Philippe Val
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Philippe Val, né le 14 septembre 1952 à Paris, est un homme aux activités artistiques, journalistiques et littéraires multiples. Il est le directeur de la publication et de la rédaction du journal Charlie Hebdo. Il est également humoriste, écrivain, musicien, chansonnier, acteur et chroniqueur radio.
Sommaire
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* 1 Biographie
* 2 Prises de positions publiques
o 2.1 Critiques professionnelles
o 2.2 Critiques concernant ses prises de position publiques
* 3 Livres publiés
* 4 Annexes
o 4.1 Voir aussi
o 4.2 Liens externes
o 4.3 Notes et références
Biographie [modifier]
Philippe Val arrête ses études à 17 ans et se lance dans la chanson, pour vivre de ses prestations lors de soirées dans les cabarets puis les cafés théâtre. Il est inspiré par Georges Brassens, Léo Ferré ou Jacques Brel qu'il écoutait petit à la radio et allait voir à Bobino. Il fait la rencontre de Patrick Font et forme le duo de chansonniers Font et Val qui fait carrière entre 1970 et 1996. Ensemble, ils obtiennent un relatif succès en produisant leurs spectacles à la Pizza du Marais (aujourd’hui Théâtre des Blancs Manteaux), au Théâtre de Dix heures, ainsi qu'au Vrai Chic Parisien et lors de nombreuses tournées dans l'Hexagone. Ils sont accompagnés par Paul Castanier (ancien pianiste de Léo Ferré) jusqu'en 1989, et Emmanuel Binet (basse). En 1996, Patrick Font est accusé d'attouchements sexuels sur des élèves de moins de 15 ans, dans l'école de spectacle qu'il avait lui-même fondée quelques années plus tôt en Haute-Savoie. Choqué par ces agissements dont il affirme n’avoir rien su (ce qui sera d’ailleurs confirmé par l’intéressé lui-même[1] puis par la justice qui ne l’inquiètera pas malgré sa proximité très forte avec l’inculpé), Philippe Val rompt tout lien avec son ami de vingt-cinq ans, mettant ainsi fin de fait aux activités du duo. Les deux hommes restent brouillés et ne s’adressent plus la parole depuis.
Affichant une sensibilité politique de gauche, il participe aux galas de financement du journal Libération. Il collabore un temps au journal pour quelques reportages. C'est ainsi qu'il rencontre Cabu. En 1992, il devient chroniqueur à France Inter, d’abord chez Jean-Luc Hees, dans l’émission « Synergie », puis aux côtés de son successeur, Albert Algoud dans les émissions « La partie continue » et « Charivari ». En 2006-2007, il participe tous les vendredis à l'émission hebdomadaire de José Artur et David Glaser « Inoxydable » sur France Inter. Depuis septembre 2007, il donne une chronique hebdomadaire dans Le Sept dix de France Inter.
En 1992, Philippe Val refonde avec Cabu, après la brève aventure de La Grosse Bertha, le nouveau Charlie Hebdo, héritier du journal mythique des années soixante-dix, et il en devient le rédacteur en chef. À la mort de Gébé, en avril 2004, il prend le poste de directeur de la rédaction et directeur de la publication. Il y publie chaque semaine un éditorial dans lequel il pousse des « coups de gueule ».
Il est régulièrement invité dans Le premier pouvoir, émission de critique des médias sur France Culture. Il a régulièrement participé à N'ayons pas peur des mots, une émission de débat contradictoire animée par Samuel Étienne sur la chaîne d'information en continu I>Télé.
Philippe Val continue parallèlement son activité de musicien. Dans les années quatre-vingt-dix, il sort deux albums : Paris-Vincennes en 1996, et Hôtel de l’univers en 1999. Il se produit dans les années 2000 dans de multiples salles en France accompagné par le bassiste Emmanuel Binet pour son spectacle Ouvert la nuit. En 2000, il sort un album intitulé Philippe Val.
Prises de positions publiques [modifier]
Philippe Val est un farouche partisan du maintien de la loi Gayssot, qui « ten[d] à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe » et donc l'expression de théories négationnistes.
Après avoir dénoncé presque exclusivement l’extrême droite et l’intégrisme chrétien dans ses éditoriaux, Philippe Val dénonce aujourd’hui également les rapprochements entre une partie de la gauche et les mouvements islamistes, ce qui lui vaut des critiques virulentes de la part de l'extrême-gauche, l'accusant d'être devenu réactionnaire. Il co-organise, signe et publie dans Charlie Hebdo le manifeste des douze : un appel à la lutte contre l’islamisme, défini comme un totalitarisme religieux mettant en danger la démocratie.
Philippe Val a publié dans le n° 714 de Charlie Hebdo une pétition pour le droit au blasphème, signée entre autres par Bernard-Henri Lévy, Salman Rushdie et Taslima Nasreen.
Dans le n° 715 du 1er mars 2006 de Charlie Hebdo, il a rapporté la rencontre organisée par l'association le « Manifeste pour les libertés », animée par des intellectuels libéraux de culture musulmane et en lutte contre l'islamisme, où des intellectuels et militants issus du monde musulman sont venus défendre le droit au blasphème et leur désaccord avec la notion d'islamophobie et l'usage qui en est fait (en particulier le remplacement par l'islamophobie de la notion classique de racisme). Charlie Hebdo rapporte les propos de Ghaleb Bencheik, pour qui la notion d'islamophobie serait dangereuse parce qu'elle conditionnerait un aveuglement sur les pires abus de pouvoir effectivement commis au nom de l'islam. Bencheik pense que les gens de gauche « sont trop souvent bernés par le discours des islamistes qui utilise les passages du Coran sur les damnés de la terre ». Philippe Val dit partager ces critiques au sujet de la « naïveté » de l'extrême-gauche.
Philippe Val a eu l'occasion d'écrire qu'il existe un poujadisme de gauche[2] et que l'extrême gauche « n'est pas parvenue à exorciser » son démon que fut son positionnement « antidreyfusard »[3] et qu'elle n'est pas toujours très lucide face à l'antisémitisme. Il a eu l'occasion de se faire l'écho des critiques relatives au MRAP sur ces questions (Charlie Hebdo n° 715).
Pour s'être plusieurs fois distingué du mouvement altermondialiste et antiraciste (en particulier lors de la conférence de Durban en 2001, où il reproche à ce mouvement d'avoir défilé en qualifiant le sionisme de « racisme ») et également, entre autres, pour avoir été sévère avec plusieurs mouvements d'extrême-gauche en particulier pour leur manière de critiquer les médias, les accusant de céder à la théorie du complot, il s'est très violemment fait critiquer par ces derniers. En effet, à propos d'Acrimed, par exemple, il a eu l'occasion d'écrire : « Quand on s’explique tellement mal avec son public, comme le fait Acrimed, et que la conclusion qui en est tirée, c’est que les journalistes et le monde de la presse sont les tentacules du pouvoir central, ça relève de la théorie du complot. Et pour moi, jusqu’à une époque extrêmement récente, c’était fondamentalement un thème d’extrême droite. J’ai horreur de ce qui entretient la paranoïa des gens et de ce qui l’encourage. J’accepte toutes sortes de critiques, mais rendre les gens dépendants de leur paranoïa, s’en servir, être suffisamment pervers pour l’alimenter, je trouve ça ignoble. Ils sont dangereux, mais heureusement ils sont minoritaires[4]. »
Cette citation est extraite d'un article où il critique également l’Observatoire français des médias qu'il accuse de fonctionner selon les mêmes principes, et le Réseau Voltaire qui, selon Philippe Val, représente « la quintessence de l'art de recourir à l'explication par le complot »[5].
Lors du référendum français du 29 mai 2005 sur le Traité constitutionnel européen, il a signé des éditoriaux en faveur de la ratification tout en laissant les différents points de vue s'exprimer dans Charlie Hebdo, éditoriaux publiés dans un recueil intitulé Le Référendum des lâches. Il se prononce en faveur du fédéralisme européen. Selon lui, l'enjeu du débat était « d'abandonner la Nation comme entité politique souveraine en Europe ». Il développe l'idée que les nations ne sont plus tout à fait capables de répondre aux besoins des personnes et que les ONG prennent de plus en plus de place dans la gouvernance.
Critiques professionnelles [modifier]
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Il est présenté par certains médias, en particulier l'association Acrimed et les publications associées PLPL et Le Plan B[6], comme un patron de presse dirigiste et autoritaire. Ses détracteurs relèvent notamment ses méthodes contestées au sein de la rédaction, mises au jour parfois par plusieurs cas d'opposition ou de démission (Philippe Corcuff, Olivier Cyran, Lefred-Thouron…), voire de licenciements (par exemple l'actuelle collaboratrice du Monde diplomatique Mona Chollet) ces dernières années[7].
Le 15 juillet 2008 il licencie de l'hebdomadaire (avec l'approbation du directeur adjoint de la rédaction Bernard Maris, du rédacteur en chef Gérard Biard et du rédacteur en chef adjoint Charb[8]) le caricaturiste Siné, qu'il accuse d'avoir tenu des propos antisémites sur Jean Sarkozy dans les pages mêmes du journal deux semaines plus tôt, dans un commentaire satirique basé sur une information de Patrick Gaubert, président de la Licra pour Libération. Ce dernier s'amuse de ce que « le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, [vienne] de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser », ajoutant que « dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient »[9]. Val avance alors, pour justifier sa décision, la menace d'un procès de la famille Darty, qu'il aurait refusé, si le procès avait bien eu lieu, d'assurer sa défense[10] et qu'il a avant tout cherché à éviter à tout prix une éventuelle[11] condamnation du journal pour antisémitisme[12]. L'avocate Gisèle Halimi, pour sa part, dénonce ce dernier argument comme étant de mauvaise foi, car elle estime qu'un procès de ce genre aurait facilement été gagné par l'hebdomadaire[13]. Charb ajoute : « une phrase — la phrase, désormais — dans une chronique pouvait être mal interprétée par des gens de bonne foi (quelques-uns) et instrumentalisée par des gens de mauvaise foi (plus nombreux) ». C'est dans cette dernière catégorie qu'il range le journaliste Claude Askolovitch, qui avait déclenché l'affaire sur les ondes de RTL début juillet.
Ce débarquement, intervenant trois semaine après une polémique entre Siné, Polac et Val au sujet de l'affaire Clearstream et du journaliste Denis Robert (qui avait reproché à Charlie Hebdo son traitement de l'affaire Clearstream, cf. plus bas) occasionne de vives protestations de nombre de personnalités d'horizons très variés comme les dessinateurs Plantu[14], Philippe Geluck, Willem, Vuillemin ou Tignous remettant en cause Val au-delà de sa décision. Dans une interview au Nouvelobs.com[15], Siné accuse Val de l'avoir viré non pas pour cette chronique (qui ne serait selon lui qu'un prétexte), mais en raison de leur désaccord (précédemment évoqué) au sujet de l'affaire Clearstream et du journaliste Denis Robert (une thèse réfutée par Val, mais aussi par Charb et Cavanna[16]). Des personnalités 'historiques' du journal, anciens collaborateurs ou qui avaient pris part à sa refondation en 1992, telles Gisèle Halimi ou Delfeil de Ton, parlent de procès en sorcellerie[17] ou de calomnie[18]. Val reçoit par ailleurs le soutien d'éditorialistes tant du Figaro[19] que de Libération[20], de Bernard-Henri Lévy[21] ou de la ministre Christine Albanel avec celui de différentes associations comme la Licra, le Crif ou l'UEJF[22], au contraire, Willem, Delfeil de Ton (autre fondateur du journal), Carali, Barbe, Geluck, Malingrey, Pichon, Pétillon, Got, Faujour, Picha, Tignous, Thouron, Tardi, Wiaz ou bien Michel Polac, défendent Siné[23]. Cavanna, autre historique de Charlie-hebdo, estime que « ni l’un ni l’autre n’a démérité », parlant d'une « erreur d’appréciation de Val » au sujet d'une « plaisanterie, certes dangereuse mais occasionnelle » de Siné, il ajoute que c'est « une gaminerie, une bouffée de panique. Pas de quoi fouetter un chat ».[24].
Icône de détail Article détaillé : Siné.
Philippe Val a été accusé d'actes de censure, par exemple lorsque le dessinateur Lefred-Thouron démissionne de Charlie-Hebdo après un dessin refusé sur l'« affaire Font » impliquant Patrick Font dans une affaire de pédophilie (dessin finalement publié la semaine suivante dans Charlie Hebdo[25]). En 2000, un article d’Olivier Cyran est retouché. Celui-ci relate un dialogue entre le réalisateur Pierre Carles et le groupe Zebda et un passage dans lequel une critique contre le journal est supprimé. Plus récemment, le journaliste d’investigation Denis Robert a accusé Philippe Val d’interdire la parution dans Charlie Hebdo de tout article mettant en cause la multinationale Clearstream, dont l’un des avocats, Richard Malka, est également celui de l’hebdomadaire. Dans son éditorial du 25 juin 2008, Val a vigoureusement démenti cette affirmation, déclarant que ni lui ni a fortiori Richard Malka n’avaient jamais exercé de pression dans ce sens, et attaquant Denis Robert en retour, l’accusant de mener contre Clearstream une enquête à charge dépourvue de preuves.
La semaine suivante, Michel Polac et Siné se désolidarisent de leur « patron » dans les colonnes du journal au sujet de la contre-attaque visant Denis Robert qui affirme qu'il existe une censure à Charlie Hebdo concernant Clearstream. Michel Polac rappelle deux semaines plus tard, qu'il avait déjà « fait part de [s]on trouble » (né de la défense de Clearstream par Richard Malka) « dans [s]a chronique, sans embarrasser le moins du monde Philippe Val » ; « dans le cas contraire, je serais parti », ajoute-t-il, avant de conclure : « Charlie Hebdo est peut-être le dernier journal où on puisse s'exprimer sans censure ou autocensure ».
Critiques concernant ses prises de position publiques [modifier]
Ses détracteurs critiquent également l'évolution de ses opinions politiques au fil des années qu'ils jugent parfois en contradiction avec les idéaux qu'il affichait par le passé (d'un anarchisme libertaire, frondeur et irrévérencieux à une position nettement « recentrée » et beaucoup plus conservatrice) : son soutien à l'intervention de l'OTAN au Kosovo, son soutien à la candidature « libéral-libertaire » de Daniel Cohn-Bendit lors des élections européenne de 1999, sa position en faveur du projet de traité constitutionnel européen en 2005, ses critiques systématiques à l'égard de l'extrême gauche (dans laquelle on le classait autrefois), son positionnement polémique vis-à-vis de l'islam, son soutien aux États-Unis et à Israël[26].
La notoriété médiatique de Philippe Val s'est accrue ces dernières années, en même temps que la critique de ses positions. Sa présence à deux colloques a particulièrement retenu l’attention à l’été 2007 : il s’est d’abord exprimé à l’université d’été des Gracques[27], un regroupement d’anciens hauts fonctionnaires socialistes prônant l’alliance du PS avec le centre autour de valeurs « sociales-libérales », puis à celle du MEDEF (le patronat français)[28]. Ces deux interventions ont été analysées par certains à l’extrême-gauche comme un dévoiement, et comme le signe de ralliement de Philippe Val à la « pensée unique » néo-libérale. Val s’est défendu en rétorquant que sa présence à ces deux universités d’été ne valait pas approbation des politiques défendues par leurs organisateurs (il a d’ailleurs refusé de signer le manifeste des Gracques), que « dialoguer ou débattre, ce n’est en aucun cas être complice », et que l’essence même du dialogue était de réunir deux interlocuteurs de points de vue différents. Il faut d’ailleurs souligner que ses interventions se situaient toutes deux à contre-courant du cadre dans lequel elles ont chacune été prononcées : chez les Gracques, Val a attaqué Ségolène Royal (l’accusant notamment d’être « le degré zéro de la politique ») sur son flanc gauche, alors que ses hôtes se situaient clairement à la droite du PS ; chez les patrons, il a dénoncé la menace que représente selon lui les grands groupes industriels, tels Dassault (propriétaire du Figaro), Bouygues (propriétaire de TF1), Lagardère ou Bolloré pour la liberté de la presse et des médias, reprochant à ses hôtes de manquer d’intérêt pour cette question et soulignant qu’ils « aim[ai]ent bien, en général, ce qui s’exprime en faveur de leurs intérêts ».
Ses multiples apparitions médiatiques, ses fréquentations avec ce qu'il est convenu de nommer « les élites » lui valent des railleries de la part de certains de ses confrères journalistes (Bernard Langlois, Cyran, Daniel Mermet, Serge Halimi, et plus généralement les journalistes associés à la critique radicale des médias et de la collusion des journalistes avec le pouvoir politique [29]) et d'une partie du lectorat de Charlie Hebdo, ceux regrettant l'esprit original du journal[30].
Un exemple retient particulièrement l'attention : en 1998, Philippe Val disait encore de Bernard-Henri Lévy qu'il était « l'Aimé Jacquet de la philosophie ». Le 4 novembre 2007, il encense le dernier livre de celui-ci, Ce grand cadavre à la renverse, dans l'émission Ca balance à Paris sur Paris Première[31].
Livres publiés [modifier]
* Allez-y, vous n'en reviendrez pas, Le Cherche midi
* Allez-y, vous n'en reviendrez pas, la suite, Le Cherche midi
* Bonjour l'Ambiance, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Bons Baisers de Ben Laden, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Fin de Siècle en Solde, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* No Problem !, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Vingt Ans de Finesse (Font & Val), Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Le Référendum des Lâches : les arguments tabous du oui et du non à l'Europe, Le Cherche midi, 2005
* Traité de savoir survivre par Temps Obscurs, Grasset, 2007
* Les Traîtres et les Crétins : chroniques politiques, Le Cherche midi, 2007
* Reviens,Voltaire,ils sont devenus fou,Grasset,2008
Annexes [modifier]
Voir aussi [modifier]
* Charlie Hebdo
Liens externes [modifier]
* Philippe Val, sa chronique sur France Inter [archive]
* (fr) Biographie [archive] sur le site internet des éditions Cherche-Midi
* Tous les articles sur Philippe Val — sur le site Acrimed [archive]
Notes et références [modifier]
1. ↑ [http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article180 [archive]
2. ↑ Lire Charlie Hebdo du 22 juin 2005 (extraits) [archive]
3. ↑ Soirée Théma sur Arte, le mardi 13 avril 2004, « De quoi j’me mêle : tous manipulés ? ». Lire un compte-rendu [archive] sur le site de CQFD
4. ↑ Charlie Hebdo n° 601 daté du 24 décembre 2003
5. ↑ Éditorial de Philippe Val titré « La presse a besoin de flics », Charlie Hebdo daté du 24 décembre 2003
6. ↑ Voir le site d'Acrimed, qui rassemble des articles sur Philippe Val [archive]
7. ↑ L’opinion du Patron, La liberté d’expression selon Charlie Hebdo [archive] : article d'Olivier Cyran, tiré du site lmsi.net, mars 2006
8. ↑ Siné viré : un "moment pénible" pour Philippe Val, dans Bakchich info, 15/07/2008, article en ligne [archive]
9. ↑ dans Libération, 23/06/2008, article en ligne [archive]
10. ↑ Charlie Hebdo, 30 juillet 2008, p. 3
11. ↑ article en ligne [archive]
12. ↑ Anna Borrel, Charlie hebdo zappe Siné , dans Marianne2.fr, 15/07/2008, article en ligne [archive]
13. ↑ Gisèle Halimi,Le "procès en sorcellerie" fait à Siné par Val, in Rue89, 18/07/2008
14. ↑ Dessin en ligne [archive]
15. ↑ http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/interviews/20080718.OBS3426/des_larbins_des_lecheculs.html [archive]
16. ↑ Charlie Hebdo n°841, 30 juillet 2008
17. ↑ Gisèle Halimi, Le "procès en sorcellerie" fait à Siné par Val, dans Rue89, 18/07/2008 article en ligne [archive]
18. ↑ Delfeil de Ton, Comment fonctionne la calomnie, Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand dans Le nouvel obs.com, 28/07/2008
19. ↑ Alexandre Adler, L'antisémitisme, ciment du vertige identitaire, dans Le Figaro, 25/07/2008, article en ligne [archive]
20. ↑ Laurent Joffrin, Charlie Hebdo» : sanctionner l’antisémitisme, in Libération, 25/07/2008, article en ligne [archive]
21. ↑ Bernard-Henri Lévy, De quoi Siné est-il le nom ?, in Le Monde, 21/07/2008, article en ligne [archive]
22. ↑ Ils ont choisi leur camp dans l'affaire Siné, dans L'express, 28/07/2008, article en ligne [archive]
23. ↑ [http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias/medias__pouvoirs/20080801.OBS5601/sine__filoche_repond_aux_vingt_politiqueset_intellectue.html [archive] Siné : Filoche répond aux vingt politiques et intellectuels qui soutiennent Val] de Gérard Filoche sur nouvelobs.com
24. ↑ Affaire Siné : les points de vue de Charb et Cavanna, historiques de Charlie Hebdo, dans le Nouvelobs.com, 29/07/2008, article en ligne [archive]
25. ↑ « Font et Val : les copains, ça mord » [archive]
26. ↑ Alain Gresh, « Philippe Val et les conflits du Proche-Orient » [archive], sur le site du Monde diplomatique
27. ↑ www.lesgracques.fr/
28. ↑ Interview de Philippe Val sur DailyMotion [archive]
29. ↑ Analyse des propos de Val sur Ben Laden et autres sujets : « Philippe Val sur France Inter : un récital de mensonges et de calomnies contre Chomsky » [archive]
30. ↑ Des exemples parmi d'autres dans les commentaires de l'article : « Charlie Hebdo saute sur l’anti-France » [archive]
31. ↑ Grégory Rzepski et Henri Maler, « "Touche pas à BHL", par Ruquier et Finkielkraut » [archive], sur le site d'Acrimed.
Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Val ».
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Philippe Val, né le 14 septembre 1952 à Paris, est un homme aux activités artistiques, journalistiques et littéraires multiples. Il est le directeur de la publication et de la rédaction du journal Charlie Hebdo. Il est également humoriste, écrivain, musicien, chansonnier, acteur et chroniqueur radio.
Sommaire
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* 1 Biographie
* 2 Prises de positions publiques
o 2.1 Critiques professionnelles
o 2.2 Critiques concernant ses prises de position publiques
* 3 Livres publiés
* 4 Annexes
o 4.1 Voir aussi
o 4.2 Liens externes
o 4.3 Notes et références
Biographie [modifier]
Philippe Val arrête ses études à 17 ans et se lance dans la chanson, pour vivre de ses prestations lors de soirées dans les cabarets puis les cafés théâtre. Il est inspiré par Georges Brassens, Léo Ferré ou Jacques Brel qu'il écoutait petit à la radio et allait voir à Bobino. Il fait la rencontre de Patrick Font et forme le duo de chansonniers Font et Val qui fait carrière entre 1970 et 1996. Ensemble, ils obtiennent un relatif succès en produisant leurs spectacles à la Pizza du Marais (aujourd’hui Théâtre des Blancs Manteaux), au Théâtre de Dix heures, ainsi qu'au Vrai Chic Parisien et lors de nombreuses tournées dans l'Hexagone. Ils sont accompagnés par Paul Castanier (ancien pianiste de Léo Ferré) jusqu'en 1989, et Emmanuel Binet (basse). En 1996, Patrick Font est accusé d'attouchements sexuels sur des élèves de moins de 15 ans, dans l'école de spectacle qu'il avait lui-même fondée quelques années plus tôt en Haute-Savoie. Choqué par ces agissements dont il affirme n’avoir rien su (ce qui sera d’ailleurs confirmé par l’intéressé lui-même[1] puis par la justice qui ne l’inquiètera pas malgré sa proximité très forte avec l’inculpé), Philippe Val rompt tout lien avec son ami de vingt-cinq ans, mettant ainsi fin de fait aux activités du duo. Les deux hommes restent brouillés et ne s’adressent plus la parole depuis.
Affichant une sensibilité politique de gauche, il participe aux galas de financement du journal Libération. Il collabore un temps au journal pour quelques reportages. C'est ainsi qu'il rencontre Cabu. En 1992, il devient chroniqueur à France Inter, d’abord chez Jean-Luc Hees, dans l’émission « Synergie », puis aux côtés de son successeur, Albert Algoud dans les émissions « La partie continue » et « Charivari ». En 2006-2007, il participe tous les vendredis à l'émission hebdomadaire de José Artur et David Glaser « Inoxydable » sur France Inter. Depuis septembre 2007, il donne une chronique hebdomadaire dans Le Sept dix de France Inter.
En 1992, Philippe Val refonde avec Cabu, après la brève aventure de La Grosse Bertha, le nouveau Charlie Hebdo, héritier du journal mythique des années soixante-dix, et il en devient le rédacteur en chef. À la mort de Gébé, en avril 2004, il prend le poste de directeur de la rédaction et directeur de la publication. Il y publie chaque semaine un éditorial dans lequel il pousse des « coups de gueule ».
Il est régulièrement invité dans Le premier pouvoir, émission de critique des médias sur France Culture. Il a régulièrement participé à N'ayons pas peur des mots, une émission de débat contradictoire animée par Samuel Étienne sur la chaîne d'information en continu I>Télé.
Philippe Val continue parallèlement son activité de musicien. Dans les années quatre-vingt-dix, il sort deux albums : Paris-Vincennes en 1996, et Hôtel de l’univers en 1999. Il se produit dans les années 2000 dans de multiples salles en France accompagné par le bassiste Emmanuel Binet pour son spectacle Ouvert la nuit. En 2000, il sort un album intitulé Philippe Val.
Prises de positions publiques [modifier]
Philippe Val est un farouche partisan du maintien de la loi Gayssot, qui « ten[d] à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe » et donc l'expression de théories négationnistes.
Après avoir dénoncé presque exclusivement l’extrême droite et l’intégrisme chrétien dans ses éditoriaux, Philippe Val dénonce aujourd’hui également les rapprochements entre une partie de la gauche et les mouvements islamistes, ce qui lui vaut des critiques virulentes de la part de l'extrême-gauche, l'accusant d'être devenu réactionnaire. Il co-organise, signe et publie dans Charlie Hebdo le manifeste des douze : un appel à la lutte contre l’islamisme, défini comme un totalitarisme religieux mettant en danger la démocratie.
Philippe Val a publié dans le n° 714 de Charlie Hebdo une pétition pour le droit au blasphème, signée entre autres par Bernard-Henri Lévy, Salman Rushdie et Taslima Nasreen.
Dans le n° 715 du 1er mars 2006 de Charlie Hebdo, il a rapporté la rencontre organisée par l'association le « Manifeste pour les libertés », animée par des intellectuels libéraux de culture musulmane et en lutte contre l'islamisme, où des intellectuels et militants issus du monde musulman sont venus défendre le droit au blasphème et leur désaccord avec la notion d'islamophobie et l'usage qui en est fait (en particulier le remplacement par l'islamophobie de la notion classique de racisme). Charlie Hebdo rapporte les propos de Ghaleb Bencheik, pour qui la notion d'islamophobie serait dangereuse parce qu'elle conditionnerait un aveuglement sur les pires abus de pouvoir effectivement commis au nom de l'islam. Bencheik pense que les gens de gauche « sont trop souvent bernés par le discours des islamistes qui utilise les passages du Coran sur les damnés de la terre ». Philippe Val dit partager ces critiques au sujet de la « naïveté » de l'extrême-gauche.
Philippe Val a eu l'occasion d'écrire qu'il existe un poujadisme de gauche[2] et que l'extrême gauche « n'est pas parvenue à exorciser » son démon que fut son positionnement « antidreyfusard »[3] et qu'elle n'est pas toujours très lucide face à l'antisémitisme. Il a eu l'occasion de se faire l'écho des critiques relatives au MRAP sur ces questions (Charlie Hebdo n° 715).
Pour s'être plusieurs fois distingué du mouvement altermondialiste et antiraciste (en particulier lors de la conférence de Durban en 2001, où il reproche à ce mouvement d'avoir défilé en qualifiant le sionisme de « racisme ») et également, entre autres, pour avoir été sévère avec plusieurs mouvements d'extrême-gauche en particulier pour leur manière de critiquer les médias, les accusant de céder à la théorie du complot, il s'est très violemment fait critiquer par ces derniers. En effet, à propos d'Acrimed, par exemple, il a eu l'occasion d'écrire : « Quand on s’explique tellement mal avec son public, comme le fait Acrimed, et que la conclusion qui en est tirée, c’est que les journalistes et le monde de la presse sont les tentacules du pouvoir central, ça relève de la théorie du complot. Et pour moi, jusqu’à une époque extrêmement récente, c’était fondamentalement un thème d’extrême droite. J’ai horreur de ce qui entretient la paranoïa des gens et de ce qui l’encourage. J’accepte toutes sortes de critiques, mais rendre les gens dépendants de leur paranoïa, s’en servir, être suffisamment pervers pour l’alimenter, je trouve ça ignoble. Ils sont dangereux, mais heureusement ils sont minoritaires[4]. »
Cette citation est extraite d'un article où il critique également l’Observatoire français des médias qu'il accuse de fonctionner selon les mêmes principes, et le Réseau Voltaire qui, selon Philippe Val, représente « la quintessence de l'art de recourir à l'explication par le complot »[5].
Lors du référendum français du 29 mai 2005 sur le Traité constitutionnel européen, il a signé des éditoriaux en faveur de la ratification tout en laissant les différents points de vue s'exprimer dans Charlie Hebdo, éditoriaux publiés dans un recueil intitulé Le Référendum des lâches. Il se prononce en faveur du fédéralisme européen. Selon lui, l'enjeu du débat était « d'abandonner la Nation comme entité politique souveraine en Europe ». Il développe l'idée que les nations ne sont plus tout à fait capables de répondre aux besoins des personnes et que les ONG prennent de plus en plus de place dans la gouvernance.
Critiques professionnelles [modifier]
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Il est présenté par certains médias, en particulier l'association Acrimed et les publications associées PLPL et Le Plan B[6], comme un patron de presse dirigiste et autoritaire. Ses détracteurs relèvent notamment ses méthodes contestées au sein de la rédaction, mises au jour parfois par plusieurs cas d'opposition ou de démission (Philippe Corcuff, Olivier Cyran, Lefred-Thouron…), voire de licenciements (par exemple l'actuelle collaboratrice du Monde diplomatique Mona Chollet) ces dernières années[7].
Le 15 juillet 2008 il licencie de l'hebdomadaire (avec l'approbation du directeur adjoint de la rédaction Bernard Maris, du rédacteur en chef Gérard Biard et du rédacteur en chef adjoint Charb[8]) le caricaturiste Siné, qu'il accuse d'avoir tenu des propos antisémites sur Jean Sarkozy dans les pages mêmes du journal deux semaines plus tôt, dans un commentaire satirique basé sur une information de Patrick Gaubert, président de la Licra pour Libération. Ce dernier s'amuse de ce que « le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, [vienne] de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser », ajoutant que « dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient »[9]. Val avance alors, pour justifier sa décision, la menace d'un procès de la famille Darty, qu'il aurait refusé, si le procès avait bien eu lieu, d'assurer sa défense[10] et qu'il a avant tout cherché à éviter à tout prix une éventuelle[11] condamnation du journal pour antisémitisme[12]. L'avocate Gisèle Halimi, pour sa part, dénonce ce dernier argument comme étant de mauvaise foi, car elle estime qu'un procès de ce genre aurait facilement été gagné par l'hebdomadaire[13]. Charb ajoute : « une phrase — la phrase, désormais — dans une chronique pouvait être mal interprétée par des gens de bonne foi (quelques-uns) et instrumentalisée par des gens de mauvaise foi (plus nombreux) ». C'est dans cette dernière catégorie qu'il range le journaliste Claude Askolovitch, qui avait déclenché l'affaire sur les ondes de RTL début juillet.
Ce débarquement, intervenant trois semaine après une polémique entre Siné, Polac et Val au sujet de l'affaire Clearstream et du journaliste Denis Robert (qui avait reproché à Charlie Hebdo son traitement de l'affaire Clearstream, cf. plus bas) occasionne de vives protestations de nombre de personnalités d'horizons très variés comme les dessinateurs Plantu[14], Philippe Geluck, Willem, Vuillemin ou Tignous remettant en cause Val au-delà de sa décision. Dans une interview au Nouvelobs.com[15], Siné accuse Val de l'avoir viré non pas pour cette chronique (qui ne serait selon lui qu'un prétexte), mais en raison de leur désaccord (précédemment évoqué) au sujet de l'affaire Clearstream et du journaliste Denis Robert (une thèse réfutée par Val, mais aussi par Charb et Cavanna[16]). Des personnalités 'historiques' du journal, anciens collaborateurs ou qui avaient pris part à sa refondation en 1992, telles Gisèle Halimi ou Delfeil de Ton, parlent de procès en sorcellerie[17] ou de calomnie[18]. Val reçoit par ailleurs le soutien d'éditorialistes tant du Figaro[19] que de Libération[20], de Bernard-Henri Lévy[21] ou de la ministre Christine Albanel avec celui de différentes associations comme la Licra, le Crif ou l'UEJF[22], au contraire, Willem, Delfeil de Ton (autre fondateur du journal), Carali, Barbe, Geluck, Malingrey, Pichon, Pétillon, Got, Faujour, Picha, Tignous, Thouron, Tardi, Wiaz ou bien Michel Polac, défendent Siné[23]. Cavanna, autre historique de Charlie-hebdo, estime que « ni l’un ni l’autre n’a démérité », parlant d'une « erreur d’appréciation de Val » au sujet d'une « plaisanterie, certes dangereuse mais occasionnelle » de Siné, il ajoute que c'est « une gaminerie, une bouffée de panique. Pas de quoi fouetter un chat ».[24].
Icône de détail Article détaillé : Siné.
Philippe Val a été accusé d'actes de censure, par exemple lorsque le dessinateur Lefred-Thouron démissionne de Charlie-Hebdo après un dessin refusé sur l'« affaire Font » impliquant Patrick Font dans une affaire de pédophilie (dessin finalement publié la semaine suivante dans Charlie Hebdo[25]). En 2000, un article d’Olivier Cyran est retouché. Celui-ci relate un dialogue entre le réalisateur Pierre Carles et le groupe Zebda et un passage dans lequel une critique contre le journal est supprimé. Plus récemment, le journaliste d’investigation Denis Robert a accusé Philippe Val d’interdire la parution dans Charlie Hebdo de tout article mettant en cause la multinationale Clearstream, dont l’un des avocats, Richard Malka, est également celui de l’hebdomadaire. Dans son éditorial du 25 juin 2008, Val a vigoureusement démenti cette affirmation, déclarant que ni lui ni a fortiori Richard Malka n’avaient jamais exercé de pression dans ce sens, et attaquant Denis Robert en retour, l’accusant de mener contre Clearstream une enquête à charge dépourvue de preuves.
La semaine suivante, Michel Polac et Siné se désolidarisent de leur « patron » dans les colonnes du journal au sujet de la contre-attaque visant Denis Robert qui affirme qu'il existe une censure à Charlie Hebdo concernant Clearstream. Michel Polac rappelle deux semaines plus tard, qu'il avait déjà « fait part de [s]on trouble » (né de la défense de Clearstream par Richard Malka) « dans [s]a chronique, sans embarrasser le moins du monde Philippe Val » ; « dans le cas contraire, je serais parti », ajoute-t-il, avant de conclure : « Charlie Hebdo est peut-être le dernier journal où on puisse s'exprimer sans censure ou autocensure ».
Critiques concernant ses prises de position publiques [modifier]
Ses détracteurs critiquent également l'évolution de ses opinions politiques au fil des années qu'ils jugent parfois en contradiction avec les idéaux qu'il affichait par le passé (d'un anarchisme libertaire, frondeur et irrévérencieux à une position nettement « recentrée » et beaucoup plus conservatrice) : son soutien à l'intervention de l'OTAN au Kosovo, son soutien à la candidature « libéral-libertaire » de Daniel Cohn-Bendit lors des élections européenne de 1999, sa position en faveur du projet de traité constitutionnel européen en 2005, ses critiques systématiques à l'égard de l'extrême gauche (dans laquelle on le classait autrefois), son positionnement polémique vis-à-vis de l'islam, son soutien aux États-Unis et à Israël[26].
La notoriété médiatique de Philippe Val s'est accrue ces dernières années, en même temps que la critique de ses positions. Sa présence à deux colloques a particulièrement retenu l’attention à l’été 2007 : il s’est d’abord exprimé à l’université d’été des Gracques[27], un regroupement d’anciens hauts fonctionnaires socialistes prônant l’alliance du PS avec le centre autour de valeurs « sociales-libérales », puis à celle du MEDEF (le patronat français)[28]. Ces deux interventions ont été analysées par certains à l’extrême-gauche comme un dévoiement, et comme le signe de ralliement de Philippe Val à la « pensée unique » néo-libérale. Val s’est défendu en rétorquant que sa présence à ces deux universités d’été ne valait pas approbation des politiques défendues par leurs organisateurs (il a d’ailleurs refusé de signer le manifeste des Gracques), que « dialoguer ou débattre, ce n’est en aucun cas être complice », et que l’essence même du dialogue était de réunir deux interlocuteurs de points de vue différents. Il faut d’ailleurs souligner que ses interventions se situaient toutes deux à contre-courant du cadre dans lequel elles ont chacune été prononcées : chez les Gracques, Val a attaqué Ségolène Royal (l’accusant notamment d’être « le degré zéro de la politique ») sur son flanc gauche, alors que ses hôtes se situaient clairement à la droite du PS ; chez les patrons, il a dénoncé la menace que représente selon lui les grands groupes industriels, tels Dassault (propriétaire du Figaro), Bouygues (propriétaire de TF1), Lagardère ou Bolloré pour la liberté de la presse et des médias, reprochant à ses hôtes de manquer d’intérêt pour cette question et soulignant qu’ils « aim[ai]ent bien, en général, ce qui s’exprime en faveur de leurs intérêts ».
Ses multiples apparitions médiatiques, ses fréquentations avec ce qu'il est convenu de nommer « les élites » lui valent des railleries de la part de certains de ses confrères journalistes (Bernard Langlois, Cyran, Daniel Mermet, Serge Halimi, et plus généralement les journalistes associés à la critique radicale des médias et de la collusion des journalistes avec le pouvoir politique [29]) et d'une partie du lectorat de Charlie Hebdo, ceux regrettant l'esprit original du journal[30].
Un exemple retient particulièrement l'attention : en 1998, Philippe Val disait encore de Bernard-Henri Lévy qu'il était « l'Aimé Jacquet de la philosophie ». Le 4 novembre 2007, il encense le dernier livre de celui-ci, Ce grand cadavre à la renverse, dans l'émission Ca balance à Paris sur Paris Première[31].
Livres publiés [modifier]
* Allez-y, vous n'en reviendrez pas, Le Cherche midi
* Allez-y, vous n'en reviendrez pas, la suite, Le Cherche midi
* Bonjour l'Ambiance, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Bons Baisers de Ben Laden, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Fin de Siècle en Solde, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* No Problem !, Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Vingt Ans de Finesse (Font & Val), Le Cherche midi en collab. avec France Inter
* Le Référendum des Lâches : les arguments tabous du oui et du non à l'Europe, Le Cherche midi, 2005
* Traité de savoir survivre par Temps Obscurs, Grasset, 2007
* Les Traîtres et les Crétins : chroniques politiques, Le Cherche midi, 2007
* Reviens,Voltaire,ils sont devenus fou,Grasset,2008
Annexes [modifier]
Voir aussi [modifier]
* Charlie Hebdo
Liens externes [modifier]
* Philippe Val, sa chronique sur France Inter [archive]
* (fr) Biographie [archive] sur le site internet des éditions Cherche-Midi
* Tous les articles sur Philippe Val — sur le site Acrimed [archive]
Notes et références [modifier]
1. ↑ [http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article180 [archive]
2. ↑ Lire Charlie Hebdo du 22 juin 2005 (extraits) [archive]
3. ↑ Soirée Théma sur Arte, le mardi 13 avril 2004, « De quoi j’me mêle : tous manipulés ? ». Lire un compte-rendu [archive] sur le site de CQFD
4. ↑ Charlie Hebdo n° 601 daté du 24 décembre 2003
5. ↑ Éditorial de Philippe Val titré « La presse a besoin de flics », Charlie Hebdo daté du 24 décembre 2003
6. ↑ Voir le site d'Acrimed, qui rassemble des articles sur Philippe Val [archive]
7. ↑ L’opinion du Patron, La liberté d’expression selon Charlie Hebdo [archive] : article d'Olivier Cyran, tiré du site lmsi.net, mars 2006
8. ↑ Siné viré : un "moment pénible" pour Philippe Val, dans Bakchich info, 15/07/2008, article en ligne [archive]
9. ↑ dans Libération, 23/06/2008, article en ligne [archive]
10. ↑ Charlie Hebdo, 30 juillet 2008, p. 3
11. ↑ article en ligne [archive]
12. ↑ Anna Borrel, Charlie hebdo zappe Siné , dans Marianne2.fr, 15/07/2008, article en ligne [archive]
13. ↑ Gisèle Halimi,Le "procès en sorcellerie" fait à Siné par Val, in Rue89, 18/07/2008
14. ↑ Dessin en ligne [archive]
15. ↑ http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/interviews/20080718.OBS3426/des_larbins_des_lecheculs.html [archive]
16. ↑ Charlie Hebdo n°841, 30 juillet 2008
17. ↑ Gisèle Halimi, Le "procès en sorcellerie" fait à Siné par Val, dans Rue89, 18/07/2008 article en ligne [archive]
18. ↑ Delfeil de Ton, Comment fonctionne la calomnie, Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand dans Le nouvel obs.com, 28/07/2008
19. ↑ Alexandre Adler, L'antisémitisme, ciment du vertige identitaire, dans Le Figaro, 25/07/2008, article en ligne [archive]
20. ↑ Laurent Joffrin, Charlie Hebdo» : sanctionner l’antisémitisme, in Libération, 25/07/2008, article en ligne [archive]
21. ↑ Bernard-Henri Lévy, De quoi Siné est-il le nom ?, in Le Monde, 21/07/2008, article en ligne [archive]
22. ↑ Ils ont choisi leur camp dans l'affaire Siné, dans L'express, 28/07/2008, article en ligne [archive]
23. ↑ [http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias/medias__pouvoirs/20080801.OBS5601/sine__filoche_repond_aux_vingt_politiqueset_intellectue.html [archive] Siné : Filoche répond aux vingt politiques et intellectuels qui soutiennent Val] de Gérard Filoche sur nouvelobs.com
24. ↑ Affaire Siné : les points de vue de Charb et Cavanna, historiques de Charlie Hebdo, dans le Nouvelobs.com, 29/07/2008, article en ligne [archive]
25. ↑ « Font et Val : les copains, ça mord » [archive]
26. ↑ Alain Gresh, « Philippe Val et les conflits du Proche-Orient » [archive], sur le site du Monde diplomatique
27. ↑ www.lesgracques.fr/
28. ↑ Interview de Philippe Val sur DailyMotion [archive]
29. ↑ Analyse des propos de Val sur Ben Laden et autres sujets : « Philippe Val sur France Inter : un récital de mensonges et de calomnies contre Chomsky » [archive]
30. ↑ Des exemples parmi d'autres dans les commentaires de l'article : « Charlie Hebdo saute sur l’anti-France » [archive]
31. ↑ Grégory Rzepski et Henri Maler, « "Touche pas à BHL", par Ruquier et Finkielkraut » [archive], sur le site d'Acrimed.
Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Val ».
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