Monday, December 01, 2008

Pourquoi Benoît XVI hésite
à béatifier Pie XII

Jean-Marie Guénois
01/12/2008 | Mise à jour : 09:26 | Commentaires 2 | Ajouter à ma sélection .

Pie XII en 1945, levant sa main droite en geste de bénédiction. Le monde juif reproche à celui qui fut pape de 1939 à 1958 son «silence» sur la Shoah. Crédits photo : AP
Le projet de voyage du Souverain Pontife en Terre sainte en mai 2009, annoncé jeudi, repose avec acuité la question de la béatification du pape controversé de la Seconde Guerre mondiale.

Benoît XVI va-t-il garder le silence sur Pie XII ? À deux reprises, ces deux derniers mois, il s'est dit favorable à cette béatification ; mais le pape allemand réserve sa décision, car cet acte déclencherait une crise sérieuse avec le monde juif, qui reproche à Pie XII son «silence» sur la Shoah. Le béatifier risquerait notamment de dilapider le capital de confiance laborieusement acquis avec le judaïsme par Jean-Paul II.

Pour nourrir cette décision, Benoît XVI a demandé à ses services des précisions historiques, et il continue de réfléchir. Il pourrait se prononcer dans une dizaine de jours, lors de sa rencontre semestrielle avec le prélat chargé de superviser «les causes des saints». Ce rendez-vous avec le cardinal portugais José Saraiva Martins intervient toujours avant Noël, mais beaucoup pensent, à Rome, que Benoît XVI attendra plutôt la réunion suivante, celle de juillet 2009, pour dire oui ou non à cette béatification. À moins que l'annonce, jeudi dernier, d'un projet de voyage du Pape en Terre sainte ne retarde ou ne précipite son choix.

Peu, à dire vrai, osent avancer une tendance. Le dossier est dans les seules mains du Pape. Tous ceux qui ont approché la question confirment que Benoît XVI entend prendre une décision souveraine. Cet intellectuel «s'agace» même des multiples pressions dont il est l'objet.

Sans compter que Benoît XVI hérite, sans l'avoir choisi, d'un problème ultrasensible. La cause d'Eugenio Pacelli, pape controversé de la Seconde Guerre mondiale, s'est enlisée depuis des lustres dans les coulisses romaines, au point que certains estiment qu'elle y fut même ensablée… Introduite qu'elle fut le 18 novembre 1965 ! Le même jour d'ailleurs que celle de Jean XXIII, béatifié, lui, en l'an 2000.


Vie chrétienne exemplaire

Autre curiosité - ou coïncidence -, la cause de Pie XII refit surface à la fin du pontificat d'un Jean-Paul II très affaibli, pour parvenir alors sur le bureau de la congrégation pour la Cause des saints, le ministère du Vatican compétent en la matière.

Là, son itinéraire s'accéléra subitement. Dès le 6 juillet 2006, elle parvint à la signature de Benoît XVI - élu le 19 avril 2005 -, lors de ces rencontres où, deux fois par an, le cardinal Saraiva Martins propose à l'approbation du pape les noms des futurs béatifiés ou canonisés.

À ce stade, aucune surprise n'est possible. Le pape se range toujours à l'avis du cardinal-préfet puisqu'en amont chaque nom est passé au tamis d'une enquête scrupuleuse, validée par le vote d'un groupe d'évêques et de cardinaux. Dans le cas de Pie XII, cette commission vota même à l'unanimité «l'héroïcité des vertus» de ce pape. C'est-à-dire l'exemplarité de sa vie chrétienne qui est le premier critère de l'Église pour ouvrir le processus de béatification.

Mais l'imprévu arriva. Benoît XVI demanda que la cause de Pie XII soit mise en attente. La liste des futurs béatifiés ou canonisés, toujours publiée après ce rendez-vous, ne comportait plus le nom d'Eugenio Pacelli…

Il existe un précédent avec Pie IX (1792-1878) - le pape du Syllabu s antimoderniste - dont le décret de reconnaissance des vertus héroïques, pourtant voté par la congrégation, dut attendre treize années, avant d'être approuvé par Jean-Paul II. Il le béatifia en l'an 2000, en même temps que Jean XXIII pour amortir la critique inquiète de voir Pie IX ainsi honoré.

Le cas de Pie XII est bien plus complexe. Son pontificat est le sujet d'une polémique mondiale. Il a acquis le rang d'un symbole, objet dialectique : on doit être pour ou contre. Précisément ce que Benoît XVI, soucieux des équilibres, veut éviter. Sauf qu'il est confronté à une authentique quadrature du cercle.

Premier axe, la vie personnelle de Pie XII. Une exposition en cours au Vatican - jusqu'au 6 janvier - veut démontrer la frugalité et l'exemplarité de ce pape mort il y a cinquante ans. Sur ce plan, Rome ne transige pas : une béatification est à «usage interne». L'Église juge de la vie chrétienne intime et publique de quelqu'un, elle n'a de comptes à rendre à personne. Sinon à certains milieux catholiques qui se demandent pourquoi tous les papes récents devraient être systématiquement béatifiés.

Deuxième aspect du problème, l'héritage de Pie XII dans l'Église. Les spécialistes s'accordent à reconnaître qu'il a été l'un des papes qui a directement préparé le concile Vatican II. Il est le pape le plus cité - après la Bible - dans les textes du Concile. L'Église lui doit notamment d'avoir ouvert l'usage de la méthode historico-critique pour les textes bibliques, préparé la réforme de la liturgie, ouvert la position de l'Église sur l'évolution, lancé les échanges de prêtres entre continents… Cette béatification permettrait de mettre en lumière le rôle ecclésial «méconnu», ajoute-t-on à Rome.

Moins consensuelle est la troisième clé de cette équation, le dossier historique en lui-même. Le professeur Jean-Dominique Durand résume le problème : «Les historiens qui ont vraiment travaillé sur la “légende noire” de Pie XII arrivent à deux conclusions. Ce pape a effectivement peu parlé, mais il s'est toutefois exprimé sur la déportation à trois reprises dans un style obscur, certes, mais parfaitement compris des Allemands. Il hésitait beaucoup et avait même consulté le futur Jean XXIII pour savoir s'il devait parler davantage. Les sources des ambassades démontrent, par ailleurs, qu'il a beaucoup agi pour protéger des Juifs. Mais son problème était d'être un dip lomate et non un prophète.»

Le débat, d'historique, se focalise donc sur la responsabilité morale de pape dans une période d'horreur humaine. Sans oublier, note un connaisseur du dossier qui tient à ne pas être cité car le sujet - malgré les efforts de Jean-Paul II - est encore tabou dans l'Église : «Pie XII, au diapason de la culture catholique de l'époque, n'avait pas une vision positive du judaïsme.»

Dernier côté de cette quadrature, les relations avec le judaïsme. Elles se voient mises à mal par cette perspective de béatification, alors que Jean-Paul II a beaucoup œuvré pour les établir. Élie Wiesel, Prix Nobel de la paix, confie au Figaro : «Je suis juif et, sur le fond, cette béatification n'est pas mon problème.» Mais il ajoute : «Si les catholiques voient en lui un saint, l'exemple de celui qui devait incarner la moralité divine et la moralité humaine, alors c'est un grand problème.» Et Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF), prévient : «La béatification de Pie XII serait très mal vécue. Ce serait un terrible choc pour les relations judéo- catholiques.» D'autres juifs, minoritaires, approuvent cette béatification parce que «Pie XII a sauvé des Juifs.» Comme la fondation américaine Pave the Way, venue à Rome, le 18 septembre, pour l'affirmer publiquement, devant le pape.

Beaucoup de divisions, donc. Peu d'indifférences et un contexte polémique unique. Cette décision s'annonce comme l'une des plus difficiles du pontificat de Benoît XVI. Peut-il l'éviter ?


Un miracle, condition sine qua non ?

Certains le pensent au Vatican, notamment pour donner encore du temps à la recherche historique. Le mois dernier, le préfet des archives secrètes, Mgr Sergio Pagano, a estimé que l'ouverture des archives de la Seconde Guerre mondiale à des chercheurs indépendants - une voie «objective», voulue par les Juifs pour éclaircir le dossier Pie XII - demanderait «cinq ou six années» de préparation. Sans compter le travail de recherche qui suivrait. Mais Benoît XVI aura 82 ans en avril prochain…

D'autres, plus byzantins, notent que la reconnaissance des «vertus héroïques» ne conduit pas forcément à la béatification. Il faut, condition sine qua non , une seconde «reconnaissance», votée par la congrégation pour la Cause des saints et qui peut prendre des décennies : un miracle dûment reconnu par la médecine et par les théologiens. Pour l'heure, le dossier Pie XII ne connaît pas de miracle au sens propre.

Difficile, en tout cas, de dresser un procès d'intention à Benoît XVI, pape «conservateur» qui voudrait à tout prix restaurer l'image de Pie XII, pape d'une Église catholique sûre d'elle-même. L'une de ses premières décisions de pape fut d'oser stopper la béatification de Léon Dehon (1843-1925) pourtant programmée, place Saint-Pierre, le 20 septembre 2005 ! Le dossier favorable, présenté à un Jean-Paul II usé, avait omis de mentionner ses écrits antisémites.









Choqués, les juifs de Bombay pleurent le rabbin assassiné et sa femme
BOMBAY (Inde) - La synagogue de Bombay a été lundi le théâtre de scènes de grande affliction, alors qu'un orphelin de deux ans pleurait ses parents, un rabbin juif et son épouse, tués dans les attentats de Bombay la semaine dernière.

Moshe Holtzberg réclamait, entre deux sanglots, "Ima" et "Dada" -- maman et papa en hébreu -- alors qu'il accompagnait ses grands-parents et des dignitaires, dont l'ambassadeur d'Israël en Inde, Mark Sofer, au service religieux organisé à la mémoire des victimes à la synagogue Keneseth Eliyahou.

Le rabbin Gavriel Holtzberg et sa femme Rivka ont été assassinés mercredi dans le complexe de Nariman House, un centre religieux et culturel juif orthodoxe, dans la zone du marché de Colaba, où ils vivaient et travaillaient.

Huit Israéliens ont été tués dans le centre juif de Bombay lors de la série d'attaques meurtrières d'islamistes dans la métropole indienne, qui a ciblé également deux hôtels de luxe et une gare, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.

Jusqu'ici les corps de six juifs ont été identifiés. Les équipes médico-légales n'ont pas achevé l'identification des cadavres.

Le bâtiment attaqué, un immeuble de cinq étages baptisé Chabad House du nom du mouvement ultra-orthodoxe Chabad-Loubavitch, était à la fois un centre éducatif, une synagogue et un hôtel pour touristes israéliens.

Le jeune Moshe a échappé au carnage grâce à sa gouvernante indienne Sandra Samuel, 44 ans, qui s'est enfuie en le prenant dans ses bras, avant que les terroristes ne bloquent, pendant deux jours, les issues du bâtiment.

Sandra Samuel, qui a reçu un passeport israélien, et l'enfant devaient s'envoler lundi pour Israël, a indiqué à l'AFP l'ambassadeur Mark Sofer, précisant que les autres corps identifiés seraient transférés en Israël dans la journée.

Selon un responsable israélien parlant sous couvert de l'anonymat, des experts de médecine légale israéliens ont été dépéchés à Bombay pour aider à identifier les victimes. Certaines sont gravement mutilées, peut-être par la torture, a-t-il ajouté.

Le père de Rivka, Shimon Rosenberg, a déclaré à la centaine de personnes venues présenter leurs condoléances à la synagogue, que Chabad House, qui menace de s'écrouler, serait reconstruit.

"La maison qu'ils ont construite à Bombay, vivra avec eux. Ils étaient le père et la mère de la communauté juive de Bombay", a-t-il dit.

"Je ne peux pas penser à des personnes qui seraient de meilleurs messagers de Dieu. Ils étaient la bonté personnifiée. (...) Tous les soirs, ils servaient un dîner kasher pour qui le voulait. Personne ne se sentait étranger dans cette maison", a témoigné Jennifer Gammel, une Britannique qui connaissait le rabbin depuis deux ans.

"Le couple était tellement apprécié ici dans la communauté que personne n'était indifférent à leur hospitalité et leur cordialité", a déclaré l'ambassadeur d'Israël.

(©AFP / 01 décembre 2008 13h46)




Les Holtzberg
Deux lumières s'éteignent à Bombay

Par Denis Elkoubi pour Guysen International News

Samedi 29 novembre 2008 à 23:59


J’ai eu la chance de rencontrer le Rabbin Gabriel Holtzberg et son épouse lors d’un séjour à Bombay en 2007.
Je devais me rendre à un salon professionnel à Bombay à un moment où je devais réciter le Kaddish pour mon Père. J’avais alors pris contact avec le Rabbin afin qu’il me confirme que je trouverai bien un minyan quotidien à Bombay. Il me rassura, et, sans que je le lui ai même demandé, m’invita à prendre tous mes repas au Beth Habbad.


Dès mon arrivée, je me présentais donc au Beth Habbad, pour vérifier que tout était en ordre.

Si le concierge de l’hôtel Taj, où je restais, me confirma qu’il savait où se trouvait le Beth Habbad, j’eus plus de mal avec le taxi, et pour cause, la rue qui y menait était entièrement défoncée pour des travaux de voirie, et la petite rue du Beth Habbad n’était pas accessible pour les petits taxis de Bombay.

C’est un jeune Rabbin souriant qui m’accueillit. Mais quand je me présentais en lui demandant de me confirmer que nous aurions bien un minyan quotidien, je vis à sa mine que les choses était plus compliquées que prévues. Il m’expliqua que l’arrivée de la mousson avait fait partir les touristes, et donc, que le minyan serait plus difficile à organiser. Mais, très positif, il me garantit qu’il allait se débrouiller.

Le lendemain matin, le minyan était là, le surlendemain aussi, et ainsi chaque jour.

Je réalisais bien vite les innombrables coups de téléphone qu’il avait dû donner pour arriver à trouver dix hommes dans Bombay.

Diamantaires, hommes d’affaires américains, étudiants, touristes, jeunes israéliens de retour de Goa, européens, sud américains, et juifs indiens, chacun avait répondu à l’appel du Rabbin Gabriel Holtzberg et ainsi, chaque jour le monde entier se réunissait dans la petite salle du Beth Habbad.

Après l’office on nous proposait une petit déjeuner, puis nous étions conviés à revenir pour les repas de midi et du soir.
L’atmosphère chaleureuse de ces repas offerts à quiconque entrait au Beth Habbad en faisait des moments privilégiés de grande convivialité.

C’est dans ces moments que j’ai pu comprendre comment le rabbin et sa femme étaient appréciés par leurs visiteurs. La plupart d’entre eux venaient régulièrement au Beth Habbad, soit pour y chercher du réconfort, un enseignement, de la nourriture, la possibilité de parler hébreu. Tout le monde les appelait affectueusement par leur prénom, et ils avaient une attention égale pour tous. Tous les deux rayonnaient d’une lumière incroyable. Les habitués venaient tous me voir pour me dire combien ils étaient redevables à ce jeune couple.

Bombay est une ville d’orient, avec ses odeurs, sa chaleur, sa misère. La petite rue dans laquelle était le Beth Habbad était en terre battue, à côté d’un marché dont je vous laisse imaginer l’état. Mais à peine arrivait t’on au premier étage de leur petit immeuble que l’on avait complètement oublié où l’on était, et l’on était transporté dans une maison habitée par la émouna. Pas de doute que quiconque est passé par cette maison s’y est senti immédiatement chez lui.

La émouna, la foi, avec laquelle ce jeune couple avait accepté la mission que lui avait confiée le Beth Loubavitch était extraordinaire. Pourtant découragés, paniqués même, à leur arrivée, Rivki m’avait raconté qu’ils avaient décidé que si on les avait envoyés là, c’est qu’il fallait qu’ils aillent jusqu’au bout de leur mission. Malgré de grandes épreuves personnelles, ils avaient, en deux ans, réussit à monter un petit centre communautaire, véritable havre de paix, de Thora et de Hessed.

En dehors du centre et de l’accueil des visiteurs, leurs activités étaient sans limites: Cacherout, abattage rituel, circoncision, enseignement, dernier devoir, restaurant, bar mitsvah, tout, absolument tout était de leur ressort. Par manque de minyan, la communauté vieillissante de Bombay avait même confié les offices du Shabbat au Rabbin, dans la Grande Synagogue Sassoon.

Un juif décède à New Dehli, le Rabbin prend l’avion, donne les bakchich qu’il faut et ramène le corps pour qu’il ne soit pas enterré en fosse commune. Un jeunes israélien paumé dans son périple indien, ils le prennent en charge, appellent la famille en Israël, assurent son rapatriement. L’éducation des quelques derniers jeunes qui restent à Bombay, la table ouverte, les offices, les repas chabbatiques, le jeune couple est sur tous les fronts, avec un sourire, une bonne humeur, une chaleur et une disponibilité permanente.

Chaque jour je passais de nombreuses heures avec le rabbin, son épouse et tous les visiteurs.
En une longue semaine j’ai vu passer des dizaines de personnes, de nouveaux arrivants chaque jour. Chaque visiteur était heureux d’être là. Pourtant, la salle principale, à la fois Synagogue, salle à manger et salon était des plus modestes. Mais le Rabbin et sa femme rayonnaient tellement naturellement qu’on oubliait instantanément qu’on était dans l’une des plus grande mégalopole du monde, aux 15 millions d’habitants dont la moitié vivent dans la rue.

Comme moi, chaque personne qui est passée par le Beth Habbad est redevable à Gabriel et Rivki Holtzberg d’un moment de bonheur ou de réconfort, d’aide spirituelle ou matérielle, d’une écoute attentive ou d’une leçon de vie.

Leur perte est une immense perte pour le peuple juif, ils laisseront dans la mémoire de tous ceux qui les ont approchés le souvenir de vrais Tzadikkim. Leur fin tragique, Al Kiddouch Hachem les inscrits définitivement dans l’histoire du peuple Juif comme des êtres exceptionnels.

Des milliers de personnes sont passé par le Nariman House en cinq ans, chacun en est reparti transformé. Impossible de côtoyer ces deux êtres de lumière sans devenir un peu meilleur soi-même. Gabriel et Rivki Holtzberg ont donné un peu de leur lumière à tous ceux qui les ont rencontrés. Nul doute qu’aujourd’hui ces milliers de personnes pleurent leur disparition et s’associent à la peine inconsolable de leurs familles.







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Le quotidien Le Monde mystifie la réalité sur Israël
par Teilativi - 100 hits Flux RSS de ce reporter Flux RSS de Médias


Depuis longtemps, le quotidien du soir "Le Monde" est critiqué par les défenseurs d'Israël pour proposer des articles à tendance "pro-palestinienne" ou simplement "injuste". S'il est vrai que l'impartialité en journalisme n'existe pas, il n'est pas faux de dire que s'en rapprocher n'est pas ce qu'il y a de plus compliqué.

Hier, un ami (Yoni C.), m'a fait parvenir un article de Mickael Bôle Richard, le correspondant permanent du journal Le Monde à Jérusalem. Au vu de l'article, il est vrai que je me suis demandé s'il ne vivait pas "très à l'est de Jérusalem". Ces propos incitent simplement à la négation et à la non reconnaissance d'Israël. Il mystifie l'histoire du peuple juif et par là même, donne autorité aux Palestiniens.

Dans un premier temps, je n'ai pas voulu répondre au mail de Yoni. Puis, je lui ai expliqué qu'en tant qu'ancien journaliste, j'ai eu par le passé une correspondance avec lui et qu'à plusieurs reprises, je lui ais fait parvenir des articles le contre-disant. Jamais il ne m'a répondu "Merci, la critique est utile". Par contre, j'ai toujours eu le droit à "Vous m'envoyez un article écrit par XXX, je refuse de le commenter ou de le lire".

Aujourd'hui, j'ai donc reçu l'article de M Bôle Richard qui revient sur la découverte d'un archéologue Israélien. Ce dernier, a mis au jour, une poterie Yerosolomitaine (et écrite en hébreu) datant d'il y à 3000 ans. Il a été trouvé sur le site d'une forteresse qui aurait appartenu à l'ancien royaume juif de Judée à l'époque du roi David.

Dans un article paru sur Primo, Pierre Lefèbvre décrit l'attitude du journaliste avec exactitude : "(...)Bôle-Richard, non content d'exprimer avec force conditionnel, ses doutes sur la validité d'une telle découverte, émet une opinion qui est une contre-vérité absolue, une manipulation de l'Histoire :

Comme, ici, l'archéologie n'est jamais loin de la politique, cette découverte renforcerait la légitimité de la création d'Israël sur ces terres, même s'il est établi que les Philistins, les ancêtres des Palestiniens, vivaient déjà dans cette région.

Ce qui pose problème et qui témoigne d'une ignorance crasse de l'histoire du Moyen-Orient, c'est cette petite phrase de Bôle-Richard : « même s'il est établi que les Philistins, les ancêtres des Palestiniens… ».

En effet, pas brillant tout cela... A présent, voici mon analyse personnelle.

Avec une apparente bonne foi, Bole-Richard va jusqu'à concéder que cette découverte renforcerait la légitimité de la création d'Israël, «même s'il est établi que les Philistins, les ancêtres des Palestiniens, vivaient déjà dans cette région».
Vous avez bien lu. Le royaume de David relève du mythe. L'État juif a encore besoin de prouver sa légitimité historique, les ruines de Meggido, celles du temple d'Hérode relevant sans doute, ainsi que le pensait feu le grand archéologue Yasser Arafat, du mensonge hollywoodien. En revanche, ce qui est «établi», ce qui ne saurait être érigé en doute, c'est que les Philistins sont les ancêtres des Palestiniens.
Et peu importe que les premiers, peuple de la mer, vivaient non pas au sud-ouest de Jérusalem mais sur la bande côtière du sud-est de Canaan, c'est-à-dire du côté Tel-Aviv, venaient probablement de Crète et n’ont, en toute hypothèse, aucun rapport avec ceux que les journalistes du Monde et d'ailleurs nomment aujourd'hui définitivement les Palestiniens et qui ne sont venus d'Arabie pas avant le IXe siècle de l'ère chrétienne, et sans doute dans leur majorité, au début du XXe siècle, attirés de Syrie par la colonisation juive d'une terre jusqu'alors bien ingrate.
Résumons encore : en 135, les Romains, pour sanctionner définitivement les Juifs rebelles et défaits, décident de débaptiser la Judée captive et la nomment Palestine, du nom des antiques philistins. Près de 2000 ans plus tard, et toujours pour punir le peuple à la nuque roide, seuls les habitants non juifs du territoire disputé ont droit au titre de « palestiniens ». Et aujourd'hui, par la grâce d'un historien histrion, voici ces palestiniens décrétés héritiers, en ligne directe, des droits dynastiques des philistins, tandis que les Juifs sont invités à fouiller encore plus profondément une terre qu’ils n'ont fait jusqu'alors que de cultiver en surface, aux fins de prouver un titre de propriété pour l'heure encore bien incertain.

Mickael Bôle-Richard, je vous en prie, retournez dans vos classes d'histoires des civilisations... Je n'ai aucune leçon à vous donner mais en tant qu'ancien journaliste, je peux affirmer une chose : Jamais mes patrons ne m'auraient permis de telles erreurs, alors pourquoi vous ? La fille (ou le fils) du patron est-elle (il) votre ami (e)? Si la chaleur israélienne (et non pas palestinienne) vous monte à la tête, prenez quelques vacances, vous en avez certainement vraiment besoin.


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Commentaires (3)
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libert(u)s a dit:
et les Cananéens .....et les Phéniciens??
Le terme Cananéens désigne, dans la Bible, les peuples habitant le pays de Canaan, avant sa conquête par les Israélites sous la direction de Josué. Le terme provient du nom de Canaan, petit-fils noir de Noé.

Pour certains, Cananéen peut en fait être considéré comme un synonyme de Phénicien, car les deux peuples parlaient la même langue et avaient les mêmes dieux. Ils estiment que les Hébreux n'ont pas fait disparaître les Cananéens mais se seraient mélangés à eux et auraient adopté certaines de leurs coutumes. Certains passages bibliques et le fait que l'hébreu biblique soit linguistiquement très proche du phénicien le prouveraient. Le roi Hiram de Tyr, dont le sarcophage a été conservé, était ami avec Salomon, roi d'Israël.

Cependant, les récentes découvertes effectuées dans les années 1990 par l'archéologue Israël Finkelstein remettraient en cause le mythe d'une invasion massive des Hébreux sur le pays de Canaan mené par Josué. Selon sa thèse, retenue par la commauté scientifique, l'apparition des premières communautés israelites sur les hautes terres de Canaan dès -1200, tendrait à prouver que ces derniers seraient en fait eux-mêmes essentiellement de souche cananéenne (probablement des groupes dissidents, réfractaires à l'occupation égytienne de cette époque).
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November 29, 2008
Votes: +0
Teilativi a dit:
...
Je ne vois pas de qui tu parles quand tu parles d'occupation ? Des habitants de Gaza ?
C'est bien parce qu'il n'y à plus d'occupation à Gaza que c'est la m***e. Et puis, Gaza, s'il n'a jamais été israélien... Il n'a jamais été palestiniens non plus. Gaza était partie intégrante de l'Egypte. Pourquoi Israel doit il être au petit soin pour des types qui bombarde tous les jours Israel ?
Tu parles de Judée Samarie peut-être ? Ou de Cisjordanie si tu vis en France et que ton esprit est désinformé. Il y a bien des localités juive en Judée Samarie. Il y a aussi des militaires qui contrôle l'accès aux routes vers Israel... Mais la situation est bien meilleure aujourd'hui et de cette manière! Tu penses vraiment que les "forces" d'Abas peuvent faire taire le Jihad Islamic à Nablus ? Non... C'est Israel qui s'en est chargé et les habitants de cette ville vivent bien mieux aujourd'hui qu'hier.
Quand Israel pourra parler avec une vraie force palestinienne... Une vraie force politique j'entend... Ce sera la fin de cette "occupation" sécuritaire des routes menant à Israel.
Abusvote -vote +

November 29, 2008 | url
Votes: +0
Nihad a dit:
...
"Le quotidien Le Monde mystifie la réalité sur Israel", combien de fois les vrais entorses faites par Israel sont-elles éludées par de longues analyses sur l'impartialité envers Israel et combien de fois des ONG et des associations de droits humains ont ét pointées du doigt car elles "diabolisaient" Israel! Je n'irai pas dans la discussion de la légitimité démontrée par l'archéologie. Ce qu'il y avait il y a 2000 ans on peut en discuter dans les salons, c'est ce qui se passe en 2008 qui m'intéresse. N'oublions pas le vrai débat, n'oublions pas la réalité. La réalité c'est qu'aujourd'hui il y a un peuple qui vit une occupation, qui vit dans l'insécurité quotidienne, qui se voit refuser le droit à la vie en Cisjordanie et dans la bande de Gaza; et j'aimerais bien entendre quelqu'un refuser cette réalité car si démontrer ce qui s'est passé il y a 2000ans demandent des fouilles, ce qui se passe aujourd'hui crève les yeux. Si on n'est pas responsables de ce qui s'est passé il y a 2000ans, on est responsable de ce qui se passe aujourd'hui.
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November 29, 2008
Votes: +1






En 1995, au Vél d’Hiv’, Jacques Chirac a reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs de France. Conséquence concrète : les victimes des lois antisémites de Vichy, et leurs familles, ont pu demander réparation à l’État français. En 1999, une commission a donc été mise en place pour déterminer le montant de ces indemnités. Cette commission s'est réunie à New York. Un journaliste de France 24 est allé à la rencontre de ses ayant-droits américains.

Erika Hurwitz avait 4 ans, en 1942, lorsque son père, juif autrichien réfugié en France, fut arrêté par la police française. La seule chose qu’elle possède encore de lui est une photo de famille, prise en Autriche, où ils habitaient avant de se réfugier à Nice. En voyage à Marseille, son père est arrêté par la police française. Il a été envoyé à Drancy, puis à Auschwitz, où il est mort.

Enfant cachée à Nice jusqu’à la fin de la guerre, elle a émigrée aux États-Unis quelques années plus tard. Elle y a fait sa vie, épousé un Américain, et elle est devenue enseignante. Elle n’a jamais, bien entendu, oublié.

Elle a décidé de demander réparation au gouvernement français. lorsque la commission d’indemnisation des victimes de spoliations s'est installée au consulat français de New York, les ayant-droits, comme Erika, sont venus présenter leur dossier.

La reconnaissance de cette responsabilité de l'État est primordiale

Cette commission a traité plus de 20 000 dossiers depuis 1999. Elle n’indemnise que les préjudices matériels. À Erika, on propose 5 000 euros, mais pour elle, l’essentiel est ailleurs : "Finalement, dit-elle, le gouvernement a reconnu qu’il y avait des choses qui se sont passées pendant la guerre qui n’auraient pas dû se passer."

Beaucoup de ceux qui sont venus ce jour-là au consulat français ne cachent pas que la démarche est parfois difficile, et peut parfois raviver des souvenirs douloureux. Mais la plupart apprécient que la France ait, longtemps après, accepté de reconnaître sa responsabilité.

Pourtant, la commission ne résout pas tout. Ruth Schloss a été indemnisée il y a deux ans. Mais elle a rejoint 200 autres Juifs Américains qui ont décidé de poursuivre la SNCF, coupable à leurs yeux d’avoir transporté leurs parents vers la mort. "Si la compagnie de chemins de fer n’avait pas pris mes parents, j’aurai pu recevoir leur amour, une éducation et tout ce qui m’a manqué", dit-elle.

La justice américaine les a déboutés, arguant qu’elle ne pouvait juger une organisation étrangère. Mais le groupe tente maintenant d’obtenir une loi leur permettant d’attaquer de nouveau la SNCF devant la justice américaine.

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