ROYAUME-UNI • Que penser de ces "voix juives indépendantes" ?
ROYAUME-UNI • Que penser de ces "voix juives indépendantes" ?
Un groupe d'intellectuels et d'artistes juifs britanniques a décidé de constituer le réseau Independent Jewish Voices. Mais les juifs critiques vis-à-vis d'Israël n'ont-ils pas déjà voix au chapitre dans la presse anglaise ?
Le 5 février dernier, un groupe d'artistes et d'intellectuels juifs britanniques lançaient le réseau Independent Jewish Voices (Voix juives indépendantes), avec une déclaration publiée dans les quotidiens The Times et The Guardian. "Nous sommes un groupe de Juifs de Grande-Bretagne de différentes origines, professions et tendances politiques, qui partageons un fort attachement pour la justice sociale et les droits de l'homme. Nous avons en commun le sentiment que les institutions qui revendiquent le pouvoir de représenter l'ensemble de la communauté juive ne reflètent pas le vaste éventail d'opinions de la population juive du pays. Nous pensons en outre que les individus et les groupes de toutes les communautés doivent pouvoir exprimer leurs points de vue sur tous les sujets d'actualité sans risquer d'être accusés de déloyauté", peut-on lire en préambule de ce texte, signé à ce jour par 412 personnes, dont le Prix Nobel de littérature Harold Pinter, l'historien Eric Hobsbawm, l'acteur Stephen Fry, le cinéaste Mike Leigh et la styliste française établie à Londres Nicole Farhi.
Principale institution visée : le Conseil représentatif des juifs britanniques, qui se prétend la "voix de la communauté juive britannique" alors qu'il "consacre beaucoup de son temps et de ses ressource à défendre Israël", comme le dit le philosophe Brian Klug, l'un des initiateurs du projet Independent Jewish Voices.
Mais ces Juifs britanniques critiques envers la politique d'Israël ont-ils autant de mal qu'ils le disent à faire entendre leur voix ? "La plupart des signataires d'Independent Jewish Voices peuvent, pratiquement tous les jours de la semaine, trouver un espace dans la presse de gauche et être applaudis pour leur courage et leur franc-parler", s'énerve l'universitaire Norman Geras sur son blog. "Le débat public sur Israël au Royaume-Uni laisse volontiers de l'espace aux points de vue les plus anti-Israël", note aussi le chercheur en relations internationales Jonathan Spyer dans le quotidien israélien Ha'Aretz, rappelant qu'il existe déjà dans le pays un certain nombre d'organisations juives hostiles à la politique de l'Etat hébreu, comme Jews for Justice for the Palestinians et le Jewish Forum for Justice and Human Rights. En fait, conclut-il, "il n'a jamais fait aussi bon être un opposant juif à Israël en Grande-Bretagne".
Un groupe d'intellectuels et d'artistes juifs britanniques a décidé de constituer le réseau Independent Jewish Voices. Mais les juifs critiques vis-à-vis d'Israël n'ont-ils pas déjà voix au chapitre dans la presse anglaise ?
Le 5 février dernier, un groupe d'artistes et d'intellectuels juifs britanniques lançaient le réseau Independent Jewish Voices (Voix juives indépendantes), avec une déclaration publiée dans les quotidiens The Times et The Guardian. "Nous sommes un groupe de Juifs de Grande-Bretagne de différentes origines, professions et tendances politiques, qui partageons un fort attachement pour la justice sociale et les droits de l'homme. Nous avons en commun le sentiment que les institutions qui revendiquent le pouvoir de représenter l'ensemble de la communauté juive ne reflètent pas le vaste éventail d'opinions de la population juive du pays. Nous pensons en outre que les individus et les groupes de toutes les communautés doivent pouvoir exprimer leurs points de vue sur tous les sujets d'actualité sans risquer d'être accusés de déloyauté", peut-on lire en préambule de ce texte, signé à ce jour par 412 personnes, dont le Prix Nobel de littérature Harold Pinter, l'historien Eric Hobsbawm, l'acteur Stephen Fry, le cinéaste Mike Leigh et la styliste française établie à Londres Nicole Farhi.
Principale institution visée : le Conseil représentatif des juifs britanniques, qui se prétend la "voix de la communauté juive britannique" alors qu'il "consacre beaucoup de son temps et de ses ressource à défendre Israël", comme le dit le philosophe Brian Klug, l'un des initiateurs du projet Independent Jewish Voices.
Mais ces Juifs britanniques critiques envers la politique d'Israël ont-ils autant de mal qu'ils le disent à faire entendre leur voix ? "La plupart des signataires d'Independent Jewish Voices peuvent, pratiquement tous les jours de la semaine, trouver un espace dans la presse de gauche et être applaudis pour leur courage et leur franc-parler", s'énerve l'universitaire Norman Geras sur son blog. "Le débat public sur Israël au Royaume-Uni laisse volontiers de l'espace aux points de vue les plus anti-Israël", note aussi le chercheur en relations internationales Jonathan Spyer dans le quotidien israélien Ha'Aretz, rappelant qu'il existe déjà dans le pays un certain nombre d'organisations juives hostiles à la politique de l'Etat hébreu, comme Jews for Justice for the Palestinians et le Jewish Forum for Justice and Human Rights. En fait, conclut-il, "il n'a jamais fait aussi bon être un opposant juif à Israël en Grande-Bretagne".
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