idées
Les spoliations antisémites et l’engrenage génocidaire
Pour la première fois, un ouvrage décrypte les mécanismes du vol légal et du pillage des biens des juifs au coeur du continent européen.
Spoliations et restitutions des biens juifs. Europe XXe siècle,
sous la direction de Constantin Goschler, Philipp Ther et Claire Andrieu, Éditions Autrement, 2008, 416 pages, 23 euros.
Cet ouvrage collectif, d’un grand intérêt, tente un panorama de l’une des conséquences directes du déchaînement de la violence raciste et de l’extermination des juifs par les nazis et leurs complices en Europe :
la spoliation des biens juifs, puis leur restitution - en deux cycles, restitution strictement matérielle de l’après-guerre et, à partir des années quatre-vingt-dix, logique de « réparation » prenant en compte, pour diverses raisons, d’autres dimensions du génocide. Apparaissent ainsi les points communs et des conditions spécifiques à travers le cas d’une quinzaine de pays.
De l’aryanisation « légale » (la France de Vichy) au pillage pur et simple, systématique en Europe orientale et en URSS, divers processus réalisent les spoliations. Les auteurs rappellent que leurs modalités et leur ampleur ne sont pas seulement liées aux ordres des nazis : elles dépendent pour beaucoup du mode de collaboration des gouvernements
et des administrations avec l’occupant, de l’imprégnation et des formes
de l’antisémitisme dans la société,
de l’appât du gain des bénéficiaires
(cf. entre autres le rôle des banques).
La question des restitutions occupe
la place la plus importante de l’ouvrage. Dès janvier 1943, dix-huit États avaient invalidé les spoliations dans
la déclaration interalliée de Londres.
La restitution ne se fit pas pour autant sans problème : tension entre principes d’indemnisation, collective ou individuelle, différences d’approche des organisations juives, tendance à exclure les juifs expatriés ou déchus de leur nationalité… Les oppositions furent nombreuses : en Allemagne de l’Ouest, hostilité initiale aux premières mesures imposées par les Alliés, jusqu’à la loi fédérale de 1957 qui règle partiellement la question ; partout, résistance des profiteurs de la spoliation
(cf. notamment l’attitude des banques et l’exemple éloquent de la finance suisse) ; poids d’un antisémitisme persistant, dont la Pologne offre un exemple.
Dans les démocraties populaires,
les procédures, au demeurant le plus souvent très timides, furent stoppées avec les nationalisations : la question, reposée dans les années quatre-vingt-dix, après la chute de ces régimes, est loin d’être résolue. La reconnaissance de
la propriété privée fut certes un préalable à la restitution mais, constate l’ouvrage, le système libéral n’avait pas empêché
le pillage et il ne suffit pas à garantir la restitution. Finalement, la réussite des restitutions fut très liée à une volonté politique affirmée : ce fut le cas en France, mais il est vrai que 75 % des juifs y ont échappé à la déportation et que, si la quasi-totalité des biens juifs y étaient sous séquestre, près de 60 % étaient encore à vendre à la Libération (contre, par exemple, 10 % aux Pays-Bas).
La conclusion interroge sur l’éventuel délai d’une prescription estimée inévitable, qui mettrait fin aux restitutions. Elle souligne surtout leurs liens avec la constitution d’une société civile, la possibilité de surmonter le passé, les conditions historiques, la conscience européenne du génocide. Important ouvrage, plein d’enseignements, même si, ici ou là, on ne partage pas entièrement tel point de vue.
Roger Bourderon, historien
e pape modifie une prière "pour la conversion des juifs"
05/02/2008 20:13
Le pape Benoît XVI a décidé de modifier une prière "pour la conversion des juifs" contenue dans la messe en latin du Vendredi saint récemment réhabilitée, qui avait été dénoncée par plusieurs associations juives.
Le journal du Vatican publie des extraits d'une note de la secrétairie d'Etat du Vatican faisant état des modifications à apporter à la prière à compter du prochain Vendredi saint, le 21 mars. Selon le texte précédent, les fidèles priaient "pour la conversion des juifs", afin que Dieu "retire le voile de leur coeur" et qu'il leur accorde d'être délivrés de "l'obscurité" et de "l'aveuglement". La version corrigée par Benoît XVI supprime la référence à l'obscurité et incite à prier pour les juifs afin que Dieu "illumine leur coeur". Plusieurs organisations juives, dont le centre Simon Wiesenthal, s'étaient inquiétées du maintien de la prière incriminée dans la messe en latin du Vendredi saint lorsqu'elle avait été à nouveau libéralisée le 7 juillet dernier par un décret du pape. La prière avait déjà été modifiée en 1962 avec la suppression de l'expression "juifs perfides". (CYA)
Les élèves britanniques iront visiter le camp d'Auschwitz
LE MONDE | 05.02.08 | 16h23 • Mis à jour le 05.02.08 | 16h23
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Pour que les jeunes générations n'ignorent rien du génocide des juifs perpétré par les nazis, le ministère de l'éducation du Royaume-Uni a annoncé, lundi 4 février, le financement d'un voyage pour deux lycéens de chaque établissement scolaire au mémorial d'Auschwitz-Birkenau, à Oswiecim (Pologne). Accompagnés de survivants des camps d'extermination, les élèves de "sixth form" - équivalent de première et terminale - se rendront pendant une journée dans ce lieu où furent exterminées un million de personnes. Pour les 6 000 à 8 000 lycéens sélectionnés chaque année, la visite comprendra l'obligation de participer à des conférences préparatoires, puis à des comptes rendus devant les autres élèves. Le ministre adjoint de l'éducation, Jim Knight, s'est engagé à prendre en charge les deux tiers du coût du voyage, soit environ 260 euros par personne, la différence restant à la charge des établissements scolaires. Le dispositif, qui fonctionnait à titre expérimental depuis 2006, sera financé au moins jusque 2011.
En France, l'association Le Mémorial de la Shoah emmène chaque année plusieurs milliers de lycéens de première et de terminale à Auschwitz, sélectionnés en fonction du projet pédagogique de leur établissement. Vingt-quatre classes prennent part à l'opération en Ile-de-France, et neuf académies de province y participent par roulement.
A. B.
Comment l’Elysée s’est fait duper par Damas sur la question libanaise
JEAN-PIERRE PERRIN
QUOTIDIEN : vendredi 4 janvier 2008
75 réactions
Le Liban est condamné à l’impasse. En suspendant sa coopération diplomatique avec la Syrie, ce qui a provoqué mercredi une mesure réciproque de Damas, Paris a enfin pris acte qu’il n’avait rien à attendre du régime syrien. Ce qui a exaspéré les responsables français, c’est le double jeu syrien. D’un côté, les dirigeants baasistes prétendaient n’avoir aucune influence sur l’opposition libanaise, de l’autre, ils encourageaient celle-ci à demander davantage de ministères clés et de pouvoir.
Sur le même sujet
* Quand Kouchner se paie Guéant
* Au Caire, Nicolas Sarkozy divorce avec Damas et menace
Ce retour de Paris à la fermeté est néanmoins bien tardif. Il intervient après deux entretiens téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et le président syrien, Bachar al-Assad ; une rencontre début novembre entre Bernard Kouchner et son homologue syrien, Walid Mouallem, à Istanbul et les visites en catimini à Damas, les 4 et 20 novembre, de deux très proches collaborateurs - Jean-David Levitte et Claude Guéant - du président français. «Nous avons estimé, et c’est là un point de rupture par rapport à une époque passée, que nous ne risquions rien en allant dialoguer avec la Syrie […]. En l’ignorant […], nous risquions de conduire la Syrie, par ostracisme, à bloquer le processus» de désignation d’un président libanais, expliquait alors Levitte.
D’où le sentiment aujourd’hui que Paris a été victime d’un marché de dupes, même s’il pourra toujours plaider avoir fait tout son possible pour trouver une solution à la crise libanaise. Celle-ci, qui s’affirme sans précédent depuis la guerre civile (1975-1990), a éclaté en 2006 avec le départ du gouvernement des ministres prosyriens. Elle s’est aggravée depuis la fin du mandat du président proche de la Syrie Emile Lahoud, le 24 novembre. Ce qui intrigue, c’est l’excès de confiance que Paris a accordé à Damas pour sortir le Liban de la crise alors même que se poursuivaient à Beyrouth les attentats imputés au régime syrien. «En échange de sa coopération, Paris a proposé à la Syrie la fin de son isolement diplomatique et un retour sur la scène internationale», souligne le politologue Khattar Abou Diab.
«On pouvait penser qu’une proposition de cette importance, le régime syrien n’irait pas jusqu’à la refuser», confirme un diplomate. C’était, à l’évidence mal connaître Damas, dont l’intérêt de reconquérir le Liban prime sur toute autre considération. L’erreur de Paris a aussi été de négocier sans fixer de délai avec un pays dont la politique a toujours été de chercher à gagner du temps.
Dès lors, loin de faciliter l’élection présidentielle, la main tendue à la Syrie s’est avérée plutôt catastrophique pour la majorité antisyrienne soutenue par l’Occident. Elle a en effet donné aux dirigeants syriens une grande liberté de manœuvre et de négociations. «La médiation française a rétabli le rôle de négociateur influent de la Syrie au Liban. Elle est redevenue un facteur important dans les élections», estimait déjà en décembre Samir Frangié, un député de la majorité antisyrienne. Damas a même reconnu avoir marqué des points : «La Syrie est aujourd’hui plus forte qu’elle ne l’était» pendant ses vingt-neuf ans de présence militaire, avouait récemment son vice-président, Farouk al-Charah. Mercredi, la majorité libanaise, par son chef, Saad Hariri, a fait savoir qu’il craignait que les récentes déclarations syriennes annoncent une prochaine déstabilisation du Liba
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Spoliations et restitutions des biens juifs. Europe XXe siècle,
sous la direction de Constantin Goschler, Philipp Ther et Claire Andrieu, Éditions Autrement, 2008, 416 pages, 23 euros.
Cet ouvrage collectif, d’un grand intérêt, tente un panorama de l’une des conséquences directes du déchaînement de la violence raciste et de l’extermination des juifs par les nazis et leurs complices en Europe :
la spoliation des biens juifs, puis leur restitution - en deux cycles, restitution strictement matérielle de l’après-guerre et, à partir des années quatre-vingt-dix, logique de « réparation » prenant en compte, pour diverses raisons, d’autres dimensions du génocide. Apparaissent ainsi les points communs et des conditions spécifiques à travers le cas d’une quinzaine de pays.
De l’aryanisation « légale » (la France de Vichy) au pillage pur et simple, systématique en Europe orientale et en URSS, divers processus réalisent les spoliations. Les auteurs rappellent que leurs modalités et leur ampleur ne sont pas seulement liées aux ordres des nazis : elles dépendent pour beaucoup du mode de collaboration des gouvernements
et des administrations avec l’occupant, de l’imprégnation et des formes
de l’antisémitisme dans la société,
de l’appât du gain des bénéficiaires
(cf. entre autres le rôle des banques).
La question des restitutions occupe
la place la plus importante de l’ouvrage. Dès janvier 1943, dix-huit États avaient invalidé les spoliations dans
la déclaration interalliée de Londres.
La restitution ne se fit pas pour autant sans problème : tension entre principes d’indemnisation, collective ou individuelle, différences d’approche des organisations juives, tendance à exclure les juifs expatriés ou déchus de leur nationalité… Les oppositions furent nombreuses : en Allemagne de l’Ouest, hostilité initiale aux premières mesures imposées par les Alliés, jusqu’à la loi fédérale de 1957 qui règle partiellement la question ; partout, résistance des profiteurs de la spoliation
(cf. notamment l’attitude des banques et l’exemple éloquent de la finance suisse) ; poids d’un antisémitisme persistant, dont la Pologne offre un exemple.
Dans les démocraties populaires,
les procédures, au demeurant le plus souvent très timides, furent stoppées avec les nationalisations : la question, reposée dans les années quatre-vingt-dix, après la chute de ces régimes, est loin d’être résolue. La reconnaissance de
la propriété privée fut certes un préalable à la restitution mais, constate l’ouvrage, le système libéral n’avait pas empêché
le pillage et il ne suffit pas à garantir la restitution. Finalement, la réussite des restitutions fut très liée à une volonté politique affirmée : ce fut le cas en France, mais il est vrai que 75 % des juifs y ont échappé à la déportation et que, si la quasi-totalité des biens juifs y étaient sous séquestre, près de 60 % étaient encore à vendre à la Libération (contre, par exemple, 10 % aux Pays-Bas).
La conclusion interroge sur l’éventuel délai d’une prescription estimée inévitable, qui mettrait fin aux restitutions. Elle souligne surtout leurs liens avec la constitution d’une société civile, la possibilité de surmonter le passé, les conditions historiques, la conscience européenne du génocide. Important ouvrage, plein d’enseignements, même si, ici ou là, on ne partage pas entièrement tel point de vue.
Roger Bourderon, historien
e pape modifie une prière "pour la conversion des juifs"
05/02/2008 20:13
Le pape Benoît XVI a décidé de modifier une prière "pour la conversion des juifs" contenue dans la messe en latin du Vendredi saint récemment réhabilitée, qui avait été dénoncée par plusieurs associations juives.
Le journal du Vatican publie des extraits d'une note de la secrétairie d'Etat du Vatican faisant état des modifications à apporter à la prière à compter du prochain Vendredi saint, le 21 mars. Selon le texte précédent, les fidèles priaient "pour la conversion des juifs", afin que Dieu "retire le voile de leur coeur" et qu'il leur accorde d'être délivrés de "l'obscurité" et de "l'aveuglement". La version corrigée par Benoît XVI supprime la référence à l'obscurité et incite à prier pour les juifs afin que Dieu "illumine leur coeur". Plusieurs organisations juives, dont le centre Simon Wiesenthal, s'étaient inquiétées du maintien de la prière incriminée dans la messe en latin du Vendredi saint lorsqu'elle avait été à nouveau libéralisée le 7 juillet dernier par un décret du pape. La prière avait déjà été modifiée en 1962 avec la suppression de l'expression "juifs perfides". (CYA)
Les élèves britanniques iront visiter le camp d'Auschwitz
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En France, l'association Le Mémorial de la Shoah emmène chaque année plusieurs milliers de lycéens de première et de terminale à Auschwitz, sélectionnés en fonction du projet pédagogique de leur établissement. Vingt-quatre classes prennent part à l'opération en Ile-de-France, et neuf académies de province y participent par roulement.
A. B.
Comment l’Elysée s’est fait duper par Damas sur la question libanaise
JEAN-PIERRE PERRIN
QUOTIDIEN : vendredi 4 janvier 2008
75 réactions
Le Liban est condamné à l’impasse. En suspendant sa coopération diplomatique avec la Syrie, ce qui a provoqué mercredi une mesure réciproque de Damas, Paris a enfin pris acte qu’il n’avait rien à attendre du régime syrien. Ce qui a exaspéré les responsables français, c’est le double jeu syrien. D’un côté, les dirigeants baasistes prétendaient n’avoir aucune influence sur l’opposition libanaise, de l’autre, ils encourageaient celle-ci à demander davantage de ministères clés et de pouvoir.
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* Au Caire, Nicolas Sarkozy divorce avec Damas et menace
Ce retour de Paris à la fermeté est néanmoins bien tardif. Il intervient après deux entretiens téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et le président syrien, Bachar al-Assad ; une rencontre début novembre entre Bernard Kouchner et son homologue syrien, Walid Mouallem, à Istanbul et les visites en catimini à Damas, les 4 et 20 novembre, de deux très proches collaborateurs - Jean-David Levitte et Claude Guéant - du président français. «Nous avons estimé, et c’est là un point de rupture par rapport à une époque passée, que nous ne risquions rien en allant dialoguer avec la Syrie […]. En l’ignorant […], nous risquions de conduire la Syrie, par ostracisme, à bloquer le processus» de désignation d’un président libanais, expliquait alors Levitte.
D’où le sentiment aujourd’hui que Paris a été victime d’un marché de dupes, même s’il pourra toujours plaider avoir fait tout son possible pour trouver une solution à la crise libanaise. Celle-ci, qui s’affirme sans précédent depuis la guerre civile (1975-1990), a éclaté en 2006 avec le départ du gouvernement des ministres prosyriens. Elle s’est aggravée depuis la fin du mandat du président proche de la Syrie Emile Lahoud, le 24 novembre. Ce qui intrigue, c’est l’excès de confiance que Paris a accordé à Damas pour sortir le Liban de la crise alors même que se poursuivaient à Beyrouth les attentats imputés au régime syrien. «En échange de sa coopération, Paris a proposé à la Syrie la fin de son isolement diplomatique et un retour sur la scène internationale», souligne le politologue Khattar Abou Diab.
«On pouvait penser qu’une proposition de cette importance, le régime syrien n’irait pas jusqu’à la refuser», confirme un diplomate. C’était, à l’évidence mal connaître Damas, dont l’intérêt de reconquérir le Liban prime sur toute autre considération. L’erreur de Paris a aussi été de négocier sans fixer de délai avec un pays dont la politique a toujours été de chercher à gagner du temps.
Dès lors, loin de faciliter l’élection présidentielle, la main tendue à la Syrie s’est avérée plutôt catastrophique pour la majorité antisyrienne soutenue par l’Occident. Elle a en effet donné aux dirigeants syriens une grande liberté de manœuvre et de négociations. «La médiation française a rétabli le rôle de négociateur influent de la Syrie au Liban. Elle est redevenue un facteur important dans les élections», estimait déjà en décembre Samir Frangié, un député de la majorité antisyrienne. Damas a même reconnu avoir marqué des points : «La Syrie est aujourd’hui plus forte qu’elle ne l’était» pendant ses vingt-neuf ans de présence militaire, avouait récemment son vice-président, Farouk al-Charah. Mercredi, la majorité libanaise, par son chef, Saad Hariri, a fait savoir qu’il craignait que les récentes déclarations syriennes annoncent une prochaine déstabilisation du Liba
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