IL FAUT ARRETER LA RADIO ANTISEMITE MA RYJA
Pologne : La radio de la honte
28-04-2006
source: NouvelObs
La radio de la honte
«Cessez de participer aux émissions de cette radio xénophobe, chauvine et antisémite» : c'est l'appel lancé au nouveau Premier ministre polonais par Marek Edelman, ancien chef de l'insurrection du ghetto de Varsovie. Sa colère vise Radio Maryja, un émetteur catholique dirigé par un père rédemptoriste, Tadeusz Rydzyk, qui doit son succès depuis une quinzaine d'années à ses attaques virulentes contre les communistes, les juifs, les Allemands et l'Europe. Sous le règne de Jean-Paul II - parce que le pape ne voulait pas se couper de la frange ultracléricale de l'opinion polonaise et parce que le père Rydzyk dispose de quelques solides appuis dans l'épiscopat -, le Vatican a laissé faire.Le nouveau pape, Benoît XVI, appuyé par une partie des évêques, a demandé à l'Eglise de Varsovie de mettre un terme aux excès de la radio catholique, toute dévouée aux frères Kaczynski et au parti gouvernemental Droit et Justice. Au lieu de se calmer, la radio s'est déchaînée à la f
ois contre les juifs et contre le pape. Sous prétexte de réparations, a déclaré en substance un invité de la radio, les juifs veulent extorquer de l'argent à l'Etat. Sommé de réagir, le gouvernement a d'abord expliqué que la presse était libre. Mais le président du Parlement a exigé des excuses du père Rydzyk. Le rédemptoriste a fini par obtempérer. Quelques jours plus tard, nouvelle provocation. Et cette fois, l'attaque radiophonique visait directement le pape. Benoît XVI est allemand. Or «personne n'a autant peur d'être accusé d'antisémitisme que les Allemands», a déclaré un invité de la radio. C'est pourquoi, selon lui, le pape ne peut pas s'opposer à ceux qui, dans son entourage, veulent faire taire Radio Maryja. En engageant ce bras de fer avec le Vatican, la radio catholique a sans doute fait, aux yeux d'une majorité de Polonais, un pas de trop. François Schlosser
28-04-2006
source: NouvelObs
La radio de la honte
«Cessez de participer aux émissions de cette radio xénophobe, chauvine et antisémite» : c'est l'appel lancé au nouveau Premier ministre polonais par Marek Edelman, ancien chef de l'insurrection du ghetto de Varsovie. Sa colère vise Radio Maryja, un émetteur catholique dirigé par un père rédemptoriste, Tadeusz Rydzyk, qui doit son succès depuis une quinzaine d'années à ses attaques virulentes contre les communistes, les juifs, les Allemands et l'Europe. Sous le règne de Jean-Paul II - parce que le pape ne voulait pas se couper de la frange ultracléricale de l'opinion polonaise et parce que le père Rydzyk dispose de quelques solides appuis dans l'épiscopat -, le Vatican a laissé faire.Le nouveau pape, Benoît XVI, appuyé par une partie des évêques, a demandé à l'Eglise de Varsovie de mettre un terme aux excès de la radio catholique, toute dévouée aux frères Kaczynski et au parti gouvernemental Droit et Justice. Au lieu de se calmer, la radio s'est déchaînée à la f
ois contre les juifs et contre le pape. Sous prétexte de réparations, a déclaré en substance un invité de la radio, les juifs veulent extorquer de l'argent à l'Etat. Sommé de réagir, le gouvernement a d'abord expliqué que la presse était libre. Mais le président du Parlement a exigé des excuses du père Rydzyk. Le rédemptoriste a fini par obtempérer. Quelques jours plus tard, nouvelle provocation. Et cette fois, l'attaque radiophonique visait directement le pape. Benoît XVI est allemand. Or «personne n'a autant peur d'être accusé d'antisémitisme que les Allemands», a déclaré un invité de la radio. C'est pourquoi, selon lui, le pape ne peut pas s'opposer à ceux qui, dans son entourage, veulent faire taire Radio Maryja. En engageant ce bras de fer avec le Vatican, la radio catholique a sans doute fait, aux yeux d'une majorité de Polonais, un pas de trop. François Schlosser
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