Monday, April 16, 2007

le mémorial de l'holocauste de Budapest

Aujourd'hui, le mémorial de l'holocauste de Budapest fête son troisième anniversaire alors que le pays a connu ces derniers mois une vague de manifestations marquées par des slogans antisémites.

(Photo LPJ)

La date du 16 avril a été choisie pour symboliser l'holocauste hongrois car c'est à cette date qu'en 1944 fut ouvert le premier ghetto hongrois, à Munkács, situé aujourd'hui en Ukraine. Il y atrois ans, le mémorial a été inauguré par les présidents hongrois et israélien, Ferenc Madl et Moshé Katsav, en présence de Nicolas Sarkozy alors ministre français de l'Economie. Sa construction relève d'une décision politique consensuelle et la France a soutenu financièrement le projet.
L'holocauste hongrois présente des spécificités par son ampleur, la moitié de la population juive a été décimée soit environ 400 000 personnes, et par sa mise en œuvre tardive. Il n'a débuté à Budapest qu'en 1944 alors que l'issue de la guerre se dessinait, mais avait frappé d'abord il est vrai les campagnes.
De 1941 à 1945, les Juifs hongrois ont été privés successivement de leurs droits, leurs propriétés, leur liberté, leur dignité, leur vie. Cette chronologie d'évènements fonde le concept de l'exposition permanente du mémorial. Plus qu'un musée, le mémorial prend part à des activités scientifiques et réalise un travail pédagogique pour sensibiliser le pays à cette tragédie de l'holocauste, quand les manuels scolaires hongrois ne consacrent que deux pages à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et ne mentionnent l'holocauste que depuis 1989.

Intolérance croissante dans un contexte social difficile
Les manifestations anti-gouvernementales qui ont rythmé la vie hongroise depuis septembre dernier ont révélé au pays de manière brutale la persistance de sentiments antisémites au sein d'une partie de la population. Les manifestants d'extrême-droite ont dénoncé les "socialistes et les Juifs qui vendent le pays". A tel point que l'antisémitisme est devenu un argument électoral. Dans le journal britannique The Times, le premier ministre Ferenc Gyurcsany a accusé, début mars, l'opposition de droite de s'accommoder des idées de l'extrême-droite. La Fidesz a violemment dénoncé ce qu'elle considère être une tentative de discrédit. Dans ce contexte de surenchère politique, le Président de la communauté juive de Hongrie, Peter Feldmejer, affirmait craindre pour la sécurité des Juifs en Hongrie. Ils seraient environ 100 000 aujourd'hui, à Budapest pour la plupart.
S'il est difficile de juger de l'évolution de l'antisémitisme au sein de la population hongroise, la focalisation des médias et de l'opinion publique sur la frange radicale du mouvement d'opposition au gouvernement, a permis une diffusion large des idées antisémites.
Corentin LEOTARD (www.lepetitjournal .com - Budapest) lundi 16 avril 2007

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