Saturday, October 18, 2008

Nucléaire: des députés français n'ont pas "l'impression" que l'Iran change
TEHERAN - Des députés français en mission d'étude en Iran ont conclu leur visite de deux jours dimanche avec l'impression que Téhéran n'était pas prêt à changer sa position sur son programme nucléaire controversé.

"Nous n'avons pas l'impression qu'ils soient prêts à changer de position", a déclaré le socialiste Jean-Louis Bianco.

L'Iran refuse notamment de suspendre son enrichissement d'uranium, qui permet d'alimenter une centrale nucléaire comme d'obtenir la bombe atomique, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU l'y enjoignant.

Les députés ont rencontré notamment le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, le conseiller diplomatique - Ali Akbar Velayati- du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, ainsi que le président du Parlement Ali Larijani et le chef de sa commission des Affaires étrangères Allaeddine Boroudjerdi.

M. Bianco a vu dans la réception de cette délégation parlementaire un "signal" de leurs interlocuteurs pour élargir le dialogue.

La France n'en reste pas moins en pointe aux côtés des Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour accentuer les sanctions contre l'Iran dans le dossier nucléaire.

Selon Jean-Marc Roubaud (UMP, parti au pouvoir), les hommes d'affaires français rencontrés à Téhéran estimaient que ces sanctions étaient "plus pénalisantes pour nos entreprises que pour les Iraniens qui arrivent à les contourner".

La socialiste Elisabeth Guigou a noté que le pays avait "soif d'une reconnaissance de son rôle régional", et semblait à cet égard "plus enclin à apporter une contribution positive à la question afghane qu'irakienne".

Certains interlocuteurs iraniens ont ainsi soutenu l'établissement d'un dialogue entre les autorités afghanes et les "talibans modérés", qui respecteraient la constitution et n'exporteraient pas le terrorisme.

Mais sur toutes ces questions, et notamment le nucléaire, Philippe Cochet (UMP) a remarqué qu'il était difficile de pronostiquer les gestes de Téhéran "car on ne sait pas qui décide en fin de compte dans ce système".

Martine Aurillac a jugé pour sa part que "rien ne bougera à court terme à cause des élections présidentielles américaine et iranienne".

La première se tient le 4 novembre mais son vainqueur ne prendra pas ses fonctions avant janvier, alors que le président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad ne remet son mandat en jeu qu'en juin 2009.

(©AFP / 12 octobre 2008 20h07)

Iran : Dialoguer mais avec qui ?
13.10.2008


Jean-Louis Bianco s’est rendu en Iran (en tête d’une délégation parlementaire) pour évoquer avec Larijani, président du Parlement des mollahs, Velayati, le conseiller diplomatique du guide suprême et Mottaki, le ministre des affaires étrangères, la possibilité de la reprise des négociations avec Téhéran. Presque au même moment, Kalhor, le conseiller culturel d’Ahmadinejad, a posé des conditions claires pour une telle reprise : une rupture des relations avec Israël. Tout le monde parle et les Occidentaux ignorent souvent à qui ils doivent s’adresser.


Cet interlocuteur ne peut pas être le grassouillet Kalhor qui a été plusieurs fois destitué puis renommé à son poste pour avoir parlé à tort et à travers dans les médias, il a même frôlé la prison. Par cette déclaration très conforme aux slogans du régime, Kalhor opère une tentative pour exister médiatiquement et sortir de son isolement.

L’interlocuteur idéal ne peut également pas être Larijani qu’a rencontré Jean-Louis Bianco. Larijani est en disgrâce suite à la découverte par Rafsandjani, le patron du régime, d’une tentative de coup d’Etat rampant pour prendre le pouvoir. Le régime a supprimé Larijani des médias et s’est attaqué à son bras droit, Ali Kordan.

La carrière de Larijani bat sérieusement de l’aile et ne doit son maintien à son poste qu’au désir du régime de ne pas révéler ses fractures internes. Comme nous l’avions suggéré dans nos précédents articles, cette ex-étoile montante du régime, qui a trahi ses bienfaiteurs, a enfin annoncé ce samedi qu’il ne serait pas candidat à la succession d’Ahmadinejad.

Jean-Louis Bianco qui n’a généralement pas de chance a atteint un niveau d’excellence en rencontrant ce looser en perte de vitesse. Dans l’immédiat, Larijani ne pense qu’à se maintenir à son poste en essayant de faire le moins de vague possible c’est-à-dire en montrant le plus de zèle possible pour défendre les projets les plus controversés du régime comme la suppression des allocations en nature (qui permettent à 60 millions d’iraniens de survivre), la justification de la prime de 100,000 dollars accordée aux députés, et un soutien sans faille au droit à l’enrichissement.

Cette invitation s’inscrivait aussi dans ce registre d’allégeance de Larijani au régime. Les mollahs sont en permanence en quête de visiteurs officiels dont le déplacement en Iran prouverait que leur régime n’est pas isolé.

Bianco, avide de succès médiatiques pour lui-même et le PS, a été le parfait pigeon pour être attiré en Iran et y rencontrer Velayati, le conseiller diplomatique du guide suprême et Mottaki, le ministre des affaires étrangères des mollahs.

Dans ce groupe Velayati est également à exclure comme interlocuteur car il est sous mandat d’arrêt international pour avoir commandité l’attentat très meurtrier contre le siège d’une association juive argentine. Il ne pourrait donc pas quitter l’Iran par peur d’une arrestation. Son intérêt réside dans le fait qu’il se dit partisan d’un dialogue avec l’Europe. Il a, par sa présence, rassuré le pigeon Bianco qui a indiqué à son retour d’Iran qu’il avait vu dans la réception de cette délégation parlementaire un « signal » de leurs interlocuteurs pour élargir le dialogue.

Téhéran n’avait besoin pas d’une pointure (et il a été servi), mais d’un prétexte. Tout de suite après la rencontre, Téhéran a publié une dépêche où il a mis en avant la possibilité d’une plus forte coopération économique et régionale (c-à-d au Liban) comme pour tenter d’autres chefs d’Etat si Nicolas Sarkozy ne mordait pas à l’hameçon. A présent, les mollahs attendent sagement une offre de rencontre à haut niveau entre un haut responsable européen et un vrai interlocuteur au sein de leur régime.

Qui ? Il peut s’agir de Rafsandjani, le vrai patron du régime, d’Ahmadinejad qui est revenu dans la course à sa propre succession après la disgrâce de Larijani ou encore de Rohani, son véritable adversaire présidentiel.

Cependant, si Jean-Louis Bianco a vu dans la réception de cette délégation parlementaire un « signal » pour élargir le dialogue, l’ennui est que ce dialogue est un moyen et non une fin en soi pour les mollahs.

Les 3 dirigeants que nous avons nommés souhaitent un dialogue constructif, mais pas avec un interlocuteur européen, car leur objectif est une entente avec l’actuel maître de Washington. Les Européens risquent uniquement de renforcer la stature internationale des mollahs et de leur accorder un poids supplémentaire régional pour réaliser cet objectif.

En Iran, Bianco a d’ailleurs tenu des propos flatteurs en ce sens sur la réalité du rôle régional des mollahs que sans doute ses amis (s’il en a) lui reprocheront.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Organisme: CRIF Conseil Représentatif des Institutions Juives de France
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Le CRIF s'émeut de la présence de parlementaires français en Iran
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Le CRIF apprend avec émotion que deux missions parlementaires françaises, de toutes tendances politiques, sont attendues ces prochaines semaines en Iran.

Tout en comprenant l'utilité, dans certaines conditions, de missions d'information, le CRIF note qu'en rencontrant l'ancien président Mohammad Khatami, ces parlementaires semblent oublier que les travaux d'enrichissement d'uranium et de mise en place d'une industrie nucléaire à visée militaire étaient déjà largement entamés à l'époque où il était président de l'Iran.

Surtout, en dialoguant avec des représentants officiels du régime iranien, ces parlementaires suggèrent qu'ils tiennent pour négligeables les appels à la destruction d'Israël proférés de façon répétitive par Mahmoud Ahmadinejad.

Toute l'expérience des années précédentes démontre que seules des sanctions strictes peuvent amener à éviter l'irréparable c'est à dire la détention d'armes nucléaires par l'Iran, qui ferait peser un danger dramatique sur l'ensemble de la région et pas seulement sur Israël.

Dans ces conditions, ces rencontres ne peuvent qu'être illusoires, et ne peuvent aboutir qu'à un renforcement inutile du régime iranien.


La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni s'est félicitée de l'échec de la tentative de l'Iran de devenir membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2009-2010.

"Le simple fait que l'Iran ait pu présenter sa candidature était inacceptable, en la rejetant l'ONU s'est épargnée une honte", a affirmé Tzipi Livni, selon des propos rapportés par le ministère des Affaires étrangères. "Il est évident que les sanctions internationales imposées à l'Iran et la menace que fait peser ce pays ont joué un rôle dans le vote", a ajouté Mme Livni, chargée de former le prochain gouvernement israélien à la suite de la démission d'Ehud Olmert.



Le pape Benoît XVI n'a pas signé le décret sur les vertus héroïques de Pie XII, une étape indispensable pour béatifier son prédécesseur accusé de passivité face à la Shoah, "car il veut avoir de bonnes relations avec les Juifs", a déclaré samedi un religieux, le père Peter Gumpel.

Le père Gumpel, qui est le "postulateur" (défenseur) de la cause de Pie XII dans le processus de béatification, a affirmé que la procédure était achevée et qu'il ne manquait que la signature du souverain pontife, dans un entretien avec l'agence Ansa.

Pour être proclamé saint, et une fois le décret sur les vertus héroïques signé par Benoît XVI, un miracle devra être encore attribué à Pie XII. Il y a une dizaine de jours Benoît XVI a défendu la mémoire de Pie XII dans une messe pour le 50e anniversaire de sa mort et souhaité sa prochaine béatification.

Benoît XVI avait déploré que le bilan de Pie XII reste occulté par un débat historique "pas toujours serein". "Le pape n'a pas encore signé ce décret, jugeant opportun un temps de réflexion", avait alors commenté le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi.

Les oppositions à la béatification du pape Pacelli s'expriment non seulement parmi les représentants de la communauté juive mais aussi au sein de l'Eglise catholique où beaucoup lui préfèrent son successeur immédiat Jean XXIII. Selon le père Gumpel, Benoît XVI "voudrait aller en Israël le plus rapidement possible" mais il ne pourra pas le faire tant que la légende sous la photo de Pie XII dans le Musée de l'Histoire de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem, "une évidente falsification de l'Histoire, ne sera pas enlevée", selon la même source.

Cette légende accuse le pape de ne pas avoir élevé sa voix contre la Shoah. Tant que cette légende demeure sous la photo, un éventuel voyage de Benoît XVI en Israël serait "un scandale pour les catholiques", a ajouté le religieux. "L'Eglise catholique fait son possible pour avoir de bonnes relations avec Israël mais des rapports amicaux ne peuvent être construits que dans la réciprocité", a poursuivi le père Gumpel. "Nous voyons que le pape a invité avec un grand sens de l'hospitalité un rabbin à notre synode et celui-ci, abusant de notre gentillesse, a attaqué à trois reprises Pie XII. Le rabbin peut dire ce qu'il souhaite, bien entendu, mais s'il est invité et qu'il parle de cette manière, il n'aide pas à améliorer nos relations", a conclu le père Gumpel.

Il y a une dizaine de jours un rabbin israélien, le premier à s'exprimer devant un synode des évêques catholiques au Vatican, s'est déclaré opposé à la béatification du pape Pie XII. "Nous sommes opposés à la béatification de Pie XII, nous ne pouvons pas oublier ses silences sur l'holocauste", avait dit le grand rabbin de Haïfa (Israël) Shear Yshuv Cohen, selon la presse. Mais selon le père Gumpel les juifs sont eux-mêmes "très divisés" sur Pie XII. "Certains continuent d'attaquer l'Eglise catholique disant que le Christ était le fils d'un soldat et d'une prostituée, tandis que d'autres assurent que personne n'a sauvé autant de juifs que Pie XII", a-t-il dit.

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