Monday, March 06, 2006

202 - Boutih : « A force de ‘comprendre’ on finit par justifier

Interrogé par le Nouvel Observateur, Malek Boutih, secrétaire national du PS, revient sur le meurtre d’Ilan Halimi et les violences antisémites. « Au début des années 1990, dans les quartiers, une véritable culture de la violence s’est installée. Les politiques et l’Etat s’y sont résignés, passant une sorte de deal implicite : ils ont abandonné toute une catégorie de population parce qu’ils n’étaient pas en mesure de lui assurer un avenir, et en contrepartie, ils l’ont laissé se comporter comme elle voulait », rappelle l’ancien président de SOS-Racisme qui précise : « on a fait une erreur dramatique, particulièrement à gauche, en confondant l’analyse des causes de cette violence et le discours qu’il fallait lui opposer. Insidieusement, on l’a légitimé, on lui a donné une justification politique. »
Faisant un parallèle avec l’antisémitisme, Malek Boutih déclare : « Au lieu de combattre de front la haine antijuive, on a invoqué, l’ « identification à la juste cause palestinienne ». (…) Résultat : l’antisémitisme, comme la violence, s’est banalisé. A force de comprendre, certains ont fini par le justifier. »
Estimant que « l’antisémitisme a toujours le même visage » c’est-à-dire celui « fondé sur les mêmes présupposés », Malek Boutih explique qu’ « il se développe même un dégoût physique des Juifs. Les juifs sont devenus des fantasmes ». D’après lui, « il faut mobiliser d’urgence l’Education nationale, pas seulement pour parler de la Shoah, mais organiser des rencontres, expliquer ce qu’est une mezouza ».

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