Monday, September 22, 2008

Pourquoi Obama ne sera pas élu, Guy Millière
Ce texte est une adaptation de la postface du tout nouveau livre de Millière : «L’Amérique et le monde après Bush». Extraits : "La candidature Obama présente des points faibles et constitue un pari risqué. Obama semblait présenter le profil idéal : un métis auquel la communauté noire pourrait s’identifier, un homme apparemment sans passé… un orateur habile au discours vague, l’incarnation de l’espoir, attirant vers lui l’électorat noir, les jeunes, la bourgeoisie bohème. Mais sur de nombreux points, le programme d’Obama est flou, voire, inquiétant. Obama est apparu d’une naïveté préoccupante en politique étrangère, et ses prises de position sur la crise géorgienne, sur l’Iran ou le Pakistan ont fait douter de son aptitude à devenir "commandant en chef". (G. Millière, revu par "Yerouchalmi").
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Extrait de Yerouchalmi, n° 60, du 18 septembre 2008.



La crise du parti démocrate

Contrairement aux apparences, le parti Démocrate est en crise. Après avoir été l’incarnation de la gauche traditionnelle, héritier de Roosevelt, il s’est voulu, à la fin des années 60, celui de la "nouvelle gauche" et de la contre-culture. Cela lui a valu une seule victoire : celle de Carter, en 1976, et une série impressionnante de défaites, interrompues seulement par les huit années Clinton, un président présenté comme l’adepte d’un recentrement.

Or, les pronostics voici un an donnaient Hillary Clinton favorite, puis les regards se tournèrent vers Obama. Un républicain, c’était évident, ne pouvait avoir de chance ! Mais Obama incarne le positionnement "nouvelle gauche", si néfaste aux Démocrates, et ne peut qu’avoir des difficultés à le changer. Aux Etats-Unis, une élection se joue toujours sur les mêmes valeurs : la réussite personnelle, la religion et la défense des idéaux américains dans le monde ; l’immense classe moyenne qui détermine les résultats finaux.

Nombre d’électeurs d’Hillary et de démocrates à l’ancienne ne voteront pas Obama parce qu’ils ne peuvent se reconnaître en lui, comme Lieberman, ancien candidat démocrate, qui a rejoint Mac Cain. De plus, il est chaque jour davantage évident que le clan Clinton envisage la défaite d’Obama pour qu’Hillary soit candidate en 2012.



Le choix d’Obama : un pari risqué

Ceux qui ont propulsé Obama sur le devant de la scène voulaient un candidat qui puisse enfin faire gagner la "nouvelle gauche". Obama semblait présenter le profil idéal d’orateur habile, apte à galvaniser les foules par un discours vague. Il a ainsi été présenté comme un homme neuf, l’incarnation de l’espoir, attirant vers lui l’électorat noir, les jeunes, la bourgeoisie bohème.

Le moment n’en est pas moins arrivé où les électeurs se sont penchés davantage sur le candidat. Sur de nombreux points, le programme d’Obama a semblé flou, voire, inquiétant. Obama est apparu d’une naïveté préoccupante en politique étrangère, et ses prises de position sur la crise géorgienne, sur l’Iran ou le Pakistan ont fait douter de son aptitude à devenir “commandant en chef”.


Le “rêve américain” n’est pas celui d’Obama

Les Etats-Unis sont au centre-droit, avec le "rêve américain" et la liberté d’entreprendre. Les idéaux socialisants n’y font pas recette, l’important mouvement évangélique peut y faire basculer une élection. Judéo-chrétien (le seul), ce pays accorde une place cruciale au conflit israélo-arabe. Sur ces plans, Obama, selon les sondages, n’est pas convaincant. Pire : une fois les téléprompteurs éteints, le discours se grippe, les arguments s’épuisent et quelques formules surnagent : « espoir », « changement », « l’espoir du changement » et/ou le « changement dans l’espoir », etc.

La prestance liée aux « trucs » de prêcheur et d’hypnose collective, ne peut longtemps masquer le vide du programme, le manque d’imagination et l’illusion qu’avec des vieilles recettes, on peut inventer un avenir tout neuf.

Cela plaît aux jeunes qui n’ont pas connu les années Carter et la stagnation, mais ne peut résister à l’examen des classes moyennes qui ne tiennent pas à perdre leur emploi ni leur épargne, pour qu’elle soit gaspillée dans des programmes fumeux, dans lesquels se croisent des éoliennes et des emplois publics par tombereaux entiers.


Le pire serait à craindre !

Dans ce contexte, divers éléments de la vie d’Obama ont refait surface. Il a fréquenté pendant vingt ans l’église d’un pasteur raciste, gauchiste et antisémite, dont il vient de se séparer, un ancien terroriste, un islamiste palestinien mal repenti, ou un promoteur véreux, qui fait actuellement face à la justice. On peut s’attendre à ce que les semaines à venir voient surgir de nombreux autres cadavres dissimulés dans le placard d’un homme bien moins "neuf" qu’il semblait.

Le verdict risque fort d’être qu’Obama est beaucoup trop à gauche et inexpérimenté pour assumer une tâche aussi lourde que la présidence des Etats-Unis. Ou alors, le pire serait à craindre.


© Guy Millière

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