Wednesday, April 29, 2009

Youssouf Fofana, a d’emblée défié les juges, ce mercredi, à l'ouverture du procès du «gang des barbares» dont il est le chef présumé. Pas moins de 27 jeunes, accusés du rapt d’un juif de 23 ans, Ilan Halimi, assassiné après trois semaines de calvaire début 2006, comparaissent devant la cour d’assises des mineurs de Paris.

Une fois les jurés choisis (5 femmes et 4 hommes), la présidente Nadia Ajjan a fait évacuer la salle, prononçant le huis clos puisque des mineurs au moment des faits sont impliqués. Derrière les portes closes, la cour devait examiner plusieurs demandes de publicité des débats, notamment celles de la famille de la victime.

Collier de barbe et crâne rasé, Fofana, 28 ans, d’origine ivoirienne et accusé d’avoir porté les coups fatals à Ilan Halimi, est arrivé tout sourire dans le box, vêtu d’un sweat-shirt blanc et levant un poing vers le ciel en criant «Allah vaincra».

«Africaine barbare armée révolte salafiste»
Et dès l’appel des accusés effectué par la présidente, il continue la provocation. En guise de date de naissance, il répond: «le 13 février 2006, à Sainte-Geneviève-des-Bois», donnant ainsi la date et le lieu de la découverte du corps agonisant de Ilan Halimi, qui devait mourir pendant son transfert à l’hôpital.

Pour nom, il choisit «africaine barbare armée révolte salafiste», tandis que la présidente se contente de lui signaler que ce n’était pas ce qui figurait sur ses documents.

En face, sur le banc des parties civiles, la mère d’Ilan Halimi, assise à côté de ses deux filles, ne dit rien. Pendant plus d’une heure d’attente -le procès n’a débuté que vers 11 heures-, Ruth Halimi est restée concentrée, semblant prier en se balançant imperceptiblement d’avant en arrière.

Face à elle, les accusés qui ont longuement attendu le début du procès, sont restés silencieux, s’évitant du regard, ne se parlant pas.

«Ce n'est pas le diable»

Lycéens, chômeurs, livreur de pizza, chauffeur de car, étudiant en commerce: presque tous aujourd’hui dans la vingtaine déclinent leur identité et profession au moment des faits. Emma, qui a servi d’appât pour attirer Ilan dans un piège, était «lycéenne, en seconde».

Dans la salle des pas perdus du palais de justice, des dizaines de juifs encadrés par des forces de sécurité insultent des personnes qu’ils supposent être des proches des accusés.

Avant l’audience, l’avocate de Fofana, Isabelle Coutant-Peyre, explique à la presse que «ce n’est pas le diable» et qu’il a «été maltraité par une campagne de marketing politique et religieux».

Défendre Fofana qui a déjà épuisé une trentaine d’avocats n’est pas facile: avant l’audience, Mes Coutant-Peyre et Emmanuel Ludot ont indiqué que leur client réclamait la levée du huis clos. Deux heures plus tard, il y renonçait.

Les avocats demandent cependant que la circonstance aggravante d’antisémitisme soit abandonnée puisqu’elle ne figurait pas dans la procédure d’extradition de Fofana de Côte d’Ivoire.

Présumés riches «parce que juifs»
Une fois les incidents de procédure réglés, la cour va avoir dix semaines, jusqu’au 10 juillet, pour démêler les responsabilités des accusés.

C’est à partir de la diffusion du portrait-robot d’une des femmes chargées d’«appâter» des hommes présumés riches «parce que juifs», que la police avait interpellé en février 2006 une trentaine de membres du «gang des barbares», implanté dans une cité HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine).

Neuf projets d’enlèvement ont été attribués à la bande avant celui d’Ilan Halimi, victime de tortures pendant les 24 jours de sa séquestration dans un appartement, puis un sous-sol d’immeuble.

(Source AFP)

0 Comments:

Post a Comment

<< Home