219- APRES DIEUDONNE, CLAUDE SIAR JOURNALISTE VEDETTE DE RFI PREND LE LEADERSHIP DE LA COMMUNAUTE NOIRE
« Pour ne plus être les paillassons de la société française »Claudy Siar crée l’Union de la communauté noire de Francejeudi 10 mars 2005, par David Cadasse
L’animateur vedette de Radio France Internationale, Claudy Siar, lance l’Union de la communauté noire de France. Une association de lutte contre les discriminations qui entend veiller au respect et à la dignité des Noirs dans l’hexagone.
Une structure pour défendre les intérêts et la dignité des Noirs de France. Claudy Siar, une des plus célèbres voix de Radio France Internationale vient de créer l’Union de la communauté noire de France. L’animateur-producteur de Couleurs tropicales revient sur les raisons de la création de son association et sur les accusations d’antisémitisme portées à l’encontre de Dieudonné.
Afrik : Pourquoi avoir créé l’Union de la communauté noire de France ? Claudy Siar : On est parti sur le constat que les différentes associations qui luttent contre le racisme en France (le Mrap, SOS Racisme, la Licra, ndlr) ne s’attellent jamais à des discriminations lorsqu’elles sont à l’encontre de gens de la communauté noire. Ou très rarement. Je connais une de ces associations, que je préfère ne pas citer, qui, quand elle reçoit une plainte de ce type, la met directement à la poubelle. L’affaire Dieudonné a révélé les carences de la communauté noire à défendre l’un des leurs. Et surtout a montré à quel point on pouvait de façon automatique et sans aucun discernement frapper quelqu’un de la communauté sachant qu’il n’y aura aucune réplique. Certains pourraient appeler notre action du lobbying, mais c’est pour nous la possibilité de réagir à chaque fois qu’un Noir est attaqué en France, ou qu’il est victime de discrimination. Les gens de la communauté doivent comprendre que celui qui est attaqué ne sera plus seul. A terme, et cela fait partie de nos attentes et de nos rêves, nous espérons avoir un véritable poids sur la politique française. A nous d’être vigilants pour ne plus être les paillassons de la société française.
Afrik : L’Association sera exclusivement destinée à défendre les intérêts des Noirs ? Claudy Siar : Nous nous réservons le droit de nous porter partie civile quand quelqu’un d’une autre communauté est injustement attaqué. Même si notre association part d’un postulat très communautaire, nous n’avons pas envie de nous cantonner aux Noirs. Nous vivons dans un monde où le métissage, qu’il soit culturel ou ethnique, est une évidence, il n’y a pas de raison pour que nous nous restreignions pour devenir des intégristes de quoi que ce soit.
Afrik : Vous parlez depuis le début à la première personne du pluriel. Qui se cache derrière le « nous » ? Claudy Siar : Il y a des gens connus et des gens qui le sont moins. En temps voulu, je citerai le nom de ces personnes-là, qui sont déjà là, mais qui n’ont pas encore pris de fonction précise dans l’association, dont je suis le président. Les statuts viennent d’être déposés, nous avons même déjà un numéro de téléphone pour nous joindre. Dans les semaines à venir j’annoncerai la constitution de notre bureau et de quelle façon nous allons pouvoir, si nous en avons besoin, avoir recours à la justice avec des avocats qui travaillent au sein de l’Union de la communauté noire.
Afrik : Il existe déjà certaines initiatives pour fédérer la communauté noire de France, comme Africagora. Qu’en pensez-vous ? Claudy Siar : J’aime beaucoup ce que fait Africagora. Je trouve qu’il y a un vrai discours, une vraie démarche, depuis plusieurs années dans ce club. Dogad Dogoui mène un fantastique combat qui est plus citoyen et politique que le nôtre, mais tout aussi essentiel.
Afrik : La communauté noire a-t-elle un réel problème d’intégration ? Claudy Siar : Les gens de la communauté noire ont de vrais problèmes pour se penser et se mouvoir dans la société française. Ils ont l’impression que les lois sont là pour leur interdire des choses et pas pour leur garantir leur liberté, leur permettre de s’émanciper et de trouver leur voix.
Afrik : Y a-t-il une communauté noire ou des communautés noires en France ? Claudy Siar : Au départ, nous nous sommes demandés si nous n’allions pas plutôt définir l’association comme L’Union des communautés noires de France. Mais cela aurait été une véritable erreur. Parce que tu sois antillais ou que tu sois malien en France, tu subis le même racisme, la même discrimination. D’ailleurs, pour beaucoup de Français blancs, les Antillais sont vus comme des personnes issues de l’immigration. Ce qui est une aberration. Force est de reconnaître que c’est la couleur de ta peau qui détermine le regard que l’on a sur toi dans la société française. C’est contre ça que nous allons nous battre. Je n’ai pas envie que demain mes filles me disent « mais qu’avez vous fait, vous, nos aînés, pour que nous ayons hérité d’une société aussi injuste ? ».
Afrik : N’existe-t-il toujours pas un fort clivage entre les Africains et les Antillais ? Claudy Siar : Beaucoup moins qu’il y a dix ans ou vingt ans. On a heureusement dépassé les propos qui accusent les uns d’avoir vendu les autres ou ceux qui accusent les Antillais d’avoir oublié leur négritude. Ça fait partie de l’idéologie colonialiste et néo-colonialiste qui prône le « diviser pour mieux régner ». Et Franz Fanon le dit très bien dans Les damnés de la terre ou dans Peau noire et masque blanc, ce sont des choses que nous avons intégrées et qui deviennent une vérité pour nous. Et puis il faut dire que la notion de frère n’existe que depuis le début du vingtième siècle. Elle est née avec le professeur Dubois et les débuts de l’Afrocentrisme. Cette notion de fraternité s’est amplifiée avec Marcus Garvey (père du rastafarisme, ndlr). Celui qui appartenait au royaume du Dahomey (l’actuel Bénin, ndlr) et celui de l’empire mandingue n’étaient pas frères : ils étaient ennemis. Les Européens ne disent pas « nous sommes tous frères ».
Afrik : Votre association aura-t-elle un lien direct avec le continent africain ? Claudy Siar : On a aussi besoin de la contribution de nos grands chefs d’entreprise et nos éminences politiques en Afrique. Il faut que l’Afrique comprenne que si ceux qui appartiennent à la diaspora sont forts, ils sont forts aussi pour le continent. Donc, il y a une vraie réciprocité. On a besoin de moyens. Nous refusons de demander des subventions à l’Etat français. Nous devons rester indépendants dès le départ. C’est à nous de nous organiser. Aujourd’hui, c’est sur des financements personnels que nous allons faire tout ça, mais nous avons besoin que des gens importants sur le continent africain décident de nous aider.
Afrik : Quels liens votre association se propose d’entretenir avec les autres associations de la communauté noire en France ? Claudy Siar : Il y a des terrains sur lesquels nous n’irons jamais. Nous pouvons soutenir une association comme Africagora. Nous éviterons, en revanche, de soutenir trop facilement des structures qui ne s’inscrivent que dans des actions passéistes. Il est important de nourrir un devoir de mémoire sur l’esclavage - j’étais le premier à organiser une fête pour la commémoration de l’esclavage en 1993 (la Fête des Nègres marrons en avril 1993, ndlr) - mais nous souhaitons parler de choses beaucoup plus proches de nous pour poser le problème du présent et de l’avenir.
Afrik : Pour en revenir à l’affaire Dieudonné, il y a la polémique autour de son sketch controversé qui lui vaut aujourd’hui d’être accusé d’antisémitisme et celle sur le SMS, diffusé par l’équipe de Marc-Olivier Fogiel, que d’aucuns jugent infamant par rapport à la communauté noire. Où vous situez-vous dans tout ça ? Claudy Siar : Personne ne parle du SMS. L’histoire de ce SMS a été orchestrée et est une insulte à l’endroit de la communauté noire. Personne n’a rien dit. C’est un membre de l’équipe de Fogiel qui a rédigé ce SMS. Ils l’ont fait exprès. Fogiel a essayé de s’en expliquer. Il m’a même appelé pour me dire : « C’est pas vrai, tu ne peux pas croire ça, je ne suis pas raciste ». Il a soutenu qu’il n’avait pas écrit ce message, mais j’en doute fortement.
Afrik : Que pensez-vous des accusations d’antisémitisme lancées à l’encontre de Dieudonné ? Claudy Siar : Il dénonce la politique de l’Etat israélien envers les Palestiniens. Ce n’est pas de l’antisémitisme. L’Etat israélien ce n’est pas le peuple juif. On peut certes trouver que « Heil Israël » est quelque chose qui a pu choquer les Juifs parce qu’on est revenu encore une fois sur la Shoah.
Afrik : Avec de tels propos, n’avez-vous pas peur que l’on vous taxe vous-aussi d’antisémitisme ? Claudy Siar : On ne peut pas me taxer d’antisémitisme. Je condamne la politique d’Ariel Sharon. Nous étions tous très heureux lorsqu’Ytshak Rabin est arrivé au pouvoir. Personne n’oubliera cette poignée de main avec Yasser Arafat à Oslo (Norvège, 13 septembre 1993, ndlr). Lorsqu’il a été assassiné (novembre 1995, ndlr), j’ai appris la nouvelle depuis Dakar, j’étais effondré. Avec Ehoud Barak, on a eu également le sentiment qu’il y allait y avoir la paix. Aujourd’hui, on sait très bien que Sharon ne veut pas la paix. Quand la force est de votre côté et que de l’autre les gens n’ont que des pierres ou le désespoir en allant se faire sauter pour faire entendre leur voix, il faut voir qui a la capacité de faire la paix et qui ne l’a pas.
Pour joindre l’Union de la communauté noire de France : 00 33 (0) 6 84 75 88 91
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Afrik : Pourquoi avoir créé l’Union de la communauté noire de France ? Claudy Siar : On est parti sur le constat que les différentes associations qui luttent contre le racisme en France (le Mrap, SOS Racisme, la Licra, ndlr) ne s’attellent jamais à des discriminations lorsqu’elles sont à l’encontre de gens de la communauté noire. Ou très rarement. Je connais une de ces associations, que je préfère ne pas citer, qui, quand elle reçoit une plainte de ce type, la met directement à la poubelle. L’affaire Dieudonné a révélé les carences de la communauté noire à défendre l’un des leurs. Et surtout a montré à quel point on pouvait de façon automatique et sans aucun discernement frapper quelqu’un de la communauté sachant qu’il n’y aura aucune réplique. Certains pourraient appeler notre action du lobbying, mais c’est pour nous la possibilité de réagir à chaque fois qu’un Noir est attaqué en France, ou qu’il est victime de discrimination. Les gens de la communauté doivent comprendre que celui qui est attaqué ne sera plus seul. A terme, et cela fait partie de nos attentes et de nos rêves, nous espérons avoir un véritable poids sur la politique française. A nous d’être vigilants pour ne plus être les paillassons de la société française.
Afrik : L’Association sera exclusivement destinée à défendre les intérêts des Noirs ? Claudy Siar : Nous nous réservons le droit de nous porter partie civile quand quelqu’un d’une autre communauté est injustement attaqué. Même si notre association part d’un postulat très communautaire, nous n’avons pas envie de nous cantonner aux Noirs. Nous vivons dans un monde où le métissage, qu’il soit culturel ou ethnique, est une évidence, il n’y a pas de raison pour que nous nous restreignions pour devenir des intégristes de quoi que ce soit.
Afrik : Vous parlez depuis le début à la première personne du pluriel. Qui se cache derrière le « nous » ? Claudy Siar : Il y a des gens connus et des gens qui le sont moins. En temps voulu, je citerai le nom de ces personnes-là, qui sont déjà là, mais qui n’ont pas encore pris de fonction précise dans l’association, dont je suis le président. Les statuts viennent d’être déposés, nous avons même déjà un numéro de téléphone pour nous joindre. Dans les semaines à venir j’annoncerai la constitution de notre bureau et de quelle façon nous allons pouvoir, si nous en avons besoin, avoir recours à la justice avec des avocats qui travaillent au sein de l’Union de la communauté noire.
Afrik : Il existe déjà certaines initiatives pour fédérer la communauté noire de France, comme Africagora. Qu’en pensez-vous ? Claudy Siar : J’aime beaucoup ce que fait Africagora. Je trouve qu’il y a un vrai discours, une vraie démarche, depuis plusieurs années dans ce club. Dogad Dogoui mène un fantastique combat qui est plus citoyen et politique que le nôtre, mais tout aussi essentiel.
Afrik : La communauté noire a-t-elle un réel problème d’intégration ? Claudy Siar : Les gens de la communauté noire ont de vrais problèmes pour se penser et se mouvoir dans la société française. Ils ont l’impression que les lois sont là pour leur interdire des choses et pas pour leur garantir leur liberté, leur permettre de s’émanciper et de trouver leur voix.
Afrik : Y a-t-il une communauté noire ou des communautés noires en France ? Claudy Siar : Au départ, nous nous sommes demandés si nous n’allions pas plutôt définir l’association comme L’Union des communautés noires de France. Mais cela aurait été une véritable erreur. Parce que tu sois antillais ou que tu sois malien en France, tu subis le même racisme, la même discrimination. D’ailleurs, pour beaucoup de Français blancs, les Antillais sont vus comme des personnes issues de l’immigration. Ce qui est une aberration. Force est de reconnaître que c’est la couleur de ta peau qui détermine le regard que l’on a sur toi dans la société française. C’est contre ça que nous allons nous battre. Je n’ai pas envie que demain mes filles me disent « mais qu’avez vous fait, vous, nos aînés, pour que nous ayons hérité d’une société aussi injuste ? ».
Afrik : N’existe-t-il toujours pas un fort clivage entre les Africains et les Antillais ? Claudy Siar : Beaucoup moins qu’il y a dix ans ou vingt ans. On a heureusement dépassé les propos qui accusent les uns d’avoir vendu les autres ou ceux qui accusent les Antillais d’avoir oublié leur négritude. Ça fait partie de l’idéologie colonialiste et néo-colonialiste qui prône le « diviser pour mieux régner ». Et Franz Fanon le dit très bien dans Les damnés de la terre ou dans Peau noire et masque blanc, ce sont des choses que nous avons intégrées et qui deviennent une vérité pour nous. Et puis il faut dire que la notion de frère n’existe que depuis le début du vingtième siècle. Elle est née avec le professeur Dubois et les débuts de l’Afrocentrisme. Cette notion de fraternité s’est amplifiée avec Marcus Garvey (père du rastafarisme, ndlr). Celui qui appartenait au royaume du Dahomey (l’actuel Bénin, ndlr) et celui de l’empire mandingue n’étaient pas frères : ils étaient ennemis. Les Européens ne disent pas « nous sommes tous frères ».
Afrik : Votre association aura-t-elle un lien direct avec le continent africain ? Claudy Siar : On a aussi besoin de la contribution de nos grands chefs d’entreprise et nos éminences politiques en Afrique. Il faut que l’Afrique comprenne que si ceux qui appartiennent à la diaspora sont forts, ils sont forts aussi pour le continent. Donc, il y a une vraie réciprocité. On a besoin de moyens. Nous refusons de demander des subventions à l’Etat français. Nous devons rester indépendants dès le départ. C’est à nous de nous organiser. Aujourd’hui, c’est sur des financements personnels que nous allons faire tout ça, mais nous avons besoin que des gens importants sur le continent africain décident de nous aider.
Afrik : Quels liens votre association se propose d’entretenir avec les autres associations de la communauté noire en France ? Claudy Siar : Il y a des terrains sur lesquels nous n’irons jamais. Nous pouvons soutenir une association comme Africagora. Nous éviterons, en revanche, de soutenir trop facilement des structures qui ne s’inscrivent que dans des actions passéistes. Il est important de nourrir un devoir de mémoire sur l’esclavage - j’étais le premier à organiser une fête pour la commémoration de l’esclavage en 1993 (la Fête des Nègres marrons en avril 1993, ndlr) - mais nous souhaitons parler de choses beaucoup plus proches de nous pour poser le problème du présent et de l’avenir.
Afrik : Pour en revenir à l’affaire Dieudonné, il y a la polémique autour de son sketch controversé qui lui vaut aujourd’hui d’être accusé d’antisémitisme et celle sur le SMS, diffusé par l’équipe de Marc-Olivier Fogiel, que d’aucuns jugent infamant par rapport à la communauté noire. Où vous situez-vous dans tout ça ? Claudy Siar : Personne ne parle du SMS. L’histoire de ce SMS a été orchestrée et est une insulte à l’endroit de la communauté noire. Personne n’a rien dit. C’est un membre de l’équipe de Fogiel qui a rédigé ce SMS. Ils l’ont fait exprès. Fogiel a essayé de s’en expliquer. Il m’a même appelé pour me dire : « C’est pas vrai, tu ne peux pas croire ça, je ne suis pas raciste ». Il a soutenu qu’il n’avait pas écrit ce message, mais j’en doute fortement.
Afrik : Que pensez-vous des accusations d’antisémitisme lancées à l’encontre de Dieudonné ? Claudy Siar : Il dénonce la politique de l’Etat israélien envers les Palestiniens. Ce n’est pas de l’antisémitisme. L’Etat israélien ce n’est pas le peuple juif. On peut certes trouver que « Heil Israël » est quelque chose qui a pu choquer les Juifs parce qu’on est revenu encore une fois sur la Shoah.
Afrik : Avec de tels propos, n’avez-vous pas peur que l’on vous taxe vous-aussi d’antisémitisme ? Claudy Siar : On ne peut pas me taxer d’antisémitisme. Je condamne la politique d’Ariel Sharon. Nous étions tous très heureux lorsqu’Ytshak Rabin est arrivé au pouvoir. Personne n’oubliera cette poignée de main avec Yasser Arafat à Oslo (Norvège, 13 septembre 1993, ndlr). Lorsqu’il a été assassiné (novembre 1995, ndlr), j’ai appris la nouvelle depuis Dakar, j’étais effondré. Avec Ehoud Barak, on a eu également le sentiment qu’il y allait y avoir la paix. Aujourd’hui, on sait très bien que Sharon ne veut pas la paix. Quand la force est de votre côté et que de l’autre les gens n’ont que des pierres ou le désespoir en allant se faire sauter pour faire entendre leur voix, il faut voir qui a la capacité de faire la paix et qui ne l’a pas.
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