SAMI NACERI .. ANTISEMITE COMME MEL GIBSON ?
Devant le tribunal, Sami Naceri, entre violence et paranoïa
LE MONDE | 09.02.07 | 15h04
AIX-EN-PROVENCE (Bouches-du-Rhône) ENVOYÉ SPÉCIAL
Consultez les dépêches vidéo des agences AFP et Reuters, en français et en anglais.
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ans un box il est nul, c'est son plus mauvais rôle", lance Me Françoise Cotta, avocate de Sami Naceri, qui comparaissait, jeudi 8 février, devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. L'acteur était poursuivi pour des violences commises envers le physionomiste d'une boîte de nuit aixoise, le 3 janvier. Mais aussi pour outrages envers des policiers, le 18 janvier, alors qu'il était hospitalisé pour avoir avalé trop de médicaments à la prison de Luynes, où il purge une peine de six mois de prison pour de précédents outrages et injures envers des policiers.
L'acteur, survêtement bleu, bouche tombante, a alterné des déclarations de repentance presque pathétiques et des allégations vaguement paranoïaques. Deux malfrats cagoulés "italiens" lui auraient, par exemple, proposé dans la cour de la prison d'étouffer son affaire contre quelques milliers d'euros.
Exaspérée par ces déclarations, la procureure, Sylvie Canovas, a préféré revenir aux faits, que personne ne conteste : les deux amies avec lesquelles Sami Naceri est arrivé, le 3 janvier, devant la boîte aixoise, ont confirmé qu'il avait bien sorti et agité un couteau à hauteur du visage du physionomiste qui lui refusait l'entrée car il n'était pas invité. La bande enregistrée par la caméra de surveillance de l'établissement montre qu'il n'a pas attendu "douze secondes" pour brandir ce couteau. Avant que deux vigiles ne lui fassent "une clé de poignet" et l'immobilisent, lui cassant au passage quatre dents sur un capot de voiture.
Pour les outrages, c'est à deux policiers qui le surveillaient quand il avait été emmené d'urgence à l'hôpital d'Aix qu'il s'en est pris, car, explique Sami Naceri, ils ne lui donnaient pas de cigarettes. Avec des "insultes particulièrement pénibles à lire" selon la présidente qui se refuse à les répéter, précisant quand même qu'elles ont un caractère raciste. Vexé qu'on puisse le soupçonner d'être "un antisémite, un raciste", l'acteur d'Indigènes affirme qu'il n'a aucun souvenir de mots prononcés, selon lui, sous l'empire de la morphine qu'on lui a administrée pour un lavage d'estomac.
"HYPERSENSIBILITÉ"
D'accord sur les faits, défense, parties civiles, accusation et présidence se retrouvent aussi d'accord sur le diagnostic de l'expert décrivant l'acteur comme un homme à "l'hypersensibilité narcissique", un impulsif "gérant mal sa médiatisation" et qui, surtout, n'a "aucune tolérance à la frustration". Et qui conclut son rapport en expliquant que l'alcool altère manifestement sa capacité de jugement.
La procureure requiert 12 mois de prison, dont 3 ferme et une obligation de soins pour les faits de violences, et 3 mois ferme pour les outrages. Sami Naceri abandonne ses explications alambiquées, dit qu'il a réussi à abandonner la drogue "tout seul". Et qu'il a compris durant son mois et demi de prison qu'il lui faudrait de l'aide pour sortir de l'alcool. "C'est la chose la plus importante de ce dossier", a conclu Me Cotta.
Délibéré le 16 février.
Michel Samson
LE MONDE | 09.02.07 | 15h04
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ans un box il est nul, c'est son plus mauvais rôle", lance Me Françoise Cotta, avocate de Sami Naceri, qui comparaissait, jeudi 8 février, devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. L'acteur était poursuivi pour des violences commises envers le physionomiste d'une boîte de nuit aixoise, le 3 janvier. Mais aussi pour outrages envers des policiers, le 18 janvier, alors qu'il était hospitalisé pour avoir avalé trop de médicaments à la prison de Luynes, où il purge une peine de six mois de prison pour de précédents outrages et injures envers des policiers.
L'acteur, survêtement bleu, bouche tombante, a alterné des déclarations de repentance presque pathétiques et des allégations vaguement paranoïaques. Deux malfrats cagoulés "italiens" lui auraient, par exemple, proposé dans la cour de la prison d'étouffer son affaire contre quelques milliers d'euros.
Exaspérée par ces déclarations, la procureure, Sylvie Canovas, a préféré revenir aux faits, que personne ne conteste : les deux amies avec lesquelles Sami Naceri est arrivé, le 3 janvier, devant la boîte aixoise, ont confirmé qu'il avait bien sorti et agité un couteau à hauteur du visage du physionomiste qui lui refusait l'entrée car il n'était pas invité. La bande enregistrée par la caméra de surveillance de l'établissement montre qu'il n'a pas attendu "douze secondes" pour brandir ce couteau. Avant que deux vigiles ne lui fassent "une clé de poignet" et l'immobilisent, lui cassant au passage quatre dents sur un capot de voiture.
Pour les outrages, c'est à deux policiers qui le surveillaient quand il avait été emmené d'urgence à l'hôpital d'Aix qu'il s'en est pris, car, explique Sami Naceri, ils ne lui donnaient pas de cigarettes. Avec des "insultes particulièrement pénibles à lire" selon la présidente qui se refuse à les répéter, précisant quand même qu'elles ont un caractère raciste. Vexé qu'on puisse le soupçonner d'être "un antisémite, un raciste", l'acteur d'Indigènes affirme qu'il n'a aucun souvenir de mots prononcés, selon lui, sous l'empire de la morphine qu'on lui a administrée pour un lavage d'estomac.
"HYPERSENSIBILITÉ"
D'accord sur les faits, défense, parties civiles, accusation et présidence se retrouvent aussi d'accord sur le diagnostic de l'expert décrivant l'acteur comme un homme à "l'hypersensibilité narcissique", un impulsif "gérant mal sa médiatisation" et qui, surtout, n'a "aucune tolérance à la frustration". Et qui conclut son rapport en expliquant que l'alcool altère manifestement sa capacité de jugement.
La procureure requiert 12 mois de prison, dont 3 ferme et une obligation de soins pour les faits de violences, et 3 mois ferme pour les outrages. Sami Naceri abandonne ses explications alambiquées, dit qu'il a réussi à abandonner la drogue "tout seul". Et qu'il a compris durant son mois et demi de prison qu'il lui faudrait de l'aide pour sortir de l'alcool. "C'est la chose la plus importante de ce dossier", a conclu Me Cotta.
Délibéré le 16 février.
Michel Samson
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