Saturday, November 15, 2008

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00:00 | 13/11/2008 Le Point

Le bloc-notes Bernard-Henri Lévy - Douze thèses de Philippe Val
[ Suite de l'article ]
22 COMMENTAIRE(S)
Gwendoline
Axe
samedi 15 novembre | 19:55
Dans la pensée française contemporaine, il y a un axe solidement établi : l'axe BHL-Val. Ces deux grands intellectuels aux talents variés (littérature, philosophie, cinéma, théâtre, chanson, radio, télé, journalisme) incarnent la renaissance française qui cloue le bec aux sombres déclinistes. Leurs oeuvres sont pleines de colère, de générosité et d'humour. Elles méritent d'être connues.

Cassandre
A vous tous !
samedi 15 novembre | 13:20
L'indignation relève souvent d'un processus d'identification qui altère l'analyse raisonnée et aboutit souvent à la complaisance vis-à-vis des revendications de l'opprimé quand bien même elles vont à l'encontre de ses propres opinions ! Certains y voient une malhonnêteté intellectuelle, je parlerai plutôt d'un défaut de construction de soi. Travaillez sur vous-même pour vous débarrassez des sollicitations subjectives qui découlent d'influences diverses (familiales, sociétales etc.) A cette seule condition l'analyse sera objective !

Marion
Réponse à Mohamed sur le point 7
samedi 15 novembre | 11:51
Disons que vous avez raison. Et bien alors pourquoi l'interdiction dès la création de la Transjordanie en 1922, que des juifs y vivent ? Et l'éducation franchement nazie dont jouit l'enfance palestinienne et dont les européens n'ont rien à dire ? Le Mufti a été responsable, par son influence, de la mort de milliers de juifs, ceci est documenté. Par contre, il n'a jamais été condamné par les arabes. Autre fait incontestable. Vous avez l'air d'ignorer des faits d'une gravité et d'une gravitation extraordinaire dans le monde arabe.

CROB
BHL et son fond de commerce ?
samedi 15 novembre | 09:37
Il est indispensable de ne jamais oublier les monstruosités de l'histoire et la Shoah en fait partie, tout comme le génocide arménien, etc... Mais il existe une thèse de plus en plus répandue (ou qui ose de plus en plus s'exprimer), qui suggère qu'à trop s'accrocher à ces monstruosités, les peuples qui en ont été les victimes finissent par gâcher la compassion qu'elles méritent au risque de pérenniser des sentiments historiquement négatifs qu'elles ont bizarrement pu susciter... BHL, comme Elie Weisel, semblent avoir allègrement dépassé la ligne jaune. Trop c'est trop, et le lecteur de cet éditorial fini hélas par se demander si le point n°9 n'est pas le vrai mobile de l'auteur. Tout cela est bien triste... et ne sert pas l'avenir.

clara60
@Zabeillon votre version est la bonne
vendredi 14 novembre | 22:35
Le voile, initialement (et c'est écrit) est là pour éviter les convoitises, si nous devions faire une enquête auprès des femmes voilées, beaucoup nous diraient sous le couvert de l'anonymat que c'est leur "famille masculine" qui les oblige à se voiler ! Hier, cette nouvelle navrante au journal télévisé : à Kaboul 10 jeunes filles ont été vitriolées au visage parce qu'elles se rendaient à l'école, les hommes ne veulent pas que les femmes aient accès à la connaissance, celle-ci étant le début de l'émancipation féminine ! Et que dire de l'excision, de l'infibulation, des mariages forcés ? @Mohamed : il y a beaucoup de femmes musulmanes qui accèdent à des postes importants dans les entreprises (à vous croire, on dirait qu'elles sont toutes parquées au rebut !)mais elles ne sont pas voilées, ce sont des femmes libres qui s'assument, elles sont intégrées, elles ne se posent même plus la question... et elles sont Musulmanes à part entière, pourquoi voulez-vous qu'elles ressemblent "aux occidentales", je n'aime pas les termes "bien dans sa peau" ni "droit dans ses bottes", je préfère des qualificatifs comme épanoui, libre, indépendant, c'est l'image de la réussite sociale à mon sens. Tout l'article de BHL est brillant, évidemment il faudrait développer certains points comme "pourquoi les juifs sont-ils haïs" depuis la nuit des temps, BHL, pas seulement depuis la seconde guerre mondiale ? Je m'étonne qu'un homme tel que vous, n'ait pas rencontrer Elie Wiesel, vous auriez une réponse si flagrante, si argumentée, si puissante et si vraie qu'elle en coule de source !

Histoire/géo
11 sur 12
vendredi 14 novembre | 21:03
Je me répète... Je suis à peu près d'accord avec onze points sur douze (11/12) mais il y en a un qui ne passe pas : antisionisme = antisémitisme. Si les mots ont gardé tout leur sens, le sionisme est le "droit", le "devoir" de tout juif à s'installer en Palestine... Je suis contre ce "droit" ou "devoir" parce que tout juif qui s'y installe prend la maison, la terre de Palestinien au vu et au su et avec la complicité de beaucoup qui, il se trouve - qu'ils sont puissants aujourd'hui - ont l'argent, le pouvoir des armes, mais jusqu'à quand ? Ne brandissez pas chaque fois l'antisémitisme pour cacher ce colonialisme, cet apartheid, ce racisme à rebours qui se déroule sous les yeux complaisants de l'Occident. Moi aussi, je suis un sémite.

Pouyoul
I had a dream
vendredi 14 novembre | 19:03
J'ai fait un rêve : que Philippe Val devienne ministre de la Culture dans le gouvernement d'une Grande République d'Union de la Civilisation Européenne (GRUCE). Hélas, j'ai bien peur que notre société frileuse, si honteuse d'elle-même qu'elle ne sait même plus honorer le prestige sacré d'un BHL ou d'un Val (que leur nom soit à jamais sanctifié sur un lit de miel et de roses), ne soit pas mûre pour réaliser un pareil saut dans la modernité.

Mohamed
Filles voilées, eduquées et diplomées....
vendredi 14 novembre | 17:15
@ Zabeillon... Beaucoup de filles françaises, voilées, eduquées et diplomées ne demandent qu'à être emancipées par le travail, pourtant les sociétés privés (non soumises à la laicité) se refusent à les embaucher. Comment expliquez-vous cela ?

Charles
@Pouyoul
vendredi 14 novembre | 16:29
Vous écrivez : "ll est bon que ces deux vigies de notre civilisation en péril, dans le torrent d'une amitié forgée sur un même destin inexorable [...]". C'est bien cela qui est irritant chez Levy et Val, leur disques restent toujours bloqués sur le même sillon. Communautarisme quand tu nous tiens. A chaque fois on a droit à la même rengaine.

zabeillon
Le voile
vendredi 14 novembre | 16:10
le voile islamique érigé en modele culturel par certains sur ce forum me semble une interprétation curieuse de la loi coranique. A l'origine les musulmans ont été tenu de voiler leur femme "pour ne pas attirer la convoitise de ton voisin" c'est à peu prés ainsi qu'on peut traduire ce verset du coran. Il faut dire que l'adultère étant puni de mort par la loi coranique mieux valait éviter les tentations ! les jeunes françaises éduquées et voilées ignorent probablement ce détail ! Qu'elles aillent exercer leur militantisme dans des pays où le voile est obligatoire et où ne pas le porter signifie être en danger de mort et on rediscutera avec elle du modèle d'émancipation qu'elles préfèrent : la liberté d'expression à l'occidentale ou l'intégrisme de certaines dictatures ? Pour finir je citerai la meilleure définition du voile que je connaisse à ce jour : "le voile est le symbole de l'asservissement de la femme" signé Fadela Amara femme et musulmane donc bien placée pour en parler. Yallah !

Mohamed
Analyse du point 7
vendredi 14 novembre | 14:48
Le nazisme est une idéologie née en Europe (occident) et appliquée en Europe. Vous pouvez creuser, retourner l'histoire dans tous les sens, vous aboutirez toujours au même résultat les musulmans ne sont en rien impliqués dans l'idéologie nazie. Le Mufti (on ne dit pas "Grand" : seul dieu est grand dans l'islam) a réuni une poignée d'homme pour le régime Nazi ce qui prouve que l'ensemble des musulmans (dont on retire le Mufti et sa poignée d'homme) était contre le nazisme, indifférents ou pas informés sur cette idéologie. D'ailleurs dans beaucoup de pays musulmans, le nazisme est considéré comme un problème interne à l'Europe. Au passage, la "dénazification (chasse au nazi)" doit continuer en Europe(cf. Autriche où il y a des nominations à des postes important de sympathisant nazis).

Mohamed
Point de vue
vendredi 14 novembre | 12:28
Votre « point 3 » expose une interprétation occidentale du port du voile. Les musulmans en ont une interprétation différente. Il s'agit de points de vue. Il est clair que le voile peut déranger dans le monde occidental non parce qu'il oppresse la femme (interprétation occidentale) mais parce qu'il est le représentant d'un modèle culturel différent considéré par une partie de la population (non forcement raciste) comme envahissant et/ou menaçant. En France, les filles voilées françaises, qui pourtant sont nées et éduquées dans le modèle occidental d'émancipation de la femme, semblent avoir rejeté ce modèle. Elles considèrent sans doute que ce modèle occidental d'émancipation de la femme n'est pas universel. Est ce qu'en occident (en particulier en France), il n'est pas possible de voir émerger un autre modèle d'émancipation de la femme venant de ces filles voilées (souvent très revendicatives) ? Est que dans un futur proche, il sera possible de voir des femmes voilées PDG de sociétés privés françaises comme il est possible d'en voir dans certain pays musulmans où une interprétation correct de l'islam a été faite ? Enfin pour finir, je vous invite monsieur à visiter le 93 où toutes les cultures et les religions sont présentes. Vous y croiserez, dans les rues tous les signes religieux possible (sikhs, rastas, juifs, hindous, musulmans, chrétiens, Jéhovah, évangélistes). En grandissant dans ce département, on finit par être indifférent à toutes les différences et à accepter la culture de l'autre. (En espérant que mon commentaire sera publié. Je ferai aussi un commentaire sur le point 7 complètement biaisé).

Gaga-Rine
Siné ou séné ?
vendredi 14 novembre | 10:36
Passe-moi la moutarde et je te passerai le Siné, pardon, le séné. A propos, y aurait-il une conspiration du silence dans l'ensemble des médias contre le livre de Jean Bothorel "Chers imposteurs" ?

Paulina 1880
Remplacer "néo-con" par BHL ...
vendredi 14 novembre | 09:04
Le néo-con est un idéaliste, et même un platonicien. Il va de l'idée au fait. Il juge l'existant, lamentable, à l'aune de la cité idéale, ouverte et concurrentielle, où les consciences, les églises et les capitaux ont toute liberté d'agir et d'interagir. Ne supportant pas la distance entre ce qui devrait être et ce qui est, ce généreux comminatoire, mi-prophète, mi-urgentiste, entend la combler au plus vite et rendre le monde réel conforme à l'idée. Epris de solutions miracles et d'avis tranchés, ne s'embarrassant pas plus de cartes ni de chronologie que de lentes approches, le néo-con est brouillé avec l'histoire et la géographie, ces écoles de relativisme et d'indifférence. C'est un idéologue né pour l'éditorial, le sermon, l'indignation et la mise en demeure. Le néo-con est un internationaliste, qui veut refaire la carte du monde. Son idée pure, la démocratie, l'équivalent libéral de ce qu'était jadis la révolution, est globale ou n'est pas. Et les dérisoires réalités nationales, micro-archaïsmes suspects, ne sont pas à la hauteur de ses vues panoramiques. Il fait dans le grandiose et le continental. Le néo-con est un dualiste de la première heure, comme l'étaient les théologiens avant l'invention du purgatoire, compromis bâclé et pas très glorieux avec le péché ambiant. Il faut choisir son camp et il n'y a pas à ses yeux de troisième terme entre le Bien et le Mal. On est avec la démocratie ou avec la tyrannie. Avec les droits de l'homme ou avec l'islamo-fascisme. Ce qui peut se qualifier de tiers monde, Etat ou parti signale à ses yeux soit la coupable indulgence soit l'idiot utile. Les velléités d'indépendance européenne et la désespérante pluralité des mondes forcent nos sentinelles ultra à un tour de guet sans repos - chacun à son créneau médiatique. Un Juste peu judicieux, qui préfère la morale au droit international, l'émotion aux Atlas, les 20 heures aux livres d'histoire, et l'image de soi à la réalité des autres. Régis Debray "Zoé et Zorro"

YBM
Citer Desproges, c'est la meilleure !
jeudi 13 novembre | 23:40
« gauchiste d'extrême droite » (Desproges) ? En plein tribunal des flagrants délires, propos énoncés à un degré qui semble échapper à notre philosophe d'opérette. Par contre, quand Desproges a dit, et sans plaisanter mais en se poilant, juste après avoir rappelé, images à l'appui votre fameux « Lève-toi vite ou j't'écrase la gueule à coups de talons ! », c'est « ce que je voulais montrer, c'est comment le personnage, qui est coiffé comme Gonzague Saint-Bris, se défait... La vrai nature de Bernadette, Bernard-Henri Lévy le nouveau philosophe de mes deux qui tout d'un coup : "hééé, lève-toi viteu, ou j'te casse la gueuleu !" C'est bien, c'est bien qu'on voit ça, il faut montrer ça : la vrai nature des cuistres. »

Alexandre
Les masques tombent
jeudi 13 novembre | 22:36
BHL et Val mettent en évidence la vérité profonde des gens. La persécution dont est victime Philippe Val est inouïe. Le soutien que lui apporte BHL fait chaud au coeur. En fait, BHL aurait dû faire son livre d'entretien avec Val.

Lalouette
viva
jeudi 13 novembre | 22:21
Levy lit Val, Val lit Levy Levy loue Val, Val loue Levy Val vaut Levy, Levy vaut Val Vive Val ! Vive Levy !

Pouyoul
Deux phares qui nous éclairent
jeudi 13 novembre | 22:00
Le dernier livre de Philippe Val est à ranger en effet parmi les ouvrages qui marqueront l'histoire de ce siècle, et peut-être du millénaire. En terme de courage, de clairvoyance et de rigueur dans la quête de vérité, on ne peut guère le comparer qu'à "Qui a tué Daniel Pearl ?", ouvrage qui restera pour toujours gravé dans la mémoire des hommes. Bernard et Philippe étant évidemment eux-mêmes trop modestes pour s'attribuer ces qualités si immenses qu'elles en deviennent lourdes peut-être à porter. Il est bon que ces deux vigies de notre civilisation en péril, dans le torrent d'une amitié forgée sur un même destin inexorable, disent chacun dans son journal tout le bien qu'ils pensent l'un de l'autre.

jacmel
Homme blanc, sèche les larmes de ton sanglot
jeudi 13 novembre | 21:02
Saine mise au point de Monsieur Levy, saines précisions que les siennes à propos d'un livre et d'un homme, Philippe Val, rencontré autrefois dans un pays lointain d'Afrique et qui s'interrogeait sur l'action des Ong et dont on redoutait, parmi ces Ong, la faconde qu'on disait vengeresse. Elle ne le fut pas. Le jugement tomba, net et honnête. C'est cela que vous retranscrivez, Monsieur, à propos de cet auteur courageux qu'il faut, oui, défendre.

balpot
et dire qu'on le paie pour ça
jeudi 13 novembre | 20:52
0+0=la tête à toto. De qui toto est-il le nom??

j ules
Val oui, Charly hebdo non
jeudi 13 novembre | 20:07
Le livre de Philippe Val est très bon mais son journal n'est malheureusement pas du même niveau. Il y en a d'autres que Siné qui devraient être éjectés.

jack56
A lire
jeudi 13 novembre | 19:44
Bien, votre bloc-notes de cette semaine consacré au livre de Philippe Val. Il n'y a pas grand-chose à rajouter, sauf peut-être un problème avec Voltaire. Celui-ci n'est pas précisément tolérant envers les religions, toutes les religions (catholicisme, islam et judaïsme réunis dans le même paquet). C'est bien sûr le droit de Voltaire de ne pas aimer les religions et les religieux et, disons-le tout net, de les détester. Seulement, à en rester là, on ne construit pas un avenir commun, on ne se prépare pas à comprendre l'autre, celui qui ne pense pas et ne vit pas comme moi, mais qui vit à côté de moi, en même temps que moi, et avec qui il faut bien construire une société commune. En d'autres termes, on peut critiquer sans détester l'autre, c'est même souvent constructif, mais il ne sert à rien de critiquer en rejetant l'autre. Philippe Val semble d'ailleurs avoir heureusement évité ce piège. A lire donc !

Publié le 13/11/2008 N°1887 Le Point

Le bloc-notes Bernard-Henri Lévy - Douze thèses de Philippe Val
Bernard-Henri Lévy

Imprimez Réagissez Classez En principe, c'est un livre sur les fameuses « caricatures de Mahomet » que l'auteur, il y a deux ans, en solidarité avec le journal danois qui les avait publiées, décida de reproduire dans Charlie Hebdo .

Apparemment, c'est aussi un livre sur l'affaire Siné, ce vieux « gauchiste d'extrême droite » (Desproges), collaborateur du même Charlie, qui, en 1982, éructa sur l'antenne d'une radio : « je suis antisémite et n'ai plus peur de l'avouer » et qui, l'été dernier, après un dérapage sur les rapports des juifs et de l'argent, dut quitter le journal pour de bon.

En réalité, par-delà cette double circonstance, « Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous » (Grasset) est un livre dense, grave, qui prend à bras-le-corps quelques-unes des questions les plus essentielles, les plus aiguës, de notre temps-et qui, ce faisant, rappelle ou établit :

1. que le prétendu interdit, qui fut au coeur de l'affaire des caricatures, de représenter le visage du Prophète n'est nullement attesté dans le Coran ;

2. que l'islam-comme le christianisme ou le judaïsme-est une grande et belle chose quand il s'adresse à la conscience du fidèle, mais qu'il n'est plus dans son rôle quand il prétend dicter sa loi (ne pas représenter ceci... ne pas offenser cela... traiter de telle façon telle catégorie de la population...) aux artisans de la loi civile ;

3. que le port du voile, notamment, postule que la femme n'est plus un être humain à part entière mais un élément perturbateur, ontologiquement provocateur, dont il faut occulter, contenir-Val dit neutraliser -l'intolérable nuisance (cachez ce visage que je ne saurais voir...) ;

4. que l'argument que l'on invoque alors (« mais vous ne comprenez pas ! cette obligation de voiler relève d'un contexte civilisationnel qu'il est raciste de contester ! ») est un argument lui-même raciste car susceptible de justifier, au nom du même respect du même contexte, des pratiques clairement barbares du type lapidation des épouses adultères ou excision des petites filles ;

5. que c'est faire affront aux musulmans et à la grandeur, justement, de leur culture que de décréter plus « excusables » qu'ailleurs les atteintes à la démocratie et aux droits de l'homme dont l'oumma est le théâtre ;

6. que c'est leur faire un affront plus grand encore que de critiquer sans relâche, quand elles sont allemandes, italiennes, françaises, les résurgences du fascisme-mais de s'empêcher de le faire quand c'est un peuple arabo-musulman qui, d'aventure, en est victime ;

7. qu'il y a eu un nazisme dans le monde arabe ; il y a eu, naturellement, un antinazisme (Mohammed V refusant d'appliquer les lois de Vichy...), mais il y a eu aussi un nazisme dont Val souligne bien qu'il fut une variante de celui qui embrasa, au même moment, l'Europe (Frères musulmans... ralliement à Hitler du Grand Mufti de Jérusalem... financement par le banquier Genoud de tel mouvement nationaliste d'avant et d'après guerre...) ; et il est navrant, choquant, désastreux pour les peuples concernés, humiliant encore, qu'ils soient les seuls au monde à n'avoir pas été jugés dignes d'une saine dénazification ;

8. que le principe de non-ingérence, l'idée que les nations ont un droit souverain à se doter du régime et, s'il le faut, de la dictature de leur choix, le raisonnement selon lequel la remise en question de cette souveraineté relève d'une arrogance néocolonialiste mal déguisée-que tout cela, donc, ne vaut, bizarrement, que pour les peuples non européens, de préférence humiliés et pauvres : nous sommes-nous privés, pendant huit ans, de mettre en cause la politique de Bush ? nous privons-nous, aujourd'hui, de célébrer la victoire d'Obama ? pourquoi, en vertu de quel deux poids et deux mesures, ce droit de se mêler des affaires d'autrui s'arrêterait-il quand autrui est pauvre comme un Malien, génocidé comme un Sud-Soudanais, tyrannisé comme un Libanais ?

9. que cette façon, insiste encore Val, de soutenir « les » Palestiniens comme s'ils étaient un bloc, une masse indistincte, un tas, et non un peuple divers avec, comme tous les peuples divers, une droite et une gauche, des modérés et des radicaux, est, de nouveau, très étrange-au mieux un signe d'ignorance, au pire la preuve d'un incommensurable mépris ;

10. que l'antisionisme, par parenthèse, est toujours, par définition, un antisémitisme (quel autre moyen de continuer, en toute bonne conscience, de haïr les juifs ?) doublé d'une aberration géopolitique (de quelle autre nation ose-t-on dire que les fautes de son gouvernement la condamnent dans son essence ?) ;

11. que la géopolitique en dit souvent plus long que la métaphysique (l'axe poutino-hezbollo-chavézo-iranosaure ne vaut-il pas toutes les synthèses idéologiques ?) ;

12. qu'il y a deux idées, deux grandes idées, qu'emporte le déferlement de cet islamoprogressisme dont Val donne ainsi, pas à pas, l'exacte formule : le féminisme et l'internationalisme.

Comment rester féministe ? internationaliste ? comment demeurer fidèle au meilleur des trois héritages-antifasciste, anticolonialiste, antitotalitaire-qui sont le legs de notre jeunesse ? Par-delà la misérable affaire Siné et l'anecdotique bataille des caricatures, réponse dans ce beau livre de colère, de générosité et d'humour.

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