« Je ne m’attendais pas à ce qu’un juif me tende la main »
Vendredi 17/10/2008 | Posté par Nadia Méhouri
BRAHIM (épisode 2). En galère, Brahim et son amie Eva vont d’hôtel en hôtel, d’aide sociale en mission locale. Rien ! Jusqu’à ce qu’une âme charitable…
Amis lecteurs, ne vous fiez pas aux apparences, ces deux tourtereaux marchant main dans la main, cheveux au vent et le sourire aux lèvres, sont à la rue. Brahim et se petite amie Eva traversent une période très difficile. Ils m’appellent un soir de semaine pour me donner de leurs nouvelles. Brahim m’annonce que sa mère a balancé toutes ses affaires par la fenêtre. Il semble déprimé mais surtout blessé par ce que sa famille lui inflige. Eva et lui ont dû louer une chambre à 50 euros dans le 18e arrondissement. Le lendemain, ils se sont rendus à la mission locale où ils n’ont pas trouvé l’aide escomptée.
Brahim : « On nous a proposé de faire le numéro d’urgence 115, avant de nous conseiller de nous tourner vers Urgence jeunes, raconte Brahim. On est allés les voir et le mec qui reçoit nous a dit qu’il ne courait pas derrière les jeunes et que il y aurait peut-être un hébergement pour dans un mois. »
Eva : « Suite au rapport social que l’assistante a rédigé, Urgence jeunes nous a appelés pour nous rencontrer la semaine d’après. Nous avons rencontré séparément une AS (assistante sociale, ndlr) et un éducateur qui nous ont expliqué le déroulement des opérations. On pourrait être logés dans un hôtel pour une période d’un mois renouvelable, une seule fois seulement. Il y a un suivi hebdo aussi. »
Nadia : Alors qu’allez vous faire, ou allez vous dormir ce soir ?
Brahim : On va rester à l’hôtel pour le moment.
Nadia : T’en es où de tes études, Brahim ?
Brahim : Je ne vais plus en cours, je les mets entre guillemets le temps que la situation se stabilise. Je cherche un appartement d’abord et un travail stable pour payer le loyer. Je suis aussi en attente d’une réponse pour un poste de dessinateur en bureau d’études.
Eva : Aujourd’hui on est allé au « Paris pour l’emploi » sur le Champ-de-Mars dans le 7e arrondissement. C’est organisé par l’ANPE, la ville de Paris, la chambre des métiers, etc. On a déposé des CV. On verra ce que ça va donner. Moi je viens de signer un CDD de trois mois avec l’espace SFR de Jaurès. »
Brahim est à découvert de 700 euros à la banque à force de payer toutes ces nuits d’hôtel et ses repas à l’extérieur. Les amoureux se rendent au pôle social de l’espace 19 dans le rue de Crimée. La personne à l’accueil leur explique pendant plus de 20 minutes qu’elle ne peut rien faire pour eux. Paris est saturé en matière de logement et les dernières expulsions avant l’hiver n’arrangent rien, car ce sont des familles entières qu’il faut reloger. Elle les réoriente vers la CCAS (Caisse centrale d’activités sociales) de Meynadier. Brahim et Eva ont beau leur expliquer qu’ils ont été refoulés de là-bas aussi, elle reste catégorique : « C’est à eux de vous aider, c’est leur devoir, vous insistez auprès d’eux en leur précisant bien que vous êtes à la rue dès ce soir. Ils vont vous trouver un hôtel. »
Ils partent alors au centre social Meynadier où un assistant social les reçoit et leur donne un listing d’hôtels qu’ils doivent appeler l’un après l’autre. S’ils trouvent une place, ils bénéficieront peut être d’une aide financière pour payer les frais. Alors qu’ils commencent leurs recherches, l’assistant social revient leur annoncer une mauvaise nouvelle. « Son supérieur hiérarchique lui a dit qu’on ne rentrait pas dans les critères pour bénéficier de l’aide financière. »
Brahim et Eva ne se laissent pas démonter. Ils appellent les numéros d’hôtels. En fin d’après-midi, ils commencent à désespérer. Partout, c’est « complet ». Quand l’assistant social fait le numéro à tout hasard du Centre israélite de Montmartre. Et là, une femme accepte de leur donner gracieusement une chambre avec repas compris jusqu’au 27 octobre. Brahim et Eva sont aux anges, ils me téléphonent sur le chemin de l’hôtel qui se situe dans le 10e.
Un peu plus tard, lorsque je les rencontre pour en discuter, ma première question est :
« Alors c’est comment là bas ?
- (Brahim) On dort bien, lol
- Cette aide est comme tombée du ciel à la dernière minute, non ?
- (Eva) Oui. Je m'étais dit que les juifs allaient être très fermés entre eux, comme quand tu les vois devant les écoles qui leur sont destinées, et en fait non pas du tout, c'est très convivial, tout le monde te dit bonjour.
- (Brahim) C’est terrible, il n’y a rien à dire. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit des juifs qui nous tendent la main. Au moment où on était le plus démoralisés. La dame s’est battue pour nous trouver une solution.
- Vous ne verrez donc plus les juifs de la même façon ?
- (Brahim) Ça, c’est clair, ça change tout. On était dans la merde et les gens qui étaient sensés nous aidés, nous ont baladés, roulés dans la farine. Cette femme juive du centre, elle s’est battue pour nous, elle avait fini son service et elle n’a pas lâché l’affaire jusqu’à ce qu’elle nous trouve un hôtel. Je ne la remercierai jamais assez. »
Nadia Méhouri
Brahim : épisode 1.
Crise : le Hamas accuse le "lobby juif"
Source : AFP
07/10/2008 | Mise à jour : 11:43 | Commentaires 15 .
Le mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza a accusé aujourd'hui le "lobby juif" aux Etats-Unis d'être responsable de la crise financière qui secoue le pays.
Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé dans un communiqué que les problèmes du système financier américain s'expliquaient par "la mauvaise gestion administrative et financière et un mauvais système bancaire mis en place et contrôlé par le lobby juif".
Le président américain George W. Bush et son administration ont "injecté des milliards de dollars pour sauver la situation" en passant sous silence le fait que "celui qui a mis en place le système bancaire et financier américain et le contrôle est le lobby juif", a-t-il soutenu.
Selon lui, ce lobby "contrôle aussi les élections américaines et définit la politique étrangère de toute nouvelle administration d'une façon lui permettant de garder la haute main sur l'argent américain, le gouvernement et l'économie, afin que l'Amérique devienne le gros bâton de ce lobby et son instrument de domination sur le monde entier".
Le porte-parole se demande "si le président Bush va mener une enquête et dire franchement à son peuple que le lobby juif est directement responsable de ce désastre".
Le Hamas accuse régulièrement Washington de s'aligner systématiquement sur les positions d'Israël dans le conflit avec les Palestiniens sous l'influence du "lobby juif" aux Etats-Unis. Le mouvement islamiste a violemment pris le contrôle de Gaza en juin 2007 en délogeant les forces fidèles au président palestinien Mahmoud Abbas.
La Ligue anti-diffamation (ADL) américaine avait affirmé jeudi que la crise financière américaine provoquait une forte augmentation du nombre de messages à caractère antisémite diffusés sur les forums, blogs et autres sites internet.
Lehman Brothers,
la faute originelle
Par Florentin Collomp, envoyé spécial à New York
16/10/2008 | Mise à jour : 00:43 | Commentaires 16 .
Fondée en 1850 par les frères Lehman, la banque a traversé la crise de 1929 mais n'a pas résisté à celle du subprime. Le 15 septembre dernier, elle est déclarée en faillite et son titre plonge de 94 %, entraînant le Dow Jones dans sa chute. La plus forte depuis le 11 septembre 2001. Crédits photo : AFP
Il y a un mois, le gouvernement américain laissait la banque faire faillite pour créer un exemple. Sa chute a entraîné des réactions en cascade qui ont bouleversé la planète.
«Nous avons déjà connu l'adversité et nous en sommes toujours sortis bien plus forts.» Le 10 septembre, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers, Richard («Dick») Fuld, patron de la banque Lehman Brothers, veut encore y croire. Cinq jours plus tard, il met son entreprise, vieille de 158 ans, en faillite, lâchée par le gouvernement américain et par ses homologues. C'était il y a un mois. C'était une autre époque. Depuis, les États américains et européens surenchérissent à coup de centaines de milliards d'euros pour soutenir, voire nationaliser, les banques en difficulté. Ils font assaut de déclarations de principes pour empêcher toute défaillance de société financière et garantir les dépôts des épargnants. Depuis, des centaines de milliards se sont évaporés sur toutes les Bourses mondiales. Depuis, les économies américaine et française sont entrées en récession.
Mais, en ce week-end de la mi-septembre, le gouvernement des États-Unis a décidé de faire un exemple. Vendredi 12, Richard Fuld reste seul dans son bureau quand le gratin de la communauté financière américaine est convoqué par le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, au siège new-yorkais de la Fed (banque centrale), au sud de Manhattan. L'action Lehman Brothers a perdu 77 % pendant la semaine, après l'annonce d'une perte trimestrielle record de 3,9 milliards de dollars et de 5,6 milliards de dépréciations d'actifs incertains. Une solution doit donc être trouvée d'urgence.
L'Administration avait déjà volé au secours, en mars, de Bear Stearns, autre banque d'investissement new-yorkaise à laquelle elle avait accordé 29 milliards de dollars, permettant sa reprise par JPMorgan Chase. Une semaine plus tôt, en septembre, elle venait de nationaliser pour 200 milliards de dollars les deux géants du financement hypothécaire américain, Fannie Mae et Freddie Mac, emportés par la crise des prêts immobiliers à risque. Cette fois, Henry Paulson le dit clairement : le sauvetage de Lehman Brothers se fera sans argent de l'État. Pas question de payer sans limite la facture des erreurs du privé.
Fuld se démène jusqu'au bout
Autour de lui, il y a Timothy Geithner, le président de la Fed de New York, Christopher Cox, celui de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la Bourse, les patrons des grandes banques américaines Citigroup, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Merrill Lynch, et de banques étrangères. Après s'être séparés le vendredi soir, les groupes de travail se reforment le samedi - des équipes planchent même une partie de la nuit du samedi au dimanche - puis le dimanche. Outre le cas Lehman Brothers, Merrill Lynch est également en train de vaciller et le premier assureur mondial, AIG, montre de dangereux signes de faiblesse.
«Une douzaine de personnes autour de la table représentaient 90 % du risque en capital lié à Lehman Brothers, raconte un participant. Paulson a fait des recommandations qu'il a soumises à l'étude. Bien que tout le monde ne partageât pas les mêmes intérêts, un consensus a émergé. Le dimanche matin, on a appris que Lehman n'était pas viable. En dix minutes, on a laissé tomber le sujet pour s'occuper de Merrill Lynch. J'ai eu le sentiment que la décision était déjà prise.»
Pendant ce temps, dans son bureau au 31e étage sur la VIIe Avenue, près de Times Square, Dick Fuld continue à s'activer pour essayer de trouver un sauveur. Cela fait des mois qu'il démarche le monde entier. Il a eu des contacts avec des banques chinoises, coréennes, japonaises, des fonds du Moyen-Orient ; a appelé à l'aide le milliardaire Warren Buffett (qui quelques jours plus tard investira 5 milliards de dollars au capital de Goldman Sachs), frappé à la porte de General Electric. En vain.
Fuld, 62 ans, longtemps l'une des figures les plus puissantes de Wall Street, passionné, autoritaire, se démène jusqu'au bout pour sauver «sa » banque. Il y est entré comme stagiaire quarante-deux ans plus tôt, après une carrière avortée de pilote de chasse. En 1994, il a organisé l'introduction en Bourse de Lehman, alors filiale d'American Express, et présidé à sa destinée depuis.
Après l'éclatement de la crise du subprime (les prêts immobiliers à risque), mi-2007, Lehman Brothers rassure en publiant des profits supérieurs aux attentes. Mais Dick Fuld sait déjà son sort menacé. Il multiplie les contacts avec la quasi-totalité des banques américaines ainsi qu'avec l'assureur AIG en vue d'un rapprochement. Quand Lehman plonge dans le rouge au printemps, il fait appel aux marchés pour renforcer ses fonds propres et licencie un quart de ses effectifs. Il demande à la Fed l'autorisation de changer de statut pour celui de banque commerciale. La Fed lui refuse ce qu'elle demandera quelques semaines plus tard à Goldman Sachs et Morgan Stanley. Chaque semaine, l'action Lehman Brothers s'enfonce et Fuld poursuit sa course contre la montre.
Courant septembre, il est toujours en pourparlers avec Bank of America et la britannique Barclays. Les deux pistes échouent durant le week-end fatal. Chacune des banques jette l'éponge après le refus du gouvernement de garantir les actifs troublés de Lehman. Cruellement, les dirigeants de Bank of America laissent sans réponse les appels téléphoniques de Dick Fuld, comme le rapporte le New York Times. Ils ont autre chose à faire : la première banque de dépôts américaine est entrée en négociations pour racheter Merrill Lynch 50 milliards de dollars. L'accord est annoncé le dimanche.
Barclays, de son côté, rechigne à prendre le risque d'investir dans Lehman Brothers. «Il y avait pourtant beaucoup d'argent sur la table, bien plus que les 29 milliards du sauvetage de Bear Stearns», souligne notre source, présente aux discussions organisées par Paulson. Durant le week-end, les banques décident de mettre sur pied un fonds de 70 milliards de dollars destiné à venir en aide à celles d'entre elles qui en auraient besoin. Seul hic, Lehman est exclu de cette possibilité, jugé en situation trop risquée. À minuit et demi, le dimanche soir, Dick Fuld se résigne à annoncer son placement sous protection de la loi sur les faillites.
Le lundi matin, l'action Lehman Brothers plonge de 94 % pour atteindre 21 cents, réduisant la capitalisation de l'entreprise à 145 millions de dollars - contre 46 milliards six mois plus tôt. La faillite ébranle Wall Street, l'indice Dow Jones perd 500 points dans la journée, sa plus forte chute depuis le 11 septembre 2001. La contagion gagne toutes les places mondiales. Ce même jour, le gouvernement Bush nationalise l'assureur AIG et le met sous perfusion de la Fed.
Selon le secrétaire au Trésor, une faillite d'AIG, à la différence de celle de Lehman Brothers, frapperait de plein fouet toute l'Amérique. Elle aurait aussi coûté 20 milliards de dollars à Goldman Sachs, la banque d'affaires présidée par Paulson jusqu'en 2006. «Quand il y a un incendie, est-ce qu'on demande au pyromane de régler le problème ?», s'interroge notre source bancaire.
«Une décision dramatique»
L'inflexible Paulson, garant des deniers publics, redonne l'espoir aux marchés en fin de semaine avec un projet de plan de sauvetage bancaire de 700 milliards de dollars. Après deux semaines de vifs débats politiques et de cahots boursiers, le plan est finalement adopté au Parlement. Sur cette enveloppe, 250 milliards de dollars sont prévus pour entrer au capital des banques qui auraient besoin d'argent frais. Entre-temps, Washington Mutual a été rachetée au bord de la faillite par JPMorgan ; son homologue Wachovia par Wells Fargo ; les européennes Hypo Real Estate, Fortis et Dexia sont sauvées par leurs pairs ou leurs gouvernements, comme les trois principales institutions britanniques.
Finalement, Barclays rachète les activités américaines de Lehman Brothers deux milliards de dollars, une semaine après la faillite, le japonais Nomura reprenant les entités européennes et asiatiques. Une partie des 25 000 employés sera sacrifiée. Des milliers de créanciers et épargnants resteront sur le carreau.
Christine Lagarde, la ministre française de l'Économie, mettait publiquement les pieds dans le plat la semaine dernière sur RTL : «La décision de Henry Paulson de laisser tomber Lehman Brothers» a été «dramatique», «une véritable erreur», à l'effet «domino». Sur le gril lors de son audition par le Congrès le 6 octobre, Richard Fuld a endossé ses responsabilités dans le désastre, mais a affirmé : «Jusqu'au jour où l'on m'enterrera, je me demanderai pourquoi nous avons été les seuls.»
» DOSSIER SPECIAL - La crise financière, jusqu'où ?
Le dossier renvoyé devant la justice française
Cheb Mami ira-t-il à son procès ?
Par :A. Ouali
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Sous le coup d’un mandat d’arrêt international et réclamé par Interpol, le “prince” a pris le risque de briser sa carrière internationale en se soustrayant au contrôle judiciaire imposé par la justice française dans le cadre de la plainte d’une ancienne compagne qui l’accuse d’avoir tenté de la faire avorter de force.
Dans cette affaire, le procureur vient de demander le renvoi du chanteur devant la justice après un réquisitoire définitif accablant. Le renvoi de quatre autres personnes est requis, dont celui de Michel Lévy, l’ancien manager de Mami. De son vrai nom Michel Le Corre, Michel Lévy est un breton pur jus et non un juif comme l’a dit Mami pour faire accréditer la thèse d’un “complot juif”. Lévy, un des principaux artisans de la promotion du raï en Europe, est aujourd’hui le manager de Faudel.
Contre Mami, le ministère public a retenu quatre charges : “violences ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT) de plus de huit jours avec trois circonstances aggravantes (réunion, préméditation et faits commis sur personne vulnérable)”, “complicité d’enlèvement et séquestration”, “complicité d’administration de substance nuisible” et “menaces et intimidations pour ne pas porter plainte”. Le dossier va revenir vers le juge d’instruction. S’il rend une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Bobigny conforme à ce réquisitoire, le chanteur, qui a aussi la nationalité française, risquera 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Il a noué une relation avec la victime, une photographe de presse française spécialisée dans le raï, lors d’une tournée en Égypte. Apprenant sa grossesse, elle en fait part au chanteur en lui annonçant son désir de garder l’enfant. Quelque temps après, elle était invitée à Alger. C’était l’été 2005. Accueillie à l’aéroport par un proche du chanteur et son manager, elle est conduite dans la villa de Mami. Et c’est là, selon ses accusations, qu’elle est droguée et séquestrée. Deux femmes et un homme de main ont pratiqué sur elle un curetage. Toujours, selon ses déclarations, le chanteur était présent à ces séances. Revenue en France, elle consulte un gynécologue qui lui apprend l’échec de la tentative d’avortement et que le fœtus restait viable. La photographe appelle alors le chanteur pour l’en informer. C’est ce qui deviendra, semble-t-il, la preuve accablant Mami. L’appel téléphonique passé en présence de policiers est enregistré. Mami hurle son incrédulité. “J’ai vu le sang, ils t’ont grattée... ”, aurait-il hurlé. Une fillette naîtra en mars 2006 et, quelques mois plus tard, Mami sera arrêté à sa descente d’avion à Paris. Devant les enquêteurs, il reconnaîtra seulement la paternité prouvée au demeurant par les tests ADN. Il chargera ensuite son manager, le présentant comme le responsable de tout le reste. Mami sera détenu pendant trois mois au quartier VIP de la prison de la Santé. Grâce à une mobilisation des autorités consulaires, il sera libéré après versement d’une caution de 200 000 euros. En revanche, il sera soumis au contrôle judiciaire. Heureux de retrouver la liberté, le chanteur offrait une petite réception dans le cabinet de son avocat à Paris. Il promettait de relancer la campagne de promotion de son album minée par cette affaire et de monter sur la scène de La Cigale à Paris. Promesse toujours attendue : Mami quittait discrètement la France pour rejoindre l’Algérie où il crie à la manipulation et au complot, exprimant sa défiance à l’égard de la justice française. Ira-t-il se défendre devant le tribunal de Bobigny ? Il est difficile de voir un voyageur comme lui fuir éternellement son mandat d’arrêt !
07/10/2008 19:40
Au Synode, le rabbin Cohen évoque le poids du passé
Le grand rabbin de Haïfa, invité lundi 6 octobre à présenter la place de la Bible dans le judaïsme, a fait une allusion au silence de Pie XII
Un rabbin devant le Synode : une première. Lundi soir 6 octobre, devant Benoît XVI et les 253 pè res synodaux, le grand rabbin de Haïfa, Shear-Yashuv Cohen, n’a pas mâché ses mots pour rappeler « la longue, dure et douloureuse histoire de la relation » entre l’Église et la Synagogue. « Nous ne pouvons pas oublier le fait douloureux que de nombreuses personnes, y compris des grands leaders religieux, ne se soient pas élevées pour sauver nos frères et qu’ils aient choisi de garder le silence », a-t-il déclaré, sortant de son texte. « Nous ne pouvons pas pardonner et oublier cela et j’espère que vous le comprenez. »
Une allusion au « silence » de Pie XII, alors que le Synode doit célébrer demain matin le cinquantième anniversaire de la mort du pape Pacelli. « Si je l’avais su, je ne serais sans doute pas venu », a d’ailleurs confié le rabbin Cohen à l’agence Reuters.
Face aux nouvelles menaces contre Israël, et notamment les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinedjad le mois dernier à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, il a donc appelé les responsables religieux à ne pas se taire. Nous devons « élever la voix pour qu’ensemble, avec l’aide du monde libre, nous défendions et sauvions Israël, le seul et unique État souverain du “Peuple du Livre” des mains de nos ennemis. »
La place de la Bible dans le judaïsme
Car c’est bien de la place de la Bible dans le judaïsme qu’était venu parler le rabbin Cohen aux évêques. Une place qu’il a longuement décrite, soulignant que non seulement « les lectures de la Torah, des Prophètes et des Écritures tiennent une place centrale dans notre liturgie, mais que nos prières sont aussi bâties sur des citations de la Bible ».
Et de décrire combien la vie des juifs religieux est baignée de la Bible. Ce discours a semblé décevant à des évêques qui attendaient quelque chose de moins descriptif. L’évêque de Nevers, Mgr Francis Deniau, ancien président du comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme souligne que, « pour un juif, l’important ce n’est pas la théorie, mais la pratique. Quand Moïse présente la Loi au Sinaï, le peuple répond : “Nous la mettrons en pratique, nous l’entendrons” – tout à fait illogique pour nos esprits cartésiens ! » Pour Mgr Deniau, il est d’ailleurs important de légitimer une lecture juive de la Bible.
Et c’est justement ce qu’a fait le cardinal Albert Vanhoye, invité à s’exprimer devant le Synode juste après le rabbin Cohen. Présentant le document Le Peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible chrétienne, publié par la Commission pontificale biblique en 2001 alors qu’il en était secrétaire, il a rappelé que « lorsque le lecteur chrétien perçoit que le dynamisme interne de l’Ancien Testament trouve son aboutissement en Jésus, il s’agit d’une perception rétrospective, dont le point de départ ne se situe pas dans les textes comme tels, mais dans les événements du Nouveau Testament proclamés par la prédication apostolique ».
« On ne doit donc pas dire que le juif ne voit pas ce qui était annoncé dans les textes, mais que le chrétien, à la lumière du Christ et dans l’Esprit, découvre dans les textes un surplus de sens qui y était caché », a conclu l’ancien recteur de l’Institut biblique pontificale.
Nicolas SENEZE, à Rome
Christianisme
Pie XII à Yad Vashem, "Un raccourci qui dénature": Interview de Sir Martin Gilbert, par E. Pentin
Je profite de la raréfaction relative de l’information dans les domaines dont traite habituellement notre site, pour documenter des questions qui, même si la grande presse n’y prête pas attention, n’en suivent pas moins leur cours, et auxquelles il faudra, tôt ou tard, se mesurer sérieusement. La canonisation de Pie XII - qui me paraît inéluctable, à en juger par la détermination intangible dont l’Eglise fait preuve à son sujet - est de celles-là. Il faut donc s’y préparer. C’est pourquoi je verse à ce dossier sensible quelques documents, dont celui-ci. (Menahem Macina).
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06/10/08
Texte original : "Distorted Shorthand".
Mis en ligne sur le site Inside The Vatican, en 2007 (sans mention de date exacte).
« Célèbre historien britannique et Juif, Sir Martin Gilbert, donne son avis sur une inscription affichée à Yad Vashem qui relate le rôle de Pie XII pendant la guerre, la qualifiant de "raccourci dénaturant". » (Inside The Vatican).
[J’ignore qui est l’auteur de la version française. Elle figure sur la page Web intitulée Wiki Pie XII. Elle est assez approximative et parfois fautive. Je l’ai corrigée de mon mieux, à la volée, faute de temps. M. Macina.]
A Yad Vashem: La légende de la photo qui fait problème (Photo Kevin Frayer et AP). Cliché ajouté par upjf.org.
- Vous avez écrit, il y a peu, un livre intitulé "Les Justes". Quelles étaient alors vos motivations ?
Sir Martin Gilbert : J'ai travaillé de nombreuses années sur l'Holocauste, et cela m'intéressait de savoir combien de non-Juifs, combien de chrétiens sauvèrent des vies juives, risquèrent leur vie ou la perdirent pour secourir des Juifs. J'ai toujours voulu l'écrire. J'avais rassemblé de la documentation au fil des ans, car je pensais que cet aspect de l'histoire était négligé. Beaucoup de Juifs pensent qu'ils n'avaient alors aucun ami, et de nombreux chrétiens ne sont pas conscients du gigantesque effort fait à travers l'Europe dans chaque communauté chrétienne.
- Vous avez vous-même des origines juives. Êtes-vous Juif pratiquant ?
Gilbert : Oui.
- Quelle fut l'étendue de vos recherches ? Sur quelle période ?
Gilbert : Eh bien, j'ai commencé par rassembler de la documentation pour mon ouvrage principal, The Holocaust: The Jewish Tragedy [L'Holocauste : une tragédie juive]. J'ai commencé à travailler sur ce sujet à la fin des années soixante, et, lorsque je trouvais quelque chose en lien avec les Justes, je le mettais de côté, au fur et à mesure, dans des dossiers séparés. Puis, quand j'ai décidé d'écrire le livre en tant que tel, j'ai travaillé sur de nombreuses archives, certaines privées - dont l'une, très remarquable, à Palm Spring en Californie, où des documents ont été rassemblés par une personne qui consacra son travail à mettre en place son propre fond sur les Justes d'Europe centrale et de l'est, en vue de les faire reconnaître ; ceux-ci étaient évidemment victimes d'une considérable oppression communiste. Cette personne avait donc des archives substantielles. Et puis, à New York, il existait une organisation appelée "Hidden Child" [L'enfant caché]. Elle s'intéressait aux enfants qui furent cachés par des familles chrétiennes. Elle avait un énorme fond d'archives couvrant toute l'Europe. Enfin, à Jérusalem, Yad Vashem a un département spécial pour les Justes. Ils y ont rassemblé 20 000 documents fournis par des gens qui ont eux-mêmes été sauvés. J'ai alors fait ce que je fais toujours pour mes livres : initier des correspondances, rechercher des personnes, les rencontrer et m'entretenir avec elles. Il y aussi 4 000, ou peut-être 5 000 mémoires de survivants, et il est rare qu’on en lise un qui ne contient pas une histoire, parfois bien plus, de chrétiens qui sauvèrent [des Juifs et] l'auteur du mémoire en particulier.
- Le Vatican est, comme c’est compréhensible, très intéressé par vos [découvertes] sur le pape Pie XII et son rôle dans les tentatives de sauvetage des Juifs durant l'Holocauste. Quelles furent précisément vos conclusions sur ce rôle ?
Gilbert : Il faut absolument tenir compte de deux aspects à ce propos : d'un côté, son rôle personnel, de l'autre, son influence sur les catholiques à travers l'Europe. J'ai examiné tout cela, même si je n'ai jamais publié de livre sur ce sujet. Il y a un chapitre sur l'Italie dans "The Righteous" et, plus important, des chapitres sur les représentations [c.-à-d. les nonciatures] de Pologne et de Hongrie. La Hongrie est un bon exemple, [car] le nonce du pape, Angelo Rotta, mobilisa l'ensemble du corps diplomatique pour fournir aux Juifs des documents - dont beaucoup étaient des documents officiels du Vatican - nécessaires à leur protection. L'un des points que j'ai traités en profondeur est la question du message de Noël de décembre 1942. Il a été critiqué par les historiens parce qu'il ne mentionnait pas les Juifs et qu'il n'était pas assez explicite ; mais le fait est que les responsables de ce massacre de masse - [officiant dans] ce qui était alors appelé le Bureau central de la Sécurité du Reich à Berlin - envoyèrent après ce message un avertissement à tous leurs représentants en Europe, prévenant que le message du pape allait rendre les choses plus difficiles pour eux.
Les termes exacts étaient : "D'une manière qui n’a pas de précédent, le pape a désavoué le National Socialisme et le nouvel ordre européen. Il y accuse virtuellement [dans son message de Noël] le peuple allemand d'injustice envers les Juifs et se fait le porte-parole des criminels de guerre juifs." Ces propos sont plutôt forts. Si les personnes qui, dans des pays catholiques ou chrétiens, oeuvraient à la déportation des Juifs, considéraient le message de Noël du pape de 1942 comme gênant, alors, cela doit bien signifier quelque chose concernant son impact.
Et puis, bien sûr, il y a toute l'histoire de l'occupation allemande de l'Italie centrale et du nord en 1943, après la chute de Mussolini - qui refusa lui-même de participer à la déportation des Juifs. L'occupation de l'Italie conduisit à une confrontation directe à Rome, où il y avait environ 6 000 Juifs, à l'époque où une tentative fut entreprise pour procéder à une rafle, le 15 octobre au soir. [En donnant] comme instruction au secrétaire d'Etat Maglione de protester auprès de l'ambassadeur d'Allemagne au Vatican, Von Weizsäcker, le pape prit réellement la décision courageuse de s'y opposer. En même temps, tandis qu'il ordonnait au cardinal Maglione de protester auprès des Allemands, le pape donna des instructions au Vatican pour qu'il s'ouvre aux Juifs de Rome ; les monastères de Rome devinrent des lieux où l’on pouvait se réfugier et se procurer des fausses pièces d'identité. De fait, une plus grande proportion de Juifs furent sauvés à Rome, que dans n'importe quelle autre ville où des rafles eurent lieu. Les Allemands avaient une liste de 5 700 noms de personnes vouées à la déportation, et plus de 4 700 furent mises à l’abri. Je crois que le nombre, indiqué par le Vatican, de ceux qui trouvèrent refuge dans l'enceinte même de l’Etat pontifical, est de 477.
- Et ceci était dû uniquement à l'intervention du pape ?
Gilbert : En effet. Et j'ai parcouru tous les rapports de l'ambassadeur britannique au Vatican, sir D'Arcy Osborne. Il a rédigé des comptes-rendus des réunions entre Maglione et Weiszäcker et indiqué que l'intervention du Vatican semble avoir été déterminante dans le sauvetage de nombre de ces malheureuses personnes. Et il [Pie XII] les sauva réellement parce que, sur les mille qui furent déportés, seuls dix survécurent. Les 4 700 furent donc vraiment sauvés grâce à l'intervention directe du pape et du Vatican. Et il y a bien d'autres exemples ; quelques-uns ont été rapportés dans un livre de David Dalin [The Myth of Hitler's pope], qui est en fait une réponse au livre de John Cornwell [Hitler's pope]. Mais la question de ce qui se passa réellement est surtout un débat entre historiens. [Un autre exemple] que j'ai trouvé concerne le chef de la police à Fiume qui était le neveu de l'évêque. Lui et son oncle sauvèrent 5000 Juifs de la déportation. Pie XII y participa directement en envoyant de l'argent à l'évêque pour l'aider à secourir et à subvenir aux besoins des Juifs réfugiés à Fiume. Il envoya également de grosses sommes d'argent au père Benoît à Marseille, qui sauva plusieurs milliers de Juifs en leur faisant clandestinement passer les frontières espagnoles ou suisses. Il y a donc tous ces exemples. Le travail de David Dalin est probablement le plus important réuni en un seul livre [1].
- D’aucuns disent que le problème est la mauvaise volonté du Vatican à ouvrir ses archives concernant la période post-1939.
Gilbert : Il est vraiment dommage que le Vatican ne veuille pas ouvrir ces archives. Ils disent que c'est un problème logistique, mais un véritable effort devrait être fait pour les rendre accessible. Par exemple, j'ai là une lettre qui fut publiée - ils ont publié des document qui valent la peine d'être étudiés, et, de fait, ils devraient tout publier. Voici une lettre qu'il [Pie XII] écrivit au gouvernement slovaque, le 7 avril 1943. Elle est explicite et sans ambiguïté, pressant le gouvernement slovaque de ne pas déporter les Juifs. Elle ne fait aucune distinction [entre les Juifs et les chrétiens d'origine juive], c’est très clair.
- Comment considérez-vous les livres tels que "Hitler's pope" [le pape de Hitler], de John Conrwell ? Est-ce simplement de l'histoire bâclée, ou [y a-t-il] un problème de méthodologie ?
Gilbert : la question des circonstances et des raisons de la controverse remonte à la pièce de Hochhut, et il y a toujours eu une quête de bouc émissaire - il y a toujours eu un sentiment anti-catholique, vous savez. Quand j'étais écolier juif, en Angleterre, entre 1944 et 1945, je me souviens que les élèves catholiques se sentaient aussi exclus que les élèves juifs. La société était contre eux, ils n'étaient pas considérés comme faisant partie du courant majoritaire, il y a toujours eu ce sentiment. Autre chose que je voudrais mentionner : Pie XII est aussi devenu une figure controversée parce qu'il est question de le canoniser. Il y en a qui ont décidé que cela offensait les Juifs. Il me semble, en tant qu'écrivain juif, que c'est là une affaire interne catholique. Il serait malvenu, pour un Juif ou un non-catholique, alors que cela reste uniquement du ressort des catholiques, de s'immiscer dans le processus de canonisation et de juger de la qualité de sainteté [d'un homme] ; un Juif n'a pas à s'en mêler.
- Quelle est votre opinion sur la controverse récente à Yad Vashem, et sur la décision du directeur de ce musée de maintenir le texte insultant [apposé au bas d’une photo de] Pie XII ? (A la mi-avril [2007], l'archevêque Antonio Franco, nonce du pape à Jérusalem, menaça de boycotter la cérémonie annuelle de la journée du souvenir de l'Holocauste à Yad Vashem, mais finit par y assister tout de même [2]. Il avait été choqué par une photographie de Pie XII portant la légende suivante : "Alors que les rapports sur le massacre des Juifs parvenaient au Vatican, le pape ne protesta en aucune manière.")
Gilbert : J'aurais pu comprendre cette légende il y a 10 ou 15 ans, mais, à la lumière des documents dont nous venons de parler, cela n'est guère qu’un raccourci dénaturant. J'en ai un texte ici - j'y suis allé spécialement pour la voir il y a trois ou quatre mois. Il y est dit qu’alors même que des rapports concernant l’assassinat en cours de Juifs parvenaient au Vatican, le pape ne protesta ni verbalement ni par écrit. En décembre 1942, il s'est abstenu de signer une déclaration alliée condamnant l'extermination des Juifs, et quand les Juifs furent déportés à Auschwitz, le pape n'est pas intervenu. Eh bien, chacune de ces affirmations est erronée. Il s'est abstenu de signer la déclaration alliée, mais il a signé sa propre déclaration, que les Nazis trouvèrent très offensante - j'ai mentionné plus haut ce qu'ils écrivirent à ce propos. Et que le pape ne soit pas intervenu quand les Juifs furent déportés à Auschwitz, c'est tout simplement et totalement faux.
- Pensez-vous que le Saint-Siège a raison d'insister sur ce point ?
Gilbert : Tout cela est bien regrettable. Je me suis vraiment donné beaucoup de mal lorsque j'étais là-bas récemment pour voir cette légende et m'assurer de ce qu'elle disait. J'ai soulevé cette question avec les gens sur place, mais il y a aussi un problème de perception contre lequel il est très difficile de lutter. John Cornwell décrit Pie XII avec cette formule : "le religieux le plus dangereux de l'histoire moderne". En un sens, pourquoi Yad Vashem ne se satisferait-il pas de ce texte, faux sur le plan factuel, mais néanmoins dans la ligne de la perception générale ? Une autre raison pour laquelle je pense que l'ouverture des archives serait d'un immense bénéfice - et je ne saurais trop y insister -, c'est que Dalin a rassemblé trente ou quarante documents datés et fiables, montrant que Pie XII intervint de la façon la plus appropriée. Il serait donc également important de voir ce qu'il a fait par ailleurs. J'ai évoqué la Slovaquie, la Hongrie, l'Italie bien entendu, mais il y a encore les évêques français, qui jouèrent un rôle majeur. Est-ce qu'il les a soutenus ? Est-ce qu'il a initié leur action ? Toutes ces interrogations pourraient être éclaircies.
- Donc, vous espérez très fortement que l'ouverture des archives sera déterminante pour laver l'honneur de Pie XII ?
Gilbert : Oui, mais, attention, les archives ne sont pas chose aussi simple. Il ne s'agit pas d'ouvrir une archive et de dire : ah, voilà la vérité, voilà la preuve intangible, ou je ne sais quoi. Cela va prendre quatre ou cinq ans pour les analyser en détail et les remettre réellement dans leur contexte. Je pense que l'heure est venue de le faire maintenant, et le Vatican ne doit pas craindre qu'ils [les chercheurs] trouvent une ou deux choses discordantes. C'est dans la nature des archives. Pie XII, comme tout le monde, a bien dû avoir des hauts et des bas ! Il est simplement dommage que la légende de cette photo n'ait pas pu être remplacée par quelque chose de plus neutre voire plus positif.
De gros efforts sont pourtant faits. Soeur [Margherita] Marchione en a fait beaucoup pour faire changer cette légende [3]. Yad Vashem a publié une déclaration, que j'ai ici, disant qu'il est inconcevable d'utiliser des pressions diplomatiques sur un point de recherche historique. Que voulez-vous faire ? Cela me semble extraordinaire. Ce que je suggère depuis longtemps, c'est que le Vatican, ou quelqu'un comme soeur Marchione, entre dans le département dans lequel j'ai travaillé - le département des Justes - pour ouvrir un dossier sur Pie XII, un dossier qui examinera dans quelle mesure ce pape aida vraiment les Juifs. Cela créerait une atmosphère tout à fait différente. L'accent serait mis sur les aspects positifs. Des documents pourraient être sélectionnés et, à un moment donné, cette légende serait modifiée.
- Le directeur de Yad Vashem a écrit au nonce disant qu'il serait heureux d'examiner toute nouvelle documentation qui pourrait éclairer cette affaire.
Gilbert : A la bonne heure ! Telle est la réponse : construire à partir de ce qui est une polémique déplorable - déshonorante et qui ne profite à personne -, examiner les nouvelles preuves, etc. Pour conclure, il est très affligeant qu'une question d'histoire soit devenue matière à une polémique contemporaine.
Edward Pentin
© Inside The Vatican
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Notes de Menahem Macina
[1] J’ai sommairement traité du livre de Dalin et critiqué quelques-unes de ses lacunes. Voir : " « Pie XII et les Juifs, le Mythe du Pape d'Hitler », du rabbin Dalin, est-il un livre fiable ? " ; " Pie XII, «pape de Hitler» ? Certainement pas, mais «Juste des nations», c’est pour le moins prématuré ".
[2] Voir : Claire Dana Picard " Le Vatican absent aux commémorations de la Shoah ? " ; "Pour comprendre l’arrière-fond d’un boycott de la Commémoration de la Shoah par le Vatican (I)" ; Id. (II) ; Id. (III) ; Id. (IV). Et au chapitre de la mentalité apologétique qui est à la base de ces attitudes, voir : "Le Cardinal Faulhaber a-t-il tenu tête à l'antisémitisme nazi dans les années 30 ?" ; "Une «repentance» à fortes connotations apologétiques".
[3] Voir l’appel à témoins, que cette religieuse universitaire a lancé dans le mensuel, 30 Jours dans l’Eglise et dans le monde (sans date, mais probablement en 2006) : " Pie XII, le pape qui a sauvé les juifs. Un appel pour de nouveaux témoignages sur la charité du Pape ". Sœur Margherita Marchione a écrit des dizaines de livres sur ce thème.
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Mis en ligne le 6 octobre 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org
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Béatification de Pie XII : Israël prudent
Source : AFP
10/10/2008 | Mise à jour : 12:52 | Commentaires 8 .
Les propos du pape Benoît XVI favorables à la béatification de Pie XII, malgré les accusations de passivité face à la Shoah portées à son encontre, ont été accueillis avec prudence en Israël aujourd'hui.
Le ministère des Affaires étrangères et le musée de la Shoah, Yad Vashem, se sont refusés à tout commentaire à ce sujet.
De son côté, le rabbin David Rosen, qui participa aux négociations sur +l'Accord fondamental" entre le Vatican et Israël en 1993 établissant des relations diplomatiques entre les deux Etats, a déclaré à l'AFP: "Ce n'est pas aux communautés juives de dire aux catholiques qui sont leurs saints."
"Cependant, si l'Eglise veut, comme elle le dit, avoir une relation basée sur le respect (du monde juif) elle doit tenir compte de notre sensibilité (sur ce sujet)", a expliqué le rabbin Rosen, basé à Jérusalem et qui est directeur des affaires interreligieuses pour l'American Jewish Commitee.
"Or, il reste des survivants dont les blessures sont encore ouvertes, c'est une raison pour laquelle la décision de béatification doit être retardée", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, avant de prendre une décision en la matière, "il est préférable d'attendre l'ouverture de l'ensemble des archives sur le sujet, un processus qui peut prendre encore cinq ans" a ajouté le rabbin, citant un responsable de ces questions au Vatican.
Jeudi, Benoît XVI avait souhaité lors d'une messe pour le 50e anniversaire de la mort de Pie XII la poursuite du procès en béatification de ce pape.
Cependant, il n'a pas annoncé la signature du décret proclamant les "vertus héroïques" du pape défunt, une étape indispensable pour que la procédure suive son cours jusqu'à la proclamation de la béatification.
Le bilan du pontificat d'Eugenio Pacelli, qui dirigea l'Eglise catholique de 1939 à 1958 après avoir été nonce apostolique à Berlin au moment de l'arrivée de Hitler au pouvoir, reste un objet de controverse parmi les historiens.
Les oppositions à la béatification du pape Pacelli s'expriment au sein du monde juif mais aussi de l'Eglise catholique.
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.e CRIF s’émeut de la présence de parlementaires français en Iran
08/10/08
- - Thème: Iran
Le CRIF apprend avec émotion que deux missions parlementaires françaises, de toutes tendances politiques, sont attendues ces prochaines semaines en Iran.
Tout en comprenant l’utilité, dans certaines conditions, de missions d’information, le CRIF note qu’en rencontrant l’ancien président Mohammad Khatami, ces parlementaires semblent oublier que les travaux d’enrichissement d’uranium et de mise en place d’une industrie nucléaire à visée militaire étaient déjà largement entamés à l’époque où il était président de l’Iran.
Surtout, en dialoguant avec des représentants officiels du régime iranien, ces parlementaires suggèrent qu’ils tiennent pour négligeables les appels à la destruction d’Israël proférés de façon répétitive par Mahmoud Ahmadinejad.
Toute l’expérience des années précédentes démontre que seules des sanctions strictes peuvent amener à éviter l’irréparable c’est à dire la détention d’armes nucléaires par l’Iran, qui ferait peser un danger dramatique sur l’ensemble de la région et pas seulement sur Israël.
Dans ces conditions, ces rencontres ne peuvent qu’être illusoires, et ne peuvent aboutir qu’à un renforcement inutile du régime iranien.
Pour le CRIF, le projet de béatification de Pie XII, pape de 1939 à 1958, porterait, s’il était mené à son terme, un coup sévère aux relations entre l’Eglise catholique et le monde juif. Alors que le Vatican refuse d’ouvrir aux historiens ses archives sur la période de la Seconde Guerre mondiale, et que la majorité des historiens indépendants n'appuie pas la thèse d'une activité inlassable du Pape en faveur des Juifs, une telle béatification serait ressentie négativement par l’ensemble des institutions juives de par le monde. Il n'est pas question de nier que le Pape a aidé à cacher un certain nombre de Juifs à Rome pendant la période d'occupation allemande, il est encore moins question de sous-estimer la part magnifique qu'ont prise à titre personnel certains ecclésiastiques, en France notamment, dans le sauvetage des Juifs.
Mais le Pape Pie XII, soucieux de ne pas rompre les ponts avec l'Allemagne, n'a jamais prononcé un discours clair dénonçant la monstruosité particulière de l'extermination de millions de Juifs. Il ne l'a d'ailleurs pas fait non plus après la guerre, ce qui est profondément choquant.
Alors que les crimes nazis exigeaient qu'il fût un prophète, le Pape Pie XII s'est conduit en diplomate prudent. A moins que des documents nouveaux, jusque -là non fournis, ne modifient indiscutablement la vision historique de cette époque, les Juifs survivants de la Shoah ressentiraient comme une blessure profonde que le silence du Magistère vis-à-vis du génocide des Juifs fût proposé comme un modèle de comportement.
Ingrid Bétancourt : il faut que la libération de Shalit devienne une lutte mondiale
10/10/08
- - Thème: Solidarité
Dans un émouvant discours au Parlement européen à Bruxelles, Ingrid Betancourt a parlé de toutes les personnes prises en otage dans le monde parmi lesquelles le soldat franco-israélien, Gilad Shalit, kidnappé en juin 2006 par le Hamas.
Ingrid Betancourt a récemment lancé une campagne pour la libération de Shalit. «Les gens du monde entier doivent travailler pour la libération de Gilad Shalit. S’il existe une mondialisation pour les objectifs financiers, la lutte pour la libération des personnes enlevées devraient également être de dimension mondiale", a-t-elle déclaré le mois dernier au quotidien israélien Yedioth Ahronoth en ajoutant : «Si les gens du monde entier travaillent pour la libération de Gilad Shalit, il sera libéré. »
« Le cas de Gilad nous touche tous. Je comprends ce que la famille de Gilad endure. Beaucoup de gens expriment leur sympathie mais ne peuvent réellement comprendre ce que ressentent les proches d’un otage », a estimé Ingrid Bétancourt.
Vendredi 17/10/2008 | Posté par Nadia Méhouri
BRAHIM (épisode 2). En galère, Brahim et son amie Eva vont d’hôtel en hôtel, d’aide sociale en mission locale. Rien ! Jusqu’à ce qu’une âme charitable…
Amis lecteurs, ne vous fiez pas aux apparences, ces deux tourtereaux marchant main dans la main, cheveux au vent et le sourire aux lèvres, sont à la rue. Brahim et se petite amie Eva traversent une période très difficile. Ils m’appellent un soir de semaine pour me donner de leurs nouvelles. Brahim m’annonce que sa mère a balancé toutes ses affaires par la fenêtre. Il semble déprimé mais surtout blessé par ce que sa famille lui inflige. Eva et lui ont dû louer une chambre à 50 euros dans le 18e arrondissement. Le lendemain, ils se sont rendus à la mission locale où ils n’ont pas trouvé l’aide escomptée.
Brahim : « On nous a proposé de faire le numéro d’urgence 115, avant de nous conseiller de nous tourner vers Urgence jeunes, raconte Brahim. On est allés les voir et le mec qui reçoit nous a dit qu’il ne courait pas derrière les jeunes et que il y aurait peut-être un hébergement pour dans un mois. »
Eva : « Suite au rapport social que l’assistante a rédigé, Urgence jeunes nous a appelés pour nous rencontrer la semaine d’après. Nous avons rencontré séparément une AS (assistante sociale, ndlr) et un éducateur qui nous ont expliqué le déroulement des opérations. On pourrait être logés dans un hôtel pour une période d’un mois renouvelable, une seule fois seulement. Il y a un suivi hebdo aussi. »
Nadia : Alors qu’allez vous faire, ou allez vous dormir ce soir ?
Brahim : On va rester à l’hôtel pour le moment.
Nadia : T’en es où de tes études, Brahim ?
Brahim : Je ne vais plus en cours, je les mets entre guillemets le temps que la situation se stabilise. Je cherche un appartement d’abord et un travail stable pour payer le loyer. Je suis aussi en attente d’une réponse pour un poste de dessinateur en bureau d’études.
Eva : Aujourd’hui on est allé au « Paris pour l’emploi » sur le Champ-de-Mars dans le 7e arrondissement. C’est organisé par l’ANPE, la ville de Paris, la chambre des métiers, etc. On a déposé des CV. On verra ce que ça va donner. Moi je viens de signer un CDD de trois mois avec l’espace SFR de Jaurès. »
Brahim est à découvert de 700 euros à la banque à force de payer toutes ces nuits d’hôtel et ses repas à l’extérieur. Les amoureux se rendent au pôle social de l’espace 19 dans le rue de Crimée. La personne à l’accueil leur explique pendant plus de 20 minutes qu’elle ne peut rien faire pour eux. Paris est saturé en matière de logement et les dernières expulsions avant l’hiver n’arrangent rien, car ce sont des familles entières qu’il faut reloger. Elle les réoriente vers la CCAS (Caisse centrale d’activités sociales) de Meynadier. Brahim et Eva ont beau leur expliquer qu’ils ont été refoulés de là-bas aussi, elle reste catégorique : « C’est à eux de vous aider, c’est leur devoir, vous insistez auprès d’eux en leur précisant bien que vous êtes à la rue dès ce soir. Ils vont vous trouver un hôtel. »
Ils partent alors au centre social Meynadier où un assistant social les reçoit et leur donne un listing d’hôtels qu’ils doivent appeler l’un après l’autre. S’ils trouvent une place, ils bénéficieront peut être d’une aide financière pour payer les frais. Alors qu’ils commencent leurs recherches, l’assistant social revient leur annoncer une mauvaise nouvelle. « Son supérieur hiérarchique lui a dit qu’on ne rentrait pas dans les critères pour bénéficier de l’aide financière. »
Brahim et Eva ne se laissent pas démonter. Ils appellent les numéros d’hôtels. En fin d’après-midi, ils commencent à désespérer. Partout, c’est « complet ». Quand l’assistant social fait le numéro à tout hasard du Centre israélite de Montmartre. Et là, une femme accepte de leur donner gracieusement une chambre avec repas compris jusqu’au 27 octobre. Brahim et Eva sont aux anges, ils me téléphonent sur le chemin de l’hôtel qui se situe dans le 10e.
Un peu plus tard, lorsque je les rencontre pour en discuter, ma première question est :
« Alors c’est comment là bas ?
- (Brahim) On dort bien, lol
- Cette aide est comme tombée du ciel à la dernière minute, non ?
- (Eva) Oui. Je m'étais dit que les juifs allaient être très fermés entre eux, comme quand tu les vois devant les écoles qui leur sont destinées, et en fait non pas du tout, c'est très convivial, tout le monde te dit bonjour.
- (Brahim) C’est terrible, il n’y a rien à dire. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit des juifs qui nous tendent la main. Au moment où on était le plus démoralisés. La dame s’est battue pour nous trouver une solution.
- Vous ne verrez donc plus les juifs de la même façon ?
- (Brahim) Ça, c’est clair, ça change tout. On était dans la merde et les gens qui étaient sensés nous aidés, nous ont baladés, roulés dans la farine. Cette femme juive du centre, elle s’est battue pour nous, elle avait fini son service et elle n’a pas lâché l’affaire jusqu’à ce qu’elle nous trouve un hôtel. Je ne la remercierai jamais assez. »
Nadia Méhouri
Brahim : épisode 1.
Crise : le Hamas accuse le "lobby juif"
Source : AFP
07/10/2008 | Mise à jour : 11:43 | Commentaires 15 .
Le mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza a accusé aujourd'hui le "lobby juif" aux Etats-Unis d'être responsable de la crise financière qui secoue le pays.
Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé dans un communiqué que les problèmes du système financier américain s'expliquaient par "la mauvaise gestion administrative et financière et un mauvais système bancaire mis en place et contrôlé par le lobby juif".
Le président américain George W. Bush et son administration ont "injecté des milliards de dollars pour sauver la situation" en passant sous silence le fait que "celui qui a mis en place le système bancaire et financier américain et le contrôle est le lobby juif", a-t-il soutenu.
Selon lui, ce lobby "contrôle aussi les élections américaines et définit la politique étrangère de toute nouvelle administration d'une façon lui permettant de garder la haute main sur l'argent américain, le gouvernement et l'économie, afin que l'Amérique devienne le gros bâton de ce lobby et son instrument de domination sur le monde entier".
Le porte-parole se demande "si le président Bush va mener une enquête et dire franchement à son peuple que le lobby juif est directement responsable de ce désastre".
Le Hamas accuse régulièrement Washington de s'aligner systématiquement sur les positions d'Israël dans le conflit avec les Palestiniens sous l'influence du "lobby juif" aux Etats-Unis. Le mouvement islamiste a violemment pris le contrôle de Gaza en juin 2007 en délogeant les forces fidèles au président palestinien Mahmoud Abbas.
La Ligue anti-diffamation (ADL) américaine avait affirmé jeudi que la crise financière américaine provoquait une forte augmentation du nombre de messages à caractère antisémite diffusés sur les forums, blogs et autres sites internet.
Lehman Brothers,
la faute originelle
Par Florentin Collomp, envoyé spécial à New York
16/10/2008 | Mise à jour : 00:43 | Commentaires 16 .
Fondée en 1850 par les frères Lehman, la banque a traversé la crise de 1929 mais n'a pas résisté à celle du subprime. Le 15 septembre dernier, elle est déclarée en faillite et son titre plonge de 94 %, entraînant le Dow Jones dans sa chute. La plus forte depuis le 11 septembre 2001. Crédits photo : AFP
Il y a un mois, le gouvernement américain laissait la banque faire faillite pour créer un exemple. Sa chute a entraîné des réactions en cascade qui ont bouleversé la planète.
«Nous avons déjà connu l'adversité et nous en sommes toujours sortis bien plus forts.» Le 10 septembre, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers, Richard («Dick») Fuld, patron de la banque Lehman Brothers, veut encore y croire. Cinq jours plus tard, il met son entreprise, vieille de 158 ans, en faillite, lâchée par le gouvernement américain et par ses homologues. C'était il y a un mois. C'était une autre époque. Depuis, les États américains et européens surenchérissent à coup de centaines de milliards d'euros pour soutenir, voire nationaliser, les banques en difficulté. Ils font assaut de déclarations de principes pour empêcher toute défaillance de société financière et garantir les dépôts des épargnants. Depuis, des centaines de milliards se sont évaporés sur toutes les Bourses mondiales. Depuis, les économies américaine et française sont entrées en récession.
Mais, en ce week-end de la mi-septembre, le gouvernement des États-Unis a décidé de faire un exemple. Vendredi 12, Richard Fuld reste seul dans son bureau quand le gratin de la communauté financière américaine est convoqué par le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, au siège new-yorkais de la Fed (banque centrale), au sud de Manhattan. L'action Lehman Brothers a perdu 77 % pendant la semaine, après l'annonce d'une perte trimestrielle record de 3,9 milliards de dollars et de 5,6 milliards de dépréciations d'actifs incertains. Une solution doit donc être trouvée d'urgence.
L'Administration avait déjà volé au secours, en mars, de Bear Stearns, autre banque d'investissement new-yorkaise à laquelle elle avait accordé 29 milliards de dollars, permettant sa reprise par JPMorgan Chase. Une semaine plus tôt, en septembre, elle venait de nationaliser pour 200 milliards de dollars les deux géants du financement hypothécaire américain, Fannie Mae et Freddie Mac, emportés par la crise des prêts immobiliers à risque. Cette fois, Henry Paulson le dit clairement : le sauvetage de Lehman Brothers se fera sans argent de l'État. Pas question de payer sans limite la facture des erreurs du privé.
Fuld se démène jusqu'au bout
Autour de lui, il y a Timothy Geithner, le président de la Fed de New York, Christopher Cox, celui de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la Bourse, les patrons des grandes banques américaines Citigroup, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Merrill Lynch, et de banques étrangères. Après s'être séparés le vendredi soir, les groupes de travail se reforment le samedi - des équipes planchent même une partie de la nuit du samedi au dimanche - puis le dimanche. Outre le cas Lehman Brothers, Merrill Lynch est également en train de vaciller et le premier assureur mondial, AIG, montre de dangereux signes de faiblesse.
«Une douzaine de personnes autour de la table représentaient 90 % du risque en capital lié à Lehman Brothers, raconte un participant. Paulson a fait des recommandations qu'il a soumises à l'étude. Bien que tout le monde ne partageât pas les mêmes intérêts, un consensus a émergé. Le dimanche matin, on a appris que Lehman n'était pas viable. En dix minutes, on a laissé tomber le sujet pour s'occuper de Merrill Lynch. J'ai eu le sentiment que la décision était déjà prise.»
Pendant ce temps, dans son bureau au 31e étage sur la VIIe Avenue, près de Times Square, Dick Fuld continue à s'activer pour essayer de trouver un sauveur. Cela fait des mois qu'il démarche le monde entier. Il a eu des contacts avec des banques chinoises, coréennes, japonaises, des fonds du Moyen-Orient ; a appelé à l'aide le milliardaire Warren Buffett (qui quelques jours plus tard investira 5 milliards de dollars au capital de Goldman Sachs), frappé à la porte de General Electric. En vain.
Fuld, 62 ans, longtemps l'une des figures les plus puissantes de Wall Street, passionné, autoritaire, se démène jusqu'au bout pour sauver «sa » banque. Il y est entré comme stagiaire quarante-deux ans plus tôt, après une carrière avortée de pilote de chasse. En 1994, il a organisé l'introduction en Bourse de Lehman, alors filiale d'American Express, et présidé à sa destinée depuis.
Après l'éclatement de la crise du subprime (les prêts immobiliers à risque), mi-2007, Lehman Brothers rassure en publiant des profits supérieurs aux attentes. Mais Dick Fuld sait déjà son sort menacé. Il multiplie les contacts avec la quasi-totalité des banques américaines ainsi qu'avec l'assureur AIG en vue d'un rapprochement. Quand Lehman plonge dans le rouge au printemps, il fait appel aux marchés pour renforcer ses fonds propres et licencie un quart de ses effectifs. Il demande à la Fed l'autorisation de changer de statut pour celui de banque commerciale. La Fed lui refuse ce qu'elle demandera quelques semaines plus tard à Goldman Sachs et Morgan Stanley. Chaque semaine, l'action Lehman Brothers s'enfonce et Fuld poursuit sa course contre la montre.
Courant septembre, il est toujours en pourparlers avec Bank of America et la britannique Barclays. Les deux pistes échouent durant le week-end fatal. Chacune des banques jette l'éponge après le refus du gouvernement de garantir les actifs troublés de Lehman. Cruellement, les dirigeants de Bank of America laissent sans réponse les appels téléphoniques de Dick Fuld, comme le rapporte le New York Times. Ils ont autre chose à faire : la première banque de dépôts américaine est entrée en négociations pour racheter Merrill Lynch 50 milliards de dollars. L'accord est annoncé le dimanche.
Barclays, de son côté, rechigne à prendre le risque d'investir dans Lehman Brothers. «Il y avait pourtant beaucoup d'argent sur la table, bien plus que les 29 milliards du sauvetage de Bear Stearns», souligne notre source, présente aux discussions organisées par Paulson. Durant le week-end, les banques décident de mettre sur pied un fonds de 70 milliards de dollars destiné à venir en aide à celles d'entre elles qui en auraient besoin. Seul hic, Lehman est exclu de cette possibilité, jugé en situation trop risquée. À minuit et demi, le dimanche soir, Dick Fuld se résigne à annoncer son placement sous protection de la loi sur les faillites.
Le lundi matin, l'action Lehman Brothers plonge de 94 % pour atteindre 21 cents, réduisant la capitalisation de l'entreprise à 145 millions de dollars - contre 46 milliards six mois plus tôt. La faillite ébranle Wall Street, l'indice Dow Jones perd 500 points dans la journée, sa plus forte chute depuis le 11 septembre 2001. La contagion gagne toutes les places mondiales. Ce même jour, le gouvernement Bush nationalise l'assureur AIG et le met sous perfusion de la Fed.
Selon le secrétaire au Trésor, une faillite d'AIG, à la différence de celle de Lehman Brothers, frapperait de plein fouet toute l'Amérique. Elle aurait aussi coûté 20 milliards de dollars à Goldman Sachs, la banque d'affaires présidée par Paulson jusqu'en 2006. «Quand il y a un incendie, est-ce qu'on demande au pyromane de régler le problème ?», s'interroge notre source bancaire.
«Une décision dramatique»
L'inflexible Paulson, garant des deniers publics, redonne l'espoir aux marchés en fin de semaine avec un projet de plan de sauvetage bancaire de 700 milliards de dollars. Après deux semaines de vifs débats politiques et de cahots boursiers, le plan est finalement adopté au Parlement. Sur cette enveloppe, 250 milliards de dollars sont prévus pour entrer au capital des banques qui auraient besoin d'argent frais. Entre-temps, Washington Mutual a été rachetée au bord de la faillite par JPMorgan ; son homologue Wachovia par Wells Fargo ; les européennes Hypo Real Estate, Fortis et Dexia sont sauvées par leurs pairs ou leurs gouvernements, comme les trois principales institutions britanniques.
Finalement, Barclays rachète les activités américaines de Lehman Brothers deux milliards de dollars, une semaine après la faillite, le japonais Nomura reprenant les entités européennes et asiatiques. Une partie des 25 000 employés sera sacrifiée. Des milliers de créanciers et épargnants resteront sur le carreau.
Christine Lagarde, la ministre française de l'Économie, mettait publiquement les pieds dans le plat la semaine dernière sur RTL : «La décision de Henry Paulson de laisser tomber Lehman Brothers» a été «dramatique», «une véritable erreur», à l'effet «domino». Sur le gril lors de son audition par le Congrès le 6 octobre, Richard Fuld a endossé ses responsabilités dans le désastre, mais a affirmé : «Jusqu'au jour où l'on m'enterrera, je me demanderai pourquoi nous avons été les seuls.»
» DOSSIER SPECIAL - La crise financière, jusqu'où ?
Le dossier renvoyé devant la justice française
Cheb Mami ira-t-il à son procès ?
Par :A. Ouali
Lu : (276 fois)
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international et réclamé par Interpol, le “prince” a pris le risque de briser sa carrière internationale en se soustrayant au contrôle judiciaire imposé par la justice française dans le cadre de la plainte d’une ancienne compagne qui l’accuse d’avoir tenté de la faire avorter de force.
Dans cette affaire, le procureur vient de demander le renvoi du chanteur devant la justice après un réquisitoire définitif accablant. Le renvoi de quatre autres personnes est requis, dont celui de Michel Lévy, l’ancien manager de Mami. De son vrai nom Michel Le Corre, Michel Lévy est un breton pur jus et non un juif comme l’a dit Mami pour faire accréditer la thèse d’un “complot juif”. Lévy, un des principaux artisans de la promotion du raï en Europe, est aujourd’hui le manager de Faudel.
Contre Mami, le ministère public a retenu quatre charges : “violences ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT) de plus de huit jours avec trois circonstances aggravantes (réunion, préméditation et faits commis sur personne vulnérable)”, “complicité d’enlèvement et séquestration”, “complicité d’administration de substance nuisible” et “menaces et intimidations pour ne pas porter plainte”. Le dossier va revenir vers le juge d’instruction. S’il rend une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Bobigny conforme à ce réquisitoire, le chanteur, qui a aussi la nationalité française, risquera 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Il a noué une relation avec la victime, une photographe de presse française spécialisée dans le raï, lors d’une tournée en Égypte. Apprenant sa grossesse, elle en fait part au chanteur en lui annonçant son désir de garder l’enfant. Quelque temps après, elle était invitée à Alger. C’était l’été 2005. Accueillie à l’aéroport par un proche du chanteur et son manager, elle est conduite dans la villa de Mami. Et c’est là, selon ses accusations, qu’elle est droguée et séquestrée. Deux femmes et un homme de main ont pratiqué sur elle un curetage. Toujours, selon ses déclarations, le chanteur était présent à ces séances. Revenue en France, elle consulte un gynécologue qui lui apprend l’échec de la tentative d’avortement et que le fœtus restait viable. La photographe appelle alors le chanteur pour l’en informer. C’est ce qui deviendra, semble-t-il, la preuve accablant Mami. L’appel téléphonique passé en présence de policiers est enregistré. Mami hurle son incrédulité. “J’ai vu le sang, ils t’ont grattée... ”, aurait-il hurlé. Une fillette naîtra en mars 2006 et, quelques mois plus tard, Mami sera arrêté à sa descente d’avion à Paris. Devant les enquêteurs, il reconnaîtra seulement la paternité prouvée au demeurant par les tests ADN. Il chargera ensuite son manager, le présentant comme le responsable de tout le reste. Mami sera détenu pendant trois mois au quartier VIP de la prison de la Santé. Grâce à une mobilisation des autorités consulaires, il sera libéré après versement d’une caution de 200 000 euros. En revanche, il sera soumis au contrôle judiciaire. Heureux de retrouver la liberté, le chanteur offrait une petite réception dans le cabinet de son avocat à Paris. Il promettait de relancer la campagne de promotion de son album minée par cette affaire et de monter sur la scène de La Cigale à Paris. Promesse toujours attendue : Mami quittait discrètement la France pour rejoindre l’Algérie où il crie à la manipulation et au complot, exprimant sa défiance à l’égard de la justice française. Ira-t-il se défendre devant le tribunal de Bobigny ? Il est difficile de voir un voyageur comme lui fuir éternellement son mandat d’arrêt !
07/10/2008 19:40
Au Synode, le rabbin Cohen évoque le poids du passé
Le grand rabbin de Haïfa, invité lundi 6 octobre à présenter la place de la Bible dans le judaïsme, a fait une allusion au silence de Pie XII
Un rabbin devant le Synode : une première. Lundi soir 6 octobre, devant Benoît XVI et les 253 pè res synodaux, le grand rabbin de Haïfa, Shear-Yashuv Cohen, n’a pas mâché ses mots pour rappeler « la longue, dure et douloureuse histoire de la relation » entre l’Église et la Synagogue. « Nous ne pouvons pas oublier le fait douloureux que de nombreuses personnes, y compris des grands leaders religieux, ne se soient pas élevées pour sauver nos frères et qu’ils aient choisi de garder le silence », a-t-il déclaré, sortant de son texte. « Nous ne pouvons pas pardonner et oublier cela et j’espère que vous le comprenez. »
Une allusion au « silence » de Pie XII, alors que le Synode doit célébrer demain matin le cinquantième anniversaire de la mort du pape Pacelli. « Si je l’avais su, je ne serais sans doute pas venu », a d’ailleurs confié le rabbin Cohen à l’agence Reuters.
Face aux nouvelles menaces contre Israël, et notamment les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinedjad le mois dernier à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, il a donc appelé les responsables religieux à ne pas se taire. Nous devons « élever la voix pour qu’ensemble, avec l’aide du monde libre, nous défendions et sauvions Israël, le seul et unique État souverain du “Peuple du Livre” des mains de nos ennemis. »
La place de la Bible dans le judaïsme
Car c’est bien de la place de la Bible dans le judaïsme qu’était venu parler le rabbin Cohen aux évêques. Une place qu’il a longuement décrite, soulignant que non seulement « les lectures de la Torah, des Prophètes et des Écritures tiennent une place centrale dans notre liturgie, mais que nos prières sont aussi bâties sur des citations de la Bible ».
Et de décrire combien la vie des juifs religieux est baignée de la Bible. Ce discours a semblé décevant à des évêques qui attendaient quelque chose de moins descriptif. L’évêque de Nevers, Mgr Francis Deniau, ancien président du comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme souligne que, « pour un juif, l’important ce n’est pas la théorie, mais la pratique. Quand Moïse présente la Loi au Sinaï, le peuple répond : “Nous la mettrons en pratique, nous l’entendrons” – tout à fait illogique pour nos esprits cartésiens ! » Pour Mgr Deniau, il est d’ailleurs important de légitimer une lecture juive de la Bible.
Et c’est justement ce qu’a fait le cardinal Albert Vanhoye, invité à s’exprimer devant le Synode juste après le rabbin Cohen. Présentant le document Le Peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible chrétienne, publié par la Commission pontificale biblique en 2001 alors qu’il en était secrétaire, il a rappelé que « lorsque le lecteur chrétien perçoit que le dynamisme interne de l’Ancien Testament trouve son aboutissement en Jésus, il s’agit d’une perception rétrospective, dont le point de départ ne se situe pas dans les textes comme tels, mais dans les événements du Nouveau Testament proclamés par la prédication apostolique ».
« On ne doit donc pas dire que le juif ne voit pas ce qui était annoncé dans les textes, mais que le chrétien, à la lumière du Christ et dans l’Esprit, découvre dans les textes un surplus de sens qui y était caché », a conclu l’ancien recteur de l’Institut biblique pontificale.
Nicolas SENEZE, à Rome
Christianisme
Pie XII à Yad Vashem, "Un raccourci qui dénature": Interview de Sir Martin Gilbert, par E. Pentin
Je profite de la raréfaction relative de l’information dans les domaines dont traite habituellement notre site, pour documenter des questions qui, même si la grande presse n’y prête pas attention, n’en suivent pas moins leur cours, et auxquelles il faudra, tôt ou tard, se mesurer sérieusement. La canonisation de Pie XII - qui me paraît inéluctable, à en juger par la détermination intangible dont l’Eglise fait preuve à son sujet - est de celles-là. Il faut donc s’y préparer. C’est pourquoi je verse à ce dossier sensible quelques documents, dont celui-ci. (Menahem Macina).
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06/10/08
Texte original : "Distorted Shorthand".
Mis en ligne sur le site Inside The Vatican, en 2007 (sans mention de date exacte).
« Célèbre historien britannique et Juif, Sir Martin Gilbert, donne son avis sur une inscription affichée à Yad Vashem qui relate le rôle de Pie XII pendant la guerre, la qualifiant de "raccourci dénaturant". » (Inside The Vatican).
[J’ignore qui est l’auteur de la version française. Elle figure sur la page Web intitulée Wiki Pie XII. Elle est assez approximative et parfois fautive. Je l’ai corrigée de mon mieux, à la volée, faute de temps. M. Macina.]
A Yad Vashem: La légende de la photo qui fait problème (Photo Kevin Frayer et AP). Cliché ajouté par upjf.org.
- Vous avez écrit, il y a peu, un livre intitulé "Les Justes". Quelles étaient alors vos motivations ?
Sir Martin Gilbert : J'ai travaillé de nombreuses années sur l'Holocauste, et cela m'intéressait de savoir combien de non-Juifs, combien de chrétiens sauvèrent des vies juives, risquèrent leur vie ou la perdirent pour secourir des Juifs. J'ai toujours voulu l'écrire. J'avais rassemblé de la documentation au fil des ans, car je pensais que cet aspect de l'histoire était négligé. Beaucoup de Juifs pensent qu'ils n'avaient alors aucun ami, et de nombreux chrétiens ne sont pas conscients du gigantesque effort fait à travers l'Europe dans chaque communauté chrétienne.
- Vous avez vous-même des origines juives. Êtes-vous Juif pratiquant ?
Gilbert : Oui.
- Quelle fut l'étendue de vos recherches ? Sur quelle période ?
Gilbert : Eh bien, j'ai commencé par rassembler de la documentation pour mon ouvrage principal, The Holocaust: The Jewish Tragedy [L'Holocauste : une tragédie juive]. J'ai commencé à travailler sur ce sujet à la fin des années soixante, et, lorsque je trouvais quelque chose en lien avec les Justes, je le mettais de côté, au fur et à mesure, dans des dossiers séparés. Puis, quand j'ai décidé d'écrire le livre en tant que tel, j'ai travaillé sur de nombreuses archives, certaines privées - dont l'une, très remarquable, à Palm Spring en Californie, où des documents ont été rassemblés par une personne qui consacra son travail à mettre en place son propre fond sur les Justes d'Europe centrale et de l'est, en vue de les faire reconnaître ; ceux-ci étaient évidemment victimes d'une considérable oppression communiste. Cette personne avait donc des archives substantielles. Et puis, à New York, il existait une organisation appelée "Hidden Child" [L'enfant caché]. Elle s'intéressait aux enfants qui furent cachés par des familles chrétiennes. Elle avait un énorme fond d'archives couvrant toute l'Europe. Enfin, à Jérusalem, Yad Vashem a un département spécial pour les Justes. Ils y ont rassemblé 20 000 documents fournis par des gens qui ont eux-mêmes été sauvés. J'ai alors fait ce que je fais toujours pour mes livres : initier des correspondances, rechercher des personnes, les rencontrer et m'entretenir avec elles. Il y aussi 4 000, ou peut-être 5 000 mémoires de survivants, et il est rare qu’on en lise un qui ne contient pas une histoire, parfois bien plus, de chrétiens qui sauvèrent [des Juifs et] l'auteur du mémoire en particulier.
- Le Vatican est, comme c’est compréhensible, très intéressé par vos [découvertes] sur le pape Pie XII et son rôle dans les tentatives de sauvetage des Juifs durant l'Holocauste. Quelles furent précisément vos conclusions sur ce rôle ?
Gilbert : Il faut absolument tenir compte de deux aspects à ce propos : d'un côté, son rôle personnel, de l'autre, son influence sur les catholiques à travers l'Europe. J'ai examiné tout cela, même si je n'ai jamais publié de livre sur ce sujet. Il y a un chapitre sur l'Italie dans "The Righteous" et, plus important, des chapitres sur les représentations [c.-à-d. les nonciatures] de Pologne et de Hongrie. La Hongrie est un bon exemple, [car] le nonce du pape, Angelo Rotta, mobilisa l'ensemble du corps diplomatique pour fournir aux Juifs des documents - dont beaucoup étaient des documents officiels du Vatican - nécessaires à leur protection. L'un des points que j'ai traités en profondeur est la question du message de Noël de décembre 1942. Il a été critiqué par les historiens parce qu'il ne mentionnait pas les Juifs et qu'il n'était pas assez explicite ; mais le fait est que les responsables de ce massacre de masse - [officiant dans] ce qui était alors appelé le Bureau central de la Sécurité du Reich à Berlin - envoyèrent après ce message un avertissement à tous leurs représentants en Europe, prévenant que le message du pape allait rendre les choses plus difficiles pour eux.
Les termes exacts étaient : "D'une manière qui n’a pas de précédent, le pape a désavoué le National Socialisme et le nouvel ordre européen. Il y accuse virtuellement [dans son message de Noël] le peuple allemand d'injustice envers les Juifs et se fait le porte-parole des criminels de guerre juifs." Ces propos sont plutôt forts. Si les personnes qui, dans des pays catholiques ou chrétiens, oeuvraient à la déportation des Juifs, considéraient le message de Noël du pape de 1942 comme gênant, alors, cela doit bien signifier quelque chose concernant son impact.
Et puis, bien sûr, il y a toute l'histoire de l'occupation allemande de l'Italie centrale et du nord en 1943, après la chute de Mussolini - qui refusa lui-même de participer à la déportation des Juifs. L'occupation de l'Italie conduisit à une confrontation directe à Rome, où il y avait environ 6 000 Juifs, à l'époque où une tentative fut entreprise pour procéder à une rafle, le 15 octobre au soir. [En donnant] comme instruction au secrétaire d'Etat Maglione de protester auprès de l'ambassadeur d'Allemagne au Vatican, Von Weizsäcker, le pape prit réellement la décision courageuse de s'y opposer. En même temps, tandis qu'il ordonnait au cardinal Maglione de protester auprès des Allemands, le pape donna des instructions au Vatican pour qu'il s'ouvre aux Juifs de Rome ; les monastères de Rome devinrent des lieux où l’on pouvait se réfugier et se procurer des fausses pièces d'identité. De fait, une plus grande proportion de Juifs furent sauvés à Rome, que dans n'importe quelle autre ville où des rafles eurent lieu. Les Allemands avaient une liste de 5 700 noms de personnes vouées à la déportation, et plus de 4 700 furent mises à l’abri. Je crois que le nombre, indiqué par le Vatican, de ceux qui trouvèrent refuge dans l'enceinte même de l’Etat pontifical, est de 477.
- Et ceci était dû uniquement à l'intervention du pape ?
Gilbert : En effet. Et j'ai parcouru tous les rapports de l'ambassadeur britannique au Vatican, sir D'Arcy Osborne. Il a rédigé des comptes-rendus des réunions entre Maglione et Weiszäcker et indiqué que l'intervention du Vatican semble avoir été déterminante dans le sauvetage de nombre de ces malheureuses personnes. Et il [Pie XII] les sauva réellement parce que, sur les mille qui furent déportés, seuls dix survécurent. Les 4 700 furent donc vraiment sauvés grâce à l'intervention directe du pape et du Vatican. Et il y a bien d'autres exemples ; quelques-uns ont été rapportés dans un livre de David Dalin [The Myth of Hitler's pope], qui est en fait une réponse au livre de John Cornwell [Hitler's pope]. Mais la question de ce qui se passa réellement est surtout un débat entre historiens. [Un autre exemple] que j'ai trouvé concerne le chef de la police à Fiume qui était le neveu de l'évêque. Lui et son oncle sauvèrent 5000 Juifs de la déportation. Pie XII y participa directement en envoyant de l'argent à l'évêque pour l'aider à secourir et à subvenir aux besoins des Juifs réfugiés à Fiume. Il envoya également de grosses sommes d'argent au père Benoît à Marseille, qui sauva plusieurs milliers de Juifs en leur faisant clandestinement passer les frontières espagnoles ou suisses. Il y a donc tous ces exemples. Le travail de David Dalin est probablement le plus important réuni en un seul livre [1].
- D’aucuns disent que le problème est la mauvaise volonté du Vatican à ouvrir ses archives concernant la période post-1939.
Gilbert : Il est vraiment dommage que le Vatican ne veuille pas ouvrir ces archives. Ils disent que c'est un problème logistique, mais un véritable effort devrait être fait pour les rendre accessible. Par exemple, j'ai là une lettre qui fut publiée - ils ont publié des document qui valent la peine d'être étudiés, et, de fait, ils devraient tout publier. Voici une lettre qu'il [Pie XII] écrivit au gouvernement slovaque, le 7 avril 1943. Elle est explicite et sans ambiguïté, pressant le gouvernement slovaque de ne pas déporter les Juifs. Elle ne fait aucune distinction [entre les Juifs et les chrétiens d'origine juive], c’est très clair.
- Comment considérez-vous les livres tels que "Hitler's pope" [le pape de Hitler], de John Conrwell ? Est-ce simplement de l'histoire bâclée, ou [y a-t-il] un problème de méthodologie ?
Gilbert : la question des circonstances et des raisons de la controverse remonte à la pièce de Hochhut, et il y a toujours eu une quête de bouc émissaire - il y a toujours eu un sentiment anti-catholique, vous savez. Quand j'étais écolier juif, en Angleterre, entre 1944 et 1945, je me souviens que les élèves catholiques se sentaient aussi exclus que les élèves juifs. La société était contre eux, ils n'étaient pas considérés comme faisant partie du courant majoritaire, il y a toujours eu ce sentiment. Autre chose que je voudrais mentionner : Pie XII est aussi devenu une figure controversée parce qu'il est question de le canoniser. Il y en a qui ont décidé que cela offensait les Juifs. Il me semble, en tant qu'écrivain juif, que c'est là une affaire interne catholique. Il serait malvenu, pour un Juif ou un non-catholique, alors que cela reste uniquement du ressort des catholiques, de s'immiscer dans le processus de canonisation et de juger de la qualité de sainteté [d'un homme] ; un Juif n'a pas à s'en mêler.
- Quelle est votre opinion sur la controverse récente à Yad Vashem, et sur la décision du directeur de ce musée de maintenir le texte insultant [apposé au bas d’une photo de] Pie XII ? (A la mi-avril [2007], l'archevêque Antonio Franco, nonce du pape à Jérusalem, menaça de boycotter la cérémonie annuelle de la journée du souvenir de l'Holocauste à Yad Vashem, mais finit par y assister tout de même [2]. Il avait été choqué par une photographie de Pie XII portant la légende suivante : "Alors que les rapports sur le massacre des Juifs parvenaient au Vatican, le pape ne protesta en aucune manière.")
Gilbert : J'aurais pu comprendre cette légende il y a 10 ou 15 ans, mais, à la lumière des documents dont nous venons de parler, cela n'est guère qu’un raccourci dénaturant. J'en ai un texte ici - j'y suis allé spécialement pour la voir il y a trois ou quatre mois. Il y est dit qu’alors même que des rapports concernant l’assassinat en cours de Juifs parvenaient au Vatican, le pape ne protesta ni verbalement ni par écrit. En décembre 1942, il s'est abstenu de signer une déclaration alliée condamnant l'extermination des Juifs, et quand les Juifs furent déportés à Auschwitz, le pape n'est pas intervenu. Eh bien, chacune de ces affirmations est erronée. Il s'est abstenu de signer la déclaration alliée, mais il a signé sa propre déclaration, que les Nazis trouvèrent très offensante - j'ai mentionné plus haut ce qu'ils écrivirent à ce propos. Et que le pape ne soit pas intervenu quand les Juifs furent déportés à Auschwitz, c'est tout simplement et totalement faux.
- Pensez-vous que le Saint-Siège a raison d'insister sur ce point ?
Gilbert : Tout cela est bien regrettable. Je me suis vraiment donné beaucoup de mal lorsque j'étais là-bas récemment pour voir cette légende et m'assurer de ce qu'elle disait. J'ai soulevé cette question avec les gens sur place, mais il y a aussi un problème de perception contre lequel il est très difficile de lutter. John Cornwell décrit Pie XII avec cette formule : "le religieux le plus dangereux de l'histoire moderne". En un sens, pourquoi Yad Vashem ne se satisferait-il pas de ce texte, faux sur le plan factuel, mais néanmoins dans la ligne de la perception générale ? Une autre raison pour laquelle je pense que l'ouverture des archives serait d'un immense bénéfice - et je ne saurais trop y insister -, c'est que Dalin a rassemblé trente ou quarante documents datés et fiables, montrant que Pie XII intervint de la façon la plus appropriée. Il serait donc également important de voir ce qu'il a fait par ailleurs. J'ai évoqué la Slovaquie, la Hongrie, l'Italie bien entendu, mais il y a encore les évêques français, qui jouèrent un rôle majeur. Est-ce qu'il les a soutenus ? Est-ce qu'il a initié leur action ? Toutes ces interrogations pourraient être éclaircies.
- Donc, vous espérez très fortement que l'ouverture des archives sera déterminante pour laver l'honneur de Pie XII ?
Gilbert : Oui, mais, attention, les archives ne sont pas chose aussi simple. Il ne s'agit pas d'ouvrir une archive et de dire : ah, voilà la vérité, voilà la preuve intangible, ou je ne sais quoi. Cela va prendre quatre ou cinq ans pour les analyser en détail et les remettre réellement dans leur contexte. Je pense que l'heure est venue de le faire maintenant, et le Vatican ne doit pas craindre qu'ils [les chercheurs] trouvent une ou deux choses discordantes. C'est dans la nature des archives. Pie XII, comme tout le monde, a bien dû avoir des hauts et des bas ! Il est simplement dommage que la légende de cette photo n'ait pas pu être remplacée par quelque chose de plus neutre voire plus positif.
De gros efforts sont pourtant faits. Soeur [Margherita] Marchione en a fait beaucoup pour faire changer cette légende [3]. Yad Vashem a publié une déclaration, que j'ai ici, disant qu'il est inconcevable d'utiliser des pressions diplomatiques sur un point de recherche historique. Que voulez-vous faire ? Cela me semble extraordinaire. Ce que je suggère depuis longtemps, c'est que le Vatican, ou quelqu'un comme soeur Marchione, entre dans le département dans lequel j'ai travaillé - le département des Justes - pour ouvrir un dossier sur Pie XII, un dossier qui examinera dans quelle mesure ce pape aida vraiment les Juifs. Cela créerait une atmosphère tout à fait différente. L'accent serait mis sur les aspects positifs. Des documents pourraient être sélectionnés et, à un moment donné, cette légende serait modifiée.
- Le directeur de Yad Vashem a écrit au nonce disant qu'il serait heureux d'examiner toute nouvelle documentation qui pourrait éclairer cette affaire.
Gilbert : A la bonne heure ! Telle est la réponse : construire à partir de ce qui est une polémique déplorable - déshonorante et qui ne profite à personne -, examiner les nouvelles preuves, etc. Pour conclure, il est très affligeant qu'une question d'histoire soit devenue matière à une polémique contemporaine.
Edward Pentin
© Inside The Vatican
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Notes de Menahem Macina
[1] J’ai sommairement traité du livre de Dalin et critiqué quelques-unes de ses lacunes. Voir : " « Pie XII et les Juifs, le Mythe du Pape d'Hitler », du rabbin Dalin, est-il un livre fiable ? " ; " Pie XII, «pape de Hitler» ? Certainement pas, mais «Juste des nations», c’est pour le moins prématuré ".
[2] Voir : Claire Dana Picard " Le Vatican absent aux commémorations de la Shoah ? " ; "Pour comprendre l’arrière-fond d’un boycott de la Commémoration de la Shoah par le Vatican (I)" ; Id. (II) ; Id. (III) ; Id. (IV). Et au chapitre de la mentalité apologétique qui est à la base de ces attitudes, voir : "Le Cardinal Faulhaber a-t-il tenu tête à l'antisémitisme nazi dans les années 30 ?" ; "Une «repentance» à fortes connotations apologétiques".
[3] Voir l’appel à témoins, que cette religieuse universitaire a lancé dans le mensuel, 30 Jours dans l’Eglise et dans le monde (sans date, mais probablement en 2006) : " Pie XII, le pape qui a sauvé les juifs. Un appel pour de nouveaux témoignages sur la charité du Pape ". Sœur Margherita Marchione a écrit des dizaines de livres sur ce thème.
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Mis en ligne le 6 octobre 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org
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Béatification de Pie XII : Israël prudent
Source : AFP
10/10/2008 | Mise à jour : 12:52 | Commentaires 8 .
Les propos du pape Benoît XVI favorables à la béatification de Pie XII, malgré les accusations de passivité face à la Shoah portées à son encontre, ont été accueillis avec prudence en Israël aujourd'hui.
Le ministère des Affaires étrangères et le musée de la Shoah, Yad Vashem, se sont refusés à tout commentaire à ce sujet.
De son côté, le rabbin David Rosen, qui participa aux négociations sur +l'Accord fondamental" entre le Vatican et Israël en 1993 établissant des relations diplomatiques entre les deux Etats, a déclaré à l'AFP: "Ce n'est pas aux communautés juives de dire aux catholiques qui sont leurs saints."
"Cependant, si l'Eglise veut, comme elle le dit, avoir une relation basée sur le respect (du monde juif) elle doit tenir compte de notre sensibilité (sur ce sujet)", a expliqué le rabbin Rosen, basé à Jérusalem et qui est directeur des affaires interreligieuses pour l'American Jewish Commitee.
"Or, il reste des survivants dont les blessures sont encore ouvertes, c'est une raison pour laquelle la décision de béatification doit être retardée", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, avant de prendre une décision en la matière, "il est préférable d'attendre l'ouverture de l'ensemble des archives sur le sujet, un processus qui peut prendre encore cinq ans" a ajouté le rabbin, citant un responsable de ces questions au Vatican.
Jeudi, Benoît XVI avait souhaité lors d'une messe pour le 50e anniversaire de la mort de Pie XII la poursuite du procès en béatification de ce pape.
Cependant, il n'a pas annoncé la signature du décret proclamant les "vertus héroïques" du pape défunt, une étape indispensable pour que la procédure suive son cours jusqu'à la proclamation de la béatification.
Le bilan du pontificat d'Eugenio Pacelli, qui dirigea l'Eglise catholique de 1939 à 1958 après avoir été nonce apostolique à Berlin au moment de l'arrivée de Hitler au pouvoir, reste un objet de controverse parmi les historiens.
Les oppositions à la béatification du pape Pacelli s'expriment au sein du monde juif mais aussi de l'Eglise catholique.
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.e CRIF s’émeut de la présence de parlementaires français en Iran
08/10/08
- - Thème: Iran
Le CRIF apprend avec émotion que deux missions parlementaires françaises, de toutes tendances politiques, sont attendues ces prochaines semaines en Iran.
Tout en comprenant l’utilité, dans certaines conditions, de missions d’information, le CRIF note qu’en rencontrant l’ancien président Mohammad Khatami, ces parlementaires semblent oublier que les travaux d’enrichissement d’uranium et de mise en place d’une industrie nucléaire à visée militaire étaient déjà largement entamés à l’époque où il était président de l’Iran.
Surtout, en dialoguant avec des représentants officiels du régime iranien, ces parlementaires suggèrent qu’ils tiennent pour négligeables les appels à la destruction d’Israël proférés de façon répétitive par Mahmoud Ahmadinejad.
Toute l’expérience des années précédentes démontre que seules des sanctions strictes peuvent amener à éviter l’irréparable c’est à dire la détention d’armes nucléaires par l’Iran, qui ferait peser un danger dramatique sur l’ensemble de la région et pas seulement sur Israël.
Dans ces conditions, ces rencontres ne peuvent qu’être illusoires, et ne peuvent aboutir qu’à un renforcement inutile du régime iranien.
Pour le CRIF, le projet de béatification de Pie XII, pape de 1939 à 1958, porterait, s’il était mené à son terme, un coup sévère aux relations entre l’Eglise catholique et le monde juif. Alors que le Vatican refuse d’ouvrir aux historiens ses archives sur la période de la Seconde Guerre mondiale, et que la majorité des historiens indépendants n'appuie pas la thèse d'une activité inlassable du Pape en faveur des Juifs, une telle béatification serait ressentie négativement par l’ensemble des institutions juives de par le monde. Il n'est pas question de nier que le Pape a aidé à cacher un certain nombre de Juifs à Rome pendant la période d'occupation allemande, il est encore moins question de sous-estimer la part magnifique qu'ont prise à titre personnel certains ecclésiastiques, en France notamment, dans le sauvetage des Juifs.
Mais le Pape Pie XII, soucieux de ne pas rompre les ponts avec l'Allemagne, n'a jamais prononcé un discours clair dénonçant la monstruosité particulière de l'extermination de millions de Juifs. Il ne l'a d'ailleurs pas fait non plus après la guerre, ce qui est profondément choquant.
Alors que les crimes nazis exigeaient qu'il fût un prophète, le Pape Pie XII s'est conduit en diplomate prudent. A moins que des documents nouveaux, jusque -là non fournis, ne modifient indiscutablement la vision historique de cette époque, les Juifs survivants de la Shoah ressentiraient comme une blessure profonde que le silence du Magistère vis-à-vis du génocide des Juifs fût proposé comme un modèle de comportement.
Ingrid Bétancourt : il faut que la libération de Shalit devienne une lutte mondiale
10/10/08
- - Thème: Solidarité
Dans un émouvant discours au Parlement européen à Bruxelles, Ingrid Betancourt a parlé de toutes les personnes prises en otage dans le monde parmi lesquelles le soldat franco-israélien, Gilad Shalit, kidnappé en juin 2006 par le Hamas.
Ingrid Betancourt a récemment lancé une campagne pour la libération de Shalit. «Les gens du monde entier doivent travailler pour la libération de Gilad Shalit. S’il existe une mondialisation pour les objectifs financiers, la lutte pour la libération des personnes enlevées devraient également être de dimension mondiale", a-t-elle déclaré le mois dernier au quotidien israélien Yedioth Ahronoth en ajoutant : «Si les gens du monde entier travaillent pour la libération de Gilad Shalit, il sera libéré. »
« Le cas de Gilad nous touche tous. Je comprends ce que la famille de Gilad endure. Beaucoup de gens expriment leur sympathie mais ne peuvent réellement comprendre ce que ressentent les proches d’un otage », a estimé Ingrid Bétancourt.
1 Comments:
Cher William!
c'est marcel ton vieux copain de classe ,j'espere que tu as passe de bonnes fetes de Soukkot!
( on se voit a la syna de Breteuil)
bravo pour toutes tes infos
on apprend beaucoup de choses!
concernant pie XII je te transmet un texte de upjf
"A verser au dossier Pie XII : La fameuse légende de la photo de Pie XII à Yad Vashem
Texte anglais original : "Caption for photo of Pope Pius XII at Yad Vashem", repris du site Web du Center for Christian-Jewish Learning (Centre pour l’Enseignement du Christianisme et du Judaïsme), du Boston College, sur la page Web Yad Vashem and Pius XII.
Traduction française : Menahem Macina, pour upjf.org
Texte de la légende
« En 1933, quand il était Secrétaire de l’Etat du Vatican, il oeuvra à l’obtention d’un Concordat avec le régime allemand pour préserver les droits de l’Eglise en Allemagne, même si cela impliquait la reconnaissance du régime raciste nazi [1].
Quand il fut élu Pape en 1939, il classa sans suite une lettre contre le racisme et l’antisémitisme que son prédécesseur avait préparée [2].
Même quand des rapports sur le meurtre de Juifs parvinrent au Vatican, le Pape ne protesta pas, que ce soit verbalement ou par écrit [3]. "
tu peux retrouver ces infos sur le site upjf
bon a bientot pour d'autres infos
marcel Toledano
je te laisse mon petit site perso
jewisheritage
bye
hag sameah
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