Sunday, November 30, 2008

Philippe Val sur France Inter : un récital de mensonges et de calomnies contre Chomsky

Publié le 17 septembre 2007 par Henri Maler

« Chomsky-Ben Laden, même combat ! », décrète le fabuliste de Charlie Hebdo, dans sa chronique du 14 septembre 2007 sur France Inter (que l’on peut écouter et dont on peut lire la transcription en « Annexe »).

Parce qu’il est exemplaire, ce récital de mensonges et de calomnies, destiné à instruire un procès en complicité qui débusque partout des alliés de Ben Laden, mérite qu’on s’y arrête, phrase après phrase.

Un « événement médiatique »...

« Je voudrais revenir sur un événement médiatique qu’on n’a pas assez bien mesuré la semaine dernière. Tout ce qui hait la démocratie nourrit également une haine basique des médias et des moyens d’information libre. On l’a vu encore avec la récente communication de Ben Laden, toujours intéressante – c’est toujours intéressant Ben Laden – dans laquelle il rend un hommage appuyé à Noam Chomsky. »

Philippe Val a patiemment étudié les 25 minutes – très « intéressantes », en effet… - que dure la récente vidéo de Ben Laden. Soucieux de partager les résultats de son analyse avec les auditeurs de France Inter, il a retenu ces quelques secondes (dont la diffusion ici même est le signe manifeste de notre complicité avec Al-Qaïda).

Voici la traduction (revue à partir de l’arabe). S’adressant aux étatsuniens, Ben Laden déclare, à propos de la « guerre injuste sur la terre de Mésopotamie » : « Cette guerre était complètement inutile, comme le montrent bien vos propres rapports et, parmi les plus capables pour vous parler de ce sujet et de la fabrication de l’opinion publique de votre côté, Noam Chomsky. Il a donné des conseils raisonnables avant la guerre. Mais le dirigeant du Texas n’aime pas recevoir de conseils. »

Dans l’instrumentalisation évidente du nom de Noam Chomsky à des fins de propagande Philippe Val préfère ne voir qu’un hommage appuyé et un « événement médiatique » qui résume le contenu de la vidéo !

I. Amalgames, mensonges et calomnies

1. Qu’un prétendu philosophe de l’envergure de Philippe Val étale son mépris pour ce qui le dépasse ne surprendra pas. Qu’il tire argument de la mention de Noam Chomsky par Ben Laden pour tenter de discréditer le premier est le trait de génie d’un fabricant en gros d’amalgames et de bouillies. Daniel Mermet est le premier bénéficiaire : « Les auditeurs d’Inter connaissent bien ce grand intellectuel américain puisque notre confrère Daniel Mermet a diffusé cinq heures d’entretien avec lui en mai dernier. Ben Laden est donc venu porter main-forte au promoteur des idées de ce sympathique intellectuel… »

Mermet soutenu par Ben Laden…

2. Deuxième ingrédient de la tambouille : notre cuistot du camp de scouts des éditorialistes-chansonniers évoque une nouvelle fois une lettre de Chomsky sur la liberté d’expression, publiée (sans son accord préalable) en préface d’un livre de Faurisson, mais sans en mentionner le sens et la teneur [1] : « … ce sympathique intellectuel qui s’était déjà fait connaître des publics spécialisés grâce à une préface pour les écrits négationnistes de Faurisson. » Cela suffit pour faire passer le sous-entendu pour une information : Chomsky serait négationniste.

3. Pis : « Chomsky fait partie de ces génies qui croient que le commun des mortels est assez stupide pour penser qu’il ne peut pas exister de Juif antisémite. » Sans-le-dire-tout-en-le-disant, selon la rhétorique de l’insinuation fort prisée des pamphlétaires réactionnaires, le très démocrate Philippe Val suggère, à peine implicitement, que Chomsky est antisémite.

4. La cohérence étant le dernier souci de notre godelureau, il est inutile de chercher le moindre sens à la mise en opposition des deux parties de la phrase qui suit : « Alors même qu’il ne croit pas une seconde qu’il puisse y avoir des médias libres dans nos démocraties qu’il déteste, Chomsky n’hésite pas à déclarer sur France Inter qu’il est hostile à l’existence de l’Etat d’Israël, lequel Etat n’étant selon lui qu’une base américaine au Proche-Orient. »

Passons ici sur ce que dit exactement Chomsky sur les médias et les journalistes et sa prétendue détestation de « nos » démocraties [2].

Plus grave, parce qu’elle fait suite à l’amalgame avec Ben Laden et aux imputations, à peine masquées, de négationnisme et d’antisémitisme, l’affirmation selon laquelle Chomsky « est hostile à l’existence de l’Etat d’Israël, lequel Etat n’étant selon lui qu’une base américaine au Proche-Orient. » Il suffit d’écouter ses déclarations au micro de Daniel Mermet pour comprendre que c’est une calomnie frauduleuse [3].
http://www.itu.dk/people/nf/acrimed/chomsky_lbsjs_210507.mp3
Format mp3 - Durée : 6’ 45" - Téléchargeable ici

Résumons, au risque de simplifier une position, certes discutable, mais nuancée : Noam Chomsky se réclame d’un courant déterminé du sionisme et se déclare partisan d’un Etat binational, dont il affirme qu’il fut envisageable et qu’il reste un horizon. Mais trop de précision nuit à la santé intellectuelle des adeptes de la pensée « complexe » dont Philippe Val est une figure de proue. Il suffit à ce dernier de laisser entendre que Chomsky partage la même hostilité à l’existence de l’Etat d’Israël que Ben Laden.

5. Suit alors une nouvelle calomnie, destinée à établir que Chomsky est un négationniste en tout [4] : « Plus tard, Chomsky a encore précisé sa pensée politique en niant le génocide khmer. »

Ce mensonge éhonté, cent fois démenti, invite à s’interroger sur l’usage scientifique que l’on pourrait faire du mot « crapulerie ». Philippe Val avait déjà mis ce mensonge au service d’un rapprochement entre Chomsky et Hitler ; cette fois, il atteste de l’évidente proximité entre Chomsky et Ben Laden [5].

Chomsky a combattu pour que la fureur criminelle du régime de Pol Pot fasse l’objet d’informations précises et, surtout, s’est efforcé d’analyser comment et pourquoi, la dénonciation de ces crimes contre l’humanité a permis de masquer ceux qui ont été perpétrés au Timor Oriental. Un point, c’est tout [6].

Le faussaire est d’autant plus hargneux qu’il n’est que le dernier de la cohorte qui sévit depuis de longues années contre les positions de Chomsky, qui méritent d’être discutées, certes, mais pour ce qu’elles sont.

II. Un procès en complicité

Reprenons notre souffle… Il est impensable qu’un journaliste aussi accompli que Philippe Val ignore tout des sujets qu’il aborde dans ses nombreux pied-à-terre médiatiques. Il bosse ses éditos et ses chroniques comme un étudiant de science po préparerait le concours d’entrée de l’ENA ; il accumule les données, recoupe les informations. Ses propos sont pesés, ses phrases réfléchies et ses injonctions calculées. Quand il dit n’importe quoi, ce ne peut être par ignorance ou par erreur. Il dit le faux en connaissant le vrai : il ment, tout simplement, et, sur certaines questions, systématiquement.

Les moyens qu’il emploie sont parfaitement ajustés à la fin qu’il poursuit : rejeter dans l’enfer totalitaire tous ceux qui ne partagent ni sa conception maigrichonne de la démocratie ni sa critique superficielle du totalitarisme.

1. Pour instruire son procès en complicité, voire en communauté de pensée, Philippe Val revient alors à son point de départ... pour impliquer Le Monde Diplomatique dans le « complot » dont il est le théoricien : « C’est donc un penseur très original, dont on peut de temps en temps – de temps à autres – lire les tribunes dans Le Monde diplomatique et qui vient d’avoir la caution suprême du plus indiscutable des ennemis de l’Amérique : Oussama Ben Laden lui-même. »

Le Monde Diplomatique et Ben Laden, même combat ?

… Plutôt une indéniable complicité : « Il faut dire que Ben Laden développe une théorie qui ne doit pas déplaire à Chomsky et à ses admirateurs. Dans sa dernière vidéo, Ben Laden prétend que nos médias ne sont que des instruments des empires colonialistes et qu’ils sont moins crédibles que les médias des pays dictatoriaux. » Qu’importe si Chomsky ne dit rien de tel (et s’il ne nous viendrait pas une seconde à l’esprit de soutenir une telle ineptie) : Philippe Val sévit sur France Inter pour que rien ne sépare la polémique et la calomnie.

2. « Et il [Ben Laden] poursuit par un hommage appuyé, donc, à Chomsky dont j’aimerais savoir ce que ça lui fait de compter désormais Ben Laden au nombre de ses admirateurs. Certes, il arrive qu’on n’ait pas les admirateurs qu’on mérite, il arrive aussi qu’on ne mérite pas ses admirateurs, mais dans le cas de Chomsky et de Ben Laden, je dirais plutôt qu’ils se sont enfin trouvés. »

Quand un dirigeant du MNR de Bruno Mégret cite, pour les approuver, les propos de Philippe Val, faut-il dire que « dans le cas » de Bruno Mégret et Philippe Val, ils se sont « enfin trouvés » [7] ? Puisque Ben Laden, dans la vidéo, s’en prend à George Bush pour ne pas avoir signé le protocole de Kyoto, on pourrait imaginer que le Président étatsunien, inspiré par Philippe Val, déclare que la caution de Ben Laden est bien la preuve que les signataires du Protocole ne sont qu’une coalition de totalitaires qui se sont « enfin trouvés ». Mais les vrais conseillers de George Bush sont manifestement moins subtils que Philippe Val… et ses conseillers.

Le déluge non de distorsions polémiques, mais d’insinuations calomnieuses et de mensonges avérés semble donc devoir s’achever sur cette équation : Chomsky=Ben Laden. Défenseurs de Chomsky= admirateurs de Ben Laden…

3. … Mais ce n’est pas fini. D’ailleurs, Philippe Val n’en finit jamais… Chomsky est également coupable de complicité a posteriori avec Al-Qaïda : « En octobre 2001, dans une interview à propos du 11-Septembre, Chomsky expliquait la nouveauté de cette action terroriste. Pour la première fois, disait-il, alors que l’Amérique a commis tant de crimes hors de ses frontières – comme d’ailleurs l’Europe qui ne vaut pas plus cher que l’Amérique – la violence était dirigée contre elle et sur son territoire. Pas un mot pour déplorer, mais tout un long raisonnement pour justifier. Et comme remède, pour calmer la juste indignation des terroristes d’Al-Qaïda, à la fin de l’interview, Chomsky prônait un soulèvement populaire des citoyens des démocraties américaine et européennes contre leurs régimes qui, apparemment, sont ce qu’on peut trouver de pire sur terre. »

Nouvelle calomnie. Chomsky n’a jamais mâché ses mots pour dire la répulsion que lui inspire le massacre de masse du 11 septembre, comme tous ceux – beaucoup plus meurtriers - auxquels il a osé le comparer. Et le grand philosophe Philippe Val, qui aime se présenter comme un disciple de Spinoza – « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre », c’est de lui -, ressasse désormais, à l’instar de quelques-uns de ses confrères, ce poncif réactionnaire : tenter d’expliquer, c’est justifier. Pour condamner, mieux vaut ne pas comprendre : du Spinoza pur jus !

4. Installé dans le camp du bien, bouffon de la cour qui l’honore, fabulateur qui se croit fabuliste, Philippe Val orne son propos d’une « moralité ». Elle nous apprend que le monde se divise en deux : Chomsky-Ben Laden et « la critique totalitaire des médias » [8], d’un côté ; Philippe Val et ses amis de l’autre :

« Je pense qu’il y a deux sortes de critiques du journalisme et des médias : celle qui les hait et veut leur mort, et celle qui les aime et veut qu’ils s’améliorent. Ces deux critiques n’ont rien en commun. L’une est totalitaire – et c’est celle de Ben Laden et des intellectuels auxquels il rend hommage – et l’autre est celle des démocrates exigeants : on aimerait parfois que la différence apparaisse plus clairement. »

Si Noam Chomsky n’est nullement au-dessus de toute critique, Philippe Val, lui, est (nettement) en dessous. Est-il « totalitaire » de le dire ? Est-ce haïr le journalisme de désespérer que Philippe Val s’améliore ?

Il y a deux sortes de journalistes : ceux dont la verve se nourrit d’un minimum de respect pour la vérité et ceux dont la bêtise haineuse et « valienne » a envahi le cerveau. Les premiers sont de salubrité publique, les seconds sont des imitateurs de Philippe Val. On aimerait parfois que la différence apparaisse clairement sur France Inter.

Epilogue

- Nicolas Demorand : « Merci Philippe Val, j’imagine qu’on en reparlera sur le répondeur téléphonique de l’émission de Daniel Mermet ! » Pas question, bien sûr, d’en reparler au micro de Demorand qui a opportunément oublié qu’il avait invité la semaine précédente Emmanuel Todd, lui aussi cité par Ben Laden, sans lui demander – il faut lui en savoir gré… –, si Ben Laden et lui s’étaient « enfin trouvés ».

Mais quand il s’agit de Chomsky et de quelques autres…

Henri Maler

- Transcription Marie-Anne Boutoleau – Ingénieur du son et voleur d’images : Ricar. Merci aux traducteurs anonymes.

Document PDF - 108.5 ko

Annexes

- A écouter : Philippe Val sur France Inter.
http://www.itu.dk/people/nf/acrimed/inter_val_7_10_chomsky_140907.mp3
Format mp3 - Durée : 3’ 03" - Téléchargeable ici

- A lire : Philippe Val sur France Inter.

Philippe Val : Je voudrais revenir sur un événement médiatique qu’on n’a pas assez bien mesuré la semaine dernière. Tout ce qui hait la démocratie nourrit également une haine basique des médias et des moyens d’information libre. On l’a vu encore avec la récente communication de Ben Laden, toujours intéressante – c’est toujours intéressant Ben Laden – dans laquelle il rend un hommage appuyé à Noam Chomsky.

Les auditeurs d’Inter connaissent bien ce grand intellectuel américain puisque notre confrère Daniel Mermet a diffusé cinq heures d’entretien avec lui en mai dernier. Ben Laden est donc venu porter main-forte au promoteur des idées de ce sympathique intellectuel qui s’était déjà fait connaître des publics spécialisés grâce à une préface pour les écrits négationnistes de Faurisson. Chomsky fait partie de ces génies qui croient que le commun des mortels est assez stupide pour penser qu’il ne peut pas exister de Juif antisémite.

Alors même qu’il ne croit pas une seconde qu’il puisse y avoir des médias libres dans nos démocraties qu’il déteste, Chomsky n’hésite pas à déclarer sur France Inter qu’il est hostile à l’existence de l’Etat d’Israël, lequel Etat n’étant selon lui qu’une base américaine au Proche-Orient.

Plus tard, Chomsky a encore précisé sa pensée politique en niant le génocide khmer.

C’est donc un penseur très original, dont on peut de temps en temps – de temps à autres – lire les tribunes dans Le Monde diplomatique et qui vient d’avoir la caution suprême du plus indiscutable des ennemis de l’Amérique : Oussama Ben Laden lui-même.

Il faut dire que Ben Laden développe une théorie qui ne doit pas déplaire à Chomsky et à ses admirateurs. Dans sa dernière vidéo, Ben Laden prétend que nos médias ne sont que des instruments des empires colonialistes et qu’ils sont moins crédibles que les médias des pays dictatoriaux.

Et il poursuit par un hommage appuyé, donc, à Chomsky dont j’aimerais savoir ce que ça lui fait de compter désormais Ben Laden au nombre de ses admirateurs. Certes, il arrive qu’on n’ait pas les admirateurs qu’on mérite, il arrive aussi qu’on ne mérite pas ses admirateurs, mais dans le cas de Chomsky et de Ben Laden, je dirais plutôt qu’ils se sont enfin trouvés.

En octobre 2001, dans une interview à propos du 11-Septembre, Chomsky expliquait la nouveauté de cette action terroriste. Pour la première fois, disait-il, alors que l’Amérique a commis tant de crimes hors de ses frontières – comme d’ailleurs l’Europe qui ne vaut pas plus cher que l’Amérique – la violence était dirigée contre elle et sur son territoire. Pas un mot pour déplorer, mais tout un long raisonnement pour justifier. Et comme remède, pour calmer la juste indignation des terroristes d’Al-Qaïda, à la fin de l’interview, Chomsky prônait un soulèvement populaire des citoyens des démocraties américaine et européennes contre leurs régimes qui, apparemment, sont ce qu’on peut trouver de pire sur terre.

Je pense qu’il y a deux sortes de critiques du journalisme et des médias : celle qui les hait et veut leur mort, et celle qui les aime et veut qu’ils s’améliorent. Ces deux critiques n’ont rien en commun. L’une est totalitaire – et c’est celle de Ben Laden et des intellectuels auxquels il rend hommage – et l’autre est celle des démocrates exigeants : on aimerait parfois que la différence apparaisse plus clairement.

Nicolas Demorand : Merci Philippe Val, j’imagine qu’on en reparlera sur le répondeur téléphonique de l’émission de Daniel Mermet !

C’était la chronique matinale et hebdomadaire de Philippe Val, le 14 septembre 2007 sur France Inter.
Notes

[1] Voir, sur Dailymotion, cette vidéo (extraite de « Chomsky, les médias et les illusions nécessaires », un film de M. Achbar et P. Wintonick, 1993 …) : « Chomsky et l’affaire Faurisson.

[2] Il suffit de mentionner l’une de ces déclarations les plus récentes, au micro de Mermet et publiée par Le Monde Diplomatique d’août 2007 : « Aux Etats-Unis, la liberté d’expression est protégée à un degré que je crois inconnu dans tout autre pays du monde. » Preuve évidente de détestation… Et encore : « Quand des journalistes sont mis en cause, ils répondent aussitôt : « Nul n’a fait pression sur moi, j’écris ce que je veux. » C’est vrai. Seulement, s’ils prenaient des positions contraires à la norme dominante, ils n’écriraient plus leurs éditoriaux. La règle n’est pas absolue, bien sûr ; il m’arrive moi-même d’être publié dans la presse américaine, les Etats-Unis ne sont pas un pays totalitaire non plus. Mais quiconque ne satisfait pas certaines exigences minimales n’a aucune chance d’être pressenti pour accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue. C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre le système de propagande d’un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. ». Ne demandez pas à Philippe Val de comprendre : il a réussi à « accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue ».

[3] Extrait de « Chomsky et Cie (6) », émission diffusée le 21 mai 2007 dans « Là-bas si j’y suis ».

[4] Philippe Val ne va pas jusqu’à affirmer que Chomsky aurait douté, non seulement du génocide Khmer, mais aussi de l’existence des chambres à gaz. Mais d’autres l’ont fait avant lui. Voir par exemple : Cela ne mérite même pas un droit de réponse.

[5] « Le négationnisme fait partie intégrante du crime, en temps réel. L’effacement des traces n’est que la continuation du même geste qui tue. On le trouve dans tous les génocides du XXème siècle. Hitler par deux fois fait allusion au génocide arménien, afin d’y adosser son action. Noam Chomsky, qui a préfacé l’ouvrage de Faurisson, est également un négateur du génocide cambodgien. Les génocides sont liés entre eux par leurs négateurs. » (éditorial de Charlie hebdo du 21 mars 2007). Lire ici même : « Philippe Val, propagateur de calomnies et docteur ès déontologie.

[6] Sur ce point voir ici même : « Cambodge et Timor » dans « Noam Chomsky et les médias français ».

[7] Le 27 août 2005, l’un des dirigeants du mouvement, Roger Cuculière explique que : « Sous couvert d’activités religieuses, nous avons affaire à un parti islamique (ou islamiste) qui déguise ses initiatives politiques sous des apparences religieuses. J’ai eu la surprise de retrouver cette idée chez un éditorialiste qui est à l’opposé de ce que nous représentons, Philippe Val, de Charlie hebdo, dans un numéro d’octobre 2004. » Voir sur le site du MNR Cité dans PLPL, n°26, octobre 2005.

[8] Qui, Philippe Val l’avait déjà établi, réunit des « admirateurs » de « Staline, Hitler, Pol Pot, l’Ayatollah Khomeyni, Franco, Mao Tsé Toung, Fidel Castro ». Lire ici même : « Une caresse de Philippe Val ».
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« On assiste à un retour des poncifs antisémites traditionnels en France, sans que cela ne soit lié à la situation au Proche-Orient », a déclaré Richard Prasquier le 27 novembre devant un groupe de la presse israélienne en mission d’information en France.
Le président du CRIF a noté que certains qui semblaient être immunisés, adhéraient désormais à un certain nombre de préjugés éculés.
Richard Prasquier a insisté sur les efforts entrepris par les autorités publiques, en particulier, le ministre de l’Education nationale pour favoriser une éducation citoyenne.
Le CRIF travaille avec les différents ministères concernés par cette problématique et ne cesse de développer des relations avec le monde politique et la société civile pour favoriser le « vivre ensemble ».
Richard Prasquier a averti les journalistes israéliens sur le scénario probable de la conférence de Durban 2 : Israël risque d’être mis au banc des accusés et la Déclaration Universelle des droits de l’homme








L’AIEA critique Israël et exige une clarté maximale à propos du site nucléaire syrien d’Alkibar
28/11/08

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- - Thème: Proche-Orient




L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dont le conseil est réuni depuis hier à Vienne, a exigé de la Syrie « un maximum de transparence », concernant le site d’Alkibar, selon le Figaro et le Jerusalem Post de vendredi 28 novembre 2008.
Ce site était soupçonné par les Etats-Unis et Israël d’abriter un réacteur nucléaire d’origine sud-coréenne. Il a été détruit lors d’un raid israélien le 6 septembre 2007.
Damas a toujours nié les activités nucléaires non déclarées du site d’Alkibar, avant d’accepter avec réticence la visite des inspecteurs de l’ONU, en juin 2008 dernier.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohammed ElBaradei a, en outre, critiqué, jeudi 27 novembre 2008, les Etats-Unis et Israël pour avoir « dérangé (en bombardant le site) une enquête sur la question nucléaire de la Syrie, indiquant que cela n’aidait pas à trouver la vérité. »
M. ElBaradei a aussi déclaré, lors d'une réunion du conseil, que "le recours unilatéral israélien à la force" contre l'établissement suspect syrien et la fourniture d'informations par les Etats-Unis et Israël sur les installations bombardées seulement après la destruction avaient sérieusement dérangé le jugement de l'AIEA".




Nicolas Sarkozy s’oppose à la rénovation d’une synagogue à Jérusalem
26/11/08

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- - Thème: Gouvernement




Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé lundi 23 novembre, dans un message au roi Mohammed VI "partager l'inquiétude" de celui-ci au sujet de Jérusalem, a-t-on indiqué de source officielle marocaine, selon Romandie News.
Le roi du Maroc a envoyé le 27 octobre un message au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ainsi qu'aux membres permanents du Conseil de sécurité dans lequel il leur demande d'intervenir pour arrêter la "construction" d'une synagogue dans un quartier musulman de Jérusalem-Est.
Selon cette source officielle marocaine, le président français a affirmé que son pays "s'oppose à toute action qui préjugerait du résultat des négociations sur le statut final ou qui porterait atteinte au processus de paix en cours".
De même source, le président français a indiqué que "les activités de colonisation constituent un obstacle sur le chemin de la paix et la France, tout comme l'Union européenne, s'est prononcée pour le gel complet de la colonisation dans l'ensemble des territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est".









Benoît XVI en Israël en mai 2009
28/11/08

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- - Thème: Europe/Proche-Orient




Le Figaro de ce vendredi 28 novembre 2008 annonce que le Vatican confirme la préparation d’un pèlerinage du Pape à Jérusalem.
Benoît XVI a accepté l’invitation de l’Etat israélien et devrait effectuer cette visite officielle lors de la deuxième semaine de mai 2009. Il sera le troisième Pape a voyager en Terre Sainte, après Paul VI, en janvier 1964, et Jean-Paul II, en mars 2000. Il devrait se rendre à Bethléem et à Jérusalem.
Benoît XVI connaît déjà Israël où il s’est rendu à plusieurs reprises avant d’être Pape. Il est fasciné par ce pays et par la langue hébreu, qu’il a apprise en cachette, pendant la seconde guerre mondiale, rapporte le Figaro.
Il admire le Talmud, dont il estime qu’il n’est « pas seulement une interprétation pertinente pour quelques spécialistes », mais qu’il « peut éclairer tous les chrétiens, rappelle le quotidien. Tout professeur devrait connaître assez le judaïsme pour en donner une présentation assez documentée













Charlie Hebdo dénonce, ce mercredi 26 novembre 2008, une critique culinaire de Gilles Pudlowski, parue dans le Point le 30 octobre dernier, où le journaliste parle du restaurateur Julien Cohen, propriétaire d’une pizzeria, qui « comme son nom le suggère, récidive avec une pizza surfacturée. »
« De deux choses l’une », indique le journal satyrique, « soit Gilles Pudlowski aime beaucoup les blagues antisémites, soit il maîtrise mal le français, car on ne sait pas si c’est sur le nom du cuisinier ou du restaurant que porte son ironie dévastatrice. »








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L’Italie défend Israël contre l’Iran
26/11/08

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Le président italien Giorgio Napolitano, en visite officielle en Israël depuis mardi 25 novembre 2008, a réitéré son soutien à Israël et a décrié « les élucubrations délirantes » de l’Iran contre l’existence d’Israël, selon ANSA.
Prenant la parole à l’issue de sa rencontre avec le Président Shimon Pères, Giorgio Napolitano s’est déclaré « indigné et résolu à mettre tout en œuvre pour qu’à l’avenir, de telles proclamations soient bannies à jamais et que l’humanité n’ait jamais à revivre les aberrations du passé. »
« La paix ne peut être retardée plus avant », a-t-il poursuivi. « La paix exige des décisions courageuses qui seront sans doute difficile à mettre en application. Il faut réussir à garantir les droits de toutes les populations du Proche Orient, et en particulier celui d’Israël à l’existence en tant qu’Etat juif. »
Le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini, qui accompagne le président Napolitano dans sa visite officielle, a affirmé le soutien de l’Italie envers Israël pour « défendre son droit à l’existence, dans la paix avec les pays environnants. L’Italie doit faire plus encore pour s’assurer que de nouvelles sanctions, viables et autoritaires, seront prises contre l’Iran et ses ambitions nucléaires. Les efforts actuels des six ne sont pas suffisants. »





Revue de presse

Marche à Neuilly pour Guilad Shalit
24/11/08

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Un millier de manifestants ont couru et marché, dimanche 23 novembre au matin, à Neuilly-sur-Seine, pour réclamer la libération du soldat franco-israélien Guilad Shalit détenu dans la bande de Gaza depuis 888 jours, rapporte Direct Matin ce lundi 24 novembre 2008.
Cette manifestation de solidarité était organisée par le maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, et le réalisateur, Elie Chouraqui. Ils étaient accompagnés, entre autres personnalités, par Claude Goasguen, député maire du XVIème arrondissement de Paris.
« J’ai décidé d’organiser cette course après ma rencontre avec Noam Shalit, le père de Guilad », a expliqué Jean-Christophe Fromantin à Direct Matin, ajoutant que « sur ces sujets, il y a besoin en permanence de secouer l’opinion.






Le CCOJB dénonce, dans un communiqué officiel du 27 novembre 2008, le fait que, trois jours après que la chaîne publique flamande Canvas ait déprogrammé in extremis son émission culinaire « consacrée le 28 octobre dernier à celui d'Adolf Hitler, sa maison mère VRT1 revenait, dans une émission satirique, sur l'annulation du programme à la suite d'une « grosse pression sémite » et moquait l'émoi de la communauté juive pour « une innocente cuisine au gaz. »
Canvas cultive décidément une incurable prédilection pour les mélanges de genres nauséabonds, poursuit le communiqué. En cause cette fois, la promotion dans l'hebdomadaire Flair, en partenariat avec le quotidien De Morgen, de son émission consacrée à la visite guidée de Berlin, programmée le 27 novembre 2008
Le CCOJB condamne la banalisation indécente de l'iconographie nazie pour illustrer la visite de la capitale allemande. L'exploitation satirique des symboles du nazisme et leur détournement irresponsable témoignent du degré affligeant de sensibilité et de culture civique du service public récidiviste.
Le président du CCOJB, Joël Rubinfeld, très inquiet à propos des mobiles de ces provocations répétées, a transmi ce dossier pour examen au Centre pour l'égalité des chances.








Last update - 09:54 25/11/2008
Israeli academics to accuse Scandinavian countries of anti-Semitism
By Cnaan Liphshiz
Tags: Sweden, Norway, anti-Semitism

A group of Israeli academics plans today to accuse the Scandinavian countries of anti-Semitism and racism at a symposium on the subject in Jerusalem.

The accusations will be heard at the Jerusalem Center for Public Affairs, at what the organizers describe as "probably Israel's first comprehensive discussion into Scandinavia's approach to Jews and Zionism."

The symposium will include a lecture by Dr. Efraim Zuroff, the U.S.-born director of the Wiesenthal Center in Israel. "It's a little-known fact that Norway and Sweden are harboring Nazi war criminals hiding behind a statute of limitation on genocide," Zuroff told Haaretz.
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The Norwegian, Swedish and Finnish embassies have declined to comment on the symposium, entitled "Behind the Humanitarian Mask: The Nordic Countries, Israel and the Jews."

The event draws from a recently-published book edited by the JCPA's Dr. Manfred Gerstenfeld, who will be speaking today along with a former Israeli ambassador to Sweden, Zvi Mazel.

Responding to the book - which notes Denmark's deportation of 21 Jewish Holocaust survivors during World War II - Danish Ambassador Lisselotte Plesner called the deportations "a tragedy." But she said the treatment of Denmark in it "may have been disproportionate" as almost all its 7,000 Jews were rescued.

She added that, in her opinion, Denmark does not have an anti-Semitism problem.






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Revue de presse

L’antisémitisme en hausse en Allemagne
25/11/08

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- - Thème: Antisémitisme




La 2e conférence des organisations non gouvernementales (ONG) contre l'antisémitisme s'est ouverte lundi 24 novembre à Berlin, alors que l’antisémitisme croît en Allemagne, rapporte les Dernières nouvelles d’Alsace. « Chaque semaine en moyenne, déplore Charlotte Knobloch, présidente du Conseil représentatif des juifs d'Allemagne, un de nos cimetières est profané ». De janvier à septembre, 800 actes à caractère antisémite ont été perpétrés en Allemagne, 27 victimes blessées et 4 auteurs arrêtés. Le chiffre global équivaut à celui de toute l'année dernière ; les agressions du dernier trimestre vont venir grossir le bilan annuel. D’après le quotidien, « en Allemagne, hormis les extrémistes du parti néo-nazi NPD, personne n'ose ouvertement se proclamer antisémite : le tabou reste trop fort. En revanche, sous couvert de l'anonymat d'un sondage réalisé par le centre de recherches Pew de Washington communiqué en septembre dernier, un quart des Allemands se proclament antisémites (contre un cinquième des Français et un tiers des Polonais) »

Saturday, November 29, 2008

nejad s’en prend encore à Israël

Le Figaro | AFP

samedi 29 novembre 2008
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a renouvelé aujourd’hui ses attaques contre Israël, prédisant la fin du "régime sioniste" lors d’une conférence à Doha. "Tout en exprimant ma sympathie pour les Palestiniens et en mettant en garde les criminels sionistes professionnels, j’annonce que le régime sioniste touche à sa fin et que davantage de crimes ne pourront le sauver", a lancé le président iranien lors d’une conférence sur le financement du développement, dans un discours retransmis par la télévision iranienne.

"Dans un avenir proche, les concepts d’agression et de sionisme seront rayés de la carte", a-t-il ajouté.

Téhéran ne reconnaît pas Israël et les tensions entre les deux pays ont redoublé depuis l’élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005. Il a répété à plusieurs reprises qu’Israël devait être rayé de la carte et a qualifié l’Holocauste de "mythe".

Israël, qui accuse l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, n’exclut pas l’option militaire pour mettre un coup d’arrêt au programme nucléaire de l’Iran. Téhéran assure que ce programme a des objectifs purement pacifiques.

Les articles sur le même thème
es médias indiens réagissent avec colère à la critique d’Israël de l’opération de sauvetage de la maison Habad

Par Anshel Pfeffer, Haaretz Correspondant

samedi 29 novembre 2008
Les médias indiens ont réagi avec colère à la critique d’Israël de l’opération du commando indien contre les terroristes qui avaient pris le contrôle de la maison Habad à Mumbai. Six des otages à l’intérieur du centre ont été tués, y compris le Rabbin Gavriel Holtzberg et sa femme Rivka.

Les médias israéliens et internationaux ont cité les responsables israéliens de sécurité affirmant que l’opération était risquée et prématurée. Les médias indiens ont publié les critiques en grande largeur et bien qu’il n’y ait pas encore de réaction officielle du gouvernement indien, les journalistes locaux et les commentateurs de la télévision ont réagi vivement.

Ils accusent Israël de mettre en doute l’efficacité de leur "courageux" commandos Indien, et de prétendre qu’Israël a un mauvais traitement dans les prises d’otages et les opérations de sauvetage, mis à part le succès de l’opération Entebbe en 1976.

Eli Blotserkovski, le délégué politique à l’ambassade israélienne à New Delhi, a déclaré à Haaretz, "Cela souligne la nécessité pour tous de la communauté internationale, et pas seulement l’Inde et Israël, d’agir de manière coordonnée contre le terrorisme ».

Un autre diplomate israélien en Inde a dit qu’Israël doit faire attention à ne pas critiquer l’Inde.

« En particulier dans la situation actuelle, nous avons un rapport stratégique important avec eux et nous sommes avec eux dans la lutte commune contre le terrorisme", a-t-il dit.

Monday, November 24, 2008

Mythes et vérités au Proche-Orient
Conférence, Paris, 26 novembre 2008

Le Proche-Orient est une région du monde qui fait l'objet de tant de débats dans tous les médias, débats qui, ignorant trop souvent l'Histoire et la géographie, véhiculent des mythes, voire des contre-vérités, se concentrent sur les aspects politiques et occultent les belles réalités d'Israël. Ce sera pour l'orateur l'occasion d'évoquer les concepts de guerre et de paix et de passer en revue les grands acteurs du conflit israélo-arabe, des acteurs locaux jusqu'à l'ONU. De cet Israël, si petit et si souvent diabolisé, il soulignera aussi le dynamisme économique.

Conférence donnée par le Général Darmon, Président d'honneur de France-Israël Alliance du Général Koenig.



Mercredi 26 novembre à 18h00

Amphithéâtre de la Bibliothèque de l'Alcazar

Bibliothèque de Marseille

58 cours Belsunce, 13001 marseille

Entrée libre, réservations auprès de l'Union des Juifs de France et de leurs Amis : 04 91 54 88 88 ou 06 86 41 07 81





Michel Darmon, Ingénieur général du Génie maritime, président de France-Israël - Alliance Général Koenig



II-Le rôle des associations juives dans la défense des intérêts d’Israël en France

Il existe en France 3000 organisations juives qui ne mobilisent pas plus du tiers de la communauté juive estimée à 600000 personnes.

Le CRIF a été crée en 1944 avec pour vocation d’unifier les actions de sauvetage des juifs persécutés. Aujourd’hui, l’objectif central du CRIF est la promotion des intérêts d’Israël. L’article 1 des statuts de 2000 est significatif à cet égard : « le CRIF manifestera à tous moments et par les moyens appropriés les sentiments de solidarité et d’attachement de la communauté juive de France envers l’État d’Israël ». La vraie rupture a eu lieu en 1977 avec une nouvelle charte qui selon Samir Kassir et Farouk Mardam-Bey fait du CRIF un « lobby d’Israël en France ».

Le CRIF regroupe aujourd’hui une soixantaine d’associations. En théorie, il a le monopole de la représentativité politique des juifs de France mais il arrive que d’autres organisations entrent en concurrence avec lui comme le Consistoire Central au moment de l’arrivée de Joseph Sitruk au poste de grand rabbin de France en 1987. D’autres organisations interviennent aussi sur des sujets d’ordre politique : le B’nai B’rith, l’UEJF, l’UPJF, Siona, la Wizo.

Le B’nai B’rith a été crée en 1845 sur le modèle de la franc-maçonnerie. Il regroupe aujourd’hui 500000 membres dans 57 pays dont 2500 en France. Il est considéré comme une organisation humanitaire (statut d’ONG auprès de l’ONU) mais parmi ses missions figure clairement le soutien à l’État d’Israël. L’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) compte 15000 membres et « se pose en soutien réfléchi et efficace de l’État d’Israël ». La Wizo est la première organisation féminine sioniste. Elle compte 250000 membres dont 7000 en France et prend clairement des positions en faveur d’Israël. L’UPJF (Union des Patrons Juifs de France) est une organisation qui se pose en véritable « lobby pro-israélien » selon l’expression d’Emmanuel Weintraub, ancien vice-président du CRIF. Elle entretient des liens étroits avec l’AIPAC aux États-Unis. Le deuxième objectif de l’organisation est de « développer une solidarité active et une aide à Israël et à son gouvernement élu démocratiquement ». Elle compte 1000 membres.

Toutes ces organisations ont une forte capacité de mobilisation lors des manifestations et travaillent de concert avec le CRIF.

Commentaire du CAP

Marc Hecker décrit avec clarté les grandes organisations juives en France et montre précisément à la fois leur caractère politique et leur sionisme-même si l’auteur n’aime pas utiliser ce terme-en explicitant les articles de leurs chartes respectives qui manifestent leur attachement et leur soutien à Israël. Cependant l’auteur élude la question de l’existence d’un lobby pro-israélien en France représenté par l’une de ces organisations ou par toutes ces organisations prises ensemble. Même un sioniste comme Weintraub ose affirmer par exemple que l’UPJF constitue un lobby mais Marc Hecker ne commente pas cette assertion, préfère passer outre, évitant ainsi de faire des vagues. Pourtant ses descriptions concrètes allaient dans le sens de la thèse de l’existence d’un lobby pro-israélien puisque l’on y apprend que les différentes organisations affichent les mêmes positions sionistes et qu’elles travaillent conjointement, sous la bannière du CRIF, lors de certaines mobilisations. Ce refus de poser la question du lobbying chez Marc Hecker traduit en fait la peur de considérer que la communauté juive en France a un poids politique considérable sur le système politique français. En niant cette réalité, l’auteur se trouve déchiré entre des études concrètes lucides dénonçant l’influence juive pro-israélienne et des conceptions politico-théoriques plutôt favorables au sionisme. Si les représentations théoriques constituent un obstacle à l’analyse au lieu de contribuer à la connaissance et à la compréhension du réel, alors il est clair qu’elles s’apparentent davantage à de l’idéologie qu’à une méthode de recherche.

III-L’implication d’associations et d’institutions laïques pour la défense d’Israël en France

L’Association France-Israël est l’organisation la plus active dans la défense des intérêts d’Israël. Elle est l’héritière de l’Association France-Palestine crée en 1926 et dont le but était la création d’un État juif au Proche-Orient. En 1948, l’association devient France-Israël et se donne pour objectif de renforcer les liens entre la France et Israël. Certains membres à la tête de l’association sont aussi impliqués dans des associations laïques pro-israéliennes comme Rudy Salles qui est vice-président de l’Association France-Israël, vice-président de l’assemblée nationale, président du groupe d’amitié parlementaire France-Israël, membre du bureau exécutif de l’Association des Elus Locaux et Maires Amis d’Israël (Adelmad).

Le Groupe d’amitié parlementaire France-Israël comprend 103 députés, toutes tendances politiques confondues. Selon Rudy Salles, ce groupe vise à « informer les députés français sur ce qui se passe en Israël, sur la réalité de la situation et pour qu’Israël soit toujours au cœur des préoccupations du Parlement français ». Ce groupe a son équivalent au Sénat : le Groupe d’amitié France-Israël au Sénat dirigé par Philippe Richert.

Les motivations qui expliquent l’engagement en faveur d’Israël dans le cadre de ces associations laïques ne relèvent pas d’un racisme anti-arabe comme l’ont montré les entretiens effectués. Deux types d’argument sont souvent invoqués pour justifier le soutien à Israël : cet État constitue la seule véritable démocratie dans la région (justification de Rudy Salles) ou les Juifs ont trop souffert pendant la seconde guerre mondiale (justification de Philippe Richert).

Commentaire du CAP

103 députés font partie du Groupe d’amitié France-Israël ! L’affaire est bien plus grave que la simple existence d’un lobby qui essaierait d’influencer la politique française de l’extérieur. Le sionisme est au cœur des institutions et de l’État français. Sans parler des députés qui ne sont pas dans ce groupe mais qui partagent des positions sionistes. Sans parler de l’Adelmad qui comprend plus de mille élus et dont le président n’est autre que le fameux député de Seine-Saint Denis et vice-président de l’Assemblée nationale Eric Raoult, connu pour son couvre-feu imposé aux mineurs pendant les émeutes de novembre 2005. Ou de l’Association France-Israël qui a pour président Gilles-William Goldnadel, pour président d'honneur Michel Darmon ( ingénieur général du Génie Maritime) et pour vice-présidents Georges Frèche (député-maire de Montpellier) , André R ossinot (ancien ministre, député-maire de Nancy) , Gilbert Gantier (député de Paris) , Claude Goasgen (ancien ministre, député de Paris) , Paul Schaffer (industriel), Rudy Salles (vice-président de l'Assemblée Nationale, président du Groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée Nationale, député des Alpes Maritimes) et qui comprend dans ces instances dirigeantes des dizaines d’autres élus, chefs d’entreprise, scientifiques, professeurs, médecins, journalistes, etc.
ANTISEMITISME
Israël : un à sept ans de prison pour des néo-nazis
NOUVELOBS.COM | 24.11.2008 | 10:25
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Ils sont condamnés pour une série de délits racistes et des actes de violence, ainsi que la profanation d'une synagogue. Ces jeunes âgés de 16 à 21 ans sont des juifs originaires de l'ex-Union soviétique.
Huit jeunes gens, dont trois mineurs, ont été condamnés dimanche 23 novembre par le tribunal de district de Tel-Aviv, en Israël, pour "activité néo-nazie". Ils ont écopé de peines allant de un à sept ans de prison ferme.
Les membres du groupe avaient plaidé coupables. Ils sont condamnés pour une série de délits racistes et des actes de violences contre des travailleurs i
mmigrés d'origine asiatique, des drogués, des homosexuels ainsi que des juifs religieux.

Salut nazi

Ils ont également été reconnus coupables de la profanation d'une synagogue dans la banlieue de Tel-Aviv et d'avoir projeté d'agresser des groupes punk à l'aide d'explosifs.

Lorsqu'ils ont été arrêtés, des photographies les montrant en train de faire le salut nazi et portant des insignes nationaux-socialistes ont été retrouvés en leur possession. Leur groupe se faisait appeler "la Patrouille 36", et avait pour emblème un crâne. Les faits qui leur étaient reprochés ont été commis entre 2005 et 2007.
Dans ses attendus, le juge Tsvi Gurkinkel affirme qu'il s'agit d'un "phénomène grave, choquant et horrible qui nous rappelle les événements les plus sombres de la Nuit de Cristal. Le fait qu'ils aient été juifs venant de l'ex-Union soviétique et qu'ils aient sympathisé avec des éléments croyant dans des théories racistes est terrible".
Durant la Nuit de Cristal en 1938, les nazis s'étaient livrés à des pogromes anti-juifs à travers toute l'Allemagne.

Anniversaire d'Adolf Hitler

Le chef du gang Erik Bonite, connu sous le sobriquet de "Ely le Nazi", a écopé de sept ans de prison. Il a été notamment reconnu coupable d'avoir commémoré l'anniversaire d'Adolf Hitler au cours d'une cérémonie durant laquelle les membres de son groupe ont prêté le serment de défendre la "race blanche jusqu'à la dernière goutte de leur sang".

Le juge a également souligné qu'il n'y avait pas de "possibilité de punir les accusés de façon légère car les citoyens israéliens ne peuvent accepter l'effrayant phénomène que leurs actes a permis de révéler".
Lors de leur arrestation, en septembre 2007, ces jeunes, âgés à l'époque de 16 à 21 ans, avaient des liens avec d'autres groupes néo-nazis, notamment en Russie.
Lors de perquisitions, des uniformes nazis, des portraits d'Hitler, un pistolet et des explosifs ont été retrouvés. Dans une cassette filmée, on voit les condamnés contraindre un drogué juif à se mettre à genoux et à demander "pardon au peuple russe pour être juif et drogué".

"Loi du retour"

"Certains des membres de leur famille sont juifs, mais aucun d'entre eux n'est considéré comme juif d'un point de vue religieux", avait affirmé l'an dernier la commissaire Révital Almog, qui a mené l'enquête, en référence au fait que la judaïté ne se transmet que par la mère.
Ils étaient arrivés en Israël à la faveur de la "loi du retour", qui permet à tout juif d'immigrer en Israël.

Dans le cas des résidents des pays de l'ex-URSS cette possibilité a été étendue aux conjoints non-juifs et à ceux dont un des grands-parents était juif. Pour les religieux, seuls ceux nés d'une mère juive ou convertis par des ultra-orthodoxes sont considérés comme juifs.
Sur près de 1,2 million d'immigrants venant de l'ex-URSS depuis le début des années 1990, plus de 300.000 n'étaient pas juifs, selon les chiffres du ministère israélien de l'Intégration.
ne nouvelle affaire Boniface ? Itshak Lurcat

Pascal Boniface attaque les intellectuels juifs, depuis Alger



"Le Bonifacisme ne passera pas", avait déclaré il y a quelques années Michel Gurfinkiel, alors que venait d'éclater l'affaire Boniface.
Pascal Boniface, directeur de l'IRIS (Institut de Recherches Internationales et Stratégiques) affirmait, dans une note interne au Parti socialiste sur la situation au Proche-Orient en avril 2001, qu'une politique équilibrée au Proche Orient, mettant sur le même plan Palestiniens et Israéliens, serait ressentie comme une injustice par la communauté arabo-musulmane, et la détournerait aux prochaines élections, de Lionel Jospin et du Parti Socialiste.


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Pascal Boniface, adepte de la theorie du complot juif



Sept ans plus tard, une nouvelle affaire Boniface est-elle sur le point d'éclater ? On peut le penser en lisant les propos de l'expert en géopolitique, prononcés dans une récente conférence en marge du Salon du livre d'Alger... Ces dernières années pourtant, Boniface avait voulu améliorer son image, quelque peu écornée par la polémique. Il avait été aidé en cela par la journaliste Elisabeth Schemla, qui avait cosigné un livre avec lui intitulé, avec hypocrisie et sans la moindre ironie, "Halte au feu"... Mais Boniface est resté Boniface, et il vient de le prouver en réitérant ses propos contre les Juifs, dans une conférence organisée à Alger. Ses propos, rapportés par le quotidien algérien El-Khabar, sont en effet sans équivoque. Extraits :



"Les Arabes et les Musulmans ne disposent pas d'un lobby en Occident, capable de corriger l'image erronée de l'Islam, alors que des célébrités médiatiques s'emploient à ternir leur image". Et pour enfoncer le clou, Boniface précise encore que "Ces campagnes hostiles à l'islam sont commanditées par des intellectuels et des journalistes connus dans la sphère francaise, comme Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut et Philippe Val, ce qui rend plus facile d'injurier et d'insulter les musulmans..."



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Ainsi, aux yeux de Pascal Boniface, ce sont des intellectuels juifs qui attisent la haine contre l'islam en France et qui "commanditent" des campagnes hostiles à l'islam... Vocabulaire qui suggère une sorte de complot contre l'islam, dirigé par BHL et Finkielkraut ! En clair, il y aurait un complot juif contre l'islam, affirmation qui constitue un leitmotive du discours islamiste contemporain, depuis Sayyid Qutb et le grand Mufti pronazi Al-Husseini, jusqu'à Qaradawi et Tariq Ramadan... On comprend la délectation du journal algérien, qui rapporte les propos de Pascal Boniface sous le titre trompeur "Règlement de comptes entre intelletuels Francais en Algérie". Mais en fait de règlement de compte, il n'y en a qu'un, le compte ancien de Boniface avec les Juifs... Le Bonifacisme ne passera pas ? Affaire à suivre.

14:46 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : boniface, complot juif, antisemitisme












Antisémitisme : Edgar Morin fait son Mea Culpa … Mais soutient Siné !





Il aura fallu six ans de réflexion au sociologue Edgar Morin pour exprimer quelques regrets à propos de la tribune qu’il avait publiée en juin 2002 dans le journal « Le Monde ». A l’époque, on incendiait les synagogues, on attaquait les rabbins dans la rue et courageusement Edgar Morin écrivait dans « Le Monde » tout le mal qu’il pensait des Juifs. « Le peuple élu se conduit comme la race supérieur » écrivait Morin, qui poursuivait, « Les juifs qui furent humiliés, méprisés et persécutés humilient, méprisent, persécutent les palestiniens. Les juifs qui furent victimes d'un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux palestiniens. Les juifs victimes de l'inhumanité montrent une terrible inhumanité ». Poursuivis par l’association Avocat sans Frontières, Edgar Morin avait été condamné pour diffamation raciale avant d’être blanchi par la cour de cassation à la suite d’une intense campagne de soutien dans la presse de gauche.



Six ans plus tard dans une interview donnée à l’hebdomadaire « Le Point », Edgar Morin revient sur cette affaire et se pose en victime. Mais il reconnaît que s’il écrivait cette tribune aujourd’hui, il changerait peut-être une ou deux formules. Lesquelles ? lui demande le journaliste : « Eh Bien par exemple quand je dis que les juifs humilient les Palestiniens, le pluriel peut laisser penser que je parle des juifs dans leur ensemble alors que - évidemment - j’évoque les militaires de Tsahal et non les juifs de la rue des rosiers », répond le sociologue.



Tout est dans le évidemment. Edgar Morin est l’inventeur de la pensée complexe. C’est peut-être pour cela que nous n’avions pas saisi immédiatement les subtilités de son vocabulaire. Mais il est tout de même inquiétant de constater qu’un intellectuel aussi brillant que M. Morin a mis six ans pour s’apercevoir qu’il avait confondu juif et soldat de Tsahal



Pour le reste n’attendez guère plus d’excuses d’Edgar Morin qui se pose en victime de ce qui appelle une campagne de calomnie des organisations sionistes. Le vieux sociologue ne lâche rien et justifie même son soutien au dessinateur antisémite Siné, celui là même qui fut condamné dans les années 80 pour avoir déclaré publiquement qu’il souhaitait que « chaque juif vive dans la peur ». « Chaque juif », vous avez bien compris, cela désigne évidemment les soldats de Tsahal comme ceux de la rue des Rosiers.



Clément Weill-Raynal



L'Allemagne a interdit la diffusion d’ « Al-Manar », la chaîne de télévision par satellite du Hezbollah, a révélé au Jérusalem Post le ministre israélien de la sécurité publique, Avi Dichter. Grâce à l’action du CRIF, cette chaine avait été interdite en France.
Le ministre israélien était à Berlin pour signer une déclaration d'intention avec son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, pour favoriser la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité technologique.
Lors d’une discussion sur le statut du Hezbollah, le ministre israélien a été informé que l’Allemagne avait interdit la chaine. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a confirmé au quotidien israélien que Wolfgang Schäuble avait émis cet ordre le 11 novembre dernier et que l'interdiction prendra effet à la fin du mois.
Enquête
La mémoire vive des frères Finaly
LE MONDE | 21.11.08 | 15h44 • Mis à jour le 21.11.08 | 15h44

quoi ressemble un personnage historique ? Quelles marques laissent sur un être humain les flashes des reporters et les honneurs des manuels ? "Aucune", jurent en choeur Robert et Gérald Finaly.

A 67 et 66 ans, crânes dégarnis et lunettes fumées, les deux frères mènent une existence tranquille. En Israël, où ils sont installés depuis cinquante-cinq ans, ils se bornent à témoigner de leur enfance mouvementée une fois par an dans une école. En France, où il leur arrive de se rendre, personne ne les importune. Pourtant, l'auditorium du Mémorial de la Shoah, à Paris, était bondé lorsqu'en octobre une journée de projections et de débats leur a été consacrée. Et mardi 25 novembre, France 2 leur accordera son créneau de première partie de soirée.

Après avoir donné matière à une dizaine de livres, de nombreux articles scientifiques et plusieurs documentaires, voilà les frères Finaly sujets d'un téléfilm, réalisé par Fabrice Genestal "Nous sommes un morceau de l'histoire juive... et de l'histoire française, admet Robert, l'aîné, ancien chirurgien pédiatrique à l'hôpital de Beer-Sheva. Les deux premiers enfants juifs rendus officiellement par l'Eglise après la guerre. Mais c'est tout. Il n'y a pas de drame, pas de conflit intérieur. C'est une histoire assez simple."

Ce tableau semble pour le moins naïf. Il cache une réalité autrement complexe et tumultueuse. Celle d'une "affaire" qui empoisonna l'après-guerre, au point d'être comparée à l'affaire Dreyfus. Droite contre gauche, anticléricaux contre cléricaux, mais encore sionistes contre antisionistes et même franquistes contre anti-franquistes, l'affrontement autour du sort des deux garçons déchira la France et passionna les Etats-Unis, Israël ou encore l'Espagne. La presse se déchaîna. Les revues sortirent des numéros spéciaux. "Si l'affaire Dreyfus avait posé la question de savoir si l'armée est au-dessus des lois, cette fois, c'est l'Eglise qui pose problème : le droit civil doit-il s'incliner devant le droit canon ?", résume l'historienne Catherine Poujol, dans Les Enfants cachés - l'affaire Finaly (Berg international, 2006).

Au centre de ce psychodrame politique, deux enfants. Le 10 février 1944, Anni et Fritz Finaly, réfugiés autrichiens arrivés en France six ans auparavant, les ont confiés à des Soeurs, près de Grenoble. Triste prémonition. Quatre jours plus tard, les parents sont arrêtés par la Gestapo. Déportés à Auschwitz, ils ne reviendront pas. Agés de 2 et 3 ans, les deux garçons aboutissent à la crèche municipale de Grenoble. Sa directrice se nomme Antoinette Brun. A 50 ans, cette antinazie résolue, catholique fervente, cache déjà neuf enfants juifs dans un château à quelques kilomètres de là. Robert et Gérald y passeront les derniers mois de la guerre.

Fritz Finaly, leur père, avait trois soeurs. Dès la Libération, elles tentent de retrouver les enfants. Pas difficile, du reste. Antoinette Brun ne se cache pas. En 1945, Margarete Fischl-Finaly écrit de Nouvelle-Zélande, où elle a immigré, pour dire à la nourrice sa reconnaissance et manifester son désir de récupérer les enfants. Après plusieurs mois, Mlle Brun lui répond que ce retour lui paraît prématuré. Mais elle la rassure : "Vos neveux sont juifs, c'est-à-dire qu'ils sont restés dans leur religion."

Pendant trois ans, la tante multiplie les démarches, saisit le maire de La Tronche (Isère), où résident les enfants, le Quai d'Orsay, l'évêque d'Auckland, qui interroge son collègue de Grenoble. Tous constatent le refus de Mlle Brun de rendre les enfants. En septembre 1948, une autre tante, installée en Israël, mandate Moïse Keller, un entrepreneur grenoblois ami de la famille, pour la représenter. Il contacte directement celle qui vient de se faire nommer tutrice provisoire. Elle réitère son refus, qu'elle accompagne d'une information : "Je les ai fait baptiser catholiques, si ce renseignement peut vous être agréable."

Pendant la guerre, le baptême a protégé de nombreux enfants juifs de la déportation, mais plus aucune urgence ne peut justifier une telle décision. Rien, si ce n'est la volonté de placer les enfants sous la "protection" définitive de l'Eglise. La famille porte plainte. Débute alors une longue phase juridique qui aboutit, le 11 juin 1952, à un arrêt de la cour d'appel de Grenoble : Mlle Brun doit rendre les enfants. Elle se pourvoit en cassation. Mais en attendant la décision, la loi doit être appliquée. Or, quand Moïse Keller, l'ami de la famille, vient récupérer les enfants, ceux-ci ont disparu.

Le scandale éclate. La France se coupe en deux. La famille, défendue par un ténor du barreau, catholique et membre de l'Institut, Maurice Garçon, reçoit le soutien de la presse de gauche et de l'opinion internationale. En ligne de mire : le baptême tardif et le refus de l'Eglise de se conformer au droit. Antoinette Brun devient l'égérie des journaux catholique (La Croix) ou conservateur (Le Figaro) : on y célèbre la force du baptême, on y dénonce l'ingratitude juive et les ambitions sionistes. Lorsque, début 1953, la résistante est incarcérée, celle que la justice soupçonne de "rapt" devient une martyre.

L'Eglise fait bloc. Le très rigoureux Saint-Office recommande au cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, de mettre les enfants à l'abri. Les Soeurs de Notre-Dame-de-Sion, dont Mère Antonine, supérieure du couvent de Grenoble et résistante médaillée, cachent les garçons dans différentes institutions. Plusieurs religieuses seront emprisonnées. Grenoble, Milan, Lugano, Colmar, Le Mans, Marseille, Bayonne : de 1949 à 1953, Robert et Gérald ne cessent de se déplacer. "On nous expliquait que les juifs voulaient nous prendre, nous emmener en Israël casser des cailloux sur le bord des routes, se souvient Robert. Nous, on ne voulait pas. Les juifs avaient tué Jésus et nos parents étaient morts, nous le savions. Ce que nous ne savions pas, c'est que notre famille nous réclamait."

Devant le retentissement de l'affaire, les enfants sont envoyés en Espagne, où Franco se dit prêt à protéger ces "réfugiés religieux". Mais le Caudillo ne mettra jamais la main sur eux. Le monastère où ils sont dissimulés est contrôlé par des Basques antifranquistes. Au terme d'un accord secret entre le cardinal Gerlier et le grand rabbinat, d'un intense ballet diplomatique et d'une intervention directe du gouvernement basque en exil, les enfants rentrent en France le 25 juin 1953. La Cour de cassation a confirmé la décision des juges de Grenoble. La famille retire ses plaintes. Les auteurs de l'enlèvement sont libérés. Le 25 juillet, les enfants, âgés de 11 et 12 ans, s'envolent vers Israël.

L'accueil est triomphal. Les héros sont salués par la presse. "Mais nous ne nous en sommes pas aperçus, assurent-ils. Nous avons tout de suite eu une vie normale. Des petits Israéliens comme les autres. L'épisode catholique n'a été qu'une parenthèse." Une affirmation un peu rapide. Gérald, le cadet, s'est immédiatement adapté à sa nouvelle vie, et à son nouveau prénom, Gad. Mais "pour Robert, ce fut plus long, dit-il. Il envisageait d'être prêtre..." Lors d'une promenade familiale, il obtiendra d'ailleurs l'autorisation d'entrer dans une église. Dernier retour de flamme.

Quelques mois plus tard, Robert accomplit sa bar-mitsva, cérémonie religieuse qui marque l'entrée dans l'âge adulte. Il reçoit un télégramme du père de la nation, David Ben Gourion, un livre du premier ministre Moshe Sharet, et une Bible du président du Parlement, Yossef Spintzak. "Pas tout à fait ordinaire, je l'admets, sourit-il. Mais ensuite ça s'est calmé. En Israël, la mode n'était pas au culte du passé. Il fallait construire l'avenir."

Les frères Finaly ont donc "enfermé leur histoire dans un sarcophage", selon l'historienne Catherine Poujol. "Je n'en ai pratiquement pas parlé à mes enfants, souligne Gérald, retraité de l'armée et des télécoms. Il a fallu que mon petit-fils m'interroge pour que j'évoque tout ça." Même sentiment de verrouillage chez Philippe Bernard, le scénariste du téléfilm. "Ils sont retranchés dans la personnalité qu'ils se sont construite pour survivre. Quand j'ai demandé à Robert si son choix de la chirurgie pédiatrique était lié à sa propre enfance éclatée, il m'a dit : rien à voir."

Pas question de passer pour des victimes. Ni de faire état de quelconques souffrances. Les deux frères ont bien recommandé le retrait d'une scène du film où Mlle Brun les embrassait. "C'était l'époque qui était comme ça", insiste Robert.

Ménager "Maman Brun", corriger le portrait qui voudrait faire de cette femme, morte en 1988, un monstre : cette volonté n'a jamais quitté les frères Finaly. En juillet 1953, avant de monter dans l'avion, Robert confiait à un accompagnateur les quelques francs qu'il avait en poche : "C'est pour Maman Brun, elle en aura plus besoin que moi." Cinquante-cinq ans plus tard et malgré tous les détails appris depuis, il la défend toujours : "Elle nous a sauvés la vie, nous a soutenus. Elle a commis une faute en nous baptisant, c'est sûr. Mais elle a fait ce qu'elle croyait bien."

Pourtant, lors de la journée au Mémorial de la Shoah, le 19 octobre, Robert et Gérald ont reproché à Charlotte de Turckheim, qui interprète le rôle dans le téléfilm, d'avoir trop humanisé la nourrice. Ils n'ont accepté de poser avec elle pour les photographes qu'à la condition d'être séparés par le "Mur des noms" qui recense tous les déportés. Un mur sur lequel figure, pour l'année 1944 et à la lettre F, le nom de leurs parents. La comédienne confie n'avoir "toujours pas compris". "C'est peut-être leur manière d'exprimer enfin leur colère..."

Sunday, November 23, 2008

Le Syrien Al-Kassar inculpé de trafic d'armes à New York
20.11.08 | 22h12

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Le Syrien Monzer Al-Kassar, extradé d'Espagne vers les Etats-Unis en juin dernier, a été inculpé jeudi par un tribunal fédéral de complot et de trafic d'armes au profit des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), a annoncé un communiqué du parquet.

La justice américaine a inculpé Al-Kassar, 63 ans, et un complice, Luis Felipe Moreno Godoy, 60 ans, de "complot pour fournir aide et moyens matériels à une organisation terroriste, pour tuer des citoyens et des officiels américains, pour acquérir et utiliser des missiles antiaériens, et pour blanchir de l'argent", précise le document signé du procureur Michael Garcia.

Al-Kassar risque des dizaines d'années de prison, mais ne sera pas condamné à la détention à vie, aux termes de l'accord d'extradition négocié entre les Etats-Unis et l'Espagne.

Selon les autorités américaines, le Syrien avait accepté de vendre entre 2006 et mai 2007 aux Farc, qui figure aux Etats-Unis sur la liste des organisations terroristes, plusieurs armements dont des systèmes de missiles sol-air et des milliers de munitions.

Il s'était déclaré innocent lors de sa première comparution en juin, et avait affirmé que l'opération était une vente d'armes légale pour le Guatemala.

La ligue anti-diffamation (ADL) s'est réjouie dans un communiqué de l'inculpation du trafiquant. En 1992, Al-Kassar avait été accusé d'avoir fourni des armes au commando terroriste qui avait détourné en 1985 en Méditerranée le paquebot Achille Lauro, et abattu un passager juif américain handicapé, Léon Klinghoffer, qui avait ensuite été jeté par dessus bord avec son fauteuil d'invalide.

Al-Kassar avait été acquitté au terme d'un procès de trois ans. "La famille Klinghoffer a attendu bien trop longtemps qu'un des responsables de l'atroce assassinat de leur père soit déféré en justice. Ceci est un grand jour pour tous ceux qui ont souffert de la terreur qu'a fait régner Kassar", précise le communiqué de l'ADL.

Les filles de Léon Klinghoffer, Lisa et Ilsa, étaient présentes jeudi au tribunal, précise la Ligue.

La justice espagnole avait autorisé l'extradition aux Etats-Unis de Monzer Al-Kassar, à condition qu'il ne risque pas d'être condamné à la peine de mort ou à la détention à vie, garanties qu'elle avait reçues en avril dernier, selon les autorités espagnoles.
Le cimetière juif de Bassorah va être restauré
par Shraga Blum
lundi 17 novembre 2008 - 16:05

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Les autorités irakiennes ont décidé de restaurler le vieux cimetière juif de Bassorah, à la pointe sud-est du pays. Une grande communauté juive vivait autrefois dans cette ville, et les autorités considèrent le cimetière comme faisant partie du patrimoine culturelle de cette cité. Dans une première étape, une soixantaine de maisons construites illégalement sur ce périmètre à l'époque de Saddam Hussein, vont être détruites.






Khatami en Allemagne : la communauté juive proteste
par Claire Dana Picard
dimanche 23 novembre 2008 - 14:25

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L'ancien président iranien Mohammad Khatami a effectué il y a trois semaines une visite en Allemagne. Cet événement a suscité l'indignation du Conseil central de la communauté juive du pays qui a protesté auprès du ministre des Affaires étrangères Gernot Erler, du parti social démocrate, et du maire de Freiburg Dieter Salomon, du Parti des Verts, qui ont accueilli l'ancien chef du régime des Mollahs. Les représentants de la communauté juive locale ont qualifié cette attitude de politique de "pur apaisement" à l'égard du régime iranien.

Il ne faut pas oublier que Khatami n'est pas seulement l'ancien président de l'Iran (entre les années 1997 et 2005). Selon certaines sources, il serait à présent pressenti pour succéder au président actuel Mahmoud Ahmadinejad.

Rappelons les faits: Khatami a été invité le 28 octobre dernier à l'université de Freiburg, dans le sud de l'Allemagne, pour donner une conférence sur le thème suivant : "Dialogue entre l'Islam et l'Occident".

Sa visite aurait attiré à peine l'attention de la presse et n'aurait provoqué qu'une faible opposition. Pourtant, précise le Jerusalem Post, il a tenu des propos très graves, décrivant le sionisme comme étant "la continuation du fascisme". Il a en outre soutenu la thèse du négationniste français Roger Garaudy, qui a nié l'existence de la Shoah.

Le Conseil central des Juifs en Allemagne, profondément choqué par cette visite, a même adressé une lettre de protestation à Erler et Salomon pour leur faire comprendre qu'en invitant Khatami, ils s'alignaient sur sa politique "réactionnaire".

L'organisation juive a cité certaines déclarations de Khatami qui a notamment estimé que l'Etat juif était "une blessure ancienne et incurable sur le corps de l'Islam, une blessure dont le sang était démoniaque, malodorant et contagieux".

Le maire de Freiburg a rejeté ces accusations, prétendant ne pas avoir prêté attention aux propos qui étaient reprochés à l'ancien président iranien. Mais ce qui est sûr, rappelle le Jerusalem Post, c'est que l'université de Freiburg a interdit à l'assistance de lui poser des questions sur la politique interne de l'Iran.

Le conseil de la Communauté juive allemande considère que la visite de Khatami illustre clairement la problématique des relations entre l'Allemagne et l'Iran. Son vice-président Dieter Graumann et son secrétaire général Stephan J. Kramer ont souligné que "les tentatives déployées pour "apaiser le régime des Mollahs" à travers la politique, l'économie, l'éducation et la culture s'étaient soldées par un échec".

Et de préciser leur pensée : "Bien au contraire, cette politique "d'apaisement" n'a fait que prolonger l'agonie et la souffrance du peuple iranien et des minorités et a permis au régime des mollahs de gagner du temps non seulement pour parvenir à l'arme nucléaire mais également pour poursuivre son œuvre de déstabilisation du Proche Orient et pour répandre dans le monde le terrorisme islamique".










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Théo Klein : juif, français, israélien

lundi 3 novembre 2008 -

Histoire - 20h50

Figure majeure du judaïsme français et ancien président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), Théo Klein, aujourd’hui âgé de 87 ans, se définit lui-même comme un "juif libre". Sa voix sur la guerre 1939-1945, sur les Juifs, la France, l’antisémitisme d’hier et d’aujourd’hui, le communautarisme, Israël, la religion... est décalée. Outre un destin exceptionnel, Théo Klein s’impose à nous par la force de son message universaliste, sa sérénité et sa vision du monde. Au fil de ce film tourné entre Paris, Jérusalem et Tel-Aviv, se dessine à la fois le portrait d’un homme au destin singulier et celui d’un homme qui participe à l’histoire universelle des Juifs...

Catégorie : Documentaire

Durée : 54 min

Origine : France

Année : 2007

Produit par : JEM PRODUCTIONS

Réalisé par : Stéphane Khémis et Jean-Baptiste Frappat.

Rediffusions : le 07/11 à 17h15, le 09/11 à 15h05, le 19/11 à 17h15, le 20/11 à 22h55, le 22/11 à 07h30 et le 24/11 à 17h15, sur Histoire.









Quatre ans de prison pour un canadien coupable d'actes antisémites
Un Canadien a été condamné lundi à quatre ans de prison pour avoir fait exploser des engins artisanaux dans une école et un centre culturel et sportif juif de Montréal, ont rapporté lundi les médias canadiens.

Azim Ibragimov, 25 ans, a été reconnu coupable de «terrorisme» pour avoir lancé un cocktail molotov dans une école juive, en septembre 2006 et avoir fait exploser des bonbonnes de propane dans un centre communautaire juif en avril 2007.

Il avait plaidé coupable en avril dernier pour ces deux attaques nocturnes qui n'avaient causé que des dégâts mineurs et n'avaient fait aucun blessé.

«La sentence prononcée aujourd'hui renforce le rôle important du système de justice pénale quand il s'agit de tenir responsables de leurs actes les auteurs de délits de haine ignobles et dangereux», a déclaré dans un communiqué Allan Adel, représentant de l'association juive B'nai Brith Canada.

Le juge canadien a qualifié les crimes de M. Ibragimov d'actes «racistes et haineux», tout en notant qu'il n'était qu'un exécutant.

Le cerveau présumé de ces attaques, Omar Bulphred, doit comparaître devant la justice canadienne le 16 décembre prochain.

Montréal abrite la communauté juive la plus nombreuse au Canada après Toronto, avec plus de 100.000 personnes.
Un "Matisse" volé par les Nazis à son propriétaire juif rendu par la France

Il y a 1 jour

PARIS (AFP) — Un tableau de Matisse volé par les Nazis à son propriétaire juif en 1941 en Allemagne, conservé en France, sera officiellement rendu jeudi par la ministre française de la Culture Christine Albanel à ses héritiers, a annoncé le ministère vendredi.

Le tableau "le Mur rose, de l'hôpital d'Ajaccio" (1898) d'Henri Matisse sera remis dans les salons du ministère à la branche londonienne de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, héritière du collectionneur Harry Fuld Jr.

L'oeuvre était conservée à Paris au Centre Pompidou sous l'étiquette MNR (Musées Nationaux Récupération), qui signale ces oeuvres d'art issues de la spoliation ou de la vente forcée de biens, souvent juifs, pendant la Seconde guerre mondiale.

Le Matisse, acheté en France en 1914, avait été ramené à Francfort par son acquéreur Harry Fuld senior, et portait de ce fait un tampon des douanes françaises.

Volé en 1941 et retrouvé sans documentation en 1948, il avait été ramené en France en raison de la présence de ce tampon.

Le travail d'une historienne d'art allemande, avec l'aide de la base de données MNR mise sur pied en France, a permis de retrouver la trace de son propriétaire aujourd'hui décédé, et de ses héritiers.

Une exposition de ces oeuvres MNR avait été organisée à Jérusalem puis à Paris au premier semestre, dans le but de les montrer et de relancer le travail de recherche








Antisionisme : un nouveau godemiché

Extrait d'un communiqué de presse : Suite au lancement du réseau international juif antisioniste IJAN (International Jewish Anti Zionist Network) à San Francisco et à Londres, nous vous annonçons sa formation à Paris. Une table ronde aura lieu à cette occasion le mercredi 26 novembre à 19H au CICP, Centre International de Culture Populaire, etc...

Quelle est la différence entre un tailleur juif et un psychanalyste ? Une génération.

Comme disait Freud, le jeu de mots a des rapports avec l’inconscient et celui-ci ne fait pas exception.

D’ailleurs, la psychanalyse n’est pas par hasard une discipline juive. Le questionnement caractéristique du judaïsme a trouvé chez Sigmund et ses disciples un terrain particulièrement foisonnant.

Un de leurs sujets d’étude revient à la une de l’actualité, non pas dans la rubrique « psycho », ni même « sexe » mais « politique ».

Il y a des gens qui prennent leur pied en militant !

Sauf qu’il s’agit là du masochisme et que sa manifestation politique a pris ces jours-ci la forme d’un « réseau international juif anti-sioniste ».

En théorie, le masochisme a pour origine la culpabilisation d’un enfant pour qui la mère s’est ostensiblement et pathologiquement sacrifiée, générant une culpabilité doublée d’angoisse. L’insécurité structurelle est ce qui entraîne chez l’enfant devenu adulte l’attitude impulsivement défensive d’un Moi qui revendique dans la peur, dans la frustration et le dérèglement d’un appareil psychique immature.

Fais-moi maaaaaaal, j’aime ça !

Le fondement du masochisme, c’est de jouir dans la douleur, de jouir DE la douleur. Comment mieux jouir, pour celui qui est la proie de cette psychopathologie, qu’en suppliant qu’on le détruise, lui et tous ses semblables, sa famille (surtout cette mère castratrice) et tout son peuple ? « Frappez-moi, ô ouiiiiiii, encooooooore, frappez-moi, détruisez-moi, qu’il ne reste surtout rien de ce que je fus ou de ce que j’aurais pu être ! »

C’est grave, docteur ? Ca se soigne ? Oui, mais encore faut-il le vouloir ! Or l’une des caractéristiques des maladies mentales c’est que précisément le patient ne sait pas qu’il est malade.

La preuve ?

Les juifs et juives dont il est question appellent les Arabes antisionistes à les rejoindre pour discuter du « rôle central du sionisme dans les rapports de domination à l'échelle mondiale, sur sa nature coloniale et raciste incarnée dans la politique du nettoyage ethnique prolongé du peuple palestinien. »

Non, ce n’est pas une blague, ils sont sérieux. Bien sûr, ceux qui ont lu Freud n’ont aucun mal à décoder, dans le « rôle central du sionisme dans les rapports de domination à l'échelle mondiale », le rôle central des récriminations de ma mère dans la (dé)formation de ma personnalité psychique délétère, mais le malade, lui, en est absolument inconscient.

D’ailleurs il souhaite s’engager « plus résolument contre l’apartheid dans nos luttes au quotidien et de promouvoir la campagne « Boycott Désinvestissement et Sanctions » pour isoler l'État d'apartheid d’Israël comme a été isolée l’Afrique du Sud de l'apartheid ».

Les sandwiches, thé à la menthe et pâtisseries orientales offerts aux participants ne diminueront pas l’angoisse de ces ex-enfants frustrés qui tentent de construire un système politique pour échapper à leur môman.

Ce faisant, ils deviennent les alliés objectifs d’autres ex-enfants à qui l’on avait interdit tout contact avec les femmes, donc toute tendresse, pour leur faire souhaiter une mort en shahid plutôt qu’une vie de douceur.

Eux, ils font dans le sadisme : enfants, ils rejouaient à l’école les scènes de carnage des attentats commis en Israël, adultes, ils lancent des pétards et distribuent des bonbons dans la rue quand un quelques automobilistes israéliens sont aplatis par un bulldozer.

Qui peut mieux faire jouir un maso qu’un sadique ?

La rencontre entre les masochistes et les sadiques est orchestrée par les premiers. Pour se faire battre, ils ne lésinent pas sur les moyens, à commencer par des imbécillités historiques proférées avec le plus grand sérieux. Proférées et écrites ! Tss tss, leur môman ne leur a donc pas dit que « les paroles s’envolent, mais les écrits restent ? »

On cite : « Le sionisme – idéologie fondatrice de l’Etat d’Israël et qui en est le soutien actuel, est issu du colonialisme européen et s’est diffusé à la suite du génocide nazi. (…) Pour retrouver une place au sein des vibrants mouvements populaires actuels, il faut mettre fin au sionisme sous toutes ses formes. C’est la priorité des priorités… »

Fichtre, le sionisme est issu du colonialisme européen… Ôtez-moi d’un doute, le capitaine Dreyfus, qui a inspiré Theodor Herzl, l’initiateur du sionisme politique, il colonisait quoi ? Ah, mais c’est bien sûr, l’Île du Diable, où avait-on la tête ?

En réalité, le « sionisme », c’est-à-dire, littéralement « le retour à Sion » date de la destruction du royaume de Juda, vers 590 av. J-C., lors de l’exil à Babylone du peuple juif. Il en était où, le colonialisme européen, en -590 ?

On n’aura pas la réponse. Mais des invectives : « Le sionisme est raciste. Il exige l'allégeance à un ordre politique, juridique et économique qui privilégie et valorise les Juifs ainsi que les Européens et leurs cultures par rapport aux peuples autochtones et à leurs cultures. »

Le sionisme est raciste, la preuve c’est qu’il veut sauver les Juifs de l’antisémitisme. Il se fiche des Corses et de l’anticorsisme, des Irlandais et de l’antirlandisme, des communistes et de l’anticommunisme, mais sous prétexte qu’il est l’Etat du peuple juif, il octroie la nationalité israélienne à tout Juif qui en fait la demande, surtout s’il est persécuté. Alors, raciste ?

Allons, soyons tolérants, n’oublions pas que ceux qui parlent ont beaucoup souffert d’une mère abusive…

La douleur est exquise, peu importe son prix

Mais est-ce une raison pour écrire autant d’insanités ? Exemple : « Le sionisme prétend que la sécurité des Juifs repose sur un état (sans majuscule, sic) juif militarisé. Mais Israël ne met pas les Juifs en sécurité. (…) Le sionisme a volontairement participé à créer les conditions qui ont conduit à la violence à l'encontre des Juifs dans les pays arabes. »

Donc, si l’on comprend bien, les six millions de Juifs exterminés par Hitler n’auraient pas été sauvés s’ils avaient pu trouver refuge dans un Etat souverain au lieu d’être livrés aux Allemands par les Etats d’Europe où ils avaient fui et à l’inverse, les pogroms perpétrés par les Arabes contre les Juifs d’Orient depuis Médine au VIIIe siècle ont pour cause le sionisme. Il n’y a pas à dire, le masochisme rend imaginatif !

Le délire est par essence individuel. Cela n’empêche pas nos ex-enfants frustrés de vouloir partager le leur avec le plus grand nombre. Avec quels arguments touchants ils vendent leur salade !

Florilège : « Etes-vous contre le racisme sous toutes ses formes ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour mettre fin à l’apartheid israélien. » Apartheid israélien, voyons, voyons. Y a-t-il une réalité sous la jupe de la propagande ?

Le premier pays au monde où les femmes arabes ont eu le droit de vote est Israël.

En dehors du service militaire – qui est un devoir et non un droit -, tous les citoyens israéliens jouissent de droits égaux. Ils ont accès à l’éducation, à la santé, aux prestations sociales, au syndicalisme…

Les Arabes israéliens sont représentés par plusieurs partis à la Knesset et le gouvernement Olmert comptait un ministre arabe. Ce n’était pas le premier : il y en avait déjà eu dans le gouvernement Sharon et plusieurs ambassadeurs d’Israël sont et ont été des citoyens israéliens arabes.

Entre deux mots, le maso choisit toujours le pire

Le mot « apartheid » a un sens et une histoire. En Afrique du sud, une minorité blanche maintenait en esclavage une majorité noire. Cette majorité n’avait accès à aucun des bénéfices de l’Etat revenant aux citoyens, dont les Arabes israéliens bénéficient sans discrimination, elle n’avait évidemment pas le droit de vote et ne pouvait accéder qu’à des places de seconde zone dans les endroits publics (transports, habitat, soins…)

Cela ne correspond ni de près ni de loin à la réalité israélienne, mais mmmmh, comme ça doit être bon d’être haï et battu, ou au moins d’imaginer l’être !

« Soutenez-vous la souveraineté et les droits des peuples indigènes à leur terre ? Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour la défense des droits souverains à la terre des Palestiniens. », continuent nos chers bambins maltraités par trop d’amour.

La défense des droits souverains des Libanais (le Liban est une création des Français en 1946), de la Syrie ou de la Jordanie (création des Britanniques la même année), voire de l’Egypte (devenue indépendante en 1922) n’inspire aucune solidarité. Seul Israël doit être détruit pour respecter les droits souverains du peuple palestinien.

Seul compte, pour nos assoiffés d’humiliation et de douleur, les 20 000 km2 qu’ils dénient au peuple juif.

Aucun peuple ne pose problème et même si rien ne les distingue de leurs voisins (langue, culture…), il serait criminel de dénier à d’autres qu’aux Juifs le statut de peuple.

Comme il est criminel de le dénier aux Palestiniens qui le revendiquent depuis 1967. En revanche, le peuple juif, le seul qui ait conservé son unité par-delà les exils et les persécutions depuis 5000 ans, celui-là doit toutes affaires cessantes être éliminé.

Oh ouiiiiiiii, encoooooooooore ! Vas-y, tape, plus foort !

« Voulez-vous vous désolidariser du nettoyage ethnique de la Palestine, de la destruction de son histoire, de sa culture et de son autodétermination ? (…) Alors, nous vous appelons à nous rejoindre pour en finir avec le colonialisme sioniste. »

Tout occupés qu’ils sont à se faire fouetter (aaaaaaargh, c’est bon, encore !) les Juifs et Juives antisionistes n’ont pas pris le temps de jeter un coup d’œil au dictionnaire. Dommage : ils y auraient trouvé définition du colonialisme : « doctrine qui vise à la légitimation de l’occupation d’un territoire ou d’un Etat, à sa domination politique et à son exploitation économique par un Etat étranger ».

La seule occupation, domination politique, exploitation économique de la Palestine par un Etat étranger répondant à cette définition est celle de l’Empire ottoman (turc) de 1517 à 1917.

«Les Anglais ne sont pas originaires du Soudan, ni les Français de Tunisie. Mais les Juifs avaient leur histoire, leur langue, leurs aspirations enracinées en Terre Sainte… Leurs charrues, leurs pioches, leurs bulldozers mettaient à jour les vestiges de leur présence passée dans ce pays (…) Les sionistes renouaient avec eux-mêmes. Ils ne venaient ni fonder des comptoirs, ni implanter des fortins en terre étrangère. (…) Ce n'est pas arbitrairement qu'ils appelaient leurs villages et leurs villes Tel-Aviv, Kiriat Arba, Beit Shean. Ces lieux avaient existé aux temps bibliques, certains comme Jérusalem, sans interruption. » écrivait Paul Giniewski dans « L’antisionisme » en 1973.

Planète Bisounours pour adeptes de la fessée

Giniewski, historien, se base sur des faits. Autant dire qu’il est très loin de la planète Faimoimal !

Sur cette planète-là, on a une idée fixe : « Pour que sur cette planète on puisse vivre dans la sécurité, la justice et la paix, il faut mettre fin au projet colonial israélien. »

La sécurité, la justice et la paix sont à notre portée : les sunnites et les shiites d’Irak cesseront de se faire sauter dès qu’Israël aura été éradiqué grâce à Ahmadinedjad ou à ses idiots utiles, les attentats en Indonésie, ou aux Philippines ne seront plus qu’un souvenir, comme la misère du Soudan.

L’islam l’ayant conquis depuis une dizaine d’années, les milices arabes exterminent maintenant les musulmans noirs.

Ce premier génocide du XXIe siècle a déjà fait plus d’un million de morts et plus de quatre millions de sans-abri. Gageons que si Israël était détruit, la paix règnerait au Soudan…

Liliane Messika © Primo 21 novembre 200







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Une tête de porc accrochée sur la grille d’un cimetière juif d’Allemagne
PROFANATION | Le cimetière juif de Gotha, dans l’est de l’Allemagne, a été profané lundi par des inconnus qui ont accroché à la grille d’entrée une tête de porc.


AFP | 18.11.2008 | 11:46

© CHRIS BLASER | L'étoile de David.

Le cimetière juif de Gotha, dans l’est de l’Allemagne, a été profané lundi par des inconnus qui ont accroché à la grille d’entrée une tête de porc, a-t-on appris auprès de la police mardi.

La tête de porc a été encastrée dans l’étoile de David qui orne la grille, et les auteurs de cette profanation ont aussi suspendu un drap blanc portant l’inscription en rouge "6 millions de mensonges", en allusion au chiffre de six millions de juifs morts sous le nazisme.

Selon le porte-parole de la police, des morceaux de verre brisé et du liquide rouge ont également été projetés par-dessus la grille. Les faits ont été découverts lundi matin.

Un autre cimetière juif a également été profané dans la nuit de dimanche à lundi à 20 km de là, à Erfurt, la capitale de la Thuringe (est), selon la police. Une plaque commémorative située à l’entrée du cimetière a été barbouillée de liquide rouge.

Deux enquêtes judiciaires pour incitation à la haine raciale et dégradations ont été ouvertes. "Ces actes montrent une nouvelle fois le vrai visage des extrémistes de droite, qui ont tenté ces derniers temps de se faire passer pour d’honnêtes hommes", a déclaré le ministre de l’Intérieur de Thuringe, Manfred Scherer.

En mai 2003, le cimetière juif de Neustadt, dans le Schleswig-Holstein (nord), avait déjà été profané avec une tête de porc, un acte alors revendiqué par un réseau néonazi, "Combat 18". Celle, similaire, de Gotha n’avait pas été revendiquée mardi.






Al-Qaida réagit pour la première fois à l’élection du nouveau président américain.

Le numéro deux d’al-Qaida, Ayman al-Zaouahri, accuse le futur président des Etats-Unis d’avoir trahi ses racines islamiques et de soutenir Israël. Dans une cassette audio rendue publique hier, Zaouahri l’insulte en laissant entendre qu’il fait le jeu des Blancs. Il a ainsi qualifié Barack Obama, avec les secrétaires d’Etat Colin Powell et Condoleezza Rice, de « nègres de maison ». S’exprimant en arabe, il a utilisé un terme signifiant littéralement « esclaves de maison », mais que les sous-titres anglais traduisent par « nègres de maison ».

Zaouahri appelle les musulmans à poursuivre leurs attaques contre une Amérique « criminelle » et promet l’échec à Barack Obama s’il poursuit la politique de George Bush.

« L’Amérique, ce croisé criminel et pécheur, reste égale à elle-même. Donc, nous devons continuer à lui faire du mal, afin qu’elle revienne à la raison », « Seul le sacrifice de vos fils moudjahidine a neutralisé sa croisade expansionniste et criminelle sur vos terres », poursuit le numéro deux d’al-Qaida. Il assure également que le plan d’Obama visant à envoyer des renforts en Afghanistan est voué à l’échec, parce que les Afghans résisteront.

L’ami de l’Etat juif Au futur président des Etats-Unis, Zaouahri déclare : « La nation musulmane a accueilli avec une extrême amertume votre prise de position hypocrite vis-à-vis d’Israël. Vous êtes né d’un père musulman, mais vous avez choisi le camp des ennemis des musulmans. »

Un porte-parole de Barack Obama a fait savoir qu’il ne réagirait pas. « Ce message, dont le contenu et la tonalité amère ne peuvent surprendre, montre surtout combien al-Qaida est coupée des réalités du monde.

Mais, malgré cet isolement croissant, c’est toujours une organisation qui peut causer de graves dégâts », a commenté un responsable de l’antiterrorisme américain. En juillet dernier, à l’occasion d’une visite en Israël, Barack Obama s’est présenté comme un ami de l’Etat juif, qu’il a qualifié de « miracle durable ».







Contributeurs Spécialisés
Affaire Al-Dura : Entretien entre Philippe Karsenty et André Darmon
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Extrait de Israël Magazine, n° 93 – novembre 2008, pp.

Texte reproduit, avec l’autorisation expresse de M. André Darmon, fondateur et directeur de la revue.



André Darmon

Philippe - Itshak – Karsenty a 42 ans, il est marié et père de 2 enfants. Ancien financier, il est encore en activité dans les fusions et acquisitions. Maire adjoint de Neuilly-sur-Seine, il est le responsable du développement des nouvelles technologies, mais aussi celui de l’agence de notation des médias, Media-Ratings. A ce titre, il a dénoncé ce qui, dans l’affaire Al-Dura, lui paraissait être une manipulation, une escroquerie médiatique et, pour certains, un meurtre programmé. Rappelons que Charles [Enderlin] et France 2 avaient été déboutés de toutes leurs demandes par la 11e chambre de la Cour d’appel de Paris, qui avait relaxé Karsenty et l’avait lavé de l’accusation de diffamation. Selon le tribunal, « il y avait lieu de décider que Philippe Karsenty a exercé de bonne foi son droit de la libre critique ; que, ce faisant, il n’a pas dépassé les limites de la liberté d’expression reconnue par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, laquelle vaut non seulement pour les informations ou idées accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent. » Par ailleurs, en 2002, Philippe Karsenty s’était opposé à Nicolas Sarkozy. Faut-il y voir l’une des raisons de l’obstination de France 2 contre Karsenty ? Qui sait ?



Charles Enderlin, contacté, n’a pas souhaité répondre à cette interview.

Philippe Karsenty

A.D.: Vous avez été - vous êtes encore - au milieu d’une tempête médiatique suite à vos démêlés avec France 2 au sujet de l’affaire Al-Dura. Comment la communauté juive de France s’est-elle comportée à votre égard ? En clair, vous a-t-elle soutenu ?

P.K. : Pas vraiment, du moins au départ, et surtout pour ce qui est de la communauté juive "officielle" et organisée. Effrayées à l’idée d’être assimilées à des néo-négationnistes, les institutions juives ont préféré prendre leurs distances avec moi et avec les thèses que je défendais. Petit à petit, les choses ont changé. Il y a d’abord eu Roger Cukierman qui a tenté de m’aider en réclamant les images de France 2. Mais, face à l’absence de réponse de la chaîne, il n’a pas insisté. Il faut dire qu’à l’époque, Jacques Chirac était président et que son credo antisioniste faisait plier toutes les meilleures volontés. Par la suite, quelques jours après l’élection de Nicolas Sarkozy, Richard Prasquier a été élu à la présidence du CRIF. Il connaissait l’affaire avant son élection et lorsqu’il a été élu, il a repris le flambeau et a plusieurs fois demandé à France 2 de montrer ses rushes, puis ensuite, de coopérer à une commission d’enquête indépendante.

Son soutien, puis celui des autres membres du CRIF, a été très utile, tant au niveau politique que moral. La plupart des autres organisations juives ont été de peu de soutien - c’est un euphémisme - dans cette affaire.

La pire des organisations juives fut sans conteste l’American Jewish Committee et leur représentante en France, Valérie Hoffenberg. Cette organisation, dont l’objet aurait dû être de défendre l’image de l’Etat d’Israël et les Juifs dans le monde, est devenue, sous l’influence néfaste de Mme Hoffenberg, celle qui a le plus nui à la révélation de la vérité. C’est notamment elle qui est allée donner un brevet de bon journalisme à France 2 et qui est allée expliquer partout que je divaguais et que les images de France 2 étaient incontestables. Même lorsque j’ai commencé à marquer des points, notamment lorsque nous avons obtenu la diffusion des rushes à la Cour d’appel, elle s’est démenée pour me discréditer.

Je m’en suis plaint, aux Etats-Unis, auprès de nombreux donateurs de l’organisation américaine. Alors, pour les calmer, l’American Jewish Committee a émis des communiqués en anglais pour soutenir le combat Al-Dura. Néanmoins, lorsqu’il leur fut demandé de se prononcer en anglais, ils refusèrent. Ca ne vous rappelle rien, ce double langage ?

Je tiens tout de même à ajouter que quelques médias ont été irréprochables dans le combat pour la vérité : Radio J (qu’il ne faut pas confondre avec les autres radio communautaires parisiennes) et Guysen.com.



A.D. : Où en êtes-vous sur la plan judiciaire et quelles ont été les répercussions, sur le plan personnel, de l’affaire Al-Dura ?

P.K. : Après notre victoire, France 2 s’est pourvue en cassation. Nous attendons ce procès avec sérénité. Pour ce qui me concerne, j’ai décidé de passer à l’offensive et de poursuivre les médias français qui se sont fourvoyés dans un soutien inconditionnel à Charles Enderlin. C’est ainsi que, cet été, j’ai déposé deux plaintes : une contre Canal +, pour la diffusion d’un reportage inique m’assimilant aux révisionnistes [de l’attentat] du 11 septembre [2001]; et un autre contre L’Express, pour un article tout aussi diffamatoire, intitulé "Manipulations : les faussaires de la toile". Sur le plan personnel, cette affaire m’a, au départ et jusqu’à une date récente, pris l’intégralité de mon temps. Maintenant, je commence à m’en distancier et à prendre du recul. Ce qui me permet notamment d’écrire calmement et posément un livre retraçant le combat livré pour faire éclore la vérité, pourtant si simple, dans cette affaire.



A.D. : Quelle est précisément votre position sur l’affaire Al-Dura ? Selon vous, est-ce un assassinat programmé par les Palestiniens pour enflammer le monde arabe contre les Israéliens ? Est-ce une mise en scène qui a mal tourné ? Et quel est, selon vous, le rôle de Talal Abou Rahmah ?

P.K. : Les choses sont assez simples : les images diffusées par France 2, le 30 septembre 2000, étaient le résultat d’une pure et simple mise en scène. C’est-à-dire qu’au moment où le caméraman de France 2 a tourné les images des Al-Dura, ni le père ni l’enfant n’ont été touchés, blessés, ou tués.

Les preuves que nous avons produites à la Cour d’appel ont convaincu nos juges, tout comme elles ont convaincu les personnes de bonne foi, qui se sont penchées sur cette affaire, sans a priori et sans préjugés.

Je précise donc : ce jour-là, devant la caméra de France 2, il n‘y a pas eu de mort de Mohammed Al-Dura, ni quoi que ce soit qui aurait mal tourné. Tout a bien tourné, et tout a été bien tourné. Je tiens à préciser qu’à la Cour d’appel, nous avons montré les images qui suivaient immédiatement la prétendue fusillade des Al-Dura. Il n’y avait plus personne derrière le baril et il n’y avait aucune tache de sang sur le mur auquel ils étaient adossés.

Le rôle de Talal Abou Rahmah fut essentiel : c’est lui le caméraman et le metteur en scène de cette fiction diffusée par France 2.



A.D. : Que pensez-vous de l’attitude de Charles Enderlin, et sur le plan journalistique, et ensuite sur le plan moral ? Il y a une attitude paradoxale qui le présenterait comme un grand professionnel, alors que, de manière incessante, on doute de son impartialité et de sa rigueur journalistique. Où vous situez-vous ?

P.K. : On peut imaginer que Charles Enderlin a été trompé par son caméraman, au départ, qu’il a été pris de vitesse et qu’il ne s’est pas rendu compte de la falsification de Talal Abou Rahmah. Notons que CNN n’a pas commis cette erreur, puisque la chaîne américaine a reçu les images du caméraman (pour laquelle Talal travaillait aussi à l’époque). CNN a alors demandé des garanties d’authenticité, qu’elle n’a jamais reçues. France 2 n’a pas eu cette prudence. Lorsque les preuves ont été apportées, Charles Enderlin et la direction de France-Télévisions n’ont fait que s’enfermer dans un monde imaginaire où la réalité n’avait plus d’importance. Tout était bon pour justifier la thèse qu’ils défendaient : [à savoir], que les soldats israéliens ont assassiné Mohammed Al-Dura dans les bras de son père, le 30 septembre 2000 ! Pour ce qui concerne les qualités professionnelles de Charles Enderlin, je laisse le public les apprécier. Mon rôle n’est pas de le clouer au pilori, mais simplement de faire admettre à France 2 et à Charles Enderlin qu’ils se sont fait avoir, et qu’ils présentent leurs excuses au monde entier.



A.D. : Quel est, selon vous, le meilleur moyen de faire éclater la vérité ? Ne serait-ce pas d’attaquer France 2, tout simplement ?

P.K. : En effet, ce serait une excellente idée ! Mais, pour cela, il faut avoir ce que l’on appelle, en droit, "un intérêt à agir". Ce que je n’ai pas. En revanche, l’Etat israélien, ou des victimes du terrorisme enclenché par cette mascarade, auraient la possibilité de poursuivre France 2, et probablement l’appareil d’Etat français, qui est maintenant complice de mensonge médiatique aux répercussions planétaires. Ceci étant dit, je pense qu’il revient au chef de l’Etat de prendre ses responsabilités : c’est la chaîne d’Etat française qui a diffusé le plus gros mensonge médiatique de ces dernières décennies. C’est l’Etat français qui est maintenant responsable de corriger ce mensonge qui, au fil du temps, est devenu un mensonge d’Etat. Si les dirigeants israéliens s’occupaient du futur de leur Etat et du peuple juif, peut-être demanderaient-ils des comptes à la France.



A.D. : Maire-adjoint d’une ville qui a compté Nicolas Sarkozy comme maire, avez-vous été, ou êtes-vous l’un de ses proches ?

P.K. : Nicolas Sarkozy a été maire de Neuilly et c’est là que je l’ai connu, sans avoir jamais été un de ses proches. Nous avons eu de nombreux entretiens avant qu’il devienne président.

Lors des dernières élections municipales, avec des amis, nous avons monté une équipe qui s’est présentée contre son porte-parole, David Martinon. Face à nos sondages favorables, ce dernier s’est retiré et nous avons été élus. Nicolas Sarkozy peut donc estimer que nous lui avons pris "sa" ville. Ce qui ne favorise pas forcément sa bienveillance à mon égard ou à tout ce qui me touche... Aujourd’hui, et dans l’état actuel des choses, et compte tenu du corporatisme des médias français, il me semble que seul Nicolas Sarkozy pourrait contraindre France 2 à admettre la vérité. Malheureusement, le président français est très mal entouré. Certains de ses amis, comme par exemple Jacques Attali, ont signé la pétition du Nouvel Obs en soutien à Charles Enderlin. Il a aussi près de lui des personnes qui ne lui permettent pas de prendre de bonnes décisions pour quasiment tout ce qui concerne le Proche-Orient. Il me semble que tant que Nicolas Sarkozy n’aura pas fait le ménage dans son personnel diplomatique, l’affaire Al-Dura, tout comme les autres dossiers liés au Proche-Orient, ne pourront être résolus équitablement.



Encadré de l’article ci-dessus :

La réponse de Valérie Hoffenberg

Cher Monsieur Darmon

Je vous remercie d’avoir pris la peine de m’interroger sur ma position dans l’affaire Al-Dura. En effet, je réfute totalement les accusations de M. Karsenty : je ne suis jamais intervenue contre lui, ni à l’Elysée, ni ailleurs. J’ai d’ailleurs moi-même interpellé Boris Boillon, conseiller diplomatique du Président de la République, en charge du Moyen-Orient, lors d’un entretien commun avec le Président du Crif, Richard Prasquier. Suite à ce rendez-vous, Philippe Karsenty a d’ailleurs été reçu à l’Elysée. Il a aussi été reçu par David Martinon, qui est un de mes amis proches. D’autre part, je n’ai jamais soutenu, ni ne soutiens Charles Enderlin. J’ai moi-même organisé deux rencontres avec France 2 afin de demander à Arlette Chabot de montrer les rushes complets. J’ai en outre proposé qu’une émission soit réalisée sur le modèle de celle qui avait été faite sur l’affaire Baudis pour montrer clairement les erreurs d’Enderlin et les conséquences graves des images de l’affaire Al Dura.

M. Karsenty se trompe de cible en m’accusant de la sorte. Il devrait se concentrer sur les résultats à obtenir plutôt que d’attaquer ceux qui travaillent avec d’autres méthodes que les siennes mais avec un objectif commun.

Je fais partie de ceux qui n’ont aucune hésitation à dénoncer l’attitude de Charles Enderlin dans cette histoire, particulièrement sur le fait qu’il ait déclaré que les tirs venaient des soldats israéliens.. Je soutiens également la demande de commission d’enquête, ou de commission indépendante, qui permettra de comprendre ce qui s’est réellement passé au carrefour de Netzarim. Je rappelle d’autre part que l’American Jewish Committee s’est félicité du résultat du procès relaxant Philippe Karsenty.

Vous trouverez, ci-joint, les lettres de soutien de Richard Prasquier, président du CRIF et de Ken Weinstein, PDG du Hudson Institute, que Philippe Karsenty avait cités dans une lettre m’accusant. Lorsque l’on se fait le chantre de la vérité, il est important, pour être crédible, de ne pas accuser sans preuve. Je ne peux que vous suggérer de lui demander de vous fournir les preuves de ses accusations. De mon côté, j’ai déjà demandé à Philippe Karsenty une rencontre pour éclaircir cette situation, ce qu’il refuse.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous permets d’utiliser ces propos dans votre journal.

Valérie Hoffenberg

Directrice de l’American Jewish Committee-France

Conseiller de Paris, Déléguée auprès du Maire du 16e arrondissement



Richard Prasquier à Valérie Hoffenberg

Chère Valérie



Je vous confirme ici que je me désolidarise totalement, dans le fond et dans la forme, des insultes et des attaques qui sont portées contre vous par Philippe Karsenty. Je n’ai qu’un seul souci, celui de connaître la vérité sur le reportage de France 2 du 30 septembre 2000. Je soutiens le travail légitime et, à mon avis, remarquable, effectué à ce sujet par M. Karsenty, depuis plusieurs années, dans des conditions difficiles. Je demande la constitution d’une commission d’enquête indépendante pluridisciplinaire pour établir la réalité des faits. Je suis heureux d’apprendre que telle est aussi votre position, et que vous l’aviez exprimée à France 2, quand vous les aviez vus avec David Harris. Quoi qu’il en soit, je trouve intolérable et irresponsable la campagne de dénigrement menée en jetant votre nom en pâture.

Richard Prasquier

Président du Crif

© Israël Magazine


Mis en ligne le 28 octobre 2008 sur le site convertissez-vous.com