Sunday, May 03, 2009

Les relations entre la Suisse et Israël au plus mal
AP | 03.05.2009 | 12:21
Le torchon brûle encore entre la Suisse et Israël. Ilan Elgar, l'ambassadeur d'Israël à Berne, compare dans un entretien publié dimanche la rencontre entre le président helvétique Hans-Rudolf Merz et son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad avec la politique d'apaisement pratiquée à l'égard d'Hitler.

Comme dans les années 1930, avec la politique d'"appeasement" qui sacrifia la Tchécoslovaquie au nom de la paix, il n'est aujourd'hui pas possible de modérer un gouvernement dangereux avec des concessions, déclare l'ambassadeur israélien dans une interview à "NZZ am Sonntag".

La vive réaction israélienne qui a suivi la rencontre entre les deux présidents est aussi due au fait qu'elle a eu lieu la veille de la Journée de commémoration annuelle de l'Holocauste. "Ce qui a été dit au président iranien ne joue aucun rôle. La rencontre à un tel niveau, les images qui ont été prises, étaient pour nous de mauvais signaux", souligne Ilan Elgar.

Pour ce dernier, l'entourage de Mahmoud Ahmadinejad a dû se tordre de rire en prenant connaissance des critiques faites à la Suisse. L'ambassadeur relève qu'à l'exception de la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, puis de Hans-Rudolf Merz, aucun autre dirigeant occidental de haut rang n'a rencontré Mahmoud Ahmadinejad.

Selon Ilan Elgar, les relations entre Israël et la Suisse n'ont malheureusement jamais été aussi mauvaises qu'actuellement. Avant le cas helvétique, Israël n'avait qu'une seule fois rappelé un ambassadeur installé dans un pays européen. C'était en 1986, lorsque Kurt Waldheim fut élu à la présidence autrichienne malgré un passé d'officier dans l'armée nazie.

Hans-Rudolf Merz a rencontré Mahmoud Ahmadinejad le 19 avril à Genève, en marge de la conférence de l'ONU sur le racisme. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a rappelé que l'entretien s'inscrivait aussi en rapport avec le mandat de protection des intérêts des Etats-Unis exercé par la Suisse en Iran.

En mars 2008, Mme Calmy-Rey avait rencontré Mahmoud Ahmadinejad à Téhéran dans le cadre de la signature d'un important contrat d'approvisionnement en gaz naturel conclu par une entreprise suisse avec l'Iran. Ce contrat avait été critiqué par les Etats-Unis et le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder. En mai 2008, aucun ministre suisse n'avait été invité aux festivités marquant le 60e anniversaire de l'Etat d'Israël. AP

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