Monday, January 29, 2007

QUI ETAIT INVITE AU REPAS DU CRIF ?

Une soirée du dernier Crif pour les politiques
Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France, mardi, est un rendez-vous incontournable • Surtout en année électorale •
Par Catherine COROLLER
LIBERATION.FR : mardi 23 janvier 2007

Toute la classe politique ou presque y sera. Ce mardi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organise son dîner annuel, un rendez-vous politique incontournable, surtout à la veille d’échéances électorales majeures. Dominique de Villepin prononcera un discours et une quinzaine de ministres au total seront présents, dont Nicolas Sarkozy. Les précédentes années, le ministre de l’Intérieur, aujourd’hui candidat officiel de l’UMP à la présidentielle, avait été accueilli comme un héros. Son discours de fermeté, alors qu’augmentaient les actes antisémites, lui vaut la sympathie d’une bonne partie de la communauté juive.
François Bayrou, autre candidat à la présidentielle, sera également présent. Absente, en revanche, Ségolène Royal. Le 15 janvier, la candidate socialiste a reçu Roger Cukierman, président du Crif. De futures rencontres sont prévues. Mais, jugeant qu’il revient aux responsables des partis politiques de participer à ce type d’événement, Royal a décliné l’invitation. François Hollande, en revanche, y a répondu favorablement. Marie-George Buffet et Dominique Voynet se sont excusées. Mais il ne s’agit pas a priori d’une fâcherie entre les Verts et le Crif, puisque Cécile Duflot, l’actuelle secrétaire nationale du mouvement, et son prédécesseur Yann Wehrling, seront présents.Reste qu’entre les Verts et le Crif, les relations sont compliquées. Comme, plus largement, entre le Crif et l’extrême gauche. Bien que possible candidat de la gauche de la gauche à la présidentielle, José Bové, n’a pas été invité. Les trotskistes de Lutte ouvrière (LO) et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) non plus. En 2003, Roger Cukierman avait provoqué un scandale en dénonçant, dans son discours, une «alliance brun-vert-rouge». Visés : LO et la LCR ainsi que les Verts et le porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové. «L’antisionisme est le nouvel habit de l’antisémitisme», avait lancé Cukierman à leur intention. Jugeant ces propos «inadmissibles», Gilles Lemaire, alors secrétaire national des Verts, avait quitté le dîner. Depuis, les relations avec ce parti se sont apaisées, mais avec les altermondialistes, le fossé demeure infranchissable.Infranchissable, il l’est également – bien que dans une moindre mesure – avec l’extrême droite. Si Jean-Marie Le Pen demeure personna non grata, Philippe de Villiers séduit une partie de la communauté juive. Malgré ses tentatives pour s’attirer les suffrages des juifs de France, le président du Mouvement pour la France n’a pourtant pas été invité. Cukierman aurait été plutôt pour, mais le bureau du Crif a voté contre. Villiers ayant fait de sa détestation de l’islam son fonds de commerce électoral, sa présence aurait été ressentie comme une déclaration de guerre par de nombreux musulmans.Dans son discours, Roger Cukierman devrait réaffirmer la neutralité du Crif pour la présidentielle, donner acte au gouvernement des progrès accomplis dans lutte contre l’antisémitisme, rappeler son attachement à l’existence de l’Etat d’Israël, et souligner le danger que représente l’Iran, pour Israël et le monde.

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