Friday, October 03, 2008

3 oct. 6h51
Marine sur un air de nazi rock

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CHRISTOPHE FORCARI

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A défaut de dédiaboliser vraiment le Front national, Marine Le Pen, sa vice-présidente et candidate à la succession de son père en 2010, blanchit les militants les plus radicaux de l’extrême droite. Robert Ottaviani, ex-chanteur d’Ultime Assaut, un groupe de rock identitaire français (RIF) de la mouvance skinhead dans les années 90, préside aujourd’hui l’association Energie Bleu Marine créée pour soutenir la candidature de la benjamine des trois filles Le Pen à la présidentielle de 2012.

Propagande. Parmi les titres phares de ce groupe, l’un rend hommage à la LVF, la Légion des volontaires français qui, durant la Seconde guerre mondiale, se sont engagés sous l’uniforme allemand au sein de la division SS Charlemagne. Les images du clip, encore visible sur certains sites Internet, fleurent bon la nostalgie avec un défilé d’images d’archives montrant le grand rassemblement de la LVF à Paris en 1942, le départ de ces volontaires pour le front de l’Est en 1941, des affiches de propagande incitant à l’enrôlement et des scènes de combat. Des images tournées à l’époque par les autorités françaises et allemandes.

Joint par Libération, Robert Ottaviani dément. Mais son appartenance à ce groupe figure dans des bulletins internes du Front national de la Jeunesse (FNJ) de l’Essonne où il militait avant d’en devenir le directeur national adjoint de 1993 à 1995.

Nostalgiques. Cette compagnie est plutôt gênante pour Marine Le Pen qui déclarait en 2003 ne rien avoir en commun avec ces groupuscules d’extrême droite. «Ils ont de tout petits cerveaux, une tendance à l’accoutrement vert-de-gris, de grosses chaussures et détestent tout ce qui n’est pas blanc de peau». De même qu’elle s’était désolidarisée de son père après les propos qu’il avait tenus dans l’hebdomadaire révisionniste Rivarol en 2005. Le président du FN y déclarait notamment qu’en France, «l’occupation allemande n’a pas été spécialement inhumaine». Elle s’était alors expliquée avec son père, lui reprochant son faux pas : «parler de la seconde guerre mondiale, cela ne nous apporte rien. On donne des armes à nos adversaires». Marine Le Pen s’était même mise en congé du bureau politique du FN.

Manifestement, les nostalgiques de la seconde guerre mondiale ne la lâchent pas d’une semelle. Et après des années passées à tenter de lisser l’image du FN, cette fois, c’est elle qui vient de commettre le faux pas.




Besancenot dénonce la réincarcération de Rouillan

«Quelqu’un qui a purgé sa peine a droit à une réinsertion», souligne le porte-parole de la LCR, qui appelle à une «mobilisation unitaire» contre cette «double peine».

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Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR.

Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. (REUTERS)

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Olivier Besancenot a dénoncé aujourd’hui la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, et appelé à une «mobilisation unitaire» contre cette «double peine», précisant que le cofondateur d’Action directe est membre à Marseille d’un comité local pour la construction du NPA.

«Jean-Marc Rouillan est incarcéré de nouveau, ce qui est absolument révoltant, puisqu’il a purgé sa peine», a affirmé le porte-parole de la LCR. «Légalement, il a le droit de sortir et il n’y a rien qui justifie le fait qu’il retourne en prison, si ce n’est un acharnement judiciaire de la part de l’Etat» qui invoque «non pas ce qu’il a fait, mais ce qu’il a dit et même sous-entendu», ajoute Besancenot.

«L’heure pour nous est à une mobilisation unitaire de toute la gauche sur la question de la liberté d’expression pour défendre les libertés démocratiques», et pour que «la loi soit respectée». Rouillan «a le droit de sortir», a-t-il dit, en dénonçant ce qui «s’apparente à une double peine».

Rouillan est membre depuis le mois de juin d’un comité NPA

Le cofondateur d’Action directe a laissé entendre à L’Express qu’il n’éprouvait pas de regret pour l’assassinat en 1986 du PDG de Renault Georges Besse, ce qui lui a valu la suspension de sa semi-liberté.

Olivier Besancenot a souligné que «Jean-Marc Rouillan est membre depuis le mois de juin d’un comité NPA de Marseille». Ces comités décentralisés, intègrent des militants de la LCR et d’autres horizons, pour préparer le lancement du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) en janvier.

Une porte-parole de collectif à Marseille a précisé aussi que Rouillan «est et reste membre du collectif d’initiative départemental 13 du NPA». «A partir du moment ou Jean-Marc Rouillan était clair sur le fait qu’il renonçait aux actions du passé, il avait sa place dans le NPA», précise Olivier Besancenot.

«Une campagne politique qui tente de criminaliser le NPA»

Le leader trotskiste souligne que «Jean-Marc Rouillan n’appelle pas à la reconstitution de l’Action directe» «puisque, comme il l’a dit dans ses interviews, il "n’incite pas à la violence"».

Le postier rappelle toutefois ses «désaccords politiques» avec Jean-Marc Rouillan sur «la conception qu’il a de la lutte armée» et «sur l’opportunité de le faire». «La LCR a toujours dénoncé les méthodes de l’Action directe», et «le NPA ne se bat pas pour la lutte armée», a ajouté Olivier Besancenot.

Olivier Besancenot a dénoncé «une campagne politique qui tente de criminaliser le NPA», mais a ajouté: «je persiste et je signe: quelqu’un qui a purgé sa peine a droit à une réinsertion et un engagement militant».

Source AFP







"Sous le croissant et sous la croix. Les juifs au Moyen Age", de Mark R. Cohen : destins juifs au Moyen Age
LE MONDE DES LIVRES | 02.10.08 | 12h02 • Mis à jour le 02.10.08 | 12h02

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On lit dans le Shevet yehuda, une chronique du XVIe siècle, cette histoire exemplaire : un jour, le roi de France reçut une plainte au sujet d'un juif accusé de crime rituel. On l'a torturé, il a avoué, tout est en ordre. Demandant à un ambassadeur musulman "si de telles choses arrivent dans (son) royaume", le roi s'attire alors une cinglante réplique : de "tels enfantillages sont dépourvus de tout fondement rationnel ou religieux". Le souverain s'emporte : "Mais quelle importance que ce soit irrationnel puisqu'il a avoué ?" Un témoin avance alors une autre explication au fait que les juifs ne s'adonnent pas aux crimes rituels en islam, explication dont la logique perverse est caractéristique de la passion antisémite : "Honorable seigneur, si cela n'arrive pas dans votre royaume, c'est que les juifs n'ont aucune raison d'en vouloir aux musulmans. Mais ils en ont pour en vouloir aux chrétiens, à cause de Jésus."
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Parce qu'elle serait dépourvue de l'ancrage théologique qui justifierait l'antijudaïsme chrétien, l'hostilité des sociétés musulmanes à l'égard des juifs adopterait donc au Moyen Age des formes moins discriminantes et plus rarement meurtrières. Cette opinion commune est ancienne : au XVe siècle déjà circulait en Europe la lettre d'un certain Isaac Sarfati, ayant fui la France pour la Turquie, et vantant la bienveillance ottomane. La thèse est pourtant combattue par une tendance plus récente de l'historiographie, réévaluant l'importance de l'antisémitisme musulman au Moyen Age et insistant sur ses manifestations violentes - ainsi le pogrom de Grenade en 1066.

Pour Mark Cohen, professeur à l'université de Princeton et spécialiste des communautés juives dans l'islam médiéval, il s'agit d'un "contre-mythe". Initialement forgé par des journalistes au lendemain de la guerre des Six-Jours, il s'est progressivement diffusé dans la recherche savante, en s'inscrivant dans le renouveau de ce que Cohen désigne, à la suite du grand historien Salo Baron, comme "l'école larmoyante de l'histoire juive".

L'édition originale de son livre, aujourd'hui traduit en français sous le titre de Sous le Croissant et sous la Croix, est parue "juste après les accords d'Oslo de 1993", précise l'auteur. Tentant de naviguer à vue entre "mythes" et "contre-mythes", Cohen inscrit honnêtement son travail dans le contexte mouvant des mémoires - toujours ravivées par le conflit israélo-palestinien.

Telle est la valeur de son livre, qui décrit et tente d'expliquer les différences de conditions de vie des communautés juives dans l'Europe chrétienne et en terre d'islam durant tout le Moyen Age. Une valeur qui se mesure à l'aune de sa probité et de son sang-froid, deux vertus essentielles pour qui veut affronter des sujets brûlants et disputés. Sa méthode : l'histoire comparée de deux intolérances, et l'inventaire des différences en matière d'imaginaire politique, de pratiques économiques, d'usages sociaux. Les spécialistes reconnaîtront aisément une certaine dissymétrie dans l'accès aux sources, que cet important travail de synthèse n'a pas complètement corrigé : certains passages sur les sociétés juives dans l'Occident chrétien semblent un peu convenus (par exemple sur la ségrégation urbaine), et l'on s'étonne de ne pas y trouver discutés des travaux importants, notamment ceux de Dominique Iogna-Prat ou de David Nirenberg.

Reste l'essentiel : le livre synthétique et mesuré d'un historien mettant en perspective une masse de connaissances connues des seuls spécialistes et qui, sans affecter la posture héroïque du briseur d'idole, prend toujours grand soin de ne jamais figer son objet.

"DROIT DES JUIFS"

Il y a certes des raisons théologiques qui expliquent la moindre agressivité de l'islam vis-à-vis d'une religion dont elle ne procède pas, et dont elle n'a pas à craindre ou à combattre l'"empreinte" dans les dogmes, les rituels, les pratiques. Mais la différence essentielle est socialement construite et s'exprime juridiquement : il existe, dans la chrétienté, un "droit des juifs" théoriquement édicté par l'Eglise pour les protéger (ainsi de la bulle grégorienne Sicut Judeis transmise par certains recueils juridiques médiévaux sous le titre de "Constitution en faveur des juifs") mais qui, notamment depuis le Concile de Latran IV de 1215, se retournait de manière ambiguë en instrument de persécution. Cette ambiguïté trouve d'ailleurs sa source dans le droit romain.

Plus simple est la situation en islam : les juifs sont des dhimmîs parmi d'autres dans des sociétés multiconfessionnelles, c'est-à-dire qu'ils constituent une des minorités soumises à la loi musulmane. Il y a bien soumission, parfois séparation ou humiliation, évidemment exploitation économique, mais jamais exclusion.

Ces différences ne tiennent-elles pas aussi aux réactions des communautés juives elles-mêmes ? Cohen n'occulte pas l'hypothèse, confrontant deux mémoires de la déploration. Tandis que les communautés juives d'Europe du Nord ont très tôt immortalisé leur souffrance dans la forme littéraire des selihot, on constate "l'absence mystérieuse de commémoration littéraire des grandes persécutions des juifs en terre d'islam". C'est seulement au XVIe siècle que des Séfarades expulsés d'Espagne commencent, notamment en Egypte, à écrire l'histoire des persécutions, dans les pays de la chrétienté pour l'essentiel, mais dans le monde musulman également. Se réconciliaient ainsi deux mémoires jusqu'alors ignorantes l'une de l'autre, qui deviennent, sous la plume patiente de Mark Cohen, un seul et même objet d'histoire.

SOUS LE CROISSANT ET SOUS LA CROIX. LES JUIFS AU MOYEN AGE (UNDER CRESCENT AND CROSS. THE JEWS IN THE MIDDLE AGES) de Mark R. Cohen. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Pierre Ricard. Seuil, "L'univers historique", 460 p., 23 €.

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