Le Pen crée un tollé en appelant à nouveau "détail" les chambres à gaz
Il y a 1 jour
PARIS (AFP) — Jean-Marie Le Pen, président du Front national, a suscité un tollé et s'est attiré des menaces de poursuites judiciaires en qualifiant à nouveau les chambres à gaz de "détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", dans un entretien au magazine "Bretons" publié vendredi.
Le parquet a annoncé qu'il étudiait la possibilité de poursuivre l'ex-candidat à la présidentielle.
"J'ai dit que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale: ça me paraît tellement évident", déclare M. Le Pen dans le mensuel généraliste, diffusé en Bretagne et en région parisienne.
Le leader frontiste, dont la fille Marine a souligné qu'elle ne partageait pas les vues de son père sur ce point, avait été condamné à 1,2 million de francs (183.200 euros) d'amende pour de premières déclarations sur le "détail", en 1987 sur RTL.
Alors que "Bretons" lui fait remarquer que l'on a "déporté des gens pour les amener dans des camps juste pour les faire tuer", M. Le Pen répond: "Mais ça, c'est parce que vous croyez à ça. Je ne me sens pas obligé d'adhérer à cette vision-là. Je constate qu'à Auschwitz, il y avait l'usine IG Farben, qu'il y avait 80 000 ouvriers qui y travaillaient. A ma connaissance, ceux-là n'ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés."
M. Le Pen a affirmé dans un bref communiqué vendredi avoir "interdit expressément par lettre recommandée il y a déjà 15 jours" à "Bretons" de publier cet entretien.
Ses propos ont immédiatement été condamnés par politiques et associations, qui ont pointé du "négationnisme".
L'Union des étudiants juifs de France a annoncé avoir "décidé d'engager des poursuites judiciaires" et SOS Racisme dit avoir décidé de se constituer partie civile.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme veut en faire autant après consultation de sa commission juridique.
Pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), l'ex-candidat à l'Elysée, "en pleine perdition politique", s'avance "encore plus sur la voie du négationnisme" pour "faire parler de lui".
Le MRAP a dénoncé une "volonté de contestation de crimes contre l'humanité d'une part et d'incitation à la haine".
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a exprimé "son indignation et sa colère".
Le Mouvement des Jeunes socialistes a dénoncé un "révisionnisme clairement assumé".
Pour Julien Dray, porte-parole de ce parti, c'est "à la justice d'agir pour que de telles paroles, qui prennent sciemment le risque de générer haine et division dans notre pays, ne restent pas impunies".
Même tonalité chez le député (app-communiste) Jean-Pierre Brard. Il a aussi demandé à la vice-présidente du FN Marine Le Pen, "qui prétend vouloir donner une nouvelle image au parti", de "condamner sans réserves" ces déclarations et de "présenter les excuses de son parti".
"Je dis ce que j'ai toujours dit: je ne partage pas sur ces événements la même vision que mon père", a fait valoir Mme Le Pen sur BFM TV.
"Je crois que Jean-Marie Le Pen ne voulait pas créer cette polémique, puisqu'il a interdit au journal la publication de cette interview", a-t-elle ajouté. "Le journal est passé outre, du coup il ne voulait pas cette polémique mais elle existe."
Coopération nucléaire : démenti syrien, silence à Pyongyang
NOUVELOBS.COM | 26.04.2008 | 13:06
Les Américains ont informé jeudi l'AIEA de leurs soupçons concernant une coopération nucléaire secrète entre Damas et Pyongyang, sur la base de renseignements obtenus après la destruction d'une installation en Syrie en septembre dernier par l'armée de l'air israélienne.
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed ElBaradeï, le 14 novembre 2007. (Reuters)
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed ElBaradeï, le 14 novembre 2007. (Reuters)
Mohamed ElBaradei, le chef de l'AIEA, a annoncé, vendredi 25 avril, l'ouverture d'une enquête après avoir reçu des informations de Washington selon lesquelles la Syrie avait construit un réacteur nucléaire avec l'aide de la Corée du Nord, ce que Damas a démenti tandis que Pyongyang restait silencieux.
Selon l'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bachar Jaafari, son pays continuerait à coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"La Syrie a rejoint le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) en 1970. Nous avons une coopération étroite avec l'AIEA (...) nous ne craignons pas cette coopération, au contraire, la Syrie n'a rien à cacher", a-t-il affirmé.
"Les inspecteurs de l'AIEA devraient (plutôt) aller en Israël (...) le vrai danger, c'est l'arsenal nucléaire israélien", a ajouté le diplomate syrien.
"Utilisation unilatérale de la force par Israël"
Dans un communiqué, Mohamed ElBaradei a tancé Washington, pour avoir tardé à lui fournir leurs informations, ce qui ne permet guère "d'en vérifier la véracité".
Les Américains n'ont en effet informé que jeudi l'AIEA de leurs soupçons concernant une coopération nucléaire secrète entre Damas et Pyongyang, sur la base de renseignements obtenus après la destruction d'une installation en Syrie en septembre dernier par l'armée de l'air israélienne.
A cet égard, le directeur de l'AIEA a dénoncé "l'utilisation unilatérale de la force par Israël", ce qui "compromet le processus de vérification qui est au coeur même du régime de non prolifération".
Mohamed ElBaradei a en même temps rappelé à Damas ses obligations d'avertir l'AIEA de tout projet ou construction d'installation nucléaire, conformément à l'accord sur les mesures de sauvegarde conclu avec l'Agence.
Faire "toute la lumière"
La Syrie a affirmé que le raid israélien n'avait fait que détruire un "bâtiment militaire désaffecté". Son ambassadeur aux Etats-Unis, Imad Moustapha, a rejeté vivement les nouvelles accusations.
"La dernière fois que de hauts responsables de l'administration américaine sont allés au Conseil de sécurité de l'ONU et ont évoqué des preuves flagrantes d'armes de destruction massive, ils parlaient des armes de destruction massive irakiennes", dont l'existence n'a jamais été démontrée, a-t-il relevé.
A la suite de ces accusations américaines, la France a demandé à la Syrie de faire "toute la lumière" sur ses activités nucléaires.
L'affaire a éclaté jeudi après les déclarations d'un responsable américain de la sécurité nationale devant le Congrès sur la destruction d'un réacteur nucléaire en construction en Syrie par un raid aérien israélien le 6 septembre 2007.
Manifestation dangereuse
Selon les Américains ce réacteur était sur le point d'être achevé, mais n'avait pas encore été muni de combustible à l'uranium. L'AIEA a relevé ce point vendredi, soulignant que selon les informations fournies par Washington, "le réacteur n'était pas encore opérationnel et aucun matériau nucléaire n'y avait été introduit".
C'est par la voix de sa porte-parole Dana Perino que La Maison Blanche avait expliqué qu'elle avait "toutes les raisons de croire que le réacteur, endommagé au-delà du réparable le 6 septembre, n'était pas destiné à des fins pacifiques".
"Nous sommes depuis longtemps très préoccupés par le programme d'armement nucléaire nord-coréen et ses activités de prolifération. La coopération nucléaire clandestine de la Corée du Nord avec la Syrie est une manifestation dangereuse de ces activités", avait-elle expliqué.
Pour sa part, Pyongyang a gardé un silence total depuis la révélation de cette affaire.
La poursuite du processus pour la dénucléarisation de la Corée du Nord, selon les déclarations du gouvernement américain vendredi, dépend à présent entièrement de cette dernière, dont il attend la réaction. Dana Perino a ajouté "la balle est dans leur camp pour le prochain set".
Nucléaire: le briefing de la CIA qui accuse la Syrie (en français)
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Jeudi la CIA a révélé au Congrès l'existence d'un programme nucléaire militaire clandestin de la Syrie - ou ce qu'elle dit être tel.
Elle a présenté ses preuves concernant un réacteur atomique en construction dans le désert syrien - avec l'aide de la Corée du nord.
C'est ce réacteur - ou en tous cas le bâtiment dans lequel la CIA dit qu'il se trouvait - que l'aviation israélienne a détruit, le 6 septembre dernier, dans un raid dont on a beaucoup parlé à l'époque et dont les raisons demeuraient mystérieuses.
La CIA a également présenté ses preuves à quelques journalistes américains.
Elle leur a présenté une vidéo de 11 minutes (qu'elle a rendu publique hier après midi et que vous trouverez ici).
Et elle a livré ses explications au cours d'un long briefing en "backgroud" (les noms des responsables qui ont parlé aux journalistes ne peuvent être révélés).
Le spécialiste en prolifération nucléaire, Jeffrey Lewis, s'est procuré le texte de ce briefing et vient de le mettre en ligne (ici)
J'ai pensé utile de le traduire en français (rapidement).
Sa lecture est très instructive.
On y apprend, par exemple, que la CIA n'a qu'une "faible" certitude que le plutonium produit par ce réacteur aurait été utilisé dans un programme militaire:
Et qu'elle n'a pas "encore détecté les élements d'un programme de fabrication d'armes nucléaires."
Voici donc le texte de ce briefing (en français).
Bureau du Directeur du Renseignement National
Briefing du 24 avril 2008 avec des hauts responsables américains sur le réacteur nucléaire clandestin syrien et la participation de la Corée du nord.
Haut responsable du service de renseignement n°1 : (…) Laissez-moi d’abord dire de quoi nous allons discuter. Il s’agit d’un réacteur nucléaire. Il a été construit par les Syriens dans le sud du désert de la Syrie le long de l’Euphrate. Les Syriens ont construit ce réacteur de production de plutonium avec l’assistance de la Corée du nord.
Nous disposons de preuves depuis une longe période. Nous avons eu reçu des informations sur ce qui se passait depuis la toute fin des années 90, début 2000 et 2001. Notre problème était d’étayer notre renseignement et d’être plus précis. Nous avons progressé dans notre appréciation entre 2003 et 2006. Mais on ne pouvait toujours pas tout à fait étayer, de la façon aussi apparente que les preuves physiques que nous vous montrerons dans un instant.
Au printemps de l’année dernière, nous avons pu obtenir certaines informations additionnelles et concluantes. (…) Les renseignements concluaient à l’existence d’un réacteur nucléaire dont la construction par les Syriens a probablement commencé en 2001, et a été achevée à l’été 2007. Et il était presque opérationnel. (…)
Lire la suite ici
Haut responsable du service de renseignement n°2 : (…) Nous avons acquis en 2001 des informations indiquant une coopération entre des institutions nucléaires nord coréennes et des officiels syriens de haut rang. (…) Puis, ces informations, nous avons étudié de nouveau des informations que nous avions collectées auparavant mais que nous n’avions pas tout à fait comprises.
Il est clair pour nous que cette coopération entre des personnalités nord coréennes liées au programme nucléaire et des officiels syriens de haut rang ont commencé probablement commencé aussi tôt que 1997 ce qui (…) ramène la décision de commencer cette collaboration au régime d’Hafez al Assad.
En 2003, (…) nous n’avions pas d’informations ni sur la nature ni sur le lieu de ces projets en coopération. Nous pensions que cette coopération impliquait des travaux dans des endroits probablement situés en Syrie. Mais, nous ne savions pas où exactement. (….)
En 2005, nous avons reçu des informations selon lesquelles les Syriens et les Nord Coréens étaient impliqués dans un projet dans la région de Day raz Zawr dans l’est de la Syrie. Mais, encore une fois, pas d’information spécifique sur la nature ou sur l’endroit endroit. Mais, au fur et à mesure où nous disposions de nouvelles preuves nous devenions de plus en plus sûrs que cette coopération existait et qu’elle impliquait des gens liés au programme nucléaire. Et nous avions une bonne idée du lieu central où cette coopération pouvait avoir lieu.
Le renseignement par l’imagerie sur la région a révélé un grand bâtiment non identifié en construction dans un endroit éloigné près du fleuve Euphrate près d’un endroit que nous appelons al Kibar. Et là vous voyez la photo. [C’était en 2005, 2006]. (…)
Il est difficile d’imaginer en regardant cette photo à quoi se bâtiment peut servir. Et il n’avait certainement pas une quelconque caractéristique observable qui permettrait de dire oh, oui, là vous avez un réacteur nucléaire – quelque chose comme un grand système électrique, une grande ventilation et le plus important un système de refroidissement.
Nous avons cependant acquis des informations au cours du printemps 2007 qui nous ont permis de conclure que ce bâtiment d’apparence anodine (…) était en fait un réacteur nucléaire clandestin. Parmi ces informations il y avait des photographies de l’intérieur et de l’extérieur du bâtiment montrant des éléments du réacteur.
Nous avons soigneusement comparé ces photos, qui ont été prises à la main –il y en avait des dizaines, avec les photos aériennes. Et je peux vous assurer que tout, les fenêtres, les portes, les trous dans le mur etc… tout collait (…).
Le réacteur à l’intérieur du bâtiment n’a à l’évidence pas été configuré pour produire de l’électricité. Il n’y pas de ligne électrique qui en sorte, pas de bâtiment de commutation. Et franchement il est moins adapté à des travaux de recherche que certaines installations nucléaires dont nous et les Syriens connaissons l’existence et qui ont été rendus publics en Syrie.
Nous estimons que la Corée du Nord a aidé la Syrie pour ce réacteur parce qu’il utilise de la technologie de type nord coréen. Le bâtiment ressemble au réacteur nord coréen de production de plutonium de Yongbyon. (…) Des faux toits ont été installés (sur le bâtiment syrien] pour cacher sa forme, qui sans ses faux murs et ses faux toits ont la même signature que l’installation à Yongbyon.
Les photos de l’intérieur du conteneur du réacteur en construction montrent qu’il s’agit d’un réacteur à refroidissement à gaz modéré par le graphite dont la technologie et la configuration est similaire à celles du réacteur de Yonbyon. [Les photos le prouvent] (…)
Nos informations indiquent aussi l’implication de Nord Coréens liés au programme nucléaire dans un projet près de cet endroit. Et nous avons aussi la preuve qu’une cargaison a été transférée de Corée du Nord, le plus probablement vers ce site de réacteur en 2006.
Ce réacteur a été détruit par une frappe aérienne israélienne tôt le matin du 6 septembre 2007, alors qu’il était presque fini mais avant qu’il ne soit opérationnel et qu’il ne chargé d’uranium. Peu de temps après cette attaque, les Syriens ont commencé – vers la mi septembre- à déployer des efforts massifs pour détruire le bâtiment du réacteur en ruine et pour enlever tous les équipements et les structures qui pouvaient être compromettants. La plupart de ce travail a été fait la nuit ou a été caché par une toile goudronnée afin d’essayer qu’il ne soit pas repérable par l’observation du ciel. (…)
[Présentation de la vidéo].
Responsable de haut rand de l’administration : [Vous devez vous demander] pourquoi nous faisons cette révélation aujourd’hui et pas avant. Notre souci premier a été d’éviter un conflit, voire un une confrontation plus large dans le Moyen Orient.
Nous redoutions que si l’existence puis la destruction de ce réacteur devenaient publiques cette information se répande très vite et la Syrie se sente sous la pression de prendre des représailles. Et, évidemment, cela aurait été une menace pour Israël et risquait d’entrainait un conflit régional plus large que nous espérions éviter.
Le temps passant notre estimation est que ce risque a diminué. Nous sommes dans l’obligation d’informer le Congrès de ce genre de chose. Nous avons briefé 22 membres du Congrès (…) en septembre et en octobre. Nous voulions briefer plus largement le Congrès ce que celui-ci voulait aussi. Et nous pensions aussi que nous pouvions utiliser cette révélation publique pour promouvoir un certain nombre d’objectifs.(…)
Prenons la Corée du nord. Nous sommes arrivés à un point des discussions des Six où nous pensons que révéler cela renforcera nos négociateurs alors qu’ils essayent d’obtenir un décompte exact des programmes nucléaires de la Corée du Nord. Nous croyons et nous pensons que cela encouragera la Corée du Nord à reconnaitre ses activités de prolifération (…).
En ce qui concerne l’Iran, l’épisode syrien nous rappelle que les états sont capables d’obtenir clandestinement des capacités nucléaires et à quel point la prolifération des armes nucléaires pourrait être déstabilisante pour le Moyen Orient. (…) Et nous espérons que cette révélation soulignera à quel point la communauté internationale doit de nouveau se préoccuper d’arrêter les activités d’enrichissement d’uranium de l’Iran. (…)
Enfin, en ce qui concerne la Syrie, il y a actuellement des initiatives majeures encours pour promouvoir la cause de la liberté et de la paix dans le Moyen Orient : il y a des discussions entre Israéliens et Palestiniens ; des progrès dans la création d’un Irak stable et démocratique ; il y a des efforts au Liban pour consolider sa souveraineté après une longue période d’occupation étrangère. Des actions du régime syrien menacent les progrès dans ces voies. Ces révélations, nous aiderons, nous l’espérons, à convaincre d’autres nations à se joindre à nous dans la pression de la Syrie pour qu’elle change de politique. (…)
Nous avons discuté des options avec Israël.
Israël a considéré que ces capacités syriennes en réacteur nucléaire représentaient une menace existentielle pour l’état d’Israël. Après ces discussions, à la fin des fins, Israël a pris sa propre décision d’agit. Il a agit sans notre feu vert. Aucun n’a été demandé, aucun n’a été donné. Nous comprenons l’action d’Israël. Nous croyons que ce réacteur était une menace pour la paix et la sécurité dans la région (…).
Question : (…) Où ces photos ont-elles été prises ?
Responsable n°2 : (…) Ces photos ne sont pas datées et nous sommes certains qu’elles ont été prises en Syrie. Vous avez vu que les plaques d’immatriculation du véhicule derrière les deux individus était des plaques syriennes. (…) Nous ne pouvons pas parler ni de nos sources ni de nos méthodes.
Question : On m’a dit ce matin que le scientifique nucléaire coréen était Chon Chibu, qui est directement lié à Yongbyon.
Responsable n°2 : C’est lui. (…) La coopération entre la Corée du Nord et la Syrie continue dans le domaine des missiles, de même entre la Corée du Nord et l’Iran.
Question : Les Etats-Unis ont-ils envisagé certaines actions si les Israéliens n’avaient pas agi ?
Haut responsable de l’administration : Nous avons étudié très attentivement plusieurs options, et nous avons étudié des approches qui impliquaient un mix entre diplomatie et le menace de la force militaire avec l’idée d’essayer de s’assurer que le réacteur soit démonté ou rendu inutilisable de façon permanente (…). Israël a considéré qu’une approche différente était nécessaire. (…)
Question : Il y a des similarités avec Yongbyon, mais il n’y pas d’installation de retraitement [ndt : indispensable à l’extraction du plutonium] comme à Yongbyon.
Haut responsable n°2 : non, il n’y en pas dans la région d'al Kibar.
Question : [Y-a-t-il un programme syrien de construction d’armes nucléaires ?]
Haut responsable n°1 : Nous le pensons. Mais notre degré de confiance est bas.
Q : Même au moment de la destruction du réacteur ?
Haut responsable n°1 : oui même à ce moment là. (…)
Q : L’avez-vous dit aux Israéliens ?
Haut responsable n°2 : Non. (…) Nous avons dit à notre président quatre choses : c’est un réacteur ; les Nord Coréens et les Syriens collaborent dans les activités nucléaires ; ils collaborent dans la construction de ce réacteur ; et le but de ce réacteur est de créer du fuel pour un programme nucléaire militaire. [Nous avions un haut de degré de confiance sur les trois premiers points]. Mais sur le fait que ce fuel était destiné à un programme militaire nous n’avions qu’un degré de confiance faible, si l’on considère les preuves « cliniques ». (…) Et cette évaluation n’a pas changé. Mais l’attitude syrienne après la frappe – garder secret le bâtiment, le détruire, ne pas autoriser une visite de l’AIEA – n’affaiblit l’idée que ce réacteur avait un objet néfaste.(…)
Q : Quelles étaient les motivations des Nord Coréens ? L’argent ?
Haut responsable n°2 : L’argent. (…) Nous avons étudié deux options que ce réacteur était basé en Syrie mais pour les Nord Coréens et que ce réacteur était destiné à un usage pour la Syrie. Nous pensons que c’était pour la Syrie. (…)
Q : Combien d’argent pour la Corée du Nord ?
HR n°2 : Je n’ai pas le droit de le dire.
Q : [ D’où les Syriens allaient-ils obtenir l’uranium pour le réacteur ?]
HR n°2 : Responsable n°3, y-a-il des choses que nous pouvons dire à ce sujet?
HR n° 3 : Non, Monsieur. (...)
Q : Dans combien de temps le réacteur aurait-il pu, à votre avis, être opérationnel ?
HR n°2 : quelques semaines, peut-être quelques mois. (…). Je vais essayer d’être très précis. Nous sommes certains que c’était un réacteur, OK, et qu’il aurait produit de l’uranium. Nous n’avons trouvé aucune utilisation logique de ce plutonium. Et donc notre jugement est que les Syriens n’auraient entrepris cela – dont le coût et le risque politique sont élevés – que pour un programme d’armement, bien que nous n’ayons pas encore détectés les éléments détaillés et constitutifs d’un tel programme. (…)
La Tunisie commémore l'Holocauste des Juifs de Tunisie
par Ftouh Souhail
jeudi 24 avril 2008 - 20:39
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Une grande première, une initiative unique et sans précédent : pour la première fois dans l’histoire, un représentant d’un pays arabe prendra part à une conférence internationale sur l’Holocauste à Jérusalem.
Le 28 avril, Ahmed el-Abassi, représentant de la Tunisie dans l’Autorité Palestinienne, interviendra lors de l’ouverture de la conférence qui se tiendra pendant trois jours à l’Institut Yad Ben Zvi à Jérusalem, et qui aura pour thème « le sort des Juifs d’Afrique du Nord pendant la Deuxième Guerre Mondiale. » En tout, 21 chercheurs d’Israël, d’Europe et des Etats-Unis participeront à la Conférence. C’est la première fois dans l'histoire, qu'un diplomate tunisien prend part à un tel événement (1).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux régimes séparés opéraient simultanément en Tunisie. D'une part, le pays était sous mandat français, mais jouissait parallèlement de son propre gouvernement indépendant. Toutefois, pendant six mois – de novembre 1942 à mai 1943 – le pays s'est trouvé contrôlé par le régime Nazi.
La Tunisie, à l’époque du protectorat français, est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir connu l’Occupation. Les lois de Vichy étaient en vigueur depuis 1940 ; mais c’est en 1942 que les troupes allemandes font leur arrivée brutale en Tunisie. Comme l’écrira Albert Memmi, l’histoire du monde rattrape violemment les Juifs de Tunisie.
Tout juste arrivé à Tunis (2) , les nazis appliquèrent le même système qu’en Europe : rationnements, port de l’étoile jaune dans les villes intérieurs , réquisitions, spoliations, numerus clausus, amendes infligées aux communautés, le tout sous les bombardements intensifs des forces alliées. Le jour de la rafle, 2 000 hommes furent arrêtés, que les allemands iront parfois ramasser jusque dans les synagogues (3).
En six mois d’occupation, de décembre 1942 à mai 1943, sur une population de 85 000 Juifs, 4 000 hommes seront envoyés aux travaux forcés dans des camps – sans compter les « Tunisiens de France » qui seront déportés à Auschwitz. Le grand organisateur, est le colonel Walter Rauff, qui dirige les troupes SS. Il s’est déjà fait un nom : il était le concepteur des chambres à gaz mobiles - où les gaz d’échappement étaient rejetés à l’intérieur du camion, provoquant ainsi la mort par asphyxie de cinquantaine de personnes -, c’est lui : 100 000 victimes en Ukraine, Biélorussie, Yougoslavie.
Durant ces terribles six mois d’occupation, des jeunes hommes de la communauté étaient conduits vers l’un des plus grands Camps de Travail forcé du coté de Bizerte (au nord de la Tunisie). Les familles des travailleurs forcés, quand à elles, subissaient l’humiliation et toute l’injustice de l’occupant nazie.
Bien que les Nazis n'avaient pas le temps nécessaire d'exterminer la population juive locale et d'appliquer la "Solution finale" en Tunisie, grâce essentiellement à la résistance de la communauté locale et du gouvernement tunisien indépendant, des milliers de Juifs ont été arrêtés et contraints de porter l'Etoile jaune. Les Juifs tunisiens furent également contraints de payer des amendes et ils étaient systématiquement maltraités physiquement.
En Tunisie il y’avait des justes parmi les nations qui ont sauvés des juifs (le règne du roi Moncef Bey) durant l’occupation allemande. Tous les hommes de 18 ans et plus de confessions juifs, furent contraints, raflés et expédiées dans des camps pour l’accomplissement du « travail obligatoire » avec les conséquences quand pourraient imaginées ! Mais dans la ville de Grombalia, (à 40 kilomètres au sud de la capitale Tunis) certains ont pu être sauvé par des habitants loyaux qui leur offraient un logement et de la nourriture, jusqu à la libération.
Les justes sont effectivement des braves et le temps qui passe valorisera leurs actions d’avantage avec un réel espoir de servir d’exemple et de modèle pour un avenir de paix et d’entente entre tous les hommes (4).
Le Bey de Tunis avait aussi une attitude courageuse dans cette période sombre de l’histoire de notre pays. Moncef Bey n’a pas favorisé la moindre propagande antijuive comme le firent les autorités de Vichy. Le souverain tunisien, Moncef Bey, monté depuis peu sur le trône avait assuré que les juifs étaient des tunisiens comme les autres. A la période de l’occupation nazie, il n'avait certes aucune possibilité d'empêcher les Allemands de se prendre à la Communauté Juive. Malgré l'antisémitisme de certains de ses sujets, il n'eut jamais une attitude hostile à l’égard des juifs tunisiens et, très habilement, il refusa de collaborer avec l'occupant allemand.
Aujourd’hui, nous tenons à rendre hommage à ce prince, dont les juifs de Tunisie ont honoré la mémoire après son décès, parce que son comportement contrastait avec celui de la quasi-totalité des gouvernements Vichystes des pays occupés. Pendant que le maréchal Pétain et son administration favorisaient la chasse aux juifs, un prince musulman témoigna sa sympathie envers ses sujets juifs.
En cette période où des campagnes haineuses envers les juifs se développent dans des pays musulmans, il est bon de rappeler que, si le judaïsme tunisien a survécu à l'un des plus grands dangers de son histoire, c'est en partie au moins à un prince musulman qu'il le doit.
Après 65 ans de ces faits, et parce que la compassion et l’engagement envers nos compatriotes juifs sont un devoir moral, le représentant officiel de la Tunisie à la conférence internationale sur l'Holocauste organisée à Jérusalem, interviendra pour rappeler ce triste épisode de notre histoire et les grandes souffrances de la communauté juive de ce pays.
Durant trois jours, la conférence qui s'ouvrira le 28 avril à l'institut Yad Ben Zvi, abordera le sort des Juifs d'Afrique du Nord pendant la Seconde guerre mondiale. Ahmed el-Abassi, représentant de la Tunisie auprès de l'autorité palestinienne, apportera lors de cette conférence internationale sur l'Holocauste un témoignage édifiant sur le sort des Juifs tunisiens, sous l’occupation allemande, qui reste un drame inestimable pour ce pays. Il sera ainsi le premier représentant d'un pays arabe et musulman à évoquer la Shoah (5).
Si les allemands ont échoué , en quelques mois d’occupations, à effacer des siècles de présence juive en Tunisie, aujourd’hui l’attachement des juifs tunisiens à cette terre fait qu’ils ne peuvent rester indifférents devant cette première participation tunisienne à une conférence internationale sur l'Holocauste.
Le président Ben Ali, qui contrairement à tant d’autres, s'est toujours montré bienveillant et amical vis à vis de la communauté juive, témoigne aujourd’hui de sa solidarité pour le sujet et sa reconnaissance des peines et souffrances qu’a endurées la communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande.
La participation tunisienne, à cette conférence internationale, est à inscrire dans les annales: Elle montre que la Tunisie s’est engagée, comme l’ensemble des pays civilisés, à s'assurer que le monde n'oubliera jamais l'horreur de l'Holocauste.
Nous Tunisiens, avions et possédons toujours cet esprit de tolérance et d'amitié pour tous, c'est pourquoi, nous nous souvenons toujours des peines et souffrances qu’a endurées la Communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande. Il faut garder l'espoir que d'autres pays s'inspireront de la politique de la Tunisie pour faire rayonner la paix dans le monde.
Ftouh Souhail, de Tunis, milite pour l'entente entre Juifs et musulmans. Il a écrit un article dans Le Lien N° 286 condamnant la conduite des arabes israéliens
(1) C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du mémorial de la Shoah Yad Vashem, Iris Rosenberg, le mercredi 2 avril. « C’est la première fois qu’un représentant des Arabes musulmans est recruté pour sensibiliser le monde arabe au Moyen-Orient sur la question. » Le porte-parole du Musée de l’Holocauste à Jérusalem a considéré que : « Sa présence exprime sa solidarité pour le sujet et la reconnaissance des peines et souffrances qu’a endurées la Communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande ». Extrait d’un article paru le 6 Avril, dans la rubrique ‘Daily Israel Report’ d’Arutz Sheva, traduit par Claude Lesselbaum.
(2) Les Allemands qui étaient refoulés d'Egypte après El Alamein et Tobrouk sont arrivés à la capitale Tunis, le 8 novembre 1942.
(3)Durant le Rafle des Juifs de Tunis, un jour du 9 décembre 1942 (le 2 Tevet 5703) quelques 2 000 juifs furent arrêtés. Des centaines d’entre eux avaient trouvé la mort et plusieurs d’entre eux en trouvé la route de la déportation.
(4) L’an dernier, un Tunisien Khaled Abdelwahhab a été le premier Arabe à recevoir le titre de « juste des Nations » par le Mémorial de la Shoah Yad Vashem.
(5) Plus récemment, cette année, le Musée de l’Holocauste de Yad Vashem a lancé un site Internet en langue arabe, pour sensibiliser le monde Arabe sur la question de l’extermination des Juifs par les Nazis et pour combattre la négation de l’Holocauste. Le Prince Hassan de Jordanie a enregistré un discours sur vidéo pour l’inauguration du site Internet.
09:27 Publié dans nucléaire | Lien permanent |
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PARIS (AFP) — Jean-Marie Le Pen, président du Front national, a suscité un tollé et s'est attiré des menaces de poursuites judiciaires en qualifiant à nouveau les chambres à gaz de "détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", dans un entretien au magazine "Bretons" publié vendredi.
Le parquet a annoncé qu'il étudiait la possibilité de poursuivre l'ex-candidat à la présidentielle.
"J'ai dit que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale: ça me paraît tellement évident", déclare M. Le Pen dans le mensuel généraliste, diffusé en Bretagne et en région parisienne.
Le leader frontiste, dont la fille Marine a souligné qu'elle ne partageait pas les vues de son père sur ce point, avait été condamné à 1,2 million de francs (183.200 euros) d'amende pour de premières déclarations sur le "détail", en 1987 sur RTL.
Alors que "Bretons" lui fait remarquer que l'on a "déporté des gens pour les amener dans des camps juste pour les faire tuer", M. Le Pen répond: "Mais ça, c'est parce que vous croyez à ça. Je ne me sens pas obligé d'adhérer à cette vision-là. Je constate qu'à Auschwitz, il y avait l'usine IG Farben, qu'il y avait 80 000 ouvriers qui y travaillaient. A ma connaissance, ceux-là n'ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés."
M. Le Pen a affirmé dans un bref communiqué vendredi avoir "interdit expressément par lettre recommandée il y a déjà 15 jours" à "Bretons" de publier cet entretien.
Ses propos ont immédiatement été condamnés par politiques et associations, qui ont pointé du "négationnisme".
L'Union des étudiants juifs de France a annoncé avoir "décidé d'engager des poursuites judiciaires" et SOS Racisme dit avoir décidé de se constituer partie civile.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme veut en faire autant après consultation de sa commission juridique.
Pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), l'ex-candidat à l'Elysée, "en pleine perdition politique", s'avance "encore plus sur la voie du négationnisme" pour "faire parler de lui".
Le MRAP a dénoncé une "volonté de contestation de crimes contre l'humanité d'une part et d'incitation à la haine".
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a exprimé "son indignation et sa colère".
Le Mouvement des Jeunes socialistes a dénoncé un "révisionnisme clairement assumé".
Pour Julien Dray, porte-parole de ce parti, c'est "à la justice d'agir pour que de telles paroles, qui prennent sciemment le risque de générer haine et division dans notre pays, ne restent pas impunies".
Même tonalité chez le député (app-communiste) Jean-Pierre Brard. Il a aussi demandé à la vice-présidente du FN Marine Le Pen, "qui prétend vouloir donner une nouvelle image au parti", de "condamner sans réserves" ces déclarations et de "présenter les excuses de son parti".
"Je dis ce que j'ai toujours dit: je ne partage pas sur ces événements la même vision que mon père", a fait valoir Mme Le Pen sur BFM TV.
"Je crois que Jean-Marie Le Pen ne voulait pas créer cette polémique, puisqu'il a interdit au journal la publication de cette interview", a-t-elle ajouté. "Le journal est passé outre, du coup il ne voulait pas cette polémique mais elle existe."
Coopération nucléaire : démenti syrien, silence à Pyongyang
NOUVELOBS.COM | 26.04.2008 | 13:06
Les Américains ont informé jeudi l'AIEA de leurs soupçons concernant une coopération nucléaire secrète entre Damas et Pyongyang, sur la base de renseignements obtenus après la destruction d'une installation en Syrie en septembre dernier par l'armée de l'air israélienne.
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed ElBaradeï, le 14 novembre 2007. (Reuters)
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed ElBaradeï, le 14 novembre 2007. (Reuters)
Mohamed ElBaradei, le chef de l'AIEA, a annoncé, vendredi 25 avril, l'ouverture d'une enquête après avoir reçu des informations de Washington selon lesquelles la Syrie avait construit un réacteur nucléaire avec l'aide de la Corée du Nord, ce que Damas a démenti tandis que Pyongyang restait silencieux.
Selon l'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bachar Jaafari, son pays continuerait à coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"La Syrie a rejoint le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) en 1970. Nous avons une coopération étroite avec l'AIEA (...) nous ne craignons pas cette coopération, au contraire, la Syrie n'a rien à cacher", a-t-il affirmé.
"Les inspecteurs de l'AIEA devraient (plutôt) aller en Israël (...) le vrai danger, c'est l'arsenal nucléaire israélien", a ajouté le diplomate syrien.
"Utilisation unilatérale de la force par Israël"
Dans un communiqué, Mohamed ElBaradei a tancé Washington, pour avoir tardé à lui fournir leurs informations, ce qui ne permet guère "d'en vérifier la véracité".
Les Américains n'ont en effet informé que jeudi l'AIEA de leurs soupçons concernant une coopération nucléaire secrète entre Damas et Pyongyang, sur la base de renseignements obtenus après la destruction d'une installation en Syrie en septembre dernier par l'armée de l'air israélienne.
A cet égard, le directeur de l'AIEA a dénoncé "l'utilisation unilatérale de la force par Israël", ce qui "compromet le processus de vérification qui est au coeur même du régime de non prolifération".
Mohamed ElBaradei a en même temps rappelé à Damas ses obligations d'avertir l'AIEA de tout projet ou construction d'installation nucléaire, conformément à l'accord sur les mesures de sauvegarde conclu avec l'Agence.
Faire "toute la lumière"
La Syrie a affirmé que le raid israélien n'avait fait que détruire un "bâtiment militaire désaffecté". Son ambassadeur aux Etats-Unis, Imad Moustapha, a rejeté vivement les nouvelles accusations.
"La dernière fois que de hauts responsables de l'administration américaine sont allés au Conseil de sécurité de l'ONU et ont évoqué des preuves flagrantes d'armes de destruction massive, ils parlaient des armes de destruction massive irakiennes", dont l'existence n'a jamais été démontrée, a-t-il relevé.
A la suite de ces accusations américaines, la France a demandé à la Syrie de faire "toute la lumière" sur ses activités nucléaires.
L'affaire a éclaté jeudi après les déclarations d'un responsable américain de la sécurité nationale devant le Congrès sur la destruction d'un réacteur nucléaire en construction en Syrie par un raid aérien israélien le 6 septembre 2007.
Manifestation dangereuse
Selon les Américains ce réacteur était sur le point d'être achevé, mais n'avait pas encore été muni de combustible à l'uranium. L'AIEA a relevé ce point vendredi, soulignant que selon les informations fournies par Washington, "le réacteur n'était pas encore opérationnel et aucun matériau nucléaire n'y avait été introduit".
C'est par la voix de sa porte-parole Dana Perino que La Maison Blanche avait expliqué qu'elle avait "toutes les raisons de croire que le réacteur, endommagé au-delà du réparable le 6 septembre, n'était pas destiné à des fins pacifiques".
"Nous sommes depuis longtemps très préoccupés par le programme d'armement nucléaire nord-coréen et ses activités de prolifération. La coopération nucléaire clandestine de la Corée du Nord avec la Syrie est une manifestation dangereuse de ces activités", avait-elle expliqué.
Pour sa part, Pyongyang a gardé un silence total depuis la révélation de cette affaire.
La poursuite du processus pour la dénucléarisation de la Corée du Nord, selon les déclarations du gouvernement américain vendredi, dépend à présent entièrement de cette dernière, dont il attend la réaction. Dana Perino a ajouté "la balle est dans leur camp pour le prochain set".
Nucléaire: le briefing de la CIA qui accuse la Syrie (en français)
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Jeudi la CIA a révélé au Congrès l'existence d'un programme nucléaire militaire clandestin de la Syrie - ou ce qu'elle dit être tel.
Elle a présenté ses preuves concernant un réacteur atomique en construction dans le désert syrien - avec l'aide de la Corée du nord.
C'est ce réacteur - ou en tous cas le bâtiment dans lequel la CIA dit qu'il se trouvait - que l'aviation israélienne a détruit, le 6 septembre dernier, dans un raid dont on a beaucoup parlé à l'époque et dont les raisons demeuraient mystérieuses.
La CIA a également présenté ses preuves à quelques journalistes américains.
Elle leur a présenté une vidéo de 11 minutes (qu'elle a rendu publique hier après midi et que vous trouverez ici).
Et elle a livré ses explications au cours d'un long briefing en "backgroud" (les noms des responsables qui ont parlé aux journalistes ne peuvent être révélés).
Le spécialiste en prolifération nucléaire, Jeffrey Lewis, s'est procuré le texte de ce briefing et vient de le mettre en ligne (ici)
J'ai pensé utile de le traduire en français (rapidement).
Sa lecture est très instructive.
On y apprend, par exemple, que la CIA n'a qu'une "faible" certitude que le plutonium produit par ce réacteur aurait été utilisé dans un programme militaire:
Et qu'elle n'a pas "encore détecté les élements d'un programme de fabrication d'armes nucléaires."
Voici donc le texte de ce briefing (en français).
Bureau du Directeur du Renseignement National
Briefing du 24 avril 2008 avec des hauts responsables américains sur le réacteur nucléaire clandestin syrien et la participation de la Corée du nord.
Haut responsable du service de renseignement n°1 : (…) Laissez-moi d’abord dire de quoi nous allons discuter. Il s’agit d’un réacteur nucléaire. Il a été construit par les Syriens dans le sud du désert de la Syrie le long de l’Euphrate. Les Syriens ont construit ce réacteur de production de plutonium avec l’assistance de la Corée du nord.
Nous disposons de preuves depuis une longe période. Nous avons eu reçu des informations sur ce qui se passait depuis la toute fin des années 90, début 2000 et 2001. Notre problème était d’étayer notre renseignement et d’être plus précis. Nous avons progressé dans notre appréciation entre 2003 et 2006. Mais on ne pouvait toujours pas tout à fait étayer, de la façon aussi apparente que les preuves physiques que nous vous montrerons dans un instant.
Au printemps de l’année dernière, nous avons pu obtenir certaines informations additionnelles et concluantes. (…) Les renseignements concluaient à l’existence d’un réacteur nucléaire dont la construction par les Syriens a probablement commencé en 2001, et a été achevée à l’été 2007. Et il était presque opérationnel. (…)
Lire la suite ici
Haut responsable du service de renseignement n°2 : (…) Nous avons acquis en 2001 des informations indiquant une coopération entre des institutions nucléaires nord coréennes et des officiels syriens de haut rang. (…) Puis, ces informations, nous avons étudié de nouveau des informations que nous avions collectées auparavant mais que nous n’avions pas tout à fait comprises.
Il est clair pour nous que cette coopération entre des personnalités nord coréennes liées au programme nucléaire et des officiels syriens de haut rang ont commencé probablement commencé aussi tôt que 1997 ce qui (…) ramène la décision de commencer cette collaboration au régime d’Hafez al Assad.
En 2003, (…) nous n’avions pas d’informations ni sur la nature ni sur le lieu de ces projets en coopération. Nous pensions que cette coopération impliquait des travaux dans des endroits probablement situés en Syrie. Mais, nous ne savions pas où exactement. (….)
En 2005, nous avons reçu des informations selon lesquelles les Syriens et les Nord Coréens étaient impliqués dans un projet dans la région de Day raz Zawr dans l’est de la Syrie. Mais, encore une fois, pas d’information spécifique sur la nature ou sur l’endroit endroit. Mais, au fur et à mesure où nous disposions de nouvelles preuves nous devenions de plus en plus sûrs que cette coopération existait et qu’elle impliquait des gens liés au programme nucléaire. Et nous avions une bonne idée du lieu central où cette coopération pouvait avoir lieu.
Le renseignement par l’imagerie sur la région a révélé un grand bâtiment non identifié en construction dans un endroit éloigné près du fleuve Euphrate près d’un endroit que nous appelons al Kibar. Et là vous voyez la photo. [C’était en 2005, 2006]. (…)
Il est difficile d’imaginer en regardant cette photo à quoi se bâtiment peut servir. Et il n’avait certainement pas une quelconque caractéristique observable qui permettrait de dire oh, oui, là vous avez un réacteur nucléaire – quelque chose comme un grand système électrique, une grande ventilation et le plus important un système de refroidissement.
Nous avons cependant acquis des informations au cours du printemps 2007 qui nous ont permis de conclure que ce bâtiment d’apparence anodine (…) était en fait un réacteur nucléaire clandestin. Parmi ces informations il y avait des photographies de l’intérieur et de l’extérieur du bâtiment montrant des éléments du réacteur.
Nous avons soigneusement comparé ces photos, qui ont été prises à la main –il y en avait des dizaines, avec les photos aériennes. Et je peux vous assurer que tout, les fenêtres, les portes, les trous dans le mur etc… tout collait (…).
Le réacteur à l’intérieur du bâtiment n’a à l’évidence pas été configuré pour produire de l’électricité. Il n’y pas de ligne électrique qui en sorte, pas de bâtiment de commutation. Et franchement il est moins adapté à des travaux de recherche que certaines installations nucléaires dont nous et les Syriens connaissons l’existence et qui ont été rendus publics en Syrie.
Nous estimons que la Corée du Nord a aidé la Syrie pour ce réacteur parce qu’il utilise de la technologie de type nord coréen. Le bâtiment ressemble au réacteur nord coréen de production de plutonium de Yongbyon. (…) Des faux toits ont été installés (sur le bâtiment syrien] pour cacher sa forme, qui sans ses faux murs et ses faux toits ont la même signature que l’installation à Yongbyon.
Les photos de l’intérieur du conteneur du réacteur en construction montrent qu’il s’agit d’un réacteur à refroidissement à gaz modéré par le graphite dont la technologie et la configuration est similaire à celles du réacteur de Yonbyon. [Les photos le prouvent] (…)
Nos informations indiquent aussi l’implication de Nord Coréens liés au programme nucléaire dans un projet près de cet endroit. Et nous avons aussi la preuve qu’une cargaison a été transférée de Corée du Nord, le plus probablement vers ce site de réacteur en 2006.
Ce réacteur a été détruit par une frappe aérienne israélienne tôt le matin du 6 septembre 2007, alors qu’il était presque fini mais avant qu’il ne soit opérationnel et qu’il ne chargé d’uranium. Peu de temps après cette attaque, les Syriens ont commencé – vers la mi septembre- à déployer des efforts massifs pour détruire le bâtiment du réacteur en ruine et pour enlever tous les équipements et les structures qui pouvaient être compromettants. La plupart de ce travail a été fait la nuit ou a été caché par une toile goudronnée afin d’essayer qu’il ne soit pas repérable par l’observation du ciel. (…)
[Présentation de la vidéo].
Responsable de haut rand de l’administration : [Vous devez vous demander] pourquoi nous faisons cette révélation aujourd’hui et pas avant. Notre souci premier a été d’éviter un conflit, voire un une confrontation plus large dans le Moyen Orient.
Nous redoutions que si l’existence puis la destruction de ce réacteur devenaient publiques cette information se répande très vite et la Syrie se sente sous la pression de prendre des représailles. Et, évidemment, cela aurait été une menace pour Israël et risquait d’entrainait un conflit régional plus large que nous espérions éviter.
Le temps passant notre estimation est que ce risque a diminué. Nous sommes dans l’obligation d’informer le Congrès de ce genre de chose. Nous avons briefé 22 membres du Congrès (…) en septembre et en octobre. Nous voulions briefer plus largement le Congrès ce que celui-ci voulait aussi. Et nous pensions aussi que nous pouvions utiliser cette révélation publique pour promouvoir un certain nombre d’objectifs.(…)
Prenons la Corée du nord. Nous sommes arrivés à un point des discussions des Six où nous pensons que révéler cela renforcera nos négociateurs alors qu’ils essayent d’obtenir un décompte exact des programmes nucléaires de la Corée du Nord. Nous croyons et nous pensons que cela encouragera la Corée du Nord à reconnaitre ses activités de prolifération (…).
En ce qui concerne l’Iran, l’épisode syrien nous rappelle que les états sont capables d’obtenir clandestinement des capacités nucléaires et à quel point la prolifération des armes nucléaires pourrait être déstabilisante pour le Moyen Orient. (…) Et nous espérons que cette révélation soulignera à quel point la communauté internationale doit de nouveau se préoccuper d’arrêter les activités d’enrichissement d’uranium de l’Iran. (…)
Enfin, en ce qui concerne la Syrie, il y a actuellement des initiatives majeures encours pour promouvoir la cause de la liberté et de la paix dans le Moyen Orient : il y a des discussions entre Israéliens et Palestiniens ; des progrès dans la création d’un Irak stable et démocratique ; il y a des efforts au Liban pour consolider sa souveraineté après une longue période d’occupation étrangère. Des actions du régime syrien menacent les progrès dans ces voies. Ces révélations, nous aiderons, nous l’espérons, à convaincre d’autres nations à se joindre à nous dans la pression de la Syrie pour qu’elle change de politique. (…)
Nous avons discuté des options avec Israël.
Israël a considéré que ces capacités syriennes en réacteur nucléaire représentaient une menace existentielle pour l’état d’Israël. Après ces discussions, à la fin des fins, Israël a pris sa propre décision d’agit. Il a agit sans notre feu vert. Aucun n’a été demandé, aucun n’a été donné. Nous comprenons l’action d’Israël. Nous croyons que ce réacteur était une menace pour la paix et la sécurité dans la région (…).
Question : (…) Où ces photos ont-elles été prises ?
Responsable n°2 : (…) Ces photos ne sont pas datées et nous sommes certains qu’elles ont été prises en Syrie. Vous avez vu que les plaques d’immatriculation du véhicule derrière les deux individus était des plaques syriennes. (…) Nous ne pouvons pas parler ni de nos sources ni de nos méthodes.
Question : On m’a dit ce matin que le scientifique nucléaire coréen était Chon Chibu, qui est directement lié à Yongbyon.
Responsable n°2 : C’est lui. (…) La coopération entre la Corée du Nord et la Syrie continue dans le domaine des missiles, de même entre la Corée du Nord et l’Iran.
Question : Les Etats-Unis ont-ils envisagé certaines actions si les Israéliens n’avaient pas agi ?
Haut responsable de l’administration : Nous avons étudié très attentivement plusieurs options, et nous avons étudié des approches qui impliquaient un mix entre diplomatie et le menace de la force militaire avec l’idée d’essayer de s’assurer que le réacteur soit démonté ou rendu inutilisable de façon permanente (…). Israël a considéré qu’une approche différente était nécessaire. (…)
Question : Il y a des similarités avec Yongbyon, mais il n’y pas d’installation de retraitement [ndt : indispensable à l’extraction du plutonium] comme à Yongbyon.
Haut responsable n°2 : non, il n’y en pas dans la région d'al Kibar.
Question : [Y-a-t-il un programme syrien de construction d’armes nucléaires ?]
Haut responsable n°1 : Nous le pensons. Mais notre degré de confiance est bas.
Q : Même au moment de la destruction du réacteur ?
Haut responsable n°1 : oui même à ce moment là. (…)
Q : L’avez-vous dit aux Israéliens ?
Haut responsable n°2 : Non. (…) Nous avons dit à notre président quatre choses : c’est un réacteur ; les Nord Coréens et les Syriens collaborent dans les activités nucléaires ; ils collaborent dans la construction de ce réacteur ; et le but de ce réacteur est de créer du fuel pour un programme nucléaire militaire. [Nous avions un haut de degré de confiance sur les trois premiers points]. Mais sur le fait que ce fuel était destiné à un programme militaire nous n’avions qu’un degré de confiance faible, si l’on considère les preuves « cliniques ». (…) Et cette évaluation n’a pas changé. Mais l’attitude syrienne après la frappe – garder secret le bâtiment, le détruire, ne pas autoriser une visite de l’AIEA – n’affaiblit l’idée que ce réacteur avait un objet néfaste.(…)
Q : Quelles étaient les motivations des Nord Coréens ? L’argent ?
Haut responsable n°2 : L’argent. (…) Nous avons étudié deux options que ce réacteur était basé en Syrie mais pour les Nord Coréens et que ce réacteur était destiné à un usage pour la Syrie. Nous pensons que c’était pour la Syrie. (…)
Q : Combien d’argent pour la Corée du Nord ?
HR n°2 : Je n’ai pas le droit de le dire.
Q : [ D’où les Syriens allaient-ils obtenir l’uranium pour le réacteur ?]
HR n°2 : Responsable n°3, y-a-il des choses que nous pouvons dire à ce sujet?
HR n° 3 : Non, Monsieur. (...)
Q : Dans combien de temps le réacteur aurait-il pu, à votre avis, être opérationnel ?
HR n°2 : quelques semaines, peut-être quelques mois. (…). Je vais essayer d’être très précis. Nous sommes certains que c’était un réacteur, OK, et qu’il aurait produit de l’uranium. Nous n’avons trouvé aucune utilisation logique de ce plutonium. Et donc notre jugement est que les Syriens n’auraient entrepris cela – dont le coût et le risque politique sont élevés – que pour un programme d’armement, bien que nous n’ayons pas encore détectés les éléments détaillés et constitutifs d’un tel programme. (…)
La Tunisie commémore l'Holocauste des Juifs de Tunisie
par Ftouh Souhail
jeudi 24 avril 2008 - 20:39
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Une grande première, une initiative unique et sans précédent : pour la première fois dans l’histoire, un représentant d’un pays arabe prendra part à une conférence internationale sur l’Holocauste à Jérusalem.
Le 28 avril, Ahmed el-Abassi, représentant de la Tunisie dans l’Autorité Palestinienne, interviendra lors de l’ouverture de la conférence qui se tiendra pendant trois jours à l’Institut Yad Ben Zvi à Jérusalem, et qui aura pour thème « le sort des Juifs d’Afrique du Nord pendant la Deuxième Guerre Mondiale. » En tout, 21 chercheurs d’Israël, d’Europe et des Etats-Unis participeront à la Conférence. C’est la première fois dans l'histoire, qu'un diplomate tunisien prend part à un tel événement (1).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux régimes séparés opéraient simultanément en Tunisie. D'une part, le pays était sous mandat français, mais jouissait parallèlement de son propre gouvernement indépendant. Toutefois, pendant six mois – de novembre 1942 à mai 1943 – le pays s'est trouvé contrôlé par le régime Nazi.
La Tunisie, à l’époque du protectorat français, est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir connu l’Occupation. Les lois de Vichy étaient en vigueur depuis 1940 ; mais c’est en 1942 que les troupes allemandes font leur arrivée brutale en Tunisie. Comme l’écrira Albert Memmi, l’histoire du monde rattrape violemment les Juifs de Tunisie.
Tout juste arrivé à Tunis (2) , les nazis appliquèrent le même système qu’en Europe : rationnements, port de l’étoile jaune dans les villes intérieurs , réquisitions, spoliations, numerus clausus, amendes infligées aux communautés, le tout sous les bombardements intensifs des forces alliées. Le jour de la rafle, 2 000 hommes furent arrêtés, que les allemands iront parfois ramasser jusque dans les synagogues (3).
En six mois d’occupation, de décembre 1942 à mai 1943, sur une population de 85 000 Juifs, 4 000 hommes seront envoyés aux travaux forcés dans des camps – sans compter les « Tunisiens de France » qui seront déportés à Auschwitz. Le grand organisateur, est le colonel Walter Rauff, qui dirige les troupes SS. Il s’est déjà fait un nom : il était le concepteur des chambres à gaz mobiles - où les gaz d’échappement étaient rejetés à l’intérieur du camion, provoquant ainsi la mort par asphyxie de cinquantaine de personnes -, c’est lui : 100 000 victimes en Ukraine, Biélorussie, Yougoslavie.
Durant ces terribles six mois d’occupation, des jeunes hommes de la communauté étaient conduits vers l’un des plus grands Camps de Travail forcé du coté de Bizerte (au nord de la Tunisie). Les familles des travailleurs forcés, quand à elles, subissaient l’humiliation et toute l’injustice de l’occupant nazie.
Bien que les Nazis n'avaient pas le temps nécessaire d'exterminer la population juive locale et d'appliquer la "Solution finale" en Tunisie, grâce essentiellement à la résistance de la communauté locale et du gouvernement tunisien indépendant, des milliers de Juifs ont été arrêtés et contraints de porter l'Etoile jaune. Les Juifs tunisiens furent également contraints de payer des amendes et ils étaient systématiquement maltraités physiquement.
En Tunisie il y’avait des justes parmi les nations qui ont sauvés des juifs (le règne du roi Moncef Bey) durant l’occupation allemande. Tous les hommes de 18 ans et plus de confessions juifs, furent contraints, raflés et expédiées dans des camps pour l’accomplissement du « travail obligatoire » avec les conséquences quand pourraient imaginées ! Mais dans la ville de Grombalia, (à 40 kilomètres au sud de la capitale Tunis) certains ont pu être sauvé par des habitants loyaux qui leur offraient un logement et de la nourriture, jusqu à la libération.
Les justes sont effectivement des braves et le temps qui passe valorisera leurs actions d’avantage avec un réel espoir de servir d’exemple et de modèle pour un avenir de paix et d’entente entre tous les hommes (4).
Le Bey de Tunis avait aussi une attitude courageuse dans cette période sombre de l’histoire de notre pays. Moncef Bey n’a pas favorisé la moindre propagande antijuive comme le firent les autorités de Vichy. Le souverain tunisien, Moncef Bey, monté depuis peu sur le trône avait assuré que les juifs étaient des tunisiens comme les autres. A la période de l’occupation nazie, il n'avait certes aucune possibilité d'empêcher les Allemands de se prendre à la Communauté Juive. Malgré l'antisémitisme de certains de ses sujets, il n'eut jamais une attitude hostile à l’égard des juifs tunisiens et, très habilement, il refusa de collaborer avec l'occupant allemand.
Aujourd’hui, nous tenons à rendre hommage à ce prince, dont les juifs de Tunisie ont honoré la mémoire après son décès, parce que son comportement contrastait avec celui de la quasi-totalité des gouvernements Vichystes des pays occupés. Pendant que le maréchal Pétain et son administration favorisaient la chasse aux juifs, un prince musulman témoigna sa sympathie envers ses sujets juifs.
En cette période où des campagnes haineuses envers les juifs se développent dans des pays musulmans, il est bon de rappeler que, si le judaïsme tunisien a survécu à l'un des plus grands dangers de son histoire, c'est en partie au moins à un prince musulman qu'il le doit.
Après 65 ans de ces faits, et parce que la compassion et l’engagement envers nos compatriotes juifs sont un devoir moral, le représentant officiel de la Tunisie à la conférence internationale sur l'Holocauste organisée à Jérusalem, interviendra pour rappeler ce triste épisode de notre histoire et les grandes souffrances de la communauté juive de ce pays.
Durant trois jours, la conférence qui s'ouvrira le 28 avril à l'institut Yad Ben Zvi, abordera le sort des Juifs d'Afrique du Nord pendant la Seconde guerre mondiale. Ahmed el-Abassi, représentant de la Tunisie auprès de l'autorité palestinienne, apportera lors de cette conférence internationale sur l'Holocauste un témoignage édifiant sur le sort des Juifs tunisiens, sous l’occupation allemande, qui reste un drame inestimable pour ce pays. Il sera ainsi le premier représentant d'un pays arabe et musulman à évoquer la Shoah (5).
Si les allemands ont échoué , en quelques mois d’occupations, à effacer des siècles de présence juive en Tunisie, aujourd’hui l’attachement des juifs tunisiens à cette terre fait qu’ils ne peuvent rester indifférents devant cette première participation tunisienne à une conférence internationale sur l'Holocauste.
Le président Ben Ali, qui contrairement à tant d’autres, s'est toujours montré bienveillant et amical vis à vis de la communauté juive, témoigne aujourd’hui de sa solidarité pour le sujet et sa reconnaissance des peines et souffrances qu’a endurées la communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande.
La participation tunisienne, à cette conférence internationale, est à inscrire dans les annales: Elle montre que la Tunisie s’est engagée, comme l’ensemble des pays civilisés, à s'assurer que le monde n'oubliera jamais l'horreur de l'Holocauste.
Nous Tunisiens, avions et possédons toujours cet esprit de tolérance et d'amitié pour tous, c'est pourquoi, nous nous souvenons toujours des peines et souffrances qu’a endurées la Communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande. Il faut garder l'espoir que d'autres pays s'inspireront de la politique de la Tunisie pour faire rayonner la paix dans le monde.
Ftouh Souhail, de Tunis, milite pour l'entente entre Juifs et musulmans. Il a écrit un article dans Le Lien N° 286 condamnant la conduite des arabes israéliens
(1) C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du mémorial de la Shoah Yad Vashem, Iris Rosenberg, le mercredi 2 avril. « C’est la première fois qu’un représentant des Arabes musulmans est recruté pour sensibiliser le monde arabe au Moyen-Orient sur la question. » Le porte-parole du Musée de l’Holocauste à Jérusalem a considéré que : « Sa présence exprime sa solidarité pour le sujet et la reconnaissance des peines et souffrances qu’a endurées la Communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande ». Extrait d’un article paru le 6 Avril, dans la rubrique ‘Daily Israel Report’ d’Arutz Sheva, traduit par Claude Lesselbaum.
(2) Les Allemands qui étaient refoulés d'Egypte après El Alamein et Tobrouk sont arrivés à la capitale Tunis, le 8 novembre 1942.
(3)Durant le Rafle des Juifs de Tunis, un jour du 9 décembre 1942 (le 2 Tevet 5703) quelques 2 000 juifs furent arrêtés. Des centaines d’entre eux avaient trouvé la mort et plusieurs d’entre eux en trouvé la route de la déportation.
(4) L’an dernier, un Tunisien Khaled Abdelwahhab a été le premier Arabe à recevoir le titre de « juste des Nations » par le Mémorial de la Shoah Yad Vashem.
(5) Plus récemment, cette année, le Musée de l’Holocauste de Yad Vashem a lancé un site Internet en langue arabe, pour sensibiliser le monde Arabe sur la question de l’extermination des Juifs par les Nazis et pour combattre la négation de l’Holocauste. Le Prince Hassan de Jordanie a enregistré un discours sur vidéo pour l’inauguration du site Internet.
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