Le discours de Nicolas Sarkozy à la Knesset
LE MONDE | 23.06.08 | 12h43 • Mis à jour le 23.06.08 | 12h49(Page 3 sur 4)
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La France est l'amie du peuple palestinien. Elle veut lui dire aussi la vérité. Et la vérité c'est que nul ne peut espérer rétablir les droits du peuple palestinien en niant ceux du peuple israélien et en appelant à la destruction d'Israël.
La vérité, c'est qu'il faut que ce conflit sans fin s'arrête, que cette violence cesse, que cette haine qui dresse les peuples les uns contre les autres s'éteigne.
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Il le faut, parce que les seuls gagnants de cet affrontement sont le fanatisme, le fondamentalisme, le racisme et l'antisémitisme.
Il le faut parce qu'il y a eu trop de souffrances, trop de douleurs. Parce que Juifs et Musulmans, Israéliens et Palestiniens, tous partagent la même souffrance et la même douleur pour vos enfants.
Nous savons tous qu'il ne peut y avoir d'issue que dans la compréhension et dans le respect de l'autre. Nous savons tous que l'avenir, votre avenir et celui de vos voisins, ne peut se construire que sur le pardon et non sur la vengeance.
Je suis le représentant d'un pays qui a dû pardonner à ses voisins, qui a dû se réconcilier avec ses voisins.
Comme tous les peuples, le peuple israélien a le droit de vivre en sécurité dans des frontières reconnues et garanties. Comme tous les peuples, le peuple palestinien a le droit d'avoir un Etat et d'y exercer sa souveraineté.
Comme tous les peuples, le peuple israëlien et le peuple palestinien vivront en paix le jour où chacun aura le sentiment que justice lui est rendue et où leurs rapports seront fondés sur le droit et non plus sur la force.
Sans doute, cela demande-t-il de grands efforts à accomplir de part et d'autre. Car il ne peut y avoir de paix sous la menace du terrorisme. Il ne peut y avoir de reconnaissance mutuelle quand des roquettes tombent tous les jours sur des victimes innocentes.
Il ne peut y avoir de paix sans l'arrêt total et immédiat de la colonisation. Une proposition existe, soutenue par de nombreux membres de votre Knesset, pour l'adoption d'une loi qui inciterait au départ les colons de Cisjordanie, moyennant compensation et relogement en Israël. Oui, il faut créer le mouvement !
Il ne peut y avoir de paix si les Palestiniens ne combattent pas eux-mêmes le terrorisme. Mais pas de paix non plus si les Palestiniens sont empêchés de circuler, et tout simplement de vivre sur leur territoire.
Il ne peut y avoir de paix sans que soit résolu le problème des réfugiés palestiniens dans le respect de l'identité d'Israël. Il ne peut y avoir de paix sans la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de deux Etats et la garantie de la liberté d'accès aux Lieux Saints pour toutes les religions.
Vous êtes condamnés à vivre côte et côte.
Beaucoup de ces efforts, je le sais, seront difficiles et douloureux, moins douloureux malgré tout que le sang versé dans un affrontement sans fin.
Depuis 60 ans, des hommes et des femmes de bonne volonté comme votre Président, ont essayé de trouver le chemin de la paix et certains, comme Itzhak Rabin, l'ont payé de leur vie. Chacune de leurs initiatives, chacun de leurs gestes a permis de progresser.
La paix est faite avec l'Egypte, avec la Jordanie. Israël s'est retirée du Sinaï, du Liban et de Gaza. Il n'y a pas de geste inutile en faveur de la paix, et peut-être sommes-nous tout près du but puisque désormais, de nouveau, tout le monde se parle.
Et puisque la violence semble être suspendue, depuis quelques jours, à Gaza, je veux exprimer l'espoir de la libération, le plus vite possible du soldat Gilad Shalit, retenu en otage depuis près de deux ans, comme tous les prisonniers.
Je vous demande de nous faire confiance car nous voulons vous aider.
La France que tant de souvenirs lient à cette région du monde, la France qui aime et qui respecte tous les peuples du Moyen-Orient, la France veut apporter sa contribution à la paix. Elle est prête à organiser sur son sol tous les pourparlers qui pourraient y conduire, qu'il s'agisse de la négociation israélo-palestinienne, du dialogue syro-israélien ou des discussions qui devront reprendre, un jour prochain je l'espère, entre Israël et le Liban.
Sur ces trois volets du processus de paix, la France est prête à apporter sa garantie, prête à mobiliser sa diplomatie, ses ressources, ses soldats comme elle le fait déjà, avec d'autres partenaires européens, au Sud Liban. C'est dans cet esprit qu'elle exercera à partir du 1er juillet la Présidence de l'Union européenne, qu'elle travaillera au rehaussement des relations entre l'Union et Israël et participera au Quartet.
Je ne suis pas venu ici vous donner des leçons. C'est aux dirigeants du peuple d'Israël et à ceux du peuple palestinien qu'il appartient de faire la paix. Mais vous, les partenaires de la paix, vous devez savoir que vous pouvez compter sur l'Europe pour vous aider à aller vers un accord final, puis pour le mettre en œuvre.
Sécurité pour les deux Etats, compensation et relogement des réfugiés, appui à la construction d'un Etat de droit en Palestine, soutien économique et financier général à la paix et aux projets de développement, comme nous avions déjà commencé à le faire lors de la Conférence de Paris : à tous ces titres, l'Europe peut apporter une contribution décisive, vous aider, si vous le souhaitez, à faire ensemble preuve d'audace, de courage et d'imagination.
C'est dans cet esprit, aussi, que la France fera tout ce qui est dans son pouvoir pour faire aboutir le projet d'Union pour la Méditerranée qu'elle a proposé à tous les peuples de l'Europe et de la Méditerranée. L'enjeu est capital puisqu'il s'agit d'offrir un destin partagé à tous ces peuples.
Le 13 juillet prochain, le Sommet de Paris pour la Méditerranée donnera peut-être l'espoir que ce qui nous sépare finira par devenir un jour moins fort que ce qui nous rassemble
Israël, comme l'Autorité palestinienne, comme le Liban, comme la Syrie y trouveront leur place aux côtés de l'Egypte, de la Jordanie et de tous les pays du Maghreb arabe. Alors, peut-être, pourrons-nous espérer qu'un jour les enfants de la Méditerranée cesseront de se haïr et de vouloir dès la naissance venger les malheurs de leurs pères.
Le discours de Nicolas Sarkozy à la Knesset
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Parce que le destin de chaque Juif est lié au destin de tous les Juifs.
Parce que le fait qu'il y ait un Etat juif dans le monde dont la réussite soit aussi éclatante est pour chacun d'eux une source de dignité et de fierté.
Parce que chacun éprouve au fond de lui le sentiment que l'Etat d'Israël est le moyen par lequel le peuple juif peut de nouveau devenir acteur de sa propre histoire au lieu de la subir.
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Décryptage Israël lance des initiatives diplomatiques régionales tous azimuts
Parce qu'en Israël le judaïsme ne se définit pas par rapport à l'antisémitisme.
Parce que pour chacun c'est le foyer où il sait qu'il pourrait se réfugier si par malheur un jour il n'avait plus nulle part où aller.
Parce que pour tous il est le seul endroit au monde où il est sûr que l'on n'obligera jamais les Juifs à porter une étoile jaune, où l'on n'interdira pas aux Juifs de prendre l'autobus, de fréquenter les cinémas et les théâtres, d'occuper certains emplois, qu'on ne les obligera pas à habiter des quartiers pour les Juifs, à n'aller que dans des restaurants, des magasins, des écoles pour les Juifs.
L'Etat d'Israël est une réponse à l'interrogation angoissée que la petite Anne Franck a noté dans son journal : "j'ai espéré que ce pays deviendrait ma patrie, à moi l'apatride ; je l'espère encore".
C'est une réponse à la prière de Rutka, la petite juive polonaise : "je voudrais attacher des ailes à mes épaules pour m'élever très haut (…) m'envoler vers un endroit où il n'y aurait pas de ghetto".
L'Etat d'Israël appartient aussi à tous les hommes.
Parce que les valeurs qui le fondent sont universelles. Ces valeurs sont des valeurs de justice et de droit.
L'Etat d'Israël est une réponse à l'injustice que le peuple juif a subie si longtemps. Et cette injustice est un défi lancé à la conscience universelle.
Il n'y a aucun autre Etat dans le monde qui se soit construit sur autant de douleurs et sur autant d'espérance.
Il n'y a aucun autre Etat dans le monde dont l'existence même fut dès le départ à ce point liée à l'affirmation d'un idéal de justice et d'une volonté de vivre en paix.
Il n'y a aucun autre Etat dans le monde qui lors de sa naissance suscita autant d'espoir de la part de tous ceux qui n'avaient jamais cessé d'opposer les forces de l'esprit à la barbarie.
On ne peut pas penser à Israël sans penser à l'histoire du peuple juif. On ne peut pas penser à Israël sans se souvenir des pogroms, des wagons plombés, des chambres à gaz.
On ne peut pas penser à Israël sans penser au Capitaine Dreyfus devant ses juges, aux femmes qui mourraient du typhus dans les camps de la mort, à tous les enfants martyrs de Yad Vashem.
Mais l'histoire du peuple juif n'est pas seulement celle de ses malheurs. Il ne s'est pas contenté de subir. Il a constamment opposé à tous ceux qui voulaient l'anéantir, la force de son caractère, la puissance de sa pensée, la profondeur de sa culture, la vitalité de sa foi.
Il n'a pas laissé au monde que le souvenir de sa souffrance, il lui a donné aussi un trésor d'humanité et de savoir.
Où en serait la sagesse du monde sans les prophètes d'Israël ?
Où en seraient la philosophie, la physique, la littérature, l'économie, sans les penseurs, les savants, les artistes, les entrepreneurs juifs du monde entier qui ont œuvré à toutes les époques au sein de toutes les nations, de toutes les cultures, de toutes les civilisations ?
Où en serait le monde sans Spinoza, sans Freud, sans Einstein ?
Israël est un pays où chacun vient greffer sur le tronc commun sa propre langue, sa propre culture, sa propre sensibilité, sa propre histoire, où chacun vient donner le meilleur de lui-même pour le bien de tous.
En 60 ans ce que vous avez accompli est prodigieux. C'est dans la diversité, la vitalité, l'ouverture de la pensée, la force de création propre au judaïsme, que se trouve le secret de votre réussite d'Israël.
Le judaïsme c'est l'esprit prophétique qui ouvre l'avenir, qui appelle le progrès, qui réclame la justice.
Au milieu des difficultés de tous ordres, les fondateurs de l'Etat d'Israël se sont battus avec toute la force de leur cœur et de leurs bras pour qu'il survive. Le peuple français s'est rangé dès votre naissance à vos côtés, comme il sera toujours aux côtés de l'Etat d'Israël quand son existence sera menacée.
On en peut pas accepter que quiconque dise "il faut rayer de la carte Israël".
Aujourd'hui, et de plus en plus, cette menace a pris la forme du terrorisme. Aucun peuple ne peut vivre sous la menace du terrorisme. Le terrorisme ne s'explique pas. Le terrorisme ne se justifie pas. Le terrorisme se combat !
La France est pleinement engagée dans la lutte contre le terrorisme aux côtés de ses alliés et de ses amis. Elle sait que ce qui est en jeu, ce sont nos valeurs, notre civilisation.
Oui, la France est l'amie d'Israël et elle sera toujours à ses côtés lorsque sa sécurité et son existence seront menacées. Je ne transigerai jamais avec cela.
Et ceux qui appellent de manière scandaleuse à la destruction d'Israël trouveront toujours la France face à eux pour leur barrer la route.
Pour que les choses soient claires et qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, je veux dire que le programme nucléaire de l'Iran appelle une réaction d'une extrême fermeté de toute la communauté internationale. Israël n'est pas seul !
La France est déterminée à poursuivre avec ses partenaires une politique alliant des sanctions de plus en plus dures à l'ouverture, si Téhéran faisait le choix de respecter ses obligations internationales. Mais je le dis avec force : un Iran doté de l'arme nucléaire est inacceptable pour la France !
La France ne transigera jamais avec la sécurité d'Israël. Mais on doit la vérité à ses amis. La vérité c'est que la sécurité d'Israël ne sera véritablement assurée que lorsqu'à ses côtés, on verra enfin un Etat palestinien indépendant, moderne, démocratique et viable.
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La France est l'amie du peuple palestinien. Elle veut lui dire aussi la vérité. Et la vérité c'est que nul ne peut espérer rétablir les droits du peuple palestinien en niant ceux du peuple israélien et en appelant à la destruction d'Israël.
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Il le faut parce qu'il y a eu trop de souffrances, trop de douleurs. Parce que Juifs et Musulmans, Israéliens et Palestiniens, tous partagent la même souffrance et la même douleur pour vos enfants.
Nous savons tous qu'il ne peut y avoir d'issue que dans la compréhension et dans le respect de l'autre. Nous savons tous que l'avenir, votre avenir et celui de vos voisins, ne peut se construire que sur le pardon et non sur la vengeance.
Je suis le représentant d'un pays qui a dû pardonner à ses voisins, qui a dû se réconcilier avec ses voisins.
Comme tous les peuples, le peuple israélien a le droit de vivre en sécurité dans des frontières reconnues et garanties. Comme tous les peuples, le peuple palestinien a le droit d'avoir un Etat et d'y exercer sa souveraineté.
Comme tous les peuples, le peuple israëlien et le peuple palestinien vivront en paix le jour où chacun aura le sentiment que justice lui est rendue et où leurs rapports seront fondés sur le droit et non plus sur la force.
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Il ne peut y avoir de paix sans l'arrêt total et immédiat de la colonisation. Une proposition existe, soutenue par de nombreux membres de votre Knesset, pour l'adoption d'une loi qui inciterait au départ les colons de Cisjordanie, moyennant compensation et relogement en Israël. Oui, il faut créer le mouvement !
Il ne peut y avoir de paix si les Palestiniens ne combattent pas eux-mêmes le terrorisme. Mais pas de paix non plus si les Palestiniens sont empêchés de circuler, et tout simplement de vivre sur leur territoire.
Il ne peut y avoir de paix sans que soit résolu le problème des réfugiés palestiniens dans le respect de l'identité d'Israël. Il ne peut y avoir de paix sans la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de deux Etats et la garantie de la liberté d'accès aux Lieux Saints pour toutes les religions.
Vous êtes condamnés à vivre côte et côte.
Beaucoup de ces efforts, je le sais, seront difficiles et douloureux, moins douloureux malgré tout que le sang versé dans un affrontement sans fin.
Depuis 60 ans, des hommes et des femmes de bonne volonté comme votre Président, ont essayé de trouver le chemin de la paix et certains, comme Itzhak Rabin, l'ont payé de leur vie. Chacune de leurs initiatives, chacun de leurs gestes a permis de progresser.
La paix est faite avec l'Egypte, avec la Jordanie. Israël s'est retirée du Sinaï, du Liban et de Gaza. Il n'y a pas de geste inutile en faveur de la paix, et peut-être sommes-nous tout près du but puisque désormais, de nouveau, tout le monde se parle.
Et puisque la violence semble être suspendue, depuis quelques jours, à Gaza, je veux exprimer l'espoir de la libération, le plus vite possible du soldat Gilad Shalit, retenu en otage depuis près de deux ans, comme tous les prisonniers.
Je vous demande de nous faire confiance car nous voulons vous aider.
La France que tant de souvenirs lient à cette région du monde, la France qui aime et qui respecte tous les peuples du Moyen-Orient, la France veut apporter sa contribution à la paix. Elle est prête à organiser sur son sol tous les pourparlers qui pourraient y conduire, qu'il s'agisse de la négociation israélo-palestinienne, du dialogue syro-israélien ou des discussions qui devront reprendre, un jour prochain je l'espère, entre Israël et le Liban.
Sur ces trois volets du processus de paix, la France est prête à apporter sa garantie, prête à mobiliser sa diplomatie, ses ressources, ses soldats comme elle le fait déjà, avec d'autres partenaires européens, au Sud Liban. C'est dans cet esprit qu'elle exercera à partir du 1er juillet la Présidence de l'Union européenne, qu'elle travaillera au rehaussement des relations entre l'Union et Israël et participera au Quartet.
Je ne suis pas venu ici vous donner des leçons. C'est aux dirigeants du peuple d'Israël et à ceux du peuple palestinien qu'il appartient de faire la paix. Mais vous, les partenaires de la paix, vous devez savoir que vous pouvez compter sur l'Europe pour vous aider à aller vers un accord final, puis pour le mettre en œuvre.
Sécurité pour les deux Etats, compensation et relogement des réfugiés, appui à la construction d'un Etat de droit en Palestine, soutien économique et financier général à la paix et aux projets de développement, comme nous avions déjà commencé à le faire lors de la Conférence de Paris : à tous ces titres, l'Europe peut apporter une contribution décisive, vous aider, si vous le souhaitez, à faire ensemble preuve d'audace, de courage et d'imagination.
C'est dans cet esprit, aussi, que la France fera tout ce qui est dans son pouvoir pour faire aboutir le projet d'Union pour la Méditerranée qu'elle a proposé à tous les peuples de l'Europe et de la Méditerranée. L'enjeu est capital puisqu'il s'agit d'offrir un destin partagé à tous ces peuples.
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Israël, comme l'Autorité palestinienne, comme le Liban, comme la Syrie y trouveront leur place aux côtés de l'Egypte, de la Jordanie et de tous les pays du Maghreb arabe. Alors, peut-être, pourrons-nous espérer qu'un jour les enfants de la Méditerranée cesseront de se haïr et de vouloir dès la naissance venger les malheurs de leurs pères.
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C'est dans cet esprit aussi que la France soutiendra de toutes ses forces les grands projets de développement économique régional chers au Président Shimon Péres. Oui, nous avons besoin de la "Vallée de la Paix" !
Au Moyen-Orient se mélangent et s'affrontent depuis des millénaires des peuples qui ont donné à l'humanité tout entière ce qu'il y a de plus élevé dans la pensée, de plus beau dans la religion, de plus important dans le savoir. Tous dans leurs prières parlent d'amour, de justice et de paix. Tous aiment la vie. Tous sont les enfants d'Abraham. Tous ont la Bible en partage.
Conservez cet article dans votre classeur.
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Ayant bu à la même source, ayant partagé si souvent la même histoire, ils ont tout pour se comprendre et s'entendre.
Et cette terre pour laquelle ils se battent avec tant de désespoir, cette terre qui les a vus naître, cette terre où reposent leurs morts, cette terre dans laquelle s'inscrit le souvenir de leurs souffrances et de leurs joies qui se ressemblent tant, cette terre dont on pressent, en regardant ce qui a été accompli ici, en Israël, ce qu'elle pourrait donner à force d'intelligence, de travail et de courage, cette terre qui pourrait devenir un paradis pour tous et grâce à laquelle la misère pourrait être vaincue si elle n'était si souvent ruinée par la guerre, cette terre qui pourrait être si féconde si tous la travaillaient ensemble au lieu de verser sur elle le sang des innocents, cette terre devrait unir les peuples au lieu de les opposer.
En allant au fond d'eux-mêmes, en s'interrogeant sur leur histoire, leurs croyances, leurs valeurs, en regardant ce monument qui va être construit à Jérusalem par deux artistes français, ce livre de la paix pour les peuples du Livre, dans la ville du Livre, un jour prochain, j'en suis sûr, les femmes et les hommes de cette terre magnifique trouveront plus de raisons de se parler pour faire la paix que de se haïr pour continuer à s'affronter.
Juifs, chrétiens ou musulmans, ils se rappelleront la parole du Prophète Isaïe : "Je ferai de Jérusalem mon allégresse. Et de mon peuple ma joie. On n'y entendra plus le bruit des pleurs et le bruit des cris. Ils bâtiront des maisons et les habiteront. Ils planteront des vignes et en mangeront les fruits. Ils ne travailleront plus en vain et ils n'auront plus des enfants pour les voir périr."
Je veux vous le dire du fond du cœur : quand on est fort on doit tendre la main. Quand on a fait le chemin que vous avez fait depuis 60 ans, on doit être les triomphateurs de la paix, on doit montrer le chemin.
La France ne vous abandonnera pas sur ce chemin.
Vive l'amitié franco-israélienne qui est une profonde et sincère amitié ! Vive la paix pour Israël et pour la Palestine qui est une nécessité pour la paix du monde !