Wednesday, January 17, 2007

L'EXTREME DROITE DIVISE LE PARLEMENT EUROPEEN

Le Parlement européen embarrassé par l'extrême droite
De notre envoyé spécial à Strasbourg PIERRE AVRIL.
Publié le 17 janvier 2007Bruno Gollnisch, président du groupe politique Identité Tradition Souveraineté, qui regroupe les vingt eurodéputés d'extrême droite au sein du Parlement européen, hier en discussion avec Jean-Marie Le Pen à Strasbourg. Loos/Reuters.

Bruno Gollnisch, président du groupe politique Identité Tradition Souveraineté, qui regroupe les vingt eurodéputés d'extrême droite au sein du Parlement européen, hier en discussion avec Jean-Marie Le Pen à Strasbourg.
Loos/Reuters..
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Les socialistes ont, en vain, tenté de bloquer l'initiative du nouveau groupe politique Identité Tradition Souveraineté de Bruno Gollnisch.

LA POLITIQUE du bâton à l'égard de l'extrême droite ne fait pas l'unanimité au sein du Parlement européen. Depuis l'annonce de la création, au sein de l'institution, du groupe politique Identité Tradition Souveraineté, présidé par l'élu du Front national Bruno Gollnisch, les eurodéputés s'interrogent sur la tactique à adopter pour combattre cette formation, érigée par certains au rang d'ennemie de la démocratie. Lundi soir, le président du groupe socialiste, Martin Schultz, a tenté, en vain, de bloquer l'initiative de l'extrême droite. Au motif que ses 20 membres - des régionalistes flamands du Vlaams Belang à la petite fille du Duce, Alessandra Mussolini, en passant par les Roumains hostiles aux minorités tziganes - étaient trop dissemblables pour prétendre constituer un groupe politique homogène. Bruno Gollnisch a aussitôt dénoncé les « discriminations » dont lui-même et ses amis étaient « victimes ».
Leur offensive juridique ayant échoué, les socialistes ont désormais banni de leur vocabulaire le concept de « cordon sanitaire », qu'ils souhaitaient initialement ériger autour du groupe indésirable. Avec le soutien d'élus écologistes, libéraux et communistes, ils tentent désormais d'empêcher leurs adversaires de conquérir les deux postes de vice-présidents de commissions parlementaires auxquels ces derniers peuvent légitimement prétendre. Ces scrutins se dérouleront la semaine prochaine à Bruxelles. « Je ne voterais pas pour des fascistes » a prévenu Martin Schultz. Les libéraux et les Verts devraient se joindre au mouvement, mais refusent de donner des « consignes de vote ». « Le groupe ITS a pour seul objectif de servir de plate-forme à Gollnisch pour l'élection présidentielle française. Il fera long feu », pronostique le président du groupe libéral démocrate, Graham Watson. Les cinq sièges aujourd'hui attribués aux députés d'extrême droite roumains pourraient être remis en cause lors des élections européennes de mai prochain, à Bucarest. C'est du moins le souhait de leurs adversaires.
Ligne dure
Pour sa part, le groupe conservateur (PPE), première formation à Strasbourg, est divisé à l'égard de l'extrême droite. Se déclarant hostile à toute forme d'extrémisme, qu'il soit de droite ou de gauche, ses représentants tchèques et polonais entendent adopter une ligne dure. En revanche, au nom de la défense de la « démocratie », les Français de l'UMP refusent de se joindre à des « manoeuvres politiques indignes » qui auraient pour but d'interdire l'accès des membres d'ITS à leurs responsabilités parlementaires légitimes. « On ne peut pas les traiter en pestiférés », estime Margie Sudre.
Le problème risque encore de se compliquer lorsqu'il s'agira pour les eurodéputés de réunir des soutiens afin d'adopter des résolutions politiques, allant de la crise au Proche-Orient à l'implantation du siège du Parlement. Accepteront-ils, le cas échéant, les voix de l'extrême droite ? De nombreux parlementaires préfèrent éluder cette question.

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