PAPON SERA ENTERRE AVEC SA MEDAILLE
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PARIS/BORDEAUX (Reuters) - Maurice Papon, seul Français condamné au titre de la déportation des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale, sera inhumé mercredi ou jeudi avec la Légion d'honneur retirée après sa condamnation, malgré l'indignation de ses victimes et de la classe politique, confirme son avocat Francis Vuillemin.
Les autorités n'ont pas annoncé pour l'instant qu'elles feraient obstacle à la cérémonie. Le Grand chancelier de la légion d'honneur Jean-Pierre Kelche a rappelé dans un communiqué que le condamné s'était vu retirer automatiquement et de droit sa décoration en 1998 et qu'il "avait donc cessé définitivement d'être membre de la Légion d'honneur".
La décoration avait été remise par Charles de Gaulle à Maurice Papon en juillet 1961, quand il était préfet de police de Paris, poste qu'il a occupé entre 1958 et 1967.
Une intervention avant ou pendant l'enterrement n'aurait pas de base légale, a estimé Me Vuillemin, qui a promis qu'il veillerait "personnellement" à l'organisation de la cérémonie.
"Le délit de port illégal de décoration ne se conçoit que dans un lieu public. Le cercueil est le lieu le plus privé qui puisse être et un cadavre n'est plus un sujet de droit, il n'y a donc pas d'infraction", a dit l'avocat à Reuters.
"Maurice Papon m'a toujours dit qu'il porterait sa décoration jusqu'à sa dernière demeure. Je considère donc que je fais respecter sa volonté tacite", a-t-il ajouté.
L'ex-fonctionnaire de Vichy, mort samedi dans une clinique de Seine-et-Marne à 96 ans, avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour "complicité de crimes contre l'humanité" en 1998. Il a purgé trois ans de prison avant d'être libéré en septembre 2002 pour raisons de santé.
Il vivait depuis dans sa résidence de Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), et c'est dans le cimetière de cette ville qu'il sera enterré, aux côtés de son épouse.
RÉACTIONS INDIGNÉES
Après les réactions indignées à gauche comme à droite, qui qualifiaient dimanche la démarche de Me Vuillemin de "provocation", les familles de certains des quelque 1.690 Juifs de Gironde déportés sous l'Occupation ont aussi protesté lundi.
"En plus d'être un mort sans remords, il veut rester un mort revanchard. Jusqu'au bout il n'aura pas changé. Il aurait pu, avant de partir, se montrer enfin humain vis-à-vis des victimes. Au lieu de cela, celui qui était un fonctionnaire zélé fait fi une dernière fois de l'ordre républicain", a dit à Reuters Jean-Philippe Husetowski, 66 ans, dont les parents sont morts en déportation.
Michel Slitinsky, porte-parole des parties civiles au procès Papon, a souhaité qu'au moment de obsèques, "il y ait préalablement une déclaration officielle des autorités indiquant que Papon a bien été déchu et qu'il n'est pas question de revenir dessus".
Michel Zaoui, avocat de certaines victimes, a en revanche moqué une "pauvre tentative de revanche post mortem".
"Si sa famille ou son avocat décident de mettre sa légion d'honneur dans son cercueil, ça m'indiffère. Ce qui est inadmissible c'est de le faire savoir, d'essayer d'en faire un événement, un acte politique", a-t-il dit.
En 2004 et en 2005 en appel, Maurice Papon avait été condamné à 2.500 euros d'amende pour port illégal de sa décoration, qui apparaissait sur une photo dans Le Point.
L'ordre de la Légion d'honneur a été créé le 19 mai 1802 par Napoléon, pour créer "la base d'une nouvelle société au service de la Nation", disent les textes officiels.
Par ailleurs, Jean-Louis Castagnède, qui avait présidé la cour ayant condamné Maurice Papon en 1998, est mort à 61 ans dans la nuit de samedi à dimanche, peu après lui, d'une rupture d'anévrisme, a-t-on appris à la Cour de cassation.
La mort de ce magistrat, qui était depuis 2003 conseiller à la chambre criminelle de la Cour de cassation, n'a pas de lien avec celle de Maurice Papon, car il se trouvait entre la vie et la mort depuis plusieurs jours déjà, a-t-on précisé
PARIS/BORDEAUX (Reuters) - Maurice Papon, seul Français condamné au titre de la déportation des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale, sera inhumé mercredi ou jeudi avec la Légion d'honneur retirée après sa condamnation, malgré l'indignation de ses victimes et de la classe politique, confirme son avocat Francis Vuillemin.
Les autorités n'ont pas annoncé pour l'instant qu'elles feraient obstacle à la cérémonie. Le Grand chancelier de la légion d'honneur Jean-Pierre Kelche a rappelé dans un communiqué que le condamné s'était vu retirer automatiquement et de droit sa décoration en 1998 et qu'il "avait donc cessé définitivement d'être membre de la Légion d'honneur".
La décoration avait été remise par Charles de Gaulle à Maurice Papon en juillet 1961, quand il était préfet de police de Paris, poste qu'il a occupé entre 1958 et 1967.
Une intervention avant ou pendant l'enterrement n'aurait pas de base légale, a estimé Me Vuillemin, qui a promis qu'il veillerait "personnellement" à l'organisation de la cérémonie.
"Le délit de port illégal de décoration ne se conçoit que dans un lieu public. Le cercueil est le lieu le plus privé qui puisse être et un cadavre n'est plus un sujet de droit, il n'y a donc pas d'infraction", a dit l'avocat à Reuters.
"Maurice Papon m'a toujours dit qu'il porterait sa décoration jusqu'à sa dernière demeure. Je considère donc que je fais respecter sa volonté tacite", a-t-il ajouté.
L'ex-fonctionnaire de Vichy, mort samedi dans une clinique de Seine-et-Marne à 96 ans, avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour "complicité de crimes contre l'humanité" en 1998. Il a purgé trois ans de prison avant d'être libéré en septembre 2002 pour raisons de santé.
Il vivait depuis dans sa résidence de Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), et c'est dans le cimetière de cette ville qu'il sera enterré, aux côtés de son épouse.
RÉACTIONS INDIGNÉES
Après les réactions indignées à gauche comme à droite, qui qualifiaient dimanche la démarche de Me Vuillemin de "provocation", les familles de certains des quelque 1.690 Juifs de Gironde déportés sous l'Occupation ont aussi protesté lundi.
"En plus d'être un mort sans remords, il veut rester un mort revanchard. Jusqu'au bout il n'aura pas changé. Il aurait pu, avant de partir, se montrer enfin humain vis-à-vis des victimes. Au lieu de cela, celui qui était un fonctionnaire zélé fait fi une dernière fois de l'ordre républicain", a dit à Reuters Jean-Philippe Husetowski, 66 ans, dont les parents sont morts en déportation.
Michel Slitinsky, porte-parole des parties civiles au procès Papon, a souhaité qu'au moment de obsèques, "il y ait préalablement une déclaration officielle des autorités indiquant que Papon a bien été déchu et qu'il n'est pas question de revenir dessus".
Michel Zaoui, avocat de certaines victimes, a en revanche moqué une "pauvre tentative de revanche post mortem".
"Si sa famille ou son avocat décident de mettre sa légion d'honneur dans son cercueil, ça m'indiffère. Ce qui est inadmissible c'est de le faire savoir, d'essayer d'en faire un événement, un acte politique", a-t-il dit.
En 2004 et en 2005 en appel, Maurice Papon avait été condamné à 2.500 euros d'amende pour port illégal de sa décoration, qui apparaissait sur une photo dans Le Point.
L'ordre de la Légion d'honneur a été créé le 19 mai 1802 par Napoléon, pour créer "la base d'une nouvelle société au service de la Nation", disent les textes officiels.
Par ailleurs, Jean-Louis Castagnède, qui avait présidé la cour ayant condamné Maurice Papon en 1998, est mort à 61 ans dans la nuit de samedi à dimanche, peu après lui, d'une rupture d'anévrisme, a-t-on appris à la Cour de cassation.
La mort de ce magistrat, qui était depuis 2003 conseiller à la chambre criminelle de la Cour de cassation, n'a pas de lien avec celle de Maurice Papon, car il se trouvait entre la vie et la mort depuis plusieurs jours déjà, a-t-on précisé
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