Boujenah se joint à Bruel pour dénoncer l'humoriste
DIEUDONNÉ
Boujenah se joint à Bruel pour dénoncer l'humoriste
Agnès Gaudet
Le Journal de Montréal
17-05-2007 | 11h35
Si Patrick Bruel avait menacé de poursuivre Dieudonné, Michel Boujenah, lui, ne porte pas l'humoriste dans son coeur et il croit que ses propos méritent d'être punis par la loi.
L'humoriste Dieudonné est à Montréal pour promouvoir ses prochains spectacles. Comme à chacun de ses passages, il charme, mais grafigne aussi, et provoque.
En gros, par les temps qui courent, Dieudonné affirme aux journalistes qu'il faut relativiser l'Holocauste et le remettre en perspective avec les autres drames humains de ce monde. Ce qui fait dire à certains qu'il minimise l'histoire.
Statut d'artiste
Lors de notre récent passage à Paris, l'humoriste, acteur et cinéaste Michel Boujenah, juif d'origine tunisienne, s'est vidé le coeur en entrevue et a donné son avis sur les propos de Dieudonné (en général) qui, selon lui, utilise son statut d'artiste pour faire passer ses idéologies de citoyen et mérite d'être condamné.
«Dieudonné est un garçon idéologiquement complètement perdu. Ses propos sont d'une grande incohérence et dénotent une grande névrose, estime Boujenah. Il souffre beaucoup, croit avoir trouvé l'objet de sa douleur et le crie sur tous les toits. Mais je crois que sa souffrance est beaucoup plus profonde et personnelle.»
Pas un bouffon
Michel Boujenah, qui sera aussi à Montréal cet été au Festival Juste pour rire avec son spectacle Les Nouveaux Magnifiques, croit qu'il faut rire de tout, en autant que... ce soit drôle.
«Le problème avec Dieudonné, c'est l'ambiguité. Il ne tient pas ces propos pour faire rire, déplore-t-il. En conférence, je n'ai pas vu un humoriste parler, mais quelqu'un de volontairement pas drôle. Il prend sa parole de citoyen, pas celle d'artiste, pas celle de bouffon, comme le faisait Coluche», ajoute Boujenah, rappelant que Dieudonné s'est déjà sérieusement présenté aux élections.
«Je pense que l'humour bien ordonné commence par soi-même, ajoute Boujenah. Chacun de nous doit savoir rire de soi, ce que fait un humoriste comme Jamel Debbouze, un Beur qui se moque des Beurs.
Les Québécois chanceux
Les Nouveaux Magnifiques racontent l'assimilation de superbes personnages tunisiens en terre française. Michel Boujenah fait un parallèle avec le peuple québécois.
«Toute minorité est l'autre. Cet autre que la majorité voudrait voir entrer dans le rang. Au Canada, vous défendez votre culture québécoise bec et ongles.
«La différence et la chance que vous avez, c'est d'avoir un État, le Québec, plus grand que la France. S'il n'y avait plus de Québec, vous seriez noyé dans la majorité du Canada, et les Québécois, une diaspora.»
Quant aux juifs assidiques de Montréal, Michel Boujenah les décrit «comme une secte qui ne se mêle pas aux autres».
Mais, ajoute-t-il, il y a plein d'autres juifs, que personne ne soupçonne d'être juifs, qui sont très heureux de vivre à Montréal.
Les poursuites n’ont jamais été entreprises
L’humoriste Dieudonné en remet sur le compte de Patrick Bruel, qu’il accuse d’être un menteur et de jouer à la victime.
«C’est un joueur de poker qui bluffe et qui dit n’importe quoi, affirme Dieudonné au sujet du musicien. Ce qu’il raconte sur moi est un mensonge permanent.»
La guerre est déclarée entre les deux vedettes de l’Hexagone depuis novembre 2006. En entrevue à l’émission Les Francs-tireurs, Dieudonné avait dit que Patrick Bruel «soutenait activement l’armée israélienne» et «trouvait normal qu’on bombarde le Liban-Sud et qu’on tue des enfants palestiniens».
En entrevue au Journal en février dernier, le chanteur avait affirmé que ces propos étaient «diffamatoires» et que la cause était entre les mains de ses avocats.
De passage à Montréal hier pour promouvoir un nouveau spectacle qu’il présentera en juin, Dieudonné a affirmé n’avoir jamais reçu de menaces des avocats de Patrick Bruel.
«Simplement parce que je le trouve nul, il me croit antisémite, explique-t-il. Je suis certain qu’il n’y aura pas de poursuite.»
Mépris
Cette dernière sortie de Patrick Bruel semble finalement n’avoir qu’attisé le mépris de l’humoriste envers le compositeur.
«Qu’il garde son sang-froid et qu’il se calme, prévient-il. Désolé si je ne suis pas une jeune fille de 14 ans qui s’émeut devant sa voix de velours.»
«Si Patrick Bruel est un homme courageux et sûr de ses convictions, qu’il accepte de débattre devant des journalistes. Il réussira à convaincre son public j’en suis sûr, mais ce n’est pas en se mettant derrière son piano qu’il réussira à m’impressionner», poursuit-il.
Celui qui le dit…
Le controversé Dieudonné soutient que lors de l’entrevue aux Francs-tireurs, il ne faisait que répondre à une première attaque du chanteur.
«Il se met à parler de moi, je lui réponds et maintenant, ça lui cause un problème. J’ai quand même le droit de lui répondre, à Sa Sainteté… Il a joué à la victime.»
«Qu’il me traite de tous les noms ne me dérange pas car je n’ai aucune susceptibilité dans ce domaine, mentionne-t-il. Je suis pour la liberté d’expression totale.»
Boujenah se joint à Bruel pour dénoncer l'humoriste
Agnès Gaudet
Le Journal de Montréal
17-05-2007 | 11h35
Si Patrick Bruel avait menacé de poursuivre Dieudonné, Michel Boujenah, lui, ne porte pas l'humoriste dans son coeur et il croit que ses propos méritent d'être punis par la loi.
L'humoriste Dieudonné est à Montréal pour promouvoir ses prochains spectacles. Comme à chacun de ses passages, il charme, mais grafigne aussi, et provoque.
En gros, par les temps qui courent, Dieudonné affirme aux journalistes qu'il faut relativiser l'Holocauste et le remettre en perspective avec les autres drames humains de ce monde. Ce qui fait dire à certains qu'il minimise l'histoire.
Statut d'artiste
Lors de notre récent passage à Paris, l'humoriste, acteur et cinéaste Michel Boujenah, juif d'origine tunisienne, s'est vidé le coeur en entrevue et a donné son avis sur les propos de Dieudonné (en général) qui, selon lui, utilise son statut d'artiste pour faire passer ses idéologies de citoyen et mérite d'être condamné.
«Dieudonné est un garçon idéologiquement complètement perdu. Ses propos sont d'une grande incohérence et dénotent une grande névrose, estime Boujenah. Il souffre beaucoup, croit avoir trouvé l'objet de sa douleur et le crie sur tous les toits. Mais je crois que sa souffrance est beaucoup plus profonde et personnelle.»
Pas un bouffon
Michel Boujenah, qui sera aussi à Montréal cet été au Festival Juste pour rire avec son spectacle Les Nouveaux Magnifiques, croit qu'il faut rire de tout, en autant que... ce soit drôle.
«Le problème avec Dieudonné, c'est l'ambiguité. Il ne tient pas ces propos pour faire rire, déplore-t-il. En conférence, je n'ai pas vu un humoriste parler, mais quelqu'un de volontairement pas drôle. Il prend sa parole de citoyen, pas celle d'artiste, pas celle de bouffon, comme le faisait Coluche», ajoute Boujenah, rappelant que Dieudonné s'est déjà sérieusement présenté aux élections.
«Je pense que l'humour bien ordonné commence par soi-même, ajoute Boujenah. Chacun de nous doit savoir rire de soi, ce que fait un humoriste comme Jamel Debbouze, un Beur qui se moque des Beurs.
Les Québécois chanceux
Les Nouveaux Magnifiques racontent l'assimilation de superbes personnages tunisiens en terre française. Michel Boujenah fait un parallèle avec le peuple québécois.
«Toute minorité est l'autre. Cet autre que la majorité voudrait voir entrer dans le rang. Au Canada, vous défendez votre culture québécoise bec et ongles.
«La différence et la chance que vous avez, c'est d'avoir un État, le Québec, plus grand que la France. S'il n'y avait plus de Québec, vous seriez noyé dans la majorité du Canada, et les Québécois, une diaspora.»
Quant aux juifs assidiques de Montréal, Michel Boujenah les décrit «comme une secte qui ne se mêle pas aux autres».
Mais, ajoute-t-il, il y a plein d'autres juifs, que personne ne soupçonne d'être juifs, qui sont très heureux de vivre à Montréal.
Les poursuites n’ont jamais été entreprises
L’humoriste Dieudonné en remet sur le compte de Patrick Bruel, qu’il accuse d’être un menteur et de jouer à la victime.
«C’est un joueur de poker qui bluffe et qui dit n’importe quoi, affirme Dieudonné au sujet du musicien. Ce qu’il raconte sur moi est un mensonge permanent.»
La guerre est déclarée entre les deux vedettes de l’Hexagone depuis novembre 2006. En entrevue à l’émission Les Francs-tireurs, Dieudonné avait dit que Patrick Bruel «soutenait activement l’armée israélienne» et «trouvait normal qu’on bombarde le Liban-Sud et qu’on tue des enfants palestiniens».
En entrevue au Journal en février dernier, le chanteur avait affirmé que ces propos étaient «diffamatoires» et que la cause était entre les mains de ses avocats.
De passage à Montréal hier pour promouvoir un nouveau spectacle qu’il présentera en juin, Dieudonné a affirmé n’avoir jamais reçu de menaces des avocats de Patrick Bruel.
«Simplement parce que je le trouve nul, il me croit antisémite, explique-t-il. Je suis certain qu’il n’y aura pas de poursuite.»
Mépris
Cette dernière sortie de Patrick Bruel semble finalement n’avoir qu’attisé le mépris de l’humoriste envers le compositeur.
«Qu’il garde son sang-froid et qu’il se calme, prévient-il. Désolé si je ne suis pas une jeune fille de 14 ans qui s’émeut devant sa voix de velours.»
«Si Patrick Bruel est un homme courageux et sûr de ses convictions, qu’il accepte de débattre devant des journalistes. Il réussira à convaincre son public j’en suis sûr, mais ce n’est pas en se mettant derrière son piano qu’il réussira à m’impressionner», poursuit-il.
Celui qui le dit…
Le controversé Dieudonné soutient que lors de l’entrevue aux Francs-tireurs, il ne faisait que répondre à une première attaque du chanteur.
«Il se met à parler de moi, je lui réponds et maintenant, ça lui cause un problème. J’ai quand même le droit de lui répondre, à Sa Sainteté… Il a joué à la victime.»
«Qu’il me traite de tous les noms ne me dérange pas car je n’ai aucune susceptibilité dans ce domaine, mentionne-t-il. Je suis pour la liberté d’expression totale.»
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