Justice, pour renforcer en urgence la sécurité des banlieues et des tribunaux, ne changeront rien à ce constat.


« Toutes ces violences et ce rejet de la société ont une finalité, celle de se venger de l'oppresseur français », soutient rudement Malika Sorel, Française issue de l'immigration maghrébine. Dans un livre sans fard (Le Puzzle de l'intégration, Éditions Mille et Une Nuits), cette universitaire constate le refus de s'insérer d'une partie de la communauté musulmane, qui ne se reconnaît pas dans le socle culturel du pays d'accueil.


« Les Français doivent admettre que ceux qui naissent porteurs d'un héritage historique et culturel profondément différent du leur ne naissent pas Français », explique-t-elle, pour mettre en cause le droit du sol, qui offre la nationalité sans obligation d'adhésion aux valeurs de la République. « La violence de jeunes issus de l'immigration est à la hauteur de la violence que le droit du sol leur fait subir, en les affublant d'une identité qu'ils n'ont en réalité pas choisie. » Il faut la lire.


Noirs sous-représentés


Approbation médiatique, après les propos du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), regrettant, lundi, la sous-représentation des Noirs à l'Assemblée. Les mêmes commentateurs qualifient de racistes ceux qui estiment les Blancs sous-représentés dans l'équipe de France de football.


irioufol@lefigaro.fr

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Le procès de l'“antiracisme”
Par Ivan Rioufol
9 février 2007

LE FIGARO — L'accusation de racisme, lancée à la volée, cherche à museler la critique. Démonstration cette semaine avec Charlie Hebdo, poursuivi en justice par des organisations musulmanes pour avoir publié des caricatures de Mahomet liées au terrorisme. Or, c'est en référence à ce même moralisme, dont il se réclame, que l'hebdomadaire a été attaqué. Puissent les belles âmes prendre enfin conscience des risques qu'un tel dogme envahissant, détourné de sa juste cause, fait courir à la démocratie.

Une condamnation du journal satirique serait un recul pour la libre expression. L'idéologie islamiste, pas plus qu'une autre, ne peut s'estimer intouchable et exiger la censure. SOS Racisme et la Licra ont eu évidemment raison de s'indigner, lundi dans Libération, du procès ouvert pour la “lutte contre le racisme”. Mais ces organisations ulcérées ont contribué à sacraliser l'argument massue, au nom des bons sentiments.

Dans un livre sorti ces jours-ci (“Le Communisme du XXIe siècle”, Éditions Xenia), Renaud Camus analyse lumineusement, à la suite d'Alain Finkielkraut, le totalitarisme porté par cet antiracisme systématisé, “ultime objet de la transmission scolaire”. Ce culte d'État conduit à bannir tout ce qui relève des ethnies, des peuples, des cultures, des religions, des civilisations, des origines, des migrations, des nationalités. Son intégrisme en vaut un autre.

Rares sont ceux, par exemple, qui auront protesté d'entendre Edwy Plenel, alors patron du Monde, assurer: “Quand j'entends Français de souche, j'entends raciste de souche”, Emmanuel Todd trouver “raciste” de défendre l'Occident, ou Jack Lang estimer: “Le raciste voit partout des Noirs et des Arabes”. Même Nicolas Sarkozy a succombé à la sommation en voyant, en 2004, “des relents de racisme” dans le fait de s'interroger sur la compatibilité de l'islam avec les valeurs de la République.

Le racisme est indéfendable. Cependant, son instrumentalisation par la pensée correcte rend impossible le moindre débat. La récitation a d'ailleurs valu au candidat de l'UMP, lundi soir sur TF1, de se faire accuser à son tour, pour avoir évoqué une pratique d'égorgement de mouton à domicile. En ayant choisi de défendre la libre opinion et la laïcité, en dépit de l'opposition des gardiens du temple, Charlie Hebdo a pris un chemin de dissidence: un premier pas. Reste un mur à abattre.

“Assez de honte, citoyens!”

Charlie Hebdo a bien fait de tenir tête aux intimidations. Et le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, réputé modéré, a eu tort de se joindre aux intégristes de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France) soutenus par la Ligue islamique mondiale, proche de l'islam extrémiste wahhabite. Ce faisant, le recteur de la mosquée de Paris a montré qu'islam et islamisme savaient faire cause commune sur le dos de la liberté d'expression, ce pilier de la démocratie. Où est, ici, l'occidentalisation promise de l'islam?

Les appuis apportés à l'hebdomadaire par Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou, invitent à ne pas désespérer d'une résistance à l'obscurantisme. Ces positions corrigent les complaisances de Jacques Chirac, apparues dès l'affaire Salman Rushdie en 1989, pour une idéologie construite sur la soumission. Le chef de l'État avait qualifié, il y a un an, les caricatures de “provocation manifeste”, avant de prendre ses distances avec Benoît XVI et son discours de Ratisbonne qui critiquait l'irrationalité de la violence.

Cependant, trop de signes laissent voir une tendance à la démobilisation. L'Éducation nationale aura lâché le professeur d'histoire Louis Chagnon, accusé en 2004 d'islamophobie et défendu ici dans l'indifférence médiatique. Les “réserves” sur le professeur Robert Redeker ne furent guère plus courageuses. Entendre Jack Lang, dimanche à Alger, se prononcer, au nom de Ségolène Royal, pour la “reconnaissance des crimes qui ont été commis par la colonisation en Algérie de 1830 à 1962”, sans même évoquer le massacre des harkis par le FLN, ajoute au malaise. “Assez de honte, citoyens!”, aurait fulminé Victor Hugo.

Quand Lang, à cette même occasion, déclare de surcroît: “Il faut réformer les manuels scolaires français (...) qui présentent une histoire idyllique du colonialisme”, tout en ayant fait, récemment, l'éloge de l'occupation musulmane de l'Espagne, le conseiller spécial de la candidate socialiste ne fait qu'accéder aux demandes des pays de l'Organisation de la conférence islamique. Est-ce cela, le “dialogue euro-arabe” que veut relancer la gauche anti-atlantiste, Prodi, Zapatero et Royal en tête?

“Je suis Algérienne”

TF1, lundi soir: Nicolas Sarkozy est pris à partie par une Lilloise qui lui reproche d'avoir nommé à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM) un “Algérien”, ce qu'elle trouve anormal car “les Marocains sont majoritaires” en France. “Moi, je suis algérienne”, précise-t-elle. Sarkozy: “Vous n'êtes pas une Algérienne, vous êtes une Française”. Cette réplique a été généralement oubliée des comptes rendus, qui ont préféré rapporter l'accusation de racisme portée par cette jeune femme (lire plus haut). Pourtant, ce dialogue illustre le défi qui reste à relever: faire aimer la France afin de s'en réclamer naturellement. Or ce n'est pas en s'excusant sans cesse de son passé, de sa culture, de ses valeurs que la nation saura faire partager aux nouveaux venus la fierté d'être français.



Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, est Senior Fellow à l'Atlantis Institute

La barbarie, ses soutiens
Par Ivan Rioufol
3 novembre 2006

LE FIGARO — Une barbarie s'installe en France: vite, parlons d'autre chose! Samedi, à Marseille, Mamou Galledou, brillante étudiante d'origine sénégalaise, a été grièvement brûlée dans l'incendie d'un bus dont elle était passagère: un acte de terreur, perpétré par cinq mineurs d'une cité voisine. L'attaque, si elle avait été commise par des “petits Blancs”, aurait fait descendre dans les rues les citoyens horrifiés. Cette haine ethnique serait-elle excusable?

Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, estime que le drame “est le résultat d'une frustration, d'une humiliation liée à la ghettoïsation”: des propos qui conduisent à valoriser ces guérillas contre la République et tout ce qui la symbolise. Le chômage et les discriminations entretiennent bien sûr le ressentiment des cités. Mais ces sauvageries mimétiques font aussi le jeu de ceux qui poussent à imposer la peur.

La gauche conforte les alibis victimaires, quand elle accuse Nicolas Sarkozy d'être responsable des tensions ou exige ses “excuses” aux familles de Zyed et Bouna, morts à Clichy il y a un an en fuyant la police. Il n'est jamais venu à l'idée du PS de demander des excuses à ceux qui ont lapidé Godfran Hadaoui à Marseille, brûlé Chahrazad Belayni à Neuilly-sur-Marne, lynché Jean-Claude Irvoas à Épinay, tué Jean-Jacques Le Chenadec à Stains, martyrisé Ilian Halimi à Bagneux.

Derrière les réprobations de circonstance, demeure une mansuétude pour les encapuchonnés. Ces fauves, enfantés par une démission collective et un obscurantisme qui a eu raison de l'École, sont présentés comme les symboles du mal-être des banlieues, alors qu'ils devraient être leur repoussoir. Qu'attend Marseille pour manifester pour Mamou Galledou et se désolidariser de ces nazillons, qui déshonorent la ville et l'islam?

Plus généralement, les revendications sociales des banlieues s'accommodent de comportements qui portent le spectre de la guerre civile. Or, personne n'ose désigner le rôle de l'islamisme révolutionnaire dans son désir d'affronter l'État. Cette idéologie est certes portée par une minorité, mais c'est elle qui fait basculer l'histoire. Aussi revient-il aux musulmans modérés, majoritaires, de mettre en garde les plus vulnérables contre le fanatisme. À eux de défendre le modèle français qui les a accueillis. L'heure est venue.

Autopsie d'une subversion

L'apathie devant l'emprise de l'islamisme sur nombre de jeunes - dénoncée par le préfet de Seine-Saint-Denis (“bloc-notes” du 29 septembre) - est le meilleur allié de cette idéologie conquérante et de son entreprise de subversion. Dans les années 1970, l'universitaire Roger Muchielli avait analysé les conditions de réussite d'une telle stratégie (“La Subversion”, Éditions CLC). Il en voyait trois: “Démoraliser la nation visée et désintégrer les groupes qui la composent; discréditer son autorité et ses défenseurs; neutraliser les masses pour empêcher toute intervention spontanée en faveur de l'ordre établi”. “Ces buts, ajoutait-il, sont accessibles seulement par l'utilisation des mass media; sans presse, sans radio, sans télévision, la subversion est impuissante”.

Ces buts sont atteints. En témoignent ces médias pour qui l'islamisation des cités est un fantasme. En témoignent ces repentances d'une République honteuse de son passé, de sa culture et n'osant plus affirmer son autorité sinon auprès des automobilistes, délinquants dociles. “Convaincre l'homme que, sinon lui-même, du moins ceux qui sont de son côté commettent des actes immoraux, injustes, c'est amener la désintégration du groupe auquel il appartient”, disait Jacques Ellul. Oui, nous y sommes.

C'est ainsi que le mouvement des Indigènes de la République a pu faire croire à des “nouveaux Français” qu'ils étaient victimes, à leur tour, de la France coloniale: une oppression justifiant les actuelles intifadas. Trop rares sont les compatriotes musulmans qui, comme Messaoud Bouras, dénoncent ceux qui visent “à faire d'un Français vivant sur le sol de ses ancêtres un colon, un occupant illégitime, une personne à combattre et, si possible, à chasser”.

Sexe des anges

Constantinople assiégée, ses élites discutaient encore du sexe des anges. Ce que fait Dominique Strauss-Kahn, quand il explique que “la crise que nous vivons en France est fondamentalement économique et sociale”, enfourchant le conformisme de ceux qui ne veulent voir dans l'islamisme qu'une humeur liée au chômage. Mais comment expliquer sa percée dans l'entreprise, notamment dans la grande distribution et la construction automobile? “L'islam est en train de remplacer la CGT comme soutien des salariés musulmans dans leurs revendications contre la hiérarchie”, écrivait Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, dans un rapport de septembre 2005. Encore un fantasme?

Nulle part n'affleure, chez les candidats, la prise en compte du séparatisme qui menace la nation (“bloc-notes” de la semaine dernière). Ségolène Royal feint de croire en l'efficacité de ses fumeux “adultes référents uniques”, tandis que la droite ne sait répondre qu'en durcissant des lois qui ne sont que partiellement appliquées par une justice en opposition avec la police. “J'appelle Français ceux qui ne veulent pas que la France meurt”, disait Malraux. Ne pourrait-on débattre des conditions de sa survie?



Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, est Senior Fellow à l'Atlantis Institute




Le bloc-notes d'Ivan Rioufol : Quand Royal s'inspire de ChiracLE BLOC-NOTESd'Ivan Rioufol. Publié le 08 décembre 2006Actualisé le 08 décembre 2006 : 09h06
(AFP / F. Dufour)


(AFP / F. Dufour).

Les autres titres
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Ségolène Royal, en empathie avec le Hezbollah : un des effets de la politique arabe de la France. Répondant, vendredi dernier à Beyrouth, à un député du parti islamiste qui comparait la stratégie américaine au Moyen-Orient à une « démence illimitée » et Israël au nazisme, elle a déclaré : « Il y a beaucoup de choses que je partage dans ce que vous avez dit, notamment votre analyse sur les États-Unis. » Il aura fallu vingt-quatre heures pour qu'elle assure n'avoir pas entendu l'insulte antisioniste, qui l'aurait fait « quitter la salle ».

Peu importe que l'outrance contre Israël, notée par les médias présents, lui ait été ou non traduite : le Hezbollah parle ainsi et Royal ne pouvait l'ignorer. Elle s'est défendue, en assurant qu'elle n'avait acquiescé qu'à la critique de la politique « catastrophique » de George Bush en Irak (« Jacques Chirac le dit aussi »), état dont elle saluait il y a un mois « la réussite ». La veille, elle avait assuré être « en phase » avec la politique étrangère du président. Touchante inspiration.


En réalité, l'épisode révèle l'ambiguïté de la constante diplomatie moyen-orientale de Paris. Elle recèle sa part de réticence envers Israël et les Juifs, longtemps observable au Quai d'Orsay, où nombre de ses grands diplomates écrivains du XXe siècle - Paul Morand, Paul Claudel, Jean Giraudoux - alimentèrent l'antisémitisme bon teint. Elle conduit, aujourd'hui, à ramper devant des tyrannies et à se cabrer face aux États-Unis.


C'est cet héritage que revendique la candidate du PS, partisane d'une « très forte continuité ». Au Caire, en 1996, Chirac avait souhaité pareillement « donner un élan nouveau, dans la fidélité aux orientations voulues par son initiateur, le général de Gaulle ». Il alla jusqu'à conseiller à Yasser Arafat, en juillet 2000, de ne pas s'engager dans la paix négociée, à Camp David, sous l'autorité de Bill Clinton. Un ange passe...


Or, la France ne peut plus se tromper ainsi de camp, au nom de son exception. La guerre contre l'Occident, déclarée par le totalitarisme islamique, n'interdit pas le dialogue. Mais il empêche de cautionner ceux qui veulent rayer Israël de la carte, insultent les États-Unis, méprisent l'Europe et n'ont comme urgence que de substituer, au Liban, une dictature théocratique à la fragile démocratie. Non, la France ne peut être le caniche du Hezbollah.





Aversions intimes


Un livre (Chirac d'Arabie, Grasset) se penche sur l'attrait de Jacques Chirac pour l'exotique. Éric Aeschimann et Christophe Boltanski : « Jacques Chirac ne s'aime pas (...) Il n'apprécie pas d'avantage l'Occident, cette civilisation sophistiquée où il s'ennuie, et encore moins sa modernité mouvante, où il se perd. Au Proche-Orient, épicentre des rites immémoriaux et des guerres fratricides, il se retrouve. » Témoignage de l'écrivain Denis Tillinac : « L'antiaméricanisme comme refus d'un Occident triomphant fait partie du noyau dur de ses convictions. » On comprend mieux ses connivences avec les despotes de tout poil, tandis qu'il refuse de débattre avec Jean-Marie Le Pen. S'explique aussi son affirmation de 2003 : « Les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes.


»Mais ces aversions intimes pour l'Occident n'appartiennent pas, que l'on sache, à Ségolène Royal. Aussi son mimétisme est-il peu compréhensible, sauf à y voir un conformisme antiaméricain, ou la quête d'un électorat musulman dont rien ne dit qu'il attende de telles flatteries à des partis sectaires. Mais aurait-elle déjà viré de bord ? En multipliant, lundi, les gestes à l'égard d'Israël - condamnation du nucléaire civil iranien, approbation du mur de séparation, justification des vols de l'armée au Liban-Sud (après les avoir condamnés), refus de rencontrer le Hamas (après avoir n'avoir rien exclu) -, elle a donné les gages qui limitent la politique qu'elle voulait relancer la veille. Où est sa vérité ?





« Un mal moral »


Cette réticence de certaines élites à se montrer solidaires de l'Occident contribue au malaise identitaire des Français. Cette crise est au coeur des inquiétudes au même titre que l'appauvrissement des classes moyennes (7 millions de personnes vivent avec moins de 788 euros par mois). Mais, comme le remarque Édouard Balladur dans un livre perspicace (Laissons de Gaulle en paix, Fayard) : « On sait bien ce qu'il faudrait faire pour redresser (économiquement, NDLR) la France. (...) L'enjeu est autre. Un mal moral la mine : qu'est-ce que la France ? Sa nature profonde est-elle altérée par la diversité des populations qui s'installent sur son sol, peut-elle encore leur imposer son modèle de toujours et les intégrer à sa civilisation ?»


Nombreux sont ceux qui sont prêts à entendre un discours de mobilisation sur la défense de l'identité française et européenne. Personne n'a critiqué l'hommage implicite aux racines, rendu par François Bayrou en annonçant, samedi, sa candidature dans le Béarn de ses ancêtres. Quand Nicolas Hulot balaye les Verts dogmatiques et recueille, cette semaine, 87 % de bonnes intentions au baromètre Ifop-Paris Match en dénonçant les agressions contre l'environnement, pourquoi ne pas imaginer un même engouement pour la protection de la culture et de la laïcité, menacées de dilution par renoncement et indifférence ? Reste à trouver le Hulot consensuel et l'appui des médias...





Faux Watergate


Les médias : ils auront, une fois encore, succombé à l'auto-intoxication et au suivisme en présentant l'affaire Clearstream comme le Watergate français. Après des mois d'investigations, les juges viennent d'admettre qu'ils n'avaient rien à reprocher à Dominique de Villepin, ce que je laissais entendre ici dès le 5 mai. Ne serait-il pas temps de parler des vraies préoccupations des gens ?


irioufol@lefigaro.fr


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L’imposture des « antiracistes »
3 mars 2006 - Le bloc-notes d’Ivan Rioufol - Le Figaro

Le sectarisme des mouvements antiracistes : il s’est illustré, dimanche à Paris, par l’exclusion de Philippe de Villiers de la tête du défilé en mémoire d’Ilan Halimi. Aucun élu présent n’a protesté contre cette intolérance, dénoncée depuis par de nombreuses organisations juives, dont le Crif. La faute du président du Mouvement pour la France ? Mettre en garde contre l’islamisation de la société et la montée parallèle d’un nouvel antisémitisme : celui qui a incité des brutes à martyriser le jeune Français.


Le geste de SOS-Racisme révèle l’hypocrisie des prétendus humanistes : ils répugnent à désigner le racisme et le sexisme des cités et diabolisent ceux qui s’en inquiètent. D’autres bons apôtres en arrivent même à alimenter la haine, en accréditant des ressentiments antijuifs importés du conflit israélo-palestinien. L’anti-impérialisme d’une partie de la gauche a sa part dans l’hyperviolence contre « les riches », exprimée par des jeunes déculturés.

Mais l’imposture se révèle : l’opinion n’est dupe ni de la lucidité des belles âmes (elles n’auront pas bronché après le lynchage de Jean-Claude Irvoas qui photographiait un réverbère), ni de leur effarement devant les repliements ethniques qu’elles auront suscités en soutenant une massive immigration extra-européenne. Les responsables de bien des régressions s’affligeaient dimanche d’une amoralité encouragée par leur laxisme.

La méfiance populaire face à ces spécialistes du trompe-l’oeil explique l’échec de la manifestation. Elle invitait « tous les Français » à soutenir « l’unité républicaine mise à mal par les dérives communautaristes ». En fait, la mobilisation n’a rassemblé que la communauté juive, instrumentalisée dans sa douleur par des illusionnistes refusant de désigner les barbares et l’ensemble de leurs victimes, y compris musulmanes.

Ces idéologues ne sont plus crédibles. Ils donnent raison à Alain Finkielkraut quand il dit que l’antiracisme sera le communisme du XXIe siècle. Il y a du totalitarisme dans cette doctrine officielle accordant aux « minorités visibles » l’excuse de l’opprimé et interdisant les vérités dérangeantes. Les Français de confession juive seraient bien inspirés de prendre leur distance avec ces faux amis, qui ont réussi, dimanche, à les isoler dans un communautarisme auquel les Juifs avaient su jusqu’alors échapper.

La myopie des vigies

Est-ce pour faire oublier la partialité de son vice-président, Patrick Klugman, chassant l’indésirable d’un cortège qui n’aura su, non plus, s’ouvrir aux musulmans modérés ? Mardi, SOS-Racisme s’est « indigné » de « l’attitude raciste et inhumaine des gens qui ont hué » le gendarme Raphaël Clin durant son agonie. Réprobation reprise par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et la Ligue des droits de l’homme. Il aura fallu plus de deux semaines à ces organisateurs d’émotions pour réagir au drame, qui s’est déroulé le 12 février sur l’île antillaise de Saint-Martin et qui aurait vu des Noirs applaudir à la mort d’un Blanc (Bloc-notes de la semaine dernière).

Le délai rappelle la myopie des vigies, dès qu’elles sont confrontées au rejet anti-Blancs dont l’antisémitisme est la portée d’entrée. Le phénomène était apparu il y a un an, à Paris, lors de manifestations lycéennes qui s’étaient transformées en ratonnades menées par des Noirs. Des professionnels des bons sentiments, appuyés par leurs sociologues, s’étaient empressés de minimiser ces actes, qui les auraient fait hurler s’ils avaient été commis par des « Gaulois ».

Le réveil poussif sur l’affaire Clin reste néanmoins une bonne nouvelle. Elle souligne les silences du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, également absent dimanche. A entendre les moralistes autoproclamés, le racisme ne serait qu’une spécialité franchouillarde et l’antisémitisme des beurs la preuve de leur intégration à la culture française. Or, il serait utile de s’interroger sur les discours culpabilisant la nation pour son passé colonial et esclavagiste, qui amènent à la détester.

Il serait utile d’entendre les donneurs de leçons de respect se préoccuper des paroles des rappeurs. Celles de Monsieur R : « La France est une garce, n’oublie pas de la baiser jusqu’à l’épuiser, comme une salope, il faut la traiter mec (...) ». Ou celles d’Alibi Montana, s’adressant à Nicolas Sarkozy : « Nicolas, t’ouvres ta gueule, tu fais du bruit pour rien (...) continue ce bras de fer et tu vas de faire buter ». La barbarie, qui a brûlé vive la jeune Sohane en 2002, commence par les mots.

Défendre Georges Frêche ?

Que le PS suspende Georges Frêche, mardi, de son bureau national est la moindre des choses. Le président du Languedoc-Roussillon ne pouvait traiter impunément un groupe de harkis de « sous-hommes » (11 février). Il est d’ailleurs étonnant que le PS, chatouilleux sur l’antiracisme, ait tant tardé à gronder l’un des siens. On image le scandale du même propos, tenu par un élu de droite. Passons. Mais l’inventaire des « dérapages incontrôlés » de Frêche, dressé par Libération mardi, donne une idée du conformisme de ses juges. Il lui est reproché notamment d’avoir dit, s’adressant à des islamistes : « Ils ne vont pas vouloir maintenant nous imposer leur religion ! Ceux qui ne veulent pas respecter nos valeurs, qu’ils rentrent chez eux ! » Le patriotisme, promu en économie (la fusion Suez-GDF de cette semaine, par exemple), serait-il indigne pour la culture ?

Fierté chrétienne

Les chrétiens sont entrés en carême cette semaine, pour quarante jours. Signe des temps : les catholiques n’auraient plus honte à se réclamer de leur religion prônant l’amour. Une réponse à la violence et à la déchristianisation annoncée.


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22 October 2004
Ivan Rioufol et Yvan Levaï sur la presse française et l’antisémitisme
Géraldine Sartin
Après plusieurs épisodes sensibles ces dernières semaines, une table ronde a été réunie mardi 19 octobre au centre communautaire de Paris pour débattre de cette épineuse interrogation : comment les médias français traitent-ils de l’antisémitisme ? Y étaient conviés deux professionnels des médias, Yvan Levaï et le chroniqueur du Figaro Ivan Rioufol.

Premier thème abordé par le modérateur de la soirée, Simon Pilczer, de l’association Primo Europe : la responsabilité des médias dans un « feu d’artifice antisémite qui s’est répandu sur les ondes et dans les médias ». En introduction, l’animateur de la rencontre évoque les diverses manifestations d’hostilités anti-juives ou anti-israéliennes qu’on a pu observer ces derniers temps dans les médias français et qui ont secoué la communauté juive de France. « Alain Ménargues, directeur de Radio France Internationale est allé sur Radio Courtoisie prononcer des propos antisémites, il a été désavoué par sa tutelle, le ministère des Affaires étrangères. Sur la chaîne Arte, les 7 et 8 octobre, a été diffusé le film « Les portes du soleil », sur les Juifs lors de la création de l’Etat d’Israël. Dans le quotidien Le Monde, le 29 septembre, il y a eu un festival anti-israélien. Puis un article de Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France « Pour l’honneur d’Israël ». Il serait bon qu’un Palestinien soit aussi soucieux de l’honneur de son peuple ».

Yvan Levaï : «Je ne crois aux chefs d’orchestres clandestins»

« Les médias posent toujours problèmes, dans tous les pays, reconnaît Yvan Levaï, journaliste depuis 38 ans, nouveau directeur du mensuel Tribune Juive. « Dès le bulletin de 5 h du matin sur toutes les radios françaises, explique-t-il, les journalistes livrent les infos brutes qui viennent de l’AFP. Cela permet de sentir l’ambiance. Ce n’est pas une manipulation organisée mais l’information bégaie. Elle est récupérée et intégrée par des gens bizarres qui constituent la foule. Ils ont trois démons : Ariel Sharon qui est affreux car obstiné. Il refuse la paix. Il a eu un comportement épouvantable à Sabra et Chatila. Il est à la tête d’un parti qui gouverne avec des religieux. Juste à côté, l’autre affreux est George Bush. Enfin, il y a un autre affreux, insaisissable, Ben Laden. On l’excuse car dans l’imaginaire il appartient au monde des opprimés. Et enfin le dernier qu’on n’aime pas est Vladimir Poutine. Voici ce que la chambre d’écho nous dit. Ainsi, les leçons au Proche-Orient sont toujours faites dans le même sens : Israël doit mieux se tenir. Et souvent les journalistes montrent que les victimes sont toujours les Palestiniens. L’information est devenue des morts abstraites. On parle du terrorisme, mais il est hiérarchisé. Je ne crois pas aux chefs d’orchestres clandestins dans la fabrication des informations. Nul n’est obligé de suivre ».

« Les journalistes sont libres de suivre ou de ne pas suivre le quai d’Orsay (le ministère français des Affaires étrangères, NDLR). Ils ont le droit de croiser leurs infos avec la presse étrangère, avec des livres, avec des sources sur Internet. Le font-ils ? Aujourd’hui l’image d’Israël est détestable, elle s’est dégradée. L’anti-sionisme fleurit et se nourrit de l’inculture, il se renforce de la disparition progressive de l’Holocauste et de la Shoah. Pour la première fois peut-être il faut que les juifs de droite et les juifs de gauche se rejoignent pour dire qu’Israël est une démocratie et que les démocrates se retrouvent face au terrorisme pour l’éradiquer ».

Ivan Rioufol: «Il est inconcevable de se dire pro-sioniste»

« En effet, souligne Ivan Rioufol, les journalistes sont responsables de cet état de fait. Il est inconcevable aujourd’hui de se dire pro-sioniste, pro-américain et pro-Sharon. L’antisémitisme et la judéophobie sont exactement la même chose et on sait que les démocraties sont vulnérables. La première menacée est la démocratie israélienne». Répondant à une question de la salle, les deux intervenants conviennent que la troisième guerre mondiale a commencé le 11 septembre 2001, un coup de tonnerre s’est produit le jour de l’explosion des Twin Towers à New York. Dans ce contexte général, le gros problème aujourd’hui, concernant l’antisémitisme, est que les médias français considèrent globalement que le bien se trouve du côté des Palestiniens et que le mal est en face...

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Ivan Rioufol est né à Nantes en 1952. Il est titulaire d'une maîtrise en droit privé et d'un DEA de droit maritime et aérien de l'Universié de Nantes. Il débute sa carrière de journaliste à Nantes, avant de rejoindre Le Figaro en 1985. Rédacteur en chef du service Informations Générales jusqu'en 2000, il est, depuis, éditorialiste et membre du comité éditorial du quotidien. Depuis 2002, il tient son “bloc-notes” dans l'édition du vendredi du Figaro.

Il est l'auteur de “La tyrannie de l'impudeur” (Anne Carrière, 2000) et de “La république des faux gentils” (Editions du Rocher, 2004). Dans cet ouvrage, qui est avant tout un formidable coup de gueule, Ivan Rioufol s'attaque de front à tout ce qui menace la démocratie française et la cohésion nationale du pays: le consensus mou et le politiquement correct, mais aussi le communautarisme et l'islam politique extrémiste. Surtout, il dénonce avec force les faux-semblants humanistes qui mettent la France en porte-à-faux jusque sur la scène internationale, comme l'a révélé l'opposition des plus hautes autorités du pays à la guerre voulue par George Bush en Irak. En 2005, il publie la compilation de ses “bloc-notes” des années 2003 et 2004 dans “Chroniques d'une résistance” (Editions du Rocher). Dans ces chroniques aussi mordantes qu'argumentées, on retrouve toute la verve de l'un des meilleurs “billetistes” français du moment.

Ivan Rioufol est Senior Fellow à l'Atlantis Institute.




Date Titre
04.05.2007 La gauche qui s'aime (trop)
06.04.2007 Révolution, mode d'emploi
22.02.2007 Présidentielle: la France oubliée
09.02.2007 Le procès de l'“antiracisme”
19.01.2007 Les limites de la méthode Royal
12.01.2007 Incorrigible droite
22.12.2006 Le “royalisme” est un archaïsme
08.12.2006 Quand Royal s'inspire de Chirac
24.11.2006 La droite suicidaire
10.11.2006 Ambigus anti-Bush

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1 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Je suis aussi contre la pensée unique : pour moi, la terre est plate, c'est le soleil qui tourne autour, et non l'inverse, le ciel est chocolat-vert-pomme. Je pense résumer par mes convictions le mode de pensée de cet homme qui nage à contre-courant.

Michel

1:20 AM  

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