Philippe Val sur l’antisémitisme hallucinant en France
mercredi 4 février 2009
Philippe Val dénonce un « antisémitisme hallucinant » en France
Philippe valls et la liberté d’expression (dieudonné)
envoyé par NeuNeu3OO
Philippe Val, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire satirique français Charlie-Hebdo, est un partisan de la gauche qui, comme Point de Bascule, dénonce la tolérance inacceptable d’une certaine gauche pour l’antisémitisme virulent des groupes islamofascistes auxquels ils s’associent. On l’a vu exprimé dans les rues de Montréal lors des manifestations du 5 janvier et du 10 janvier.
Invité le 10 janvier chez FOG, Philippe Val s’en est pris à la gauche anti-européenne, anti-libérale, et qui défile aux côtés des antisémites dans les manifestations contre la guerre de Gaza. Les Verts, le PC et la LCR sont les cibles du « libre penseur »... Selon Val, le devoir de mémoire n’a pas été assez intense et durable en France. Un défaut qui a rendu possible les débordements de Dieudonné, selon le patron de Charlie Hebdo.
Transcription d’une autre partie de l’émission par Catherine Leuchter sur Primo Europe :
Nicolas Demorand : l’augmentation ces derniers temps du nombre d’actes antisémites et racistes en France fait craindre une importation ici du conflit du Proche-Orient.
Philippe Val : Et oui, la guerre au Moyen-Orient a ceci de singulier qu’elle suscite des passions pacifistes paradoxales. Les tragédies qu’ont vécues et que vivent ces deux peuples appellent au moins le respect de ceux qui, à des centaines de kilomètres du conflit, ne s’y sont engagés que pour des raisons morales et politiques et non pour des raisons de survie et de sécurité quotidiennes. Faute de constater que la justice est forte, la guerre c’est se résigner à croire que la force est juste.
Ni les tirs de roquettes du Hamas sur les populations civiles, ni la réplique de l’armée israélienne ne relèvent de l’expression d’une justice forte, mais d’une force qui se prétend juste.
Nous qui sommes au loin, et quelque soit notre opinion sur le conflit, ne pourrait-on pas mettre de côté nos passions et exprimer autre chose que la haine d’un des deux camps.
Car une autre question se pose. Est-ce la connerie qui cause la guerre ou la guerre qui cause la connerie ? Il y a de quoi hésiter. Mais je penche plutôt pour la première proposition.
Arrêtons-nous deux minutes, calmons-nous et regardons avec la tête froide l’obscénité et le ridicule qu’il y a à s’engager ici en France dans ce conflit, au point de vociférer dans les manifestations la haine d’un pays, la haine d’un peuple, et la haine de ceux qui se sentent solidaires de ce peuple. Les actes de violence entre Juifs et Arabes en France, le racisme et l’antisémitisme qui s’expriment à l’occasion de cette guerre, sont sans doute la manifestation de ce qu’il y a de plus profondément méprisable chez l’être humain.
Se croire un héros à bon compte, humilier son voisin en raison de son origine, en ne risquant au pire que quelques ennuis judiciaires, revient à vouloir obscurément attiser la vraie guerre, sans prendre soi-même aucun risque sérieux.
On peut d’ailleurs remarquer que d’autres conflits comme le Darfour, où des musulmans sont massacrés par des musulmans, ou la Tchétchénie, où des musulmans sont massacrés par l’armée russe, comme la répression discrète mais implacable des musulmans ouïghours par l’armée chinoise, ne soulèvent aucun indignation comparable.
Les ressortissants français d’origine russe, chinoise ou soudanaise ne se font jamais insulter ni casser la gueule en France. De même, pendant les guerres en Yougoslavie, à part quelques intellectuels, personne en France ni à l’Elysée ni dans les banlieues, ne se souciaient beaucoup du sort des musulmans bosniaques et kosovars.
En revanche, le sort des Palestiniens, objectivement révoltant, suscite des réactions irrationnelles par le fait que l’ennemi n’est ni russe, ni soudanais, ni chinois, ni serbe, ni croate, mais juif.
Les actes de violence commis ici, ainsi que certaines prises de parole, y compris à la radio parfois, hélas, n’expriment qu’une haine rendue arrogante par la certitude que le bon droit permet enfin tous les excès. C’est à vomir.
Il s’y exprime aussi, et c’est plus grave, une réelle indifférence au sort des victimes de Gaza, dont ils n’ont au fond rien à foutre. Pour les extrémistes, les ratés, les démagogues, les Israéliens et les Palestiniens ne sont que prétextes pour injecter leur venin dans la cohésion du pays où ils vivent.
Si nous arrivions à nous convaincre que, quelque soit notre origine ou notre religion, nous sommes tous citoyens d’une démocratie, et qu’à ce titre, nous avons le devoir de cultiver le vivre ensemble.
En donnant l’exemple d’une concorde possible, est-ce qu’on ne servirait pas mieux la cause de la paix et de la justice ? Si vous trouvez la bonne réponse, vous avez droit au super banco.
Val est l’auteur de : Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous
mercredi 4 février 2009
Philippe Val dénonce un « antisémitisme hallucinant » en France
Philippe valls et la liberté d’expression (dieudonné)
envoyé par NeuNeu3OO
Philippe Val, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire satirique français Charlie-Hebdo, est un partisan de la gauche qui, comme Point de Bascule, dénonce la tolérance inacceptable d’une certaine gauche pour l’antisémitisme virulent des groupes islamofascistes auxquels ils s’associent. On l’a vu exprimé dans les rues de Montréal lors des manifestations du 5 janvier et du 10 janvier.
Invité le 10 janvier chez FOG, Philippe Val s’en est pris à la gauche anti-européenne, anti-libérale, et qui défile aux côtés des antisémites dans les manifestations contre la guerre de Gaza. Les Verts, le PC et la LCR sont les cibles du « libre penseur »... Selon Val, le devoir de mémoire n’a pas été assez intense et durable en France. Un défaut qui a rendu possible les débordements de Dieudonné, selon le patron de Charlie Hebdo.
Transcription d’une autre partie de l’émission par Catherine Leuchter sur Primo Europe :
Nicolas Demorand : l’augmentation ces derniers temps du nombre d’actes antisémites et racistes en France fait craindre une importation ici du conflit du Proche-Orient.
Philippe Val : Et oui, la guerre au Moyen-Orient a ceci de singulier qu’elle suscite des passions pacifistes paradoxales. Les tragédies qu’ont vécues et que vivent ces deux peuples appellent au moins le respect de ceux qui, à des centaines de kilomètres du conflit, ne s’y sont engagés que pour des raisons morales et politiques et non pour des raisons de survie et de sécurité quotidiennes. Faute de constater que la justice est forte, la guerre c’est se résigner à croire que la force est juste.
Ni les tirs de roquettes du Hamas sur les populations civiles, ni la réplique de l’armée israélienne ne relèvent de l’expression d’une justice forte, mais d’une force qui se prétend juste.
Nous qui sommes au loin, et quelque soit notre opinion sur le conflit, ne pourrait-on pas mettre de côté nos passions et exprimer autre chose que la haine d’un des deux camps.
Car une autre question se pose. Est-ce la connerie qui cause la guerre ou la guerre qui cause la connerie ? Il y a de quoi hésiter. Mais je penche plutôt pour la première proposition.
Arrêtons-nous deux minutes, calmons-nous et regardons avec la tête froide l’obscénité et le ridicule qu’il y a à s’engager ici en France dans ce conflit, au point de vociférer dans les manifestations la haine d’un pays, la haine d’un peuple, et la haine de ceux qui se sentent solidaires de ce peuple. Les actes de violence entre Juifs et Arabes en France, le racisme et l’antisémitisme qui s’expriment à l’occasion de cette guerre, sont sans doute la manifestation de ce qu’il y a de plus profondément méprisable chez l’être humain.
Se croire un héros à bon compte, humilier son voisin en raison de son origine, en ne risquant au pire que quelques ennuis judiciaires, revient à vouloir obscurément attiser la vraie guerre, sans prendre soi-même aucun risque sérieux.
On peut d’ailleurs remarquer que d’autres conflits comme le Darfour, où des musulmans sont massacrés par des musulmans, ou la Tchétchénie, où des musulmans sont massacrés par l’armée russe, comme la répression discrète mais implacable des musulmans ouïghours par l’armée chinoise, ne soulèvent aucun indignation comparable.
Les ressortissants français d’origine russe, chinoise ou soudanaise ne se font jamais insulter ni casser la gueule en France. De même, pendant les guerres en Yougoslavie, à part quelques intellectuels, personne en France ni à l’Elysée ni dans les banlieues, ne se souciaient beaucoup du sort des musulmans bosniaques et kosovars.
En revanche, le sort des Palestiniens, objectivement révoltant, suscite des réactions irrationnelles par le fait que l’ennemi n’est ni russe, ni soudanais, ni chinois, ni serbe, ni croate, mais juif.
Les actes de violence commis ici, ainsi que certaines prises de parole, y compris à la radio parfois, hélas, n’expriment qu’une haine rendue arrogante par la certitude que le bon droit permet enfin tous les excès. C’est à vomir.
Il s’y exprime aussi, et c’est plus grave, une réelle indifférence au sort des victimes de Gaza, dont ils n’ont au fond rien à foutre. Pour les extrémistes, les ratés, les démagogues, les Israéliens et les Palestiniens ne sont que prétextes pour injecter leur venin dans la cohésion du pays où ils vivent.
Si nous arrivions à nous convaincre que, quelque soit notre origine ou notre religion, nous sommes tous citoyens d’une démocratie, et qu’à ce titre, nous avons le devoir de cultiver le vivre ensemble.
En donnant l’exemple d’une concorde possible, est-ce qu’on ne servirait pas mieux la cause de la paix et de la justice ? Si vous trouvez la bonne réponse, vous avez droit au super banco.
Val est l’auteur de : Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous
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