AFFAIRE AL DURA; KARSENTY CONDAMNE
Charles Enderlin et France 2 gagnent leur procès
LE MONDE 20.10.06 14h55 • Mis à jour le 20.10.06 14h55
e journaliste Charles Enderlin et France 2 ont obtenu, jeudi 19 octobre, la condamnation pour diffamation publique de Philippe Karsenty, directeur du site internet Media-ratings, qui avait affirmé que le reportage montrant un enfant palestinien tué dans les bras de son père par des tirs israélien était un "faux".
Diffusées le 30 septembre 2000 sur la chaîne publique, ces images, tournées par le cameraman Talal Abu Ramah lors d'affrontements entre Israéliens et Palestiniens dans la bande de Gaza, au lendemain de la visite d'Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, et commentées par le correspondant de France 2 en Israël, avaient fait le tour du monde.
Elles montraient un homme tentant de protéger son fils de 12 ans avant qu'une rafale n'atteigne l'enfant. "Jamal et son fils Mohamed sont la cible de tirs venus des positions israéliennes", indiquait M. Enderlin dans son commentaire.
Ce reportage avait suscité, deux ans plus tard, une polémique, alimentée par l'agence de presse francophone israélienne Metula News Agency (MENA), qui dénonçait une "mise en scène", puis relayée par Media-Ratings en novembre 2004.
A l'audience, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le 7 septembre 2006, le parquet avait requis la relaxe de M. Karsenty au titre de la bonne foi. Dans son jugement, le tribunal a au contraire estimé que "s'il était incontestablement légitime pour Philippe Karsenty de s'interroger sur un événement qui eut un tel retentissement médiatique et de formuler des critiques à l'égard du commentaire "à chaud" que Charles Enderlin a fait des images (...), le prévenu, en reprenant à son compte, sans distance ni analyse critique de ses propres sources, la thèse d'une mise en scène à des fins de propagande de la mort du petit Mohamed Al Dura dans les bras de son père, a manqué à l'exigence de sérieux attendue d'un professionnel de l'information".
AFFIRMATIONS PÉREMPTOIRES
Evoquant la "contre-enquête" de l'agence MENA, le tribunal souligne que ses accusations reposent "essentiellement sur des extrapolations et des amalgames" et se nourrit "d'affirmations péremptoires auxquelles aucune autorité officielle israélienne - ni l'armée, pourtant concernée au premier chef, ni la justice - n'ont jamais accordé le moindre crédit".
En s'appuyant sur cette source unique et controversée pour dénoncer "l'imposture" et la "supercherie" du reportage de M. Enderlin, M. Karsenty s'est "incontestablement départi de la plus élémentaire prudence", selon le tribunal.
Les juges de la 17e chambre l'ont en conséquence reconnu coupable de diffamation publique et l'ont condamné à une peine d'amende de 1 000 euros, ainsi qu'au versement d'un euro au journaliste et à France 2 au titre des dommages et intérêts.
M. Karsenty a annoncé son intention de faire appel de ce jugement.
Image choc de l'Intifada: Philippe Karsenty condamné pour avoir diffamé Charles Enderlin
18:41 19 octobre, 2006 Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi 19 octobre Philippe Karsenty, directeur de l'agence Media Ratings, à 1 000 euros d'amende pour avoir accusé le correspondant de France-2 à Jérusalem, Charles Enderlin, d'avoir "mis en scène" la mort d'un petit Palestinien sous les balles israéliennes en 2000. Selon l'agence Associated Press, Philippe Karsenty a annoncé qu'il allait faire appel de ce jugement et "mettre toutes les preuves en ligne". "Comme ça, les gens pourront se faire une idée". Les images de France-2 diffusées le 30 septembre 2000 au journal de 20h de la chaîne publique avaient fait le tour du monde. On y voyait le jeune Mohammed al-Doura, 12 ans, mourir dans les bras de son père sous une rafale de balles. Selon les commentaires du journaliste, les tirs étaient israéliens. Le garçon est vite devenu un martyr dans le monde arabe et plusieurs attentats anti-israéliens ont été commis en son nom. De nombreuses voix se sont cependant élevées pour dénoncer le reportage, parlant d'une conspiration dirigée contre l'Etat hébreu. Sur le site web de son "agence de notation des médias" (www.M-R.fr), M. Karsenty avait exigé en novembre 2004 la démission de Charles Enderlin et de la directrice de l'information de France-2, Arlette Chabot sous prétexte que le correspondant à Jérusalem a diffusé "un faux reportage" dans lequel on aperçoit "une série de scènes jouées". Philippe Karsenty en concluait que le reportage sur la mort du petit Mohammed était "une pure fiction" et une "imposture médiatique". Le tribunal, qui a visionné le reportage lors de l'audience en septembre, a estimé pour sa part que les affirmations de Philippe Karsenty sont "dépourvues de tout caractère sérieux et cohérent". Revenant longuement sur la polémique qui a suivi le reportage de France-2, il souligne que la thèse d'une "mise en scène" par les Palestiniens, filmée avec la complicité du cameraman de France-2, repose "essentiellement sur des extrapolations et des amalgames". "Elle se nourrit d'affirmations péremptoires auxquelles aucune autorité officielle israélienne -ni l'armée (...) ni la justice-n'ont jamais accordé le moindre crédit". Une enquête réalisée par Tsahal sur les conditions du décès du petit Mohammed a tout au plus conclu à la probabilité que l'enfant ait été victime d'une balle perdue palestinienne. Une thèse que Charles Enderlin a relayée quelques jours après le reportage initial, rappelle le tribunal. Philippe Karsenty doit verser un euro de dommages et intérêts à Charles Enderlin et à France-2 et payer leurs frais de justice à hauteur de 3.000 euros. Le parquet avait demandé la relaxe de M. Karsenty, estimant que ce dernier avait fait son enquête sérieusement et avec bonne foi. Philippe Karsenty affirme détenir des rushes montrant l'enfant relever le coude et regarder la caméra après la mise en scène de sa mort. © Jerusalem Post edition française
Actualité France
France 2 blanchie pour l'image choc de l'intifada
Extrait du reportage de France 2, qui avait fait le tour du monde. (AFP / France2)
Extrait du reportage de France 2, qui avait fait le tour du monde.
(Le site Media-Ratings dénonçait une mise en scène du reportage montrant la mort d'un enfant palestinien à Gaza. Le tribunal correctionnel a donné raison à la chaîne publique.
LE TRIBUNAL correctionnel de Paris a condamné hier Philippe Karsenty pour diffamation envers France 2 et son correspondant à Jérusalem, Charles Enderlin. Le directeur du site de « notation des médias » Media-Ratings devra verser 1 000 euros d'amende et un euro à chacune des parties civiles.
M. Karsenty était poursuivi pour avoir affirmé que les images diffusées par la chaîne publique en septembre 2000, montrant la mort sous les balles israéliennes d'un enfant palestinien blotti dans les bras de son père, pendant l'intifada, relevaient de la mise en scène (nos éditions du 16 septembre). Le prévenu s'était présenté le 14 septembre à la barre de la XVIIe chambre muni d'un argumentaire copieux et habilement troussé, qui avait d'ailleurs convaincu le parquet : sa représentante, Sandrine Alimi-Uzan, avait requis la relaxe, déclarant que « des éléments militent pour une offre de preuve relativement convaincante ». En clair, la magistrate estimait que M. Karsenty, de bonne foi, avait mené une enquête sérieuse.
Tel n'est pas l'avis du tribunal présidé par Joël Boyer, dont le jugement de 23 pages est cinglant à l'endroit de M. Karsenty. Un extrait des attendus résume parfaitement le point de vue des juges : « Provenant d'une source unique - une agence de presse israélienne - qui a formulé une telle accusation tardivement, près de deux ans après la diffusion du reportage, reposant essentiellement sur des extrapolations et des amalgames, (la démonstration du prévenu) se nourrit d'affirmations péremptoires auxquelles aucune autorité officielle israélienne - ni l'armée, pourtant concernée au premier chef, ni la justice - n'a jamais accordé le moindre crédit [...] S'il était incontestablement légitime [...] de s'interroger sur un événement qui eut un tel retentissement médiatique dans le monde et de formuler des critiques à l'égard du commentaire « à chaud » de Charles Enderlin [...] le prévenu, en reprenant à son compte, sans distance ni analyse critique de ses propres sources, la thèse d'une mise en scène à des fins de propagande [...] a manqué à l'exigence de sérieux attendu d'un professionnel de l'information. »
Media-Rating fera appel
Les images de Mohammed al-Dura ont fait le tour du monde. Certains attentats islamistes ont même, par la suite, été revendiqués en mémoire du jeune Palestinien « assassiné par Tsahal », selon le message véhiculé au Proche-Orient. Tout commentaire requiert donc une extrême prudence, toute enquête une rigueur imparable.
M. Karsenty, pour autant, ne jette pas le gant, qui annonce son intention de faire appel. Et de mettre en ligne, dans les jours prochains, « toutes les preuves ». En particulier, des images écartées par France 2 - et non produites par lui à l'audience du 14 septembre -, sur lesquelles on voit, jure-t-il, Mohammed se tourner sciemment vers la caméra, alors qu'il est censé être mort.
LE MONDE 20.10.06 14h55 • Mis à jour le 20.10.06 14h55
e journaliste Charles Enderlin et France 2 ont obtenu, jeudi 19 octobre, la condamnation pour diffamation publique de Philippe Karsenty, directeur du site internet Media-ratings, qui avait affirmé que le reportage montrant un enfant palestinien tué dans les bras de son père par des tirs israélien était un "faux".
Diffusées le 30 septembre 2000 sur la chaîne publique, ces images, tournées par le cameraman Talal Abu Ramah lors d'affrontements entre Israéliens et Palestiniens dans la bande de Gaza, au lendemain de la visite d'Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, et commentées par le correspondant de France 2 en Israël, avaient fait le tour du monde.
Elles montraient un homme tentant de protéger son fils de 12 ans avant qu'une rafale n'atteigne l'enfant. "Jamal et son fils Mohamed sont la cible de tirs venus des positions israéliennes", indiquait M. Enderlin dans son commentaire.
Ce reportage avait suscité, deux ans plus tard, une polémique, alimentée par l'agence de presse francophone israélienne Metula News Agency (MENA), qui dénonçait une "mise en scène", puis relayée par Media-Ratings en novembre 2004.
A l'audience, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le 7 septembre 2006, le parquet avait requis la relaxe de M. Karsenty au titre de la bonne foi. Dans son jugement, le tribunal a au contraire estimé que "s'il était incontestablement légitime pour Philippe Karsenty de s'interroger sur un événement qui eut un tel retentissement médiatique et de formuler des critiques à l'égard du commentaire "à chaud" que Charles Enderlin a fait des images (...), le prévenu, en reprenant à son compte, sans distance ni analyse critique de ses propres sources, la thèse d'une mise en scène à des fins de propagande de la mort du petit Mohamed Al Dura dans les bras de son père, a manqué à l'exigence de sérieux attendue d'un professionnel de l'information".
AFFIRMATIONS PÉREMPTOIRES
Evoquant la "contre-enquête" de l'agence MENA, le tribunal souligne que ses accusations reposent "essentiellement sur des extrapolations et des amalgames" et se nourrit "d'affirmations péremptoires auxquelles aucune autorité officielle israélienne - ni l'armée, pourtant concernée au premier chef, ni la justice - n'ont jamais accordé le moindre crédit".
En s'appuyant sur cette source unique et controversée pour dénoncer "l'imposture" et la "supercherie" du reportage de M. Enderlin, M. Karsenty s'est "incontestablement départi de la plus élémentaire prudence", selon le tribunal.
Les juges de la 17e chambre l'ont en conséquence reconnu coupable de diffamation publique et l'ont condamné à une peine d'amende de 1 000 euros, ainsi qu'au versement d'un euro au journaliste et à France 2 au titre des dommages et intérêts.
M. Karsenty a annoncé son intention de faire appel de ce jugement.
Image choc de l'Intifada: Philippe Karsenty condamné pour avoir diffamé Charles Enderlin
18:41 19 octobre, 2006 Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi 19 octobre Philippe Karsenty, directeur de l'agence Media Ratings, à 1 000 euros d'amende pour avoir accusé le correspondant de France-2 à Jérusalem, Charles Enderlin, d'avoir "mis en scène" la mort d'un petit Palestinien sous les balles israéliennes en 2000. Selon l'agence Associated Press, Philippe Karsenty a annoncé qu'il allait faire appel de ce jugement et "mettre toutes les preuves en ligne". "Comme ça, les gens pourront se faire une idée". Les images de France-2 diffusées le 30 septembre 2000 au journal de 20h de la chaîne publique avaient fait le tour du monde. On y voyait le jeune Mohammed al-Doura, 12 ans, mourir dans les bras de son père sous une rafale de balles. Selon les commentaires du journaliste, les tirs étaient israéliens. Le garçon est vite devenu un martyr dans le monde arabe et plusieurs attentats anti-israéliens ont été commis en son nom. De nombreuses voix se sont cependant élevées pour dénoncer le reportage, parlant d'une conspiration dirigée contre l'Etat hébreu. Sur le site web de son "agence de notation des médias" (www.M-R.fr), M. Karsenty avait exigé en novembre 2004 la démission de Charles Enderlin et de la directrice de l'information de France-2, Arlette Chabot sous prétexte que le correspondant à Jérusalem a diffusé "un faux reportage" dans lequel on aperçoit "une série de scènes jouées". Philippe Karsenty en concluait que le reportage sur la mort du petit Mohammed était "une pure fiction" et une "imposture médiatique". Le tribunal, qui a visionné le reportage lors de l'audience en septembre, a estimé pour sa part que les affirmations de Philippe Karsenty sont "dépourvues de tout caractère sérieux et cohérent". Revenant longuement sur la polémique qui a suivi le reportage de France-2, il souligne que la thèse d'une "mise en scène" par les Palestiniens, filmée avec la complicité du cameraman de France-2, repose "essentiellement sur des extrapolations et des amalgames". "Elle se nourrit d'affirmations péremptoires auxquelles aucune autorité officielle israélienne -ni l'armée (...) ni la justice-n'ont jamais accordé le moindre crédit". Une enquête réalisée par Tsahal sur les conditions du décès du petit Mohammed a tout au plus conclu à la probabilité que l'enfant ait été victime d'une balle perdue palestinienne. Une thèse que Charles Enderlin a relayée quelques jours après le reportage initial, rappelle le tribunal. Philippe Karsenty doit verser un euro de dommages et intérêts à Charles Enderlin et à France-2 et payer leurs frais de justice à hauteur de 3.000 euros. Le parquet avait demandé la relaxe de M. Karsenty, estimant que ce dernier avait fait son enquête sérieusement et avec bonne foi. Philippe Karsenty affirme détenir des rushes montrant l'enfant relever le coude et regarder la caméra après la mise en scène de sa mort. © Jerusalem Post edition française
Actualité France
France 2 blanchie pour l'image choc de l'intifada
Extrait du reportage de France 2, qui avait fait le tour du monde. (AFP / France2)
Extrait du reportage de France 2, qui avait fait le tour du monde.
(Le site Media-Ratings dénonçait une mise en scène du reportage montrant la mort d'un enfant palestinien à Gaza. Le tribunal correctionnel a donné raison à la chaîne publique.
LE TRIBUNAL correctionnel de Paris a condamné hier Philippe Karsenty pour diffamation envers France 2 et son correspondant à Jérusalem, Charles Enderlin. Le directeur du site de « notation des médias » Media-Ratings devra verser 1 000 euros d'amende et un euro à chacune des parties civiles.
M. Karsenty était poursuivi pour avoir affirmé que les images diffusées par la chaîne publique en septembre 2000, montrant la mort sous les balles israéliennes d'un enfant palestinien blotti dans les bras de son père, pendant l'intifada, relevaient de la mise en scène (nos éditions du 16 septembre). Le prévenu s'était présenté le 14 septembre à la barre de la XVIIe chambre muni d'un argumentaire copieux et habilement troussé, qui avait d'ailleurs convaincu le parquet : sa représentante, Sandrine Alimi-Uzan, avait requis la relaxe, déclarant que « des éléments militent pour une offre de preuve relativement convaincante ». En clair, la magistrate estimait que M. Karsenty, de bonne foi, avait mené une enquête sérieuse.
Tel n'est pas l'avis du tribunal présidé par Joël Boyer, dont le jugement de 23 pages est cinglant à l'endroit de M. Karsenty. Un extrait des attendus résume parfaitement le point de vue des juges : « Provenant d'une source unique - une agence de presse israélienne - qui a formulé une telle accusation tardivement, près de deux ans après la diffusion du reportage, reposant essentiellement sur des extrapolations et des amalgames, (la démonstration du prévenu) se nourrit d'affirmations péremptoires auxquelles aucune autorité officielle israélienne - ni l'armée, pourtant concernée au premier chef, ni la justice - n'a jamais accordé le moindre crédit [...] S'il était incontestablement légitime [...] de s'interroger sur un événement qui eut un tel retentissement médiatique dans le monde et de formuler des critiques à l'égard du commentaire « à chaud » de Charles Enderlin [...] le prévenu, en reprenant à son compte, sans distance ni analyse critique de ses propres sources, la thèse d'une mise en scène à des fins de propagande [...] a manqué à l'exigence de sérieux attendu d'un professionnel de l'information. »
Media-Rating fera appel
Les images de Mohammed al-Dura ont fait le tour du monde. Certains attentats islamistes ont même, par la suite, été revendiqués en mémoire du jeune Palestinien « assassiné par Tsahal », selon le message véhiculé au Proche-Orient. Tout commentaire requiert donc une extrême prudence, toute enquête une rigueur imparable.
M. Karsenty, pour autant, ne jette pas le gant, qui annonce son intention de faire appel. Et de mettre en ligne, dans les jours prochains, « toutes les preuves ». En particulier, des images écartées par France 2 - et non produites par lui à l'audience du 14 septembre -, sur lesquelles on voit, jure-t-il, Mohammed se tourner sciemment vers la caméra, alors qu'il est censé être mort.
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