Comment éviter un second Durban ?
par Raphael Aouate
lundi 31 décembre 2007 - 15:25
De façon discrète certes, les diplomates israéliens travaillent d’arrache-pied pour convaincre Etats-Unis et Union européenne de boycotter une éventuelle suite à la conférence internationale contre le racisme de Durban de 2001, qui avait causé tant de torts à Israël.
Tous les efforts fournis appellent les Etats-Unis à s’abstenir de financer cette conférence. En effet, la contribution américaine représente pas moins qu’un cinquième du budget prévu pas les Nations unies : 21% exactement sur les 6,8 millions de dollars de budget.
Rappelons que cette conférence est actuellement planifiée par un bureau établi par les Nations unies, présidé par la Libye, qui compte également l’Iran et le Pakistan parmi ses membres.
Mais les officiels israéliens espèrent vraiment convaincre les Européens et les pays dits "amis", comme l’Australie ou le Canada, d’en faire de même. Il n’est pas question de répéter une telle manifestation internationale de haine à l’égard d’Israël, accusé de tous les maux du monde lors de cette conférence. Durban avait permis un véritable déclenchement d’antisionisme et d’antisémitisme affiché.
Cette tentative israélienne intervient quelques jours après la décision officielle annoncée le 22 décembre dernier par l’ONU de son budget pour l’année 2008 : 4,2 milliards de dollars incluant la mise en œuvre d’une conférence de Durban 2, comme les diplomates la qualifient déjà. Ce budget général a d’ailleurs été voté à la quasi unanimité, seuls les Etats-Unis s’y opposant.
La conférence de Durban de 2001, qui s’acheva trois jours seulement avant la tragédie du 11 septembre à New York, tenta de déterminer une nouvelle définition du sionisme : le sionisme serait désormais considéré comme une forme de racisme. Cette définition fut lancée par l’Iran et la Syrie, mais fut rejetée lors de la déclaration finale et du programme d’action de cette conférence. Ce rejet fut rendu possible grâce à l’intervention des pays occidentaux et africains, qui tinrent à garder une certaine modération.
Pourtant, un forum d’ONG internationales, parallèle à la conférence, délivra sa propre déclaration selon laquelle le sionisme était bien assimilable au racisme et à l’apartheid. Pour beaucoup d’observateurs, cette déclaration fut le déclencheur d’une théorie particulièrement malveillante à l’égard d’Israël. C’était l’officialisation d’une idée dangereuse : Israël était comparable à l’Afrique du Sud de l’époque de la ségrégation raciale.
Pour le moment, aucune date officielle n’a été annoncée pour la tenue d’un Durban 2. On parle de l’année 2009. Le Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme se contente pour l’instant de mettre en place un bureau de travail composé de 20 nations, dont Cuba, l’Iran, l’Indonésie et le Pakistan.
Bien évidemment, Israël n’a pas manqué d’exprimer ses fortes réserves devant un tel programme et les dates prévues pour sa préparation : première rencontre pendant la fête de Pessah (Pâque) en avril, seconde la semaine de Kippour (Grand pardon) en octobre 2008 ! "C’est peut-être une erreur de planification, ou alors une volonté d’empêcher les ONG juives de participer aux préparatifs de Durban 2", selon un officiel israélien.
Mais même si le budget général de l’ONU a été approuvé largement, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre d’Européens et d’Occidentaux ont exprimé leur opposition au budget prévu pour Durban 2. "Il existe des signes positifs. Le bloc occidental dans son ensemble, Europe, Etats-Unis, Nouvelle Zélande, Australie et même le Japon, semble s’y opposer. L’essentiel du soutien à cette conférence est apporté par les pays non-alignés et les Etats arabo-musulmans", déclare un responsable israélien au ministère des Affaires étrangères.
Même si logiquement, le bloc de l’ouest devrait faire face à une opposition de 3 contre 1, il n’en perd pas pour autant espoir, car la situation semble toutefois meilleure qu’en 2001. En attendant, le ministère prépare sa bataille, en coordination avec plusieurs organisations juives et non juives internationales, visant à contrer un second Durban.
"Durban a été un traumatisme, non seulement pour Israël, mais pour toute société saine, et à voir la composition du bureau de travail pour la prochaine conférence, on a de quoi être inquiet", affirme Gil Haskel, responsable de l’unité des ONG au ministère des Affaires étrangères pour l’ONU.
Une réunion de concertation est d’ailleurs prévue à Jérusalem fin février, afin d’éviter de renouveler les erreurs de 2001. Trop de passivité avait été déploré devant un tel déferlement de haine.
Il s’agit de ne pas retomber dans le piège.
par Raphael Aouate
lundi 31 décembre 2007 - 15:25
De façon discrète certes, les diplomates israéliens travaillent d’arrache-pied pour convaincre Etats-Unis et Union européenne de boycotter une éventuelle suite à la conférence internationale contre le racisme de Durban de 2001, qui avait causé tant de torts à Israël.
Tous les efforts fournis appellent les Etats-Unis à s’abstenir de financer cette conférence. En effet, la contribution américaine représente pas moins qu’un cinquième du budget prévu pas les Nations unies : 21% exactement sur les 6,8 millions de dollars de budget.
Rappelons que cette conférence est actuellement planifiée par un bureau établi par les Nations unies, présidé par la Libye, qui compte également l’Iran et le Pakistan parmi ses membres.
Mais les officiels israéliens espèrent vraiment convaincre les Européens et les pays dits "amis", comme l’Australie ou le Canada, d’en faire de même. Il n’est pas question de répéter une telle manifestation internationale de haine à l’égard d’Israël, accusé de tous les maux du monde lors de cette conférence. Durban avait permis un véritable déclenchement d’antisionisme et d’antisémitisme affiché.
Cette tentative israélienne intervient quelques jours après la décision officielle annoncée le 22 décembre dernier par l’ONU de son budget pour l’année 2008 : 4,2 milliards de dollars incluant la mise en œuvre d’une conférence de Durban 2, comme les diplomates la qualifient déjà. Ce budget général a d’ailleurs été voté à la quasi unanimité, seuls les Etats-Unis s’y opposant.
La conférence de Durban de 2001, qui s’acheva trois jours seulement avant la tragédie du 11 septembre à New York, tenta de déterminer une nouvelle définition du sionisme : le sionisme serait désormais considéré comme une forme de racisme. Cette définition fut lancée par l’Iran et la Syrie, mais fut rejetée lors de la déclaration finale et du programme d’action de cette conférence. Ce rejet fut rendu possible grâce à l’intervention des pays occidentaux et africains, qui tinrent à garder une certaine modération.
Pourtant, un forum d’ONG internationales, parallèle à la conférence, délivra sa propre déclaration selon laquelle le sionisme était bien assimilable au racisme et à l’apartheid. Pour beaucoup d’observateurs, cette déclaration fut le déclencheur d’une théorie particulièrement malveillante à l’égard d’Israël. C’était l’officialisation d’une idée dangereuse : Israël était comparable à l’Afrique du Sud de l’époque de la ségrégation raciale.
Pour le moment, aucune date officielle n’a été annoncée pour la tenue d’un Durban 2. On parle de l’année 2009. Le Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme se contente pour l’instant de mettre en place un bureau de travail composé de 20 nations, dont Cuba, l’Iran, l’Indonésie et le Pakistan.
Bien évidemment, Israël n’a pas manqué d’exprimer ses fortes réserves devant un tel programme et les dates prévues pour sa préparation : première rencontre pendant la fête de Pessah (Pâque) en avril, seconde la semaine de Kippour (Grand pardon) en octobre 2008 ! "C’est peut-être une erreur de planification, ou alors une volonté d’empêcher les ONG juives de participer aux préparatifs de Durban 2", selon un officiel israélien.
Mais même si le budget général de l’ONU a été approuvé largement, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre d’Européens et d’Occidentaux ont exprimé leur opposition au budget prévu pour Durban 2. "Il existe des signes positifs. Le bloc occidental dans son ensemble, Europe, Etats-Unis, Nouvelle Zélande, Australie et même le Japon, semble s’y opposer. L’essentiel du soutien à cette conférence est apporté par les pays non-alignés et les Etats arabo-musulmans", déclare un responsable israélien au ministère des Affaires étrangères.
Même si logiquement, le bloc de l’ouest devrait faire face à une opposition de 3 contre 1, il n’en perd pas pour autant espoir, car la situation semble toutefois meilleure qu’en 2001. En attendant, le ministère prépare sa bataille, en coordination avec plusieurs organisations juives et non juives internationales, visant à contrer un second Durban.
"Durban a été un traumatisme, non seulement pour Israël, mais pour toute société saine, et à voir la composition du bureau de travail pour la prochaine conférence, on a de quoi être inquiet", affirme Gil Haskel, responsable de l’unité des ONG au ministère des Affaires étrangères pour l’ONU.
Une réunion de concertation est d’ailleurs prévue à Jérusalem fin février, afin d’éviter de renouveler les erreurs de 2001. Trop de passivité avait été déploré devant un tel déferlement de haine.
Il s’agit de ne pas retomber dans le piège.
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