LES CHERCHEURS ISRAELIENS TRANSFORMENT LES PILIERS DE TELEPHONIE EN STATIONS METEO
Mon téléphone portable fait la pluie et le beau temps
Sachant que la pluie perturbe les ondes, trois chercheurs israéliens proposent de mettre les réseaux de téléphonie mobile au service de la météorologie. Une idée qui «emballe» chez Météo France.
par Denis DELBECQLIBERATION.FR : lundi 08 mai 2006 - 12:38
Le détournement d'ondes est décidément à la mode dans les laboratoires de recherche. Alors que les signaux de GPS permettent déjà d'évaluer la quantité d'eau dans l'atmosphère, de mesurer la vitesse des vents et la hauteur des vagues («Libération» des 3 et 13 juillet 2001), trois chercheurs israéliens se proposent d'interpréter les données des opérateurs de téléphonie mobile pour observer les conditions météorologiques à hauteur d'antenne. Ils publient leurs travaux dans la revue américaine Science de vendredi.
Hagit Messer, Artem Zinevich et Pinhas Alpert, de l'université de Tel Aviv, expliquent que les milliers de pylônes des stations de réseaux mobiles sont d'excellents instruments de mesure des précipitations. Car la pluie perturbe la propagation des ondes. En janvier 2005, l'équipe a expérimenté sa méthode en recueillant toutes les quinze minutes des informations sur la propagation des faisceaux de micro-ondes de plusieurs relais de téléphonie. Les scientifiques ont collecté en parallèle les relevés de pluviomètres et les données de radars météorologiques. Après traitement et comparaison de ces mesures, la chercheuse Hagit Messer et ses collègues démontrent que l'analyse des signaux émis et reçus par les antennes de réseaux mobiles donne une appréciation très correcte de la quantité de pluie tombée. Des résultats qui, selon les chercheurs, sont plus fiables que ceux donnés par les radars météorologiques au niveau du sol.
Depuis des décennies, des laboratoires de recherches élaborent des modèles pour comprendre et prévoir l'impact de l'état de l'atmosphère sur la propagation des ondes électromagnétiques. Des travaux qui ont permis de créer les outils matériels et les logiciels qui suivent en temps réel les réseaux de téléphonie mobile. C'est sur cet énorme savoir accumulé que se sont appuyés les chercheurs israéliens pour élaborer leur méthode. «J'avais déjà eu vent de travaux en ce sens, mais c'est la première publication que je vois sur le sujet», explique Jacques Parent du Chatelet, le responsable du développement des radars à Météo France. Il reconnaît volontiers que la technique apporte un plus par rapport aux radars. «Le lien entre la quantité de pluie et l'atténuation des ondes de téléphonie mobile est plus direct. La précision est donc meilleure.» Pour le responsable de Météo France, la disponibilité des informations des réseaux mobiles serait un vrai plus pour la prévision à très courte échéance, notamment pour déclencher des alertes pour les inondations et les crues. La France dispose aujourd'hui de 550 pluviomètres relevés toutes les heures, et de 3 000 qui ne sont relevés qu'une fois par mois. Le réseau radar de Météo France offre une résolution d'un kilomètre carré, avec des mesures toutes les cinq minutes. «Les réseaux mobiles ne remplaceraient par les radars, mais ils viendraient compléter notre couverture.» Jacques Parent du Chatelet a tenté de contacter les opérateurs français il y a plusieurs mois, sans succès. «On me répond que les mesures de signaux ne sont pas stockées.»
Ces données sont pourtant faciles à recueillir puisqu'elles ne nécessitent pas d'équipement particulier. «Je suis vraiment emballé par cette idée, confie le responsable de Météo France. Si seulement ces données pouvaient être disponibles et gratuites, ce serait génial.» les opérateurs accepteront-ils de jouer le jeu? «On pourrait même envisager de les contraindre. Après tout, ils occupent des bandes de fréquences qui appartiennent à tout le monde.» L'appel est lancé.
Sachant que la pluie perturbe les ondes, trois chercheurs israéliens proposent de mettre les réseaux de téléphonie mobile au service de la météorologie. Une idée qui «emballe» chez Météo France.
par Denis DELBECQLIBERATION.FR : lundi 08 mai 2006 - 12:38
Le détournement d'ondes est décidément à la mode dans les laboratoires de recherche. Alors que les signaux de GPS permettent déjà d'évaluer la quantité d'eau dans l'atmosphère, de mesurer la vitesse des vents et la hauteur des vagues («Libération» des 3 et 13 juillet 2001), trois chercheurs israéliens se proposent d'interpréter les données des opérateurs de téléphonie mobile pour observer les conditions météorologiques à hauteur d'antenne. Ils publient leurs travaux dans la revue américaine Science de vendredi.
Hagit Messer, Artem Zinevich et Pinhas Alpert, de l'université de Tel Aviv, expliquent que les milliers de pylônes des stations de réseaux mobiles sont d'excellents instruments de mesure des précipitations. Car la pluie perturbe la propagation des ondes. En janvier 2005, l'équipe a expérimenté sa méthode en recueillant toutes les quinze minutes des informations sur la propagation des faisceaux de micro-ondes de plusieurs relais de téléphonie. Les scientifiques ont collecté en parallèle les relevés de pluviomètres et les données de radars météorologiques. Après traitement et comparaison de ces mesures, la chercheuse Hagit Messer et ses collègues démontrent que l'analyse des signaux émis et reçus par les antennes de réseaux mobiles donne une appréciation très correcte de la quantité de pluie tombée. Des résultats qui, selon les chercheurs, sont plus fiables que ceux donnés par les radars météorologiques au niveau du sol.
Depuis des décennies, des laboratoires de recherches élaborent des modèles pour comprendre et prévoir l'impact de l'état de l'atmosphère sur la propagation des ondes électromagnétiques. Des travaux qui ont permis de créer les outils matériels et les logiciels qui suivent en temps réel les réseaux de téléphonie mobile. C'est sur cet énorme savoir accumulé que se sont appuyés les chercheurs israéliens pour élaborer leur méthode. «J'avais déjà eu vent de travaux en ce sens, mais c'est la première publication que je vois sur le sujet», explique Jacques Parent du Chatelet, le responsable du développement des radars à Météo France. Il reconnaît volontiers que la technique apporte un plus par rapport aux radars. «Le lien entre la quantité de pluie et l'atténuation des ondes de téléphonie mobile est plus direct. La précision est donc meilleure.» Pour le responsable de Météo France, la disponibilité des informations des réseaux mobiles serait un vrai plus pour la prévision à très courte échéance, notamment pour déclencher des alertes pour les inondations et les crues. La France dispose aujourd'hui de 550 pluviomètres relevés toutes les heures, et de 3 000 qui ne sont relevés qu'une fois par mois. Le réseau radar de Météo France offre une résolution d'un kilomètre carré, avec des mesures toutes les cinq minutes. «Les réseaux mobiles ne remplaceraient par les radars, mais ils viendraient compléter notre couverture.» Jacques Parent du Chatelet a tenté de contacter les opérateurs français il y a plusieurs mois, sans succès. «On me répond que les mesures de signaux ne sont pas stockées.»
Ces données sont pourtant faciles à recueillir puisqu'elles ne nécessitent pas d'équipement particulier. «Je suis vraiment emballé par cette idée, confie le responsable de Météo France. Si seulement ces données pouvaient être disponibles et gratuites, ce serait génial.» les opérateurs accepteront-ils de jouer le jeu? «On pourrait même envisager de les contraindre. Après tout, ils occupent des bandes de fréquences qui appartiennent à tout le monde.» L'appel est lancé.
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