SITRUK SE DIT DECU PAR LES PROPOS DU PAPE A AUSCHWITZ
PARIS, 8 juin 2006 (AFP) - Le grand rabbin de France "déçu" par les propos de Benoît XVI à Auschwitz
Le grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk s'est dit "déçu" jeudi par les propos du pape Benoît XVI durant sa visite de l'ancien camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau (Pologne) le 28 mai.
"Je suis un peu déçu", a déclaré M. Sitruk à des journalistes qui l'interrogeaient sur le discours du pape, "je croyais que les relations judéo-chrétiennes avaient franchi des pas décisifs".
"Une visite silencieuse aurait été plus parlante qu'un discours", a-t-il poursuivi. "Quelque part, l'Eglise officielle ne se sent pas à l'aise avec cet épisode, il y a eu un silence coupable. Aujourd'hui, il ne faudrait pas qu'il y ait des paroles accablantes".
Le fait que le pape soit revenu sur le sujet trois jours plus tard à Rome pour tenter d'effacer le malaise suscité par son discours d'Auschwitz "montre bien que lui-même a senti qu'il n'avait pas été compris", a ajouté le grand rabbin.
Dans son discours, le pape avait attribué la responsabilité des crimes nazis à "un groupe de criminels" ayant utilisé le peuple allemand et avait parlé de "six millions" de victimes polonaises de la guerre, sans préciser que la moitié de ces victimes étaient juives.
Le grand rabbin s'est dit surtout choqué par cette omission. "Un pape qui connaît cette région du monde, qui est lui-même allemand, doit avoir le courage de dire que la communauté juive de Pologne a été exterminée à 98%", a déclaré M. Sitruk.
Rappelant qu'il avait "été le premier à saluer et admirer la démarche de pardon" engagée par l'Eglise catholique auprès des juifs, le grand rabbin a néanmoins estimé: "On a l'impression que c'est la valse-hésitation, qu'on ne veut pas aller trop loin, pas s'accabler de responsabilités".
"En compliquant le discours, on le rend incompréhensible", a-t-il observé. "Il y a eu six millions de juifs assassinés parce qu'ils étaient juifs, on se doit de chercher les raisons de cette tragédie. Cela s'est passé au coeur d'une civilisation chrétienne. Il y a toute une responsabilité collective que, très dignement, l'Eglise aurait pu reconnaître".
Le grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk s'est dit "déçu" jeudi par les propos du pape Benoît XVI durant sa visite de l'ancien camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau (Pologne) le 28 mai.
"Je suis un peu déçu", a déclaré M. Sitruk à des journalistes qui l'interrogeaient sur le discours du pape, "je croyais que les relations judéo-chrétiennes avaient franchi des pas décisifs".
"Une visite silencieuse aurait été plus parlante qu'un discours", a-t-il poursuivi. "Quelque part, l'Eglise officielle ne se sent pas à l'aise avec cet épisode, il y a eu un silence coupable. Aujourd'hui, il ne faudrait pas qu'il y ait des paroles accablantes".
Le fait que le pape soit revenu sur le sujet trois jours plus tard à Rome pour tenter d'effacer le malaise suscité par son discours d'Auschwitz "montre bien que lui-même a senti qu'il n'avait pas été compris", a ajouté le grand rabbin.
Dans son discours, le pape avait attribué la responsabilité des crimes nazis à "un groupe de criminels" ayant utilisé le peuple allemand et avait parlé de "six millions" de victimes polonaises de la guerre, sans préciser que la moitié de ces victimes étaient juives.
Le grand rabbin s'est dit surtout choqué par cette omission. "Un pape qui connaît cette région du monde, qui est lui-même allemand, doit avoir le courage de dire que la communauté juive de Pologne a été exterminée à 98%", a déclaré M. Sitruk.
Rappelant qu'il avait "été le premier à saluer et admirer la démarche de pardon" engagée par l'Eglise catholique auprès des juifs, le grand rabbin a néanmoins estimé: "On a l'impression que c'est la valse-hésitation, qu'on ne veut pas aller trop loin, pas s'accabler de responsabilités".
"En compliquant le discours, on le rend incompréhensible", a-t-il observé. "Il y a eu six millions de juifs assassinés parce qu'ils étaient juifs, on se doit de chercher les raisons de cette tragédie. Cela s'est passé au coeur d'une civilisation chrétienne. Il y a toute une responsabilité collective que, très dignement, l'Eglise aurait pu reconnaître".
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