Ménard: "Je n'ai pas touché un centime du Qatar"
Par Mathieu DESLANDES
leJDD.fr
Tapis rouge pour la liberté de la presse. Mercredi dernier, au Qatar, Robert Ménard présentait l'action du "Centre de Doha pour la liberté d'information". On découvrait à cette occasion qu'il en était le directeur général. A ses côtés, Dominique de Villepin, membre du conseil d'administration dont sont également membres PPDA et Paulo Coelho. Daniel Barenboim et Mia Farrow ont, quant à eux, rejoint le "conseil des sages". Du beau monde. Et un point de chute pour Ménard.
Robert Menard travaille maintenant au Qatar... (Reuters)
Sur le même sujet
RSF: Menard passe la main
Tout sur Robert
Il y a trois semaines, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) avait annoncé sa démission, entretenant le flou sur son avenir. Retour au journalisme? Entrée en politique? Néomilitantisme? Va pour le Qatar. Sitôt connue en France, sa nomination enflamme les imaginations. Ses détracteurs s'interrogent sur sa soudaine décontraction vis-à-vis d'une monarchie qui pointe à la 79e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par... RSF! Et l'imaginent déjà en nouveau pacha, préretraité muselé par l'argent du pétrole. Pourtant habitué à recevoir -et à donner- des coups, Ménard, 55 ans, dit que ces ragots "font toujours mal". Et quand il a mal, il crie: "On raconte n'importe quoi sur moi! Vous croyez que l'argent m'intéresse? Vous croyez vraiment que j'ai dirigé RSF pour faire fortune?"
Le Centre de Doha est né d'une de ses colères précédentes. "Je suis allé trois fois en Irak l'an dernier pour apporter de l'argent à des familles de journalistes, raconte-t-il. Je trouvais ça complètement fou que cette mission nous revienne alors qu'il y a un paquet d'argent dans les pays de la région." Sur place, un ami lui conseille d'en parler à Cheikha Moza, la première dame du Qatar. D'elle, il ne sait rien, sauf qu'elle a oeuvré à la création d'Al Jazeera.
Il se rend au Qatar une ou deux fois par mois
En novembre 2007, elle accepte de le recevoir. Il esquisse son rêve: "Vous pourriez financer un lieu où l'on accueillerait des journalistes en danger venus du monde entier pendant trois à six mois, soigner ceux qui en ont besoin, subvenir aux besoins de leurs familles, payer leurs avocats..." En décembre, le centre était créé. Après avoir reçu l'assurance qu'il pourrait continuer à critiquer le Qatar, Robert Ménard prend ses fonctions de directeur général le 1er mars dernier. L'information passe inaperçue. L'intéressé met alors toute son énergie à traquer la flamme olympique et veut braquer les caméras sur le Tibet.
Depuis, les sept salariés du Centre de Doha ont aidé 90 journalistes d'une trentaine de pays et accueilli leur première pensionnaire: une présentatrice de la télé afghane. Ils disposent d'un budget de 3 millions de dollars, un "don de l'émir", selon Ménard qui se rend au Qatar "une ou deux fois par mois". Son indépendance en bandoulière, le nouveau directeur général du centre a exigé que sa rémunération (dont il refuse de dévoiler le montant) soit versée directement à RSF. "Depuis le 1er mars, clame-t-il, je n'ai pas touché un centime du Qatar!" En fait, c'est RSF qui recevait jusqu'à ce mois une somme approchant 10 000 dollars par mois, correspondant à la fois au salaire de Ménard et à une "aide" du Centre de Doha à l'organisation. Dorénavant, Robert Ménard, qui n'est plus salarié de RSF depuis le 30 septembre, recevra directement un salaire du Centre. Un salaire dont le montant "n'est pas encore négocié", précise-t-il.
Dépêches, International
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La crise financière mondiale donne des ailes à l’antisémitisme
par Shraga Blum
mardi 21 octobre 2008 - 22:03
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Telle une loi d’airain, les situations de crises internationales – particulièrement financières – réveillent l’antisémitisme toujours latent dans les inconscients collectifs. Le lien supposé entre « le Juif et l’argent » ou « la conspiration juive pour dominer le monde » redeviennent des sujets à la mode. Sur le Net, qui permet d’atteindre les esprits des quatre coins du monde en un temps record, ce phénomène est particulièrement tangible ces derniers temps. « La Banque Lehman Brothers a transféré des milliards de dollar vers une Banque israélienne », « Le Directeur de la Compagnie AIG est un criminel sioniste » ou encore « Henry Paulson ou Ben Shalom Bernanke – Président de la Federal Reserve – sont des marionnettes aux mains des Rothschild » peut-on lire sur des sites anciens ou créés pour la circonstance.
La responsabilité de la crise actuelle est attribuée par les antisémites entre autres à Allan Greenspan - juif lui aussi - prédécesseur de B.S. Bernanke à la tête de la Banque Fédérale américaine. Par ailleurs, le nouveau Président du Fonds Monétaire International – Dominique Strauss-Kahn – ainsi que le Président de la Banque Mondiale – Robert Zoellick – sont juifs tous les deux. Et pour couronner le tout, de nombreux dirigeants de grandes banques américaines, ainsi que bon nombre de Pris Nobel d’Economie sont juifs !! De quoi donner le tournis aux adeptes de la paranoïa antijuive et s’imaginer que l’économie du monde « est aux mains des Juifs » !
Pour « étayer » leurs assertions, certains sites font remarquer que « de manière curieuse, les systèmes économique et bancaire israéliens paraissent pour le moment ne pas subir de plein fouet l’onde de choc de la crise américaine. »
Certains sites spécialisés en économie ou en finance internationale sont assaillis de courrier à caractère antisémite, et les blogs antisémites fleurissent, notamment de la part de milieux d’extrême droite européens.
Comme cité plus haut, l’un des sites, qui appartient probablement à un négationniste allemand, croit savoir « que juste avant la crise, la banque Lehman Brothers a transféré 400 milliards de dollars vers les trois principales Banques israéliennes : Leoumi, Discount et Hapoalim » !! Ce même site « prévoit » qu’Israël va prochainement devenir le refuge de nombreux délinquants financiers américains » !
De même, une accusation lourde de sens est lancée contre les Juifs dans le site antisémite www.rense.com à propos de la compagnie AIG. Il y est affirmé que Ben Shalom Bernanke, « sioniste extrémiste », a demandé la nationalisation de la compagnie « pour que ce soit le contribuable américain qui vienne au secours des gangsters sionistes qui sont à l’origine des attentats du 11 septembre », citant notamment Morris Greenberg, ancien PDG de AIG !!
Autre source d’antisémitisme, la Russie, où cette fois-ci, ce ne sont pas des blogs privés et anonymes, mais la « Pravda » elle-même, organe officiel du pouvoir, qui écrit que « les dirigeants français, allemands et volent au secours des banques européennes pour le bénéfice des familles juives du monde bancaire. En Espagne, un journal écrit sans honte que « la crise actuelle est la résultante du capitalisme cruel des élèves sionistes du Prix Nobel de l’Economie Milton Friedman » !!
Bien sûr, et comme en d’autres circonstances, la vague antisémite qui accompagne la crise est aussi alimentée par les déclarations de leaders arabes et du monde musulman, et une profusion de caricatures antisémites moyenâgeuse dans la presse arabe. C’est ainsi que le chef du Hamas à Gaza a mis la crise financière sur « le dos du lobby juif américain », et le Président iranien Mahmoud Ahamdinejad a pu déclarer « qu’une poignée de sionistes domine le monde ».
Pour Abe Foxman, le président de l’ADL (Anti Defamation League), « il s’agit vraiment d’une montée en force de l’antisémitisme », que « l’ADL fait tout pour lutter contre ce phénomène mais aussi pour faire prendre conscience au monde juif et non juif de la gravité de la situation. La situation actuelle met en relief que les anciens préjugés antisémites sont toujours en état de veille, et il suffit d’une crise pour les réveiller un peu partout dans le monde ».
Si le crise se poursuit et s’aggrave, toutes ces accusations sur les liens entre le Juif et l’argent redeviendront monnaie courante un peu partout.
Par Mathieu DESLANDES
leJDD.fr
Tapis rouge pour la liberté de la presse. Mercredi dernier, au Qatar, Robert Ménard présentait l'action du "Centre de Doha pour la liberté d'information". On découvrait à cette occasion qu'il en était le directeur général. A ses côtés, Dominique de Villepin, membre du conseil d'administration dont sont également membres PPDA et Paulo Coelho. Daniel Barenboim et Mia Farrow ont, quant à eux, rejoint le "conseil des sages". Du beau monde. Et un point de chute pour Ménard.
Robert Menard travaille maintenant au Qatar... (Reuters)
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Tout sur Robert
Il y a trois semaines, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) avait annoncé sa démission, entretenant le flou sur son avenir. Retour au journalisme? Entrée en politique? Néomilitantisme? Va pour le Qatar. Sitôt connue en France, sa nomination enflamme les imaginations. Ses détracteurs s'interrogent sur sa soudaine décontraction vis-à-vis d'une monarchie qui pointe à la 79e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par... RSF! Et l'imaginent déjà en nouveau pacha, préretraité muselé par l'argent du pétrole. Pourtant habitué à recevoir -et à donner- des coups, Ménard, 55 ans, dit que ces ragots "font toujours mal". Et quand il a mal, il crie: "On raconte n'importe quoi sur moi! Vous croyez que l'argent m'intéresse? Vous croyez vraiment que j'ai dirigé RSF pour faire fortune?"
Le Centre de Doha est né d'une de ses colères précédentes. "Je suis allé trois fois en Irak l'an dernier pour apporter de l'argent à des familles de journalistes, raconte-t-il. Je trouvais ça complètement fou que cette mission nous revienne alors qu'il y a un paquet d'argent dans les pays de la région." Sur place, un ami lui conseille d'en parler à Cheikha Moza, la première dame du Qatar. D'elle, il ne sait rien, sauf qu'elle a oeuvré à la création d'Al Jazeera.
Il se rend au Qatar une ou deux fois par mois
En novembre 2007, elle accepte de le recevoir. Il esquisse son rêve: "Vous pourriez financer un lieu où l'on accueillerait des journalistes en danger venus du monde entier pendant trois à six mois, soigner ceux qui en ont besoin, subvenir aux besoins de leurs familles, payer leurs avocats..." En décembre, le centre était créé. Après avoir reçu l'assurance qu'il pourrait continuer à critiquer le Qatar, Robert Ménard prend ses fonctions de directeur général le 1er mars dernier. L'information passe inaperçue. L'intéressé met alors toute son énergie à traquer la flamme olympique et veut braquer les caméras sur le Tibet.
Depuis, les sept salariés du Centre de Doha ont aidé 90 journalistes d'une trentaine de pays et accueilli leur première pensionnaire: une présentatrice de la télé afghane. Ils disposent d'un budget de 3 millions de dollars, un "don de l'émir", selon Ménard qui se rend au Qatar "une ou deux fois par mois". Son indépendance en bandoulière, le nouveau directeur général du centre a exigé que sa rémunération (dont il refuse de dévoiler le montant) soit versée directement à RSF. "Depuis le 1er mars, clame-t-il, je n'ai pas touché un centime du Qatar!" En fait, c'est RSF qui recevait jusqu'à ce mois une somme approchant 10 000 dollars par mois, correspondant à la fois au salaire de Ménard et à une "aide" du Centre de Doha à l'organisation. Dorénavant, Robert Ménard, qui n'est plus salarié de RSF depuis le 30 septembre, recevra directement un salaire du Centre. Un salaire dont le montant "n'est pas encore négocié", précise-t-il.
Dépêches, International
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La crise financière mondiale donne des ailes à l’antisémitisme
par Shraga Blum
mardi 21 octobre 2008 - 22:03
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Telle une loi d’airain, les situations de crises internationales – particulièrement financières – réveillent l’antisémitisme toujours latent dans les inconscients collectifs. Le lien supposé entre « le Juif et l’argent » ou « la conspiration juive pour dominer le monde » redeviennent des sujets à la mode. Sur le Net, qui permet d’atteindre les esprits des quatre coins du monde en un temps record, ce phénomène est particulièrement tangible ces derniers temps. « La Banque Lehman Brothers a transféré des milliards de dollar vers une Banque israélienne », « Le Directeur de la Compagnie AIG est un criminel sioniste » ou encore « Henry Paulson ou Ben Shalom Bernanke – Président de la Federal Reserve – sont des marionnettes aux mains des Rothschild » peut-on lire sur des sites anciens ou créés pour la circonstance.
La responsabilité de la crise actuelle est attribuée par les antisémites entre autres à Allan Greenspan - juif lui aussi - prédécesseur de B.S. Bernanke à la tête de la Banque Fédérale américaine. Par ailleurs, le nouveau Président du Fonds Monétaire International – Dominique Strauss-Kahn – ainsi que le Président de la Banque Mondiale – Robert Zoellick – sont juifs tous les deux. Et pour couronner le tout, de nombreux dirigeants de grandes banques américaines, ainsi que bon nombre de Pris Nobel d’Economie sont juifs !! De quoi donner le tournis aux adeptes de la paranoïa antijuive et s’imaginer que l’économie du monde « est aux mains des Juifs » !
Pour « étayer » leurs assertions, certains sites font remarquer que « de manière curieuse, les systèmes économique et bancaire israéliens paraissent pour le moment ne pas subir de plein fouet l’onde de choc de la crise américaine. »
Certains sites spécialisés en économie ou en finance internationale sont assaillis de courrier à caractère antisémite, et les blogs antisémites fleurissent, notamment de la part de milieux d’extrême droite européens.
Comme cité plus haut, l’un des sites, qui appartient probablement à un négationniste allemand, croit savoir « que juste avant la crise, la banque Lehman Brothers a transféré 400 milliards de dollars vers les trois principales Banques israéliennes : Leoumi, Discount et Hapoalim » !! Ce même site « prévoit » qu’Israël va prochainement devenir le refuge de nombreux délinquants financiers américains » !
De même, une accusation lourde de sens est lancée contre les Juifs dans le site antisémite www.rense.com à propos de la compagnie AIG. Il y est affirmé que Ben Shalom Bernanke, « sioniste extrémiste », a demandé la nationalisation de la compagnie « pour que ce soit le contribuable américain qui vienne au secours des gangsters sionistes qui sont à l’origine des attentats du 11 septembre », citant notamment Morris Greenberg, ancien PDG de AIG !!
Autre source d’antisémitisme, la Russie, où cette fois-ci, ce ne sont pas des blogs privés et anonymes, mais la « Pravda » elle-même, organe officiel du pouvoir, qui écrit que « les dirigeants français, allemands et volent au secours des banques européennes pour le bénéfice des familles juives du monde bancaire. En Espagne, un journal écrit sans honte que « la crise actuelle est la résultante du capitalisme cruel des élèves sionistes du Prix Nobel de l’Economie Milton Friedman » !!
Bien sûr, et comme en d’autres circonstances, la vague antisémite qui accompagne la crise est aussi alimentée par les déclarations de leaders arabes et du monde musulman, et une profusion de caricatures antisémites moyenâgeuse dans la presse arabe. C’est ainsi que le chef du Hamas à Gaza a mis la crise financière sur « le dos du lobby juif américain », et le Président iranien Mahmoud Ahamdinejad a pu déclarer « qu’une poignée de sionistes domine le monde ».
Pour Abe Foxman, le président de l’ADL (Anti Defamation League), « il s’agit vraiment d’une montée en force de l’antisémitisme », que « l’ADL fait tout pour lutter contre ce phénomène mais aussi pour faire prendre conscience au monde juif et non juif de la gravité de la situation. La situation actuelle met en relief que les anciens préjugés antisémites sont toujours en état de veille, et il suffit d’une crise pour les réveiller un peu partout dans le monde ».
Si le crise se poursuit et s’aggrave, toutes ces accusations sur les liens entre le Juif et l’argent redeviendront monnaie courante un peu partout.
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