Monday, January 22, 2007

L'ABBE PIERRE AVAIT ETE EXCLU DE LA LICRA POUR SON SOUTIEN A GARAUDY

L’abbé Pierre exclu de la LICRA
Le fondateur d’Emmaüs a condamné mardi tous ceux qui veulent « nier, banaliser ou falsifier la Shoah ». Ce revirement tardif ne dissipe cependant pas le malaise. La LICRA a exclu hier l’abbé de son comité d’honneur.
LA commission juridique et le bureau de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, réunie hier matin à Paris, a décidé d’exclure l’abbé Pierre de son comité d’honneur. « La LICRA est conduite à constater que l’abbé Pierre a choisi de ne plus faire partie de ses instances », indique le communiqué, qui ajoute qu’elle « ne saurait accepter que la qualité de membre de son comité d’honneur puisse être utilisée pour cautionner le mensonge ».
Le fondateur d’Emmaüs avait tenté, la veille, de minimiser la gravité des propos qu’il avait tenus lundi dans une interview parue dans « Libération ». Dans un communiqué daté de mardi, il condamne « avec fermeté » tous ceux qui pour des raisons diverses veulent « nier, falsifier ou banaliser la Shoah qui restera à jamais une tache de honte indélébile dans l’histoire de notre continent », et « renonce à demander un nouveau colloque d’historiens » car le « climat nécessaire n’existe pas présentement ». Il se refuse cependant à dénoncer les écrits de Roger Garaudy. Ce dernier « ayant oralement et par écrit pris l’engagement formel de reconnaître toute erreur qui lui serait prouvée, ce n’est que s’il ne tenait pas cet engagement que, avec tristesse, je lui retirerais ma confiance », note l’abbé Pierre.
Ce recul est cependant jugé insuffisant par les représentants des associations juives ou antiracistes. La LICRA note le refus par l’abbé Pierre des thèses négationnistes, mais elle déplore que celui-ci, dans son communiqué du 30 avril, « maintient son soutien à Roger Garaudy aussi longtemps que les « erreurs » contenues dans son livre ne lui auront pas été démontrées ». L’attitude du fondateur d’Emmaüs à l’égard de Roger Garaudy suscite également les réserves de Jean Kahn, président du Consistoire central juif de France. « Il n’y a rien à prouver : les preuves existent, elles sont là. On n’a pas besoin de prouver que la Shoah a existé, qu’il y a eu des chambres à gaz, qu’il y a eu six millions de juifs qui ont péri dans cette extermination », a-t-il dit sur France Info. Henri Hadjenberg, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, se félicite de la dernière déclaration de l’abbé Pierre, mais il regrette également que ce dernier n’ait pas explicitement retiré sa caution à Roger Garaudy. Il se dit satisfait de la position de l’Eglise de France qui a « marginalisé » lundi l’abbé Pierre.
Le trouble demeure dans l’Episcopat français après la mise au point de l’abbé Pierre. Par la voix du père Jean Dujardin, l’Episcopat demeure « perplexe » quand le fondateur d’Emmaüs explique qu’il renonce à demander l’ouverture d’un débat car le « climat n’existe pas ». Pour le père Dujardin, « la recherche historique n’a jamais écarté les points en débat, mais ceux qui demandent un tel débat aujourd’hui posent des questions avec des arrière-pensées qui ne sont pas vraiment historiques ».
Pour le MRAP, Mouloud Anouit qui a pris connaissance des dernières déclarations avec un « soulagement amer » regrette que l’abbé Pierre « ne se démarque pas plus du livre de Garaudy qui représente une caution à ce qui fut un des régimes les plus abominables de notre époque ».



L'abbé a soutenu le bouquin négationniste de Garaudy. Il ne l'avait pas lu mais c'était son copain. Et puis surtout, cet homme d'action, pas du tout intello, a grandi dans l'antijudaïsme catho de l'entre-deux-guerres et a vieilli dans l'antisionisme de l'extrême gauche. Alors il se couvre de cendres pour avoir offensé ses «frères juifs», fulmine qu'on le soupçonne d'antisémitisme mais reste très propalestinien. Ne craignant pas d'écrire, en 1991 (1): «Je constate qu'après la formation de leur Etat, les Juifs, de victimes, sont devenus bourreaux. Ils ont pris les maisons, les terres des Palestiniens



L'abbé Pierre à Bernard Kouchner : Alors là, je touverai le fond du problème de la sensibilité d'un Juif, en lui disant : toutes vos énergies se trouvent mobilisées par la réinstallation du grand temple de Salomon à Jérusalem, bref, de l'ancienne cité du roi David et du roi Salomon. Or vous vous basez pour cela sur tout ce qui dans la Bible parle de Terre promise. Or, je ne peux pas ne pas me poser cette question : que reste-t-il d'une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient de le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu'ils y entrent ? Les jours ... Quand on relit le livre de Josué, c'est épouvantable ! C'est une série de génocides, groupe par groupe, pour en prendre possession ! Alors foutez-nous la paix avec la parole de Terre promise ! Je crois que - c'est çà que j'ai au fond de mon coeur - que votre mission a été - ce qui, en fait, s'est accompli partiellement - la diaspora, la dispersion à travers le monde entier pour aller porter la connaissance que vous étiez jusqu'alors les seuls à porter, en dépit de toutes les idolâtries qui vous entouraient, etc. passage censuré dans Dieu et les Hommes, publié dans Le secret de l'abbé Pierre de Michel-Antoine Burnier et Cécile Romane, Mille et une nuits, Paris 1996, p. 11. 10 Depuis cinquante ans, l'exclusion, loin de disparaître, est devenue une caractéristique durable de la société contemporaine. Notre conviction, c'est qu'aujourd'hui, on peut refaire le monde pour qu'il soit plus juste, pour que chacun y trouve sa place et puisse y vivre dignement. Appel du 23 mars 1999 à l'occasion du cinquantième anniversaire du mouvement Emmaüs.
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