Wednesday, April 29, 2009

«L’antisémitisme cimente le groupe»
INTERVIEWPour le sociologue Didier Lapeyronnie, le racisme anti-juifs de banlieue relève d’une logique collective :

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Recueilli par CATHERINE COROLLER








Didier Lapeyronnie est professeur de sociologie à l’université Paris-Sorbonne et auteur de Ghetto urbain, ségrégation, violence, pauvreté en France aujourd’hui (Robert Laffont, 2008).

L’affaire Ilan Halimi est-elle, selon vous, antisémite ?

L’acte lui-même est crapuleux mais il a été alimenté par un antisémitisme évident : les juifs seraient riches, solidaires, communautaires... Cela étant, un fait divers est toujours un événement particulier qui tient à la convergence d’une situation sociale et d’histoires personnelles. L’affaire Ilan Halimi, c’est la rencontre d’un leader charismatique et d’un monde social si faible qu’il s’est laissé embobiner.

Exist-t-il un antisémitisme propre à la banlieue ?
Il y a beaucoup d’antisémitisme dans les quartiers, mais cela ne veut pas dire que les gens sont individuellement antisémites. Dans cette histoire, on retrouve tous les ingrédients du fonctionnement des ghettos : la logique du groupe qui fait commettre des actes qu’on ne commettrait pas individuellement, la présence d’un leader charismatique, la loi du silence, la peur, l’absence de solidarité avec des gens extérieurs au quartier et l’antisémitisme qui circule dans le groupe et d’une certaine façon le cimente, donnant à chacun l’illusion d’exister et d’être en possession d’une forme de compréhension supérieure qui échappe au commun des mortels. On est sur des logiques collectives assez classiques.

Quelles sont les racines de cet antisémitisme ?
Il n’est pas importé du conflit israélo-palestinien. Au contraire. La focalisation sur les événements du Proche-Orient vient du fait que les gens sont antisémites, pas l’inverse. L’antisémitisme puise ses racines dans les conditions sociales et le vide politique qui règnent dans certaines banlieues. C’est une forme de «socialisme des imbéciles» . Quand on écoute les gens tenir des propos antisémites, ils font leur portrait à l’envers : les juifs sont puissants, je suis faible ; ils sont partout, je suis nulle part ; ils sont solidaires, je suis seul ; ils ont le droit de revendiquer leur identité, nous, au contraire, n’avons aucun droit, etc. Inutile de penser, comme l’a bien montré Sartre.

Cet antisémitisme s’accompagne-t-il d’autres formes de racisme ?
Il n’est pas dissociable du racisme, du sexisme et de l’homophobie. Dans la description du juif, il y a une image féminine, molle, homosexuelle, une espèce de sous-humanité pervertissant la civilisation, qui nous vient de la fin du XIXe siècle.

Ce procès devrait se tenir à huis clos, qu’en pensez-vous ?
La démocratie, c’est toujours mieux. La publicité des débats pourrait avoir des vertus pédagogiques. Mais il ne faut pas se leurrer, il faudrait que les gens aient la capacité de se dire : «J’aurais pu participer à ça.» Or, la diabolisation dont se pare l’auteur supposé des faits, son arrogance et le fait qu’il n’ait visiblement pas beaucoup de regrets sont tels que je crains que cela aille contre l’effet pédagogique.

La France est-elle antisémite ?
Elle est incomparablement moins antisémite du point de vue de l’opinion publique qu’elle ne l’a été, même s’il reste parfois des traces. Toutefois, le vieil antisémitisme d’extrême droite demeure et reste dominant. Il y a aussi un antisémitisme d’extrême gauche que véhiculent des gens comme Dieudonné ou Alain Soral [essayiste transfuge du PC et proche du FN avec lequel il a rompu récemment, ndlr]. Mais il reste très minoritaire et très faible. Et il y a, en bas, cette espèce d’antisémitisme populaire apparu dans les quartiers. Mais entre ces trois formes, pour l’instant, il n’y a pas de liens. Heureusement.
Youssouf Fofana, a d’emblée défié les juges, ce mercredi, à l'ouverture du procès du «gang des barbares» dont il est le chef présumé. Pas moins de 27 jeunes, accusés du rapt d’un juif de 23 ans, Ilan Halimi, assassiné après trois semaines de calvaire début 2006, comparaissent devant la cour d’assises des mineurs de Paris.

Une fois les jurés choisis (5 femmes et 4 hommes), la présidente Nadia Ajjan a fait évacuer la salle, prononçant le huis clos puisque des mineurs au moment des faits sont impliqués. Derrière les portes closes, la cour devait examiner plusieurs demandes de publicité des débats, notamment celles de la famille de la victime.

Collier de barbe et crâne rasé, Fofana, 28 ans, d’origine ivoirienne et accusé d’avoir porté les coups fatals à Ilan Halimi, est arrivé tout sourire dans le box, vêtu d’un sweat-shirt blanc et levant un poing vers le ciel en criant «Allah vaincra».

«Africaine barbare armée révolte salafiste»
Et dès l’appel des accusés effectué par la présidente, il continue la provocation. En guise de date de naissance, il répond: «le 13 février 2006, à Sainte-Geneviève-des-Bois», donnant ainsi la date et le lieu de la découverte du corps agonisant de Ilan Halimi, qui devait mourir pendant son transfert à l’hôpital.

Pour nom, il choisit «africaine barbare armée révolte salafiste», tandis que la présidente se contente de lui signaler que ce n’était pas ce qui figurait sur ses documents.

En face, sur le banc des parties civiles, la mère d’Ilan Halimi, assise à côté de ses deux filles, ne dit rien. Pendant plus d’une heure d’attente -le procès n’a débuté que vers 11 heures-, Ruth Halimi est restée concentrée, semblant prier en se balançant imperceptiblement d’avant en arrière.

Face à elle, les accusés qui ont longuement attendu le début du procès, sont restés silencieux, s’évitant du regard, ne se parlant pas.

«Ce n'est pas le diable»

Lycéens, chômeurs, livreur de pizza, chauffeur de car, étudiant en commerce: presque tous aujourd’hui dans la vingtaine déclinent leur identité et profession au moment des faits. Emma, qui a servi d’appât pour attirer Ilan dans un piège, était «lycéenne, en seconde».

Dans la salle des pas perdus du palais de justice, des dizaines de juifs encadrés par des forces de sécurité insultent des personnes qu’ils supposent être des proches des accusés.

Avant l’audience, l’avocate de Fofana, Isabelle Coutant-Peyre, explique à la presse que «ce n’est pas le diable» et qu’il a «été maltraité par une campagne de marketing politique et religieux».

Défendre Fofana qui a déjà épuisé une trentaine d’avocats n’est pas facile: avant l’audience, Mes Coutant-Peyre et Emmanuel Ludot ont indiqué que leur client réclamait la levée du huis clos. Deux heures plus tard, il y renonçait.

Les avocats demandent cependant que la circonstance aggravante d’antisémitisme soit abandonnée puisqu’elle ne figurait pas dans la procédure d’extradition de Fofana de Côte d’Ivoire.

Présumés riches «parce que juifs»
Une fois les incidents de procédure réglés, la cour va avoir dix semaines, jusqu’au 10 juillet, pour démêler les responsabilités des accusés.

C’est à partir de la diffusion du portrait-robot d’une des femmes chargées d’«appâter» des hommes présumés riches «parce que juifs», que la police avait interpellé en février 2006 une trentaine de membres du «gang des barbares», implanté dans une cité HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine).

Neuf projets d’enlèvement ont été attribués à la bande avant celui d’Ilan Halimi, victime de tortures pendant les 24 jours de sa séquestration dans un appartement, puis un sous-sol d’immeuble.

(Source AFP)
Deux avocats sulfureux
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P. T.








Après avoir usé plus de trente avocats en trois ans, Youssouf Fofana a choisi Me Emmanuel Ludot, qui fut le seul défenseur français de Saddam Hussein, ainsi que Me Isabelle Coutant-Peyre, mariée au terroriste Carlos et collectionneuse de clients islamistes intégristes. Lundi, la défense a donné le ton en déposant en urgence une demande de remise en liberté de Youssouf Fofana, afin d’empêcher sa détention, au nom du respect de «la dignité humaine», dans une cellule «aveugle» et «insalubre» de 3 m2 de la «souricière» du Palais de justice de Paris le temps du procès. Cette demande a étérejetée hier.Une première provocation du «cerveau des barbares» qui fit enfermer durant vingt-quatre jours Ilan Halimi dans un appartement puis dans une cave étroite, sale et froide.

Monday, April 20, 2009

Durban II : la Norvège n'a pas jugé utile de quitter la salle lors du discours de Mahmoud Ahmadinejad. Le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Støre, un des seuls délégués européens ayant assisté à la l'allocution du président iranien à Genève, a estimé que ''le monde perdrait si l'on commence à quitter les débats onusiens par gêne d'affronter des ennemis idéologiques''. (Guysen.International.News)



Durban II : la République tchèque, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, se retire '' définitivement'' de la conférence de l'ONU contre le racisme a annoncé le ministère tchèque des Affaires étrangères. (Guysen.International.News)
La République tchèque a pris cette décision afin de protester contre le discours tenu lundi par le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.

Durban II : la première secrétaire du Parti socialiste français, Martine Aubry, a condamné lundi les déclarations ''racistes et antisémites'' de Mahmoud Ahmadinejad. '' Les déclarations du président iranien à la conférence de Genève sont inacceptables'' a-t-elle déclaré. (Guysen.International.News)
Martine Aubry a également invité la délégation française à se retirer de cette conférence. '' La France et l'Union européenne doivent tirer immédiatement les conséquences de cet état de fait en se retirant de la conférence de Genève".






Le Vatican estime que Mahmoud Ahmadinejad a ''eu des expressions extrémistes et inacceptables'' mais que le président iranien n'a pas nié l'Holocauste ou le droit d'Israël à exister. Le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, a justifié sa propre présence à la conférence qui se déroule à Genève. Il s'agit d'une ''importante occasion de faire avancer la lutte contre le racisme et l'intolérance'', a-t-il expliqué. (Guysen.International.News)



Le Premier ministre s'en est pris au président suisse lors de son allocution à la cérémonie de commémoration de Yom Hashoah. ''Comment avez-vous pu donner une estrade aux négationnistes? Le monde n'a-t-il donc pas retenu le message de la Shoah?'', a-t-il apostrophé Hans-Rudolph Merz. Binyamin Netanyahou s'est dit profondément déçu par cette recrudescence publique de l'antisémitisme. (Guysen.International.News)




Malgré son départ lors du discours du président iranien, la France va rester à la conférence de Genève, a indiqué la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade. (Guysen.International.News)
''Nous voulions être là parce que nous considérons que la désertion n'est pas une solution, que nous n'avons pas à avoir honte de ce que nous sommes, que des lignes rouges que nous avions fixées dans le texte de la déclaration qui va conclure la conférence ont été respectées'', a-t-elle expliqué, affirmant que Paris s'opposera à toute attaque d'Israël et au concept de ''diffamation de la religion'' dans le communiqué final.




06 Bertrand Delanoë a vivement souhaité le départ des pays de l'UE de la conférence de Durban II, en réaction aux propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad sur Israël. ''Les pays de l'Union européenne se grandiraient et donneraient un sens et un contenu à leur diplomatie, en se retirant collectivement de cette conférence à laquelle, du reste, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne et les Pays-Bas ont d'ores et déjà refusé de participer'', déclare le maire de Paris qui juge ''inadmissibles'' les propos tenus par le président

Durban II : ''Le nazisme a été écrasé, mais l'antisémitisme est toujours vivant. Le gaz s'est évaporé, mais le poison subsiste'' a déclaré lundi le président israélien Shimon Pérès, lors de la cérémonie de commémoration de la Shoah à Yad Vashem. (Guysen.International.News)
M.Pérès a ajouté que le Sommet de Genève était "une honte" et qu'il s'agissait d'une "acceptation du racisme plutôt qu'une lutte (contre le phénomène)"

20:27 Israël se souvient des victimes de l'Holocauste. Le service officiel marquant la Journée de la commémoration de la Shoah a débuté au musée Yad Vashem à Jérusalem. (Guysen.International.News)




Dans un communiqué publié lundi, le ministère israélien des Affaires étrangères proteste vivement contre la rencontre entre le président iranien Mahmoud Ahmedinejad et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki moon, hier dimanche à Genève. (Guysen.International.News)
« Il est regrettable que le secrétaire général de l'Onu ait trouvé bon de rencontrer le plus grand des négationnistes de notre temps, qui est à la tête d'un pays membre de l'ONU qui appelle à la destruction d'un autre pays (Israël) lui aussi membre de l'ONU, juste la veille du Yom Hashoah. Il aurait mieux valu que les dirigeants de la communauté internationale
alyse de Robert Badinter sur la Conférence des Nations unies contre le racisme, qui ouvre lundi à Genève

Caroline Stevan | Le Temps

vendredi 17 avril 2009

A quelques jours de l’ouverture de Durban II, la Conférence des Nations unies contre le racisme, les diplomates tentent toujours de trouver un compromis sur la déclaration finale. Robert Badinter, sénateur français et ancien ministre de la Justice, est à Genève en observateur. Interview



Le Temps : Assistez-vous à la réunion préparatoire en tant que sénateur ?

Robert Badinter : J’appartiens à la Commission des affaires étrangères du Sénat. Je m’intéresse aux problèmes des droits de l’homme et c’est dans ce cadre que je suis là. La phase préliminaire me semblait particulièrement importante. Lorsque le projet de communiqué final est rédigé, il y a peu de chances qu’il soit modifié ensuite par les discours officiels tenus pendant la conférence. Au niveau de l’exécutif, la France sera représentée par Rama Yade (ndlr, secrétaire d’Etat en charge des droits de l’homme) et François Zimeray, ambassadeur des droits de l’homme.

– Que dire, pour l’instant, de la réunion préparatoire ?

– Le fait qu’il y ait un représentant des Etats-Unis est un signal positif, il marque la volonté de Washington de revenir dans l’enceinte du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Cela tient surtout du symbole, les Américains avaient boycotté la première rencontre. Sur le fond, nous sommes proches d’un consensus assez soft par rapport aux textes antérieurs. Les points les plus aigus de dissentiment ont été gommés : la mention à Israël a disparu, la question de la diffamation religieuse a été écartée.

– Quel est, d’après vous, l’enjeu de cette conférence ?

– Il s’agissait sans doute au départ, pour quelques Etats islamiques, de condamner Israël et le sionisme à travers cette conférence. Nous ne pouvions accepter cette démarche, aussi bien sur le plan des principes que parce qu’il ne s’agit pas d’une réunion sur le Proche-Orient. Il y avait là une entreprise de dévoiement et de récupération à laquelle il fallait s’opposer, ce qui a été fait.

– Faut-il, comme certains le préconisent, boycotter Durban II ?

– Je suis par principe un adversaire de la politique de la chaise vide. On peut rompre les discussions à un moment donné, mais il est dangereux de s’abstenir au départ. Les instances continuent de fonctionner malgré l’absence d’un certain nombre d’Etats, elles finissent donc par adopter un texte qui devient la déclaration officielle, imposée à tout le monde. La justification de notre présence doit être le rappel ferme de nos principes. Je souhaite que l’Union européenne parle d’une seule voix et que cette voix s’élève pour défendre notamment la liberté d’opinion. Chacun a le droit de croire en Dieu ou de ne pas croire et nul ne saurait faire l’objet de discriminations à ce sujet. C’est ça, l’enjeu de Durban. Le blasphème, l’hérésie… tout cela n’a rien à voir avec les droits de l’homme.

– La liberté d’expression vous semble-t-elle davantage menacée aujourd’hui ?

– Elle l’a toujours été. Ce qui est nouveau, c’est la concentration de certains médias en quelques mains et l’évolution technologique, qui rend difficile, par exemple, le contrôle de la propagande raciste sur Internet.

– Cette conférence risque-t-elle de virer en un affrontement entre le monde musulman et l’Occident ?

– Ce serait déplorable. Les droits de l’homme sont universels et indivisibles. Tout clivage à ce sujet est mauvais. Il faudra distinguer le texte adopté de tout ce qui pourra être dit pendant la conférence.

– Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, sera à la tribune lundi. Craignez-vous son intervention ?

– Il n’y a pas à s’inquiéter. On sait par avance ce qu’il va dire. Il a déjà prononcé un discours devant l’Assemblée des Nations unies, ce qui est autrement plus important et l’on se souvient de ses propos. Il est en campagne électorale, voué à la surenchère. Je n’attends que des déclarations enflammées. Il sera intéressant de voir quelle sera la réponse, notamment de la part de l’Union européenne. S’il n’y avait pas eu les débordements du Forum des ONG, qui s’était tenu en marge de Durban I, la conférence ferait partie de celles qui se succèdent aux Nations unies, pavées de bonnes intentions et dont les communiqués finaux sont issus de consensus. Ce qui avait fait Durban I n’était pas le texte adopté, mais tout ce qui s’est passé autour. Je souhaite qu’il n’en aille pas de même à Genève.

– Quelle valeur finale accordez-vous à cette conférence ?

– Il est important que la communauté internationale marque son accord pour lutter contre le racisme et les discriminations. La tenue de ce forum, même s’il est très formel, montre qu’il existe des principes sur lesquels tout le monde doit se déclarer uni. Nous devons prendre conscience que ce sont des maux contre lesquels il faut lutter. Ce qui est insupportable, c’est la récupération qui en est faite et le dévoiement de ces principes à des fins qui leur sont étrangères et parfois antagonistes.
Conférence sur le racisme : les pays absents
NOUVELOBS.COM | 21.04.2009 | 06:22
4 réactions
Voici la liste des pays qui renoncent, lundi 20 avril, à participer à la Conférence sur le racisme de Durban II, craignant les dérapages verbaux du président iranien Mahmoud Ahmadinejad :

EUROPE

Pologne :
Ministère des Affaires étrangères : "Nous avons des raisons de craindre que la Conférence soit exploitée, une nouvelle fois, comme c'était le cas en 2001 à Durban, comme un forum de déclarations irrecevables, contraires à l'esprit de respect d'autres races et religions", déclare le ministère dans un communiqué.
"Toute annonce visant à introduire des thèmes antisémites provoque particulièrement notre opposition".

Pays-Bas :
Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères : Les Pays-Bas estiment "inacceptable" le projet de déclaration finale, qui risque de détourner la conférence de ses buts. Selon Maxime Verhagen, les pays peu préoccupés par les droits de l'Homme cherchent à détourner la Conférence "afin de placer la religion avant les droits de l'Homme", de "nier les discriminations envers l'homosexualité et placer Israël seul sur le banc des accusés".

Allemagne :
Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères : "Malgré les efforts intensifs en amont, en particuliers de la part de l'Union européenne, il reste à craindre que cette conférence soit détournée au profits d'autres intérêts (que ceux qu'elle est censée servir), comme l'avait été la précédente en 2001. Et cela nous ne pouvons l'accepter".
Cette décision "n'a pas été facile à prendre" et a été arrêtée "après une conférence téléphonique avec plusieurs de (mes) homologues européens".
"J'appelle tous les participants à se consacrer à une lutte efficace contre le racisme et les discriminations raciales et à ne pas instrumentaliser à d'autres fins la conférence qui s'annonce".
Le ministre a promis que l'Allemagne serait une "observatrice très attentive du déroulement de la Conférence", et n'exclut pas "de reprendre une participation active un peu plus tard".

Italie :
Franco Frattini, ministre des Affaires étrangères : L’Italie a retiré sa délégation des négociations en vue de la conférence appelée Durban II, en raison des "affirmations agressives et antisémites" contenues dans le projet de déclaration finale de la conférence.


AMERIQUE

Etats-Unis :
Le président Barack Obama : "Avant toute chose, je voudrais dire que je crois aux Nations unies". "Je crois dans la possibilité que les Nations unies servent de forum efficace pour traiter d'un grand nombre de conflits transnationaux et par conséquent je veux être aussi encourageant que possible et j'en ai fait part au secrétaire général" des Nations unies Ban Ki-moon.
"J'aimerais beaucoup prendre part à une conférence utile qui réponde aux questions persistantes du racisme et de la discrimination dans le monde", a indiqué Barack Obama avant de relever que l'inclusion de certains propos dans le document "était souvent absolument hypocrite et contre-productif" et représentait une ligne rouge que son administration ne franchirait pas.
Barack Obama a admis que des pays "avaient déployé de gros efforts pour prendre en compte certaines de nos inquiétudes" mais a estimé que les concessions faites n'avaient pas été suffisantes.
"Si nous recommençons sur une base claire, sur une base nouvelle, nous serions heureux de participer" à une prochaine réunion sur la question du racisme et de la discrimination.
Les Etats-Unis et Israël avaient claqué la porte de la précédente conférence de l'ONU contre le racisme qui s'était déroulée en 2001 à Durban (Afrique du Sud), après des débats houleux avec des Etats musulmans sur le traitement des Palestiniens par Israël et sur l'antisémitisme.
"Nous avions exprimé, avant cette conférence (Durban II), nos inquiétudes au cas où le langage de 2001 était incorporé, était adopté, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas signer", a souligné le président américain.
En outre, Barack Obama a déclaré qu'il avait assuré à Ban Ki-moon que son gouvernement aiderait à faire appliquer toute avancée concrète qui ressortirait de la réunion de Genève, pour "réduire la discrimination dans le monde".
"En réalité, nous sommes en quête d'un siège à la commission des droits de l'Homme, même si jusqu'à présent nous n'avons pas été très satisfaits de son mode de fonctionnement", a-t-il précisé.

Canada:
Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères : "Le Canada est fier de sa longue tradition de lutte contre le racisme, la discrimination et l’intolérance sous toutes ses formes. C’est d’ailleurs pour cette raison, et avec la promesse d’une action internationale concertée face au racisme, que nous avons participé à la Conférence mondiale de 2001 contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, à Durban, en Afrique du Sud. Malheureusement, les discussions ont dégénéré et ont été marquées par la discorde et l’expression ouverte de sentiments d’intolérance et d’antisémitisme qui sapaient les principes des Nations Unies et les objectifs mêmes que la Conférence s’attachait à réaliser", explique-t-il dans un communiqué.
"Le secrétaire d’État Kenney et moi-même espérions que les préparatifs de la Conférence d’examen de Durban de 2009 allaient corriger les erreurs du passé. Malgré nos efforts en ce sens, nous avons conclu qu’il n’en serait rien, et c’est pourquoi le Canada ne participera pas à la Conférence de 2009."
Jason Kenney, secrétaire d'Etat : "Le Canada continuera de faire porter ses efforts sur des initiatives permettant de combattre efficacement le racisme. La décision de notre gouvernement d’adhérer de plein droit au Groupe d’action international pour la coopération sur l’éducation, la mémoire et la recherche sur l’Holocauste témoigne de notre attachement à la lutte contre le racisme et à la promotion de la liberté, de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit, aussi bien au Canada qu’à l’étranger".


OCEANIE

Australie :
Stephen Smith, chef de la diplomatie australienne : "Malheureusement, nous ne pouvons pas obtenir l'assurance que la conférence ne sera pas utilisée une nouvelle fois comme un forum pour exprimer des opinions injurieuses, antisémites notamment".

Nouvelle-Zélande :
Murray McCully, ministère néo-zélandais des Affaires étrangères : Il estime que la Conférence risque de se muer "en débat vindicatif et improductif".
Murray McCully a rappelé que la première Conférence mondiale contre le racisme, qui s'était déroulée à Durban, en Afrique du Sud, en 2001, avait été extrêmement conflictuelle. "Elle avait donné lieu à des manifestations d'opinions anti-israéliennes qui avaient nui à son objectif de parvenir à de véritables initiatives contre le racisme".
"Je ne suis pas satisfait de la formulation (du projet de déclaration) issu des discussions préliminaires, qui ne pourra pas empêcher la Conférence de tomber dans les mêmes types de débats vindicatifs et improductifs auxquels nous avons assisté en 2001".

PROCHE-ORIENT

Israël :
Yossi Lévy, chargé des relations avec la presse au ministère israélien des Affaires étrangères : "Cette conférence est une farce tragique: officiellement il s'agit de dénoncer le racisme et on invite un négationniste connu qui appelle à la destruction de l'Etat d'Israël".
Yitzhak Herzog, ministre des Affaires sociales : Il qualifie la conférence à Genève de "spectacle cynique manipulé par l'axe Iran-Libye-Pakistan".
Revue de presse
La France ne doit pas cautionner Durban II
20/04/09




- - Thème: Droits de l'Homme





Claude Goasguen signe, en en co-écriture avec 19 autres députés UMP, un article dans Libération du lundi 20 avril 2009, consacré aux dangers de la conférence « prétendument » antiraciste de Genève. Extraits :

« On aurait tort de croire qu’il S’agit de simplement de défendre les exclusives lancées sontre Israël. Il s’agit plus largement de défendre les droits de l’homme universels de la charte de 1948… Le texte initial parlait de diffamation des religions, le texte négocié sous la houlette du facilitateur russe (parle du) constat alarmant que les médias contribuent à l’incitation de ces haines. En somme une opération cosmétique !... les valeurs démocratiques reculent et, sous les coups répétés des dictatures, nous nous satisfaisons d’un déguisement sémantique qui ne cachera pas notre défaite idéologique… Faudra-t-il accepter l’article 24 de la déclaration des droits de l’homme en Islam, selon lequel tous les droits et libertés sont soumis aux dispositions de la charia ?... »

Le nouveau visage de l’UOIF
17/04/09




- - Thème: Monde musulman





Selon le Figaro du jeudi 16 avril 2009, l'Union des Organisations Islamiques de France, proche des Frères musulmans et longtemps accusée d'importer en France l'islam fondamentaliste, aurait changé de stratégie, abandonnant une position habituelle de défense pour lui préférer l’attaque. Avec une cible hautement symbolique, le CRIF. Les communautaristes ne seraient pas les musulmans, mais bien les juifs regroupés dans le Conseil représentatif des institutions juives de France, martèle à présent l'Union.

«Cette rhétorique est hélas connue», affirme Richard Prasquier, président du CRIF. «C'est celle du Hamas. N'oublions pas que leur charte ne reconnaît pas Israël et prévoit de tuer les Juifs. Or le Hamas est la branche palestinienne des Frères musulmans et l'UOIF, leur représentant en France. Il y a une logique», assure-t-il.

Selon le site Internet SLATE.fr du même jour, le discours radical de Fouad Alaoui au Bourget s'explique par des raisons internes à la communauté musulmane aussi bien qu'externes. Si l'islam de France a gagné en maturité, grâce à un processus électoral de représentation, on reste frappé par son penchant suicidaire à la division. Autrefois fer de lance de l'opposition à la Mosquée de Paris, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) a perdu du terrain lors des dernières élections au Conseil français du culte musulman (CFCM), n'obtenant que 13% des voix.

Qu'elle soit aujourd'hui tentée de regagner des sympathies en prenant la tête de la contestation politique à Israël et du soutien à la cause palestinienne ne devait étonner personne. Que ce choix se fasse au détriment de la paix entre communautés et au risque d'exciter des tensions antisémites déjà fortes en France est beaucoup moins admissible…



Islam : l'UOIF attaque les institutions juives de France

Cécilia Gabizon
16/04/2009 | Mise à jour : 00:10 | Commentaires 83 | Ajouter à ma sélection
Au cours de son rassemblement annuel au Bourget, l'organisation proche des Frères musulmans a dénoncé leur «aliénation aux côtés de l'oppresseur israélien».



Fouad Alaoui, vice-président de l'UOIF. Crédits photo : Le Figaro
Longtemps, l'UOIF s'est défendue. Accusée d'importer en France l'islam fondamentaliste des Frères musulmans, dont elle est proche, l'Union des organisations islamiques de France est également soupçonnée de favoriser le communautarisme. Des années de participation au Conseil français du culte musulman ne l'ont pas lavée de ce soupçon. Alors l'UOIF a changé de stratégie. Avec une cible hautement symbolique, le Crif. Les communautaristes ne seraient pas les musulmans, mais bien les juifs regroupés dans le Conseil représentatif des institutions juives de France, martèle à présent l'Union. «Les musulmans de France, à l'instar de l'immense majorité des citoyens ont très mal perçu l'aliénation inconditionnelle des autorités juives de notre pays aux côtés de l'oppresseur israélien», a lancé samedi son vice-président Fouad Alaoui, à l'occasion du rassemblement annuel de l'organisation au Bourget. Il avait opinément placé la question «palestinienne» au cœur de son message. Pour mieux s'en prendre au «projet sioniste» qui repose, dit-il, «sur la négation de la Palestine». Une façon détournée de condamner l'existence même d'un État juif.


Nombreuses accusations

«Cette rhétorique est hélas connue», affirme Richard Prasquier, le président du Crif. «C'est celle du Hamas. N'oublions pas que leur charte ne reconnaît pas Israël et prévoit de tuer les Juifs. Or le Hamas est la branche palestinienne des Frères musulmans et l'UOIF, leur représentant en France. Il y a une logique», assure Richard Prasquier.

Depuis l'offensive israélienne sur Gaza, l'opposition entre propalestiniens et proisraéliens a abandonné le terrain des subtilités diplomatiques pour enflammer la place publique. Le gouvernement a bien tenté d'imposer une réconciliation, alors que les actes antisémites se multipliaient en janvier, mais sans y parvenir. L'UOIF est entrée en campagne, appelant à manifester et affichant sur son site, «une galerie de photos de la barbarie israélienne». En retour, le Crif a, lui, organisé une manifestation de soutien à Israël et fermement critiqué l'UOIF au cours de son traditionnel dîner début mars.

Depuis, les accusations se poursuivent. Comme si le temps du dialogue paisible entre juifs et musulmans était révolu. Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris, l'ancien président du Conseil français du culte musulman vient d'en faire les frais. Il s'est récemment déclaré «ami des juifs» dans une revue israélienne, suscitant, affirme-t-il, des réactions hostiles dans les pays arabes et jusqu'en France. «La préfecture a autorisé une manifestation vendredi d'un groupe “Cheikh Yassine” devant ma mosquée», se plaint-il. «Affirmer son amitié au peuple juif vous expose aujourd'hui à la vindicte de groupes musulmans», regrette cette figure de l'islam modéré.

L'UOIF a longtemps louvoyé. Depuis sa création, par des étudiants venus du Maghreb en 1983, jusqu'à son intronisation dans le CFCM en 2003, elle a évité les polémiques sur les Juifs et Israël. Elle avait pris ses distances avec Tariq Ramadan, lorsque le prêcheur avait listé et qualifié des intellectuels français, d'intellectuels juifs. Tout comme elle avait désapprouvé, du bout des lèvres, un de ses prédicateurs, Hassan Iquioussen, qui dans une causerie enregistrée avait accusé les juifs de tous les maux. Depuis, Iquioussen comme Ramadan, sont de retour au rassemblement du Bourget. Et l'UOIF qui souffre d'un «complexe du Crif» selon le politologue Vincent Geisser, espère engranger un peu de la notoriété de sa rivale, en l'attaquant. Au risque d'être toutes deux réduites à de simples lobbys communautaires.


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Le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA, extrême gauche), Olivier Besancenot, effectue une visite en Israël et se rendra également en Cisjordanie et à Gaza jusqu'au 21 avril, a indiqué samedi ce parti dans un communiqué. La visite du leader du NPA samedi à Tel-Aviv, à la tête d'une délégation du NPA, a pour "objectif principal de témoigner de sa solidarité (...) avec la population palestinienne et avec ceux qui, en Israël, s'opposent à la politique criminelle de leur État", affirme le communiqué.

Olivier Besancenot se rendra en Cisjordanie et à Gaza où il doit rencontrer "l'ensemble des forces politiques palestiniennes représentatives" ainsi que des ONG et des associations. En Israël, l'ancien candidat à la présidentielle va "rencontrer les forces qui, à contre-courant du consensus politique israélien, s'opposent à l'occupation et à la colonisation des Palestiniens", précise le NPA.

Par ce déplacement, M. Besancenot entend également "imposer dans le débat français la question de la tragique situation du peuple palestinien" et à l'occasion des élections européennes, "d'exiger des sanctions politiques, économiques, sportives, diplomatiques et culturelles contre Israël" tant qu'il "ne se conformera pas au droit international et aux résolutions de l'ONU".
Durban II : Israël rappelle son ambassadeur en Suisse pour consultations
Romandie News

lundi 20 avril 2009

Israël a rappelé lundi pour consultations son ambassadeur à Berne après la rencontre entre le président suisse Hans-Rudolf Merz et l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad en marge de la conférence "Durban II" sur le racisme, a-t-on appris auprès du ministère des Affaires étrangères.


"L’ambassadeur d’Israël (en Suisse) est rappelé pour consultations à la suite de la tenue de la conférence +Durban II+ et de la rencontre du président suisse avec son homologue iranien. Il ne s’agit pas d’une rupture mais d’une expression de mécontentement d’Israël pour l’attitude laxiste de la Suisse envers l’Iran", a précisé une source au sein du ministère.
La rencontre a eu lieu dimanche soir, après l’arrivée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Genève pour participer à la conférence de l’ONU sur le racisme, dite "Durban II".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est élevé lundi contre l’invitation faite au président iranien de participer à cette conférence de l’ONU, affirmant que le président iranien était lui-même un "raciste".
Durban II : le grand rabbin de Rome juge "préoccupant" le soutien du pape
La Croix - AFP

lundi 20 avril 2009

Le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni a critiqué lundi dans la presse le soutien apporté par Benoît XVI à la conférence de l’ONU contre le racisme, jugeant "préoccupant" que le pape "exalte" une déclaration finale qui contient "des phrases agressives de type antisémite".

"C’est une situation alarmante et préoccupante. Je ne réussis vraiment pas à interpréter le geste de Benoît XVI. La décision du Vatican et l’aval du pape à +Durban II+ constituent un signal préoccupant", a estimé le grand rabbin de Rome dans un entretien accordé au quotidien La Stampa.

"Le pape exalte la déclaration (finale) de +Durban+ qui se présente comme une réalité profondément angoissante, avec des affirmations inacceptables et des phrases agressives de type antisémite contre l’Etat d’Israël qui est accusé de crimes contre l’humanité, de discriminations raciales contre les Palestiniens et de menacer la paix internationale et la sécurité", dénonce le grand rabbin.

La conférence "est en profonde contradiction avec les louables intentions antixénophobes dont parle le Saint-Père. Son intervention ne tient pas du tout compte de la réalité des choses. Franchement, la raison pour laquelle le pape a franchi un tel pas m’échappe", ajoute Riccardo Di Segni.

Dimanche, Benoît XVI a qualifié d’"importante" la réunion dite de "Durban II" et a adressé "ses voeux les plus sincères" aux délégués qui participent à la conférence, boycottée par plusieurs pays occidentaux.

La déclaration de Durban reconnaît que "tous les peuples et les personnes forment une seule famille humaine riche en diversité", ce qui constitue "un progrès de la civilisation et de la culture, patrimoine commun de l’humanité", a souligné le pape
Human Rights Watch accuse le Hamas d'exécuter des opposants
Par Reuters, publié le 20/04/2009 à 11:41

GAZA - Les forces de sécurité du Hamas se sont livrées à des exactions et ont exécuté 32 personnes, des adversaires politiques palestiniens et des personnes soupçonnées de collaborer avec Israël, pendant et après l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.


Selon un rapport de l'association des droits de l'homme Human Rights Watch, les forces de sécurité du Hamas se sont livrées à des exactions et ont exécuté 32 personnes, des adversaires politiques palestiniens et des personnes soupçonnées de collaborer avec Israël, pendant et après l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. (Reuters/Ibraheem Abu Mustafa)

Ce sont les conclusions d'un rapport de l'association des droits de l'homme Human Rights Watch fondé sur des témoignages recueillis auprès de victimes et de témoins dans la bande de Gaza, ainsi que sur des informations collectées par d'autres groupes humanitaires palestiniens.

HRW dénonce "des arrestations arbitraires, des actes de torture et des assassinats à l'occasion de détention" de personnes, en parfaite contradiction avec les déclarations du groupe islamiste qui dit oeuvrer au maintien de l'ordre dans l'enclave palestinienne.

"Le Hamas doit mettre fin aux agressions contre ses adversaires politiques et des collaborateurs présumés à Gaza ainsi qu'aux exactions dont ont été victimes des dizaines de personnes pendant et après l'offensive militaire israélienne", estime l'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York.

Selon HRW, des hommes armés, qui appartiendraient au Hamas, ont ainsi pourchassé et abattu 18 Palestiniens, la plupart soupçonnés de collaboration, après que ceux-ci ont réussi à s'évader d'une prison de Gaza à la faveur d'un raid de l'aviation israélienne le 28 décembre.

Quatorze autres Palestiniens, dont au moins quatre détenus, auraient été tués par des membres présumés des forces de sécurité du Hamas après la fin de l'intervention israélienne le 18 janvier.

DÉMENTI DU HAMAS

Taher al Nono, porte-parole du Hamas qui contrôle la bande de Gaza après en avoir chassé le Fatah en juin 2007, a démenti que le groupe islamiste ait été impliqué dans des exactions.

"Des factions de résistants ont revendiqué avoir tué des collaborateurs durant la guerre israélienne à Gaza et dans d'autres régions où se produisaient les combats. Nous avons lancé une enquête qui est en cours", a précisé ce porte-parole.

Nono a indiqué que onze policiers avaient été démis de leurs fonctions à la suite de l'offensive israélienne et qu'ils sont poursuivis pour des mauvais traitements infligés à un détenu soupçonné de trafic de drogue.

Les militants et sympathisants du Hamas seraient les victimes de mesures répressives en Cisjordanie, territoire palestinien dominé par le Fatah, formation rivale du groupe islamiste.

La Commission indépendante pour les droits de l'Homme, organisation palestinienne, rapporte que chaque mouvance pratique quotidiennement des arrestations fondées sur des motifs politiques dans la zone sous son contrôle.

Dans les prisons des deux territoires, ont été recensés des cas de mauvais traitements à des détenus, passage à tabac, arrachage d'ongles et privation de sommeil.
L’Agence Télégraphique juive communique :
lundi 20 avril 2009

« Une commémoration de l’Holocauste est organisée par plusieurs groupes, avec la présence du prix Nobel Elie Wiesel, le philosophe français Bernard Henri Lévy, et bien d’autres. » L’événement sera expressément apolitique, sans slogans ni pancartes a déclaré Sabine Simkhovitch-Dreyfus, vice présidente de la Fédération suisse des Communautés juives.


Les organisateurs ont également choisi un lieu hautement symbolique pour la cérémonie : la grand-place située devant l’entrée du Palais de l’ONU.

“Il est possible que certaines personnes la perçoivent comme une politisation de la Shoah” dit Simkhovitch-Dreyfus. “Mais ce n’est certainement pas notre intention. Au contraire, nous voulons attirer l’attention de tous les délégués sur ce message universel. Nous pensons que la Shoah est l’une des clefs, sinon « la » clef universelle du message anti-raciste.”

Par ailleurs, une quarantaine de groupes pour la défense des droits humains soutiendront un “Sommet de Genève pour les Droits humains, la tolérance et la démocratie”, avec la participation de dissidents Birmans, Cubains, Iraniens et Egyptiens ; des groupes juifs vont également tenir une “Conférence contre le Racisme, la Discrimination et la Persécution”, considérée par certains comme une ”alternative virtuelle” à la Conférence de Durban II. Un ensemble de groupes juifs et Israéliens manifesteront avec le mot d’ordre ”Israël veut la paix”, en compagnie de Nathan Sharansky, le professeur de Harvard Alan Dershowitz et des Bédouins éthiopiens et Israéliens.

“Si l’ONU reflétait réellement les valeurs morales et universelles, c’est ce types d’événements que son assemblée organiserait” déclarait Gerald Steinberg, directeur exécutif de l’Observatoire des ONG, basé à Jérusalem. “Dans ce cas, ce ne serait pas à Israël de démontrer qu’il n’est pas un Etat raciste”.
Les raisons de l'échec de Durban I
NOUVELOBS.COM | 30.11.1999 | 00:00
La conférence qui s'était tenue il y a huit ans, du 2 au 9 septembre 2001, en Afrique du Sud, avait tourné au fiasco. Retour sur les raisons de cet échec.


Conférence de Durban qui a réunit 170 délégations en 2001 (Sipa)
La conférence de l'ONU sur le racisme dite de "Durban II" débute lundi 20 avril à Genève dans un climat alourdi par la défection ce week-end de plusieurs pays occidentaux et les craintes de dérapages liés à la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Elle doit assurer le suivi de la très houleuse et controversée conférence de Durban, il y a huit ans en Afrique du Sud, qui avait opposé Occidentaux et non-alignés sur la question de l'antisémitisme. Durban I a été considéré comme un échec, notamment par la départ de plusieurs pays en cours de conférence, mais aussi par les difficultés rencontrées pour aboutir à un texte.

- 2 septembre : Le jour de l'ouverture de la conférence, Kofi Annan annonce qu'il exclut toute référence au sionisme dans la déclaration finale. Les chefs de la diplomatie arabe travaillent cependant à l'élaboration d'un paragraphe dénonçant Israël.
La question de l'esclavage est aussi au centre des débats. Plusieurs dirigeants africains profitent de la conférence pour appeler les pays occidentaux à présenter des excuses pour les dommages engendrés par le colonialisme et l'esclavage, tout en se montrant divisés sur la question des réparations.
Fidel Castro s'en prend également aux dirigeants américains sur la question de l'esclavage et du racisme envers les Noirs américains

- 4 septembre : Les Etats-Unis et Israël menacent de se retirer. L'Etat hébreu dénonce une conférence sur le racisme qu'il juge dominée par un esprit antisioniste. Israël accuse les états arabes de détourner la conférence.

- 5 septembre : Les Etats-Unis et Israël quittent la réunion à cause du projet de déclaration jugé très hostile à l'Etat hébreu. Le secrétaire d'Etat américain de l'époque, Colin Powell, dénonce les termes "haineux" contenus dans le projet de déclaration. La France et l'UE annoncent qu'elles pourraient aussi se retirer de la conférence si l'assimilation du sionisme au racisme persiste dans la déclaration finale de la Conférence.

- 6 septembre : Une ultime proposition de texte est présentée par l'Afrique du Sud. L'UE se déclare satisfaite et décide de ne pas quitter la conférence. Celle-ci contiendrait une reconnaissance du droit inaliénable du peuple palestinien à s'auto-déterminer et à posséder un Etat indépendant. Elle reconnaît en outre le droit à la sécurité de tous les Etats de la région, y compris Israël.

- 8 septembre : Contraintes de jouer les prolongations, les délégations participant à la Conférence mondiale contre le racisme ont finalement adopté, par consensus, au terme de neuf jours de débats houleux, une déclaration qui reconnaît l'injustice de l'esclavage et la "situation critique" des Palestiniens.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh rejette le paragraphe reconnaissant l'Holocauste.
L'Australie et le Canada sont mécontents de la formulation, dans le texte final, du passage sur le Proche-Orient, jugé trop hostile à l'Etat hébreu.
La conférence reconnaît en revanche que l'esclavage et la traite des Noirs ont constitué "et constitueront toujours" des crimes contre l'humanité
Durban II : "important" selon le Pape
Le Figaro | AP

dimanche 19 avril 2009

Prenant ses distances d’avec la querelle en cours, le pape Benoît XVI a salué dimanche la tenue de la conférence de l’ONU sur le racisme à Genève, exhortant la planète à s’unir pour éliminer l’intolérance. Cette conférence qui s’ouvre lundi, est importante car "même aujourd’hui, en dépit des leçons de l’histoire, ces phénomènes déplorables ont lieu", a-t-il estimé.

Certains pays, Etats-Unis en tête, boycottent cette rencontre, craignant qu’elle ne se transforme, comme Durban I il y a huit ans, en tribune contre Israël. Et ce notamment alors qu’y assistera le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, spécialiste des diatribes enflammées contre l’Etat hébreu.

Benoît XVI a quant à lui dit espérer que les délégués à la conférence travaillent "avec un esprit de dialogue et d’acceptation réciproque, pour mettre fin à toutes les formes de racisme, de discrimination et d’intolérance".

Le Vatican, qui a le statut d’observateur à l’ONU, a d’ores et déjà annoncé qu’il enverrait une délégation à Genève à la conférence sur le racisme. Le Vatican espère une déclaration finale "équilibrée", précisait il y a quelques semaines Mgr Silvano Maria Tomasi, le représentant du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève.
Point de vue
"Ne transigeons pas sur la liberté de penser", par Jean-François Julliard et Robert Ménard
LE MONDE | 20.04.09 | 09h34 • Mis à jour le 20.04.09 | 09h42 Réagissez Classez Imprimez Envoyez Partagez
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Les pays musulmans sont en passe de gagner. Certes, ils ont semblé reculer dans la préparation de la conférence dite "Durban II", en renonçant au concept aberrant de "diffamation des religions", visant à criminaliser la critique de ces dernières. Mais ils viennent de remporter une belle victoire en faisant avaliser l'idée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.




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Une résolution de plus ou de moins ? Quelle importance, se demanderont certains ? Le système onusien en produit à la pelle, dont une bonne partie reste lettre morte. Alors, à quoi bon gendarmer ? D'autant que le Conseil en question s'est, depuis sa création, ridiculisé au point qu'on ne devrait plus guère se soucier d'une instance qui voit les champions de la violation des droits de l'homme se métamorphoser en modèles ou arbitres des bonnes conduites. Ce n'est certainement pas au sein du système des Nations unies, nul n'en disconviendra, que se joue l'avenir du monde.

Pourtant, on dépasse, une fois de plus, l'acceptable. Accepter de rogner ainsi le droit de critiquer les religions, comme l'exige et l'obtient l'Organisation de la conférence islamique (OCI), ce n'est pas seulement se mettre en contradiction totale avec la liberté de conscience, proclamée dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. C'est également faire semblant de croire que la défense des individus dans le libre exercice de leur religion équivaut à protéger les doctrines religieuses elles-mêmes. S'alarmer que l'islam soit "fréquemment et à tort associé à des violations des droits de l'homme et au terrorisme", bien sûr. Protester contre la diffusion "d'images négatives de certaines religions dans les médias", pourquoi pas.

Concession occidentale Mais, faut-il le rappeler, le concept de diffamation des religions n'est pas fondé en droit, qu'il soit national ou international. Il constitue une interprétation fallacieuse et dangereuse des droits de l'homme. En outre, il ne fait aucun doute que ce pseudo-concept servira de prétexte, un jour ou l'autre, pour faire taire des voix dissidentes et, notamment, celles de minorités. Le recours au délit de blasphème sera invoqué, soyons-en sûr, par certains gouvernements pour couper court aux critiques et limiter la liberté de culte des confessions les plus faibles. L'adoption du texte sur la diffamation des religions par le Conseil des droits de l'homme a balayé le peu de crédit dont jouissait encore l'institution genevoise. Mais ce pourrait n'être que le début d'une longue série de déconvenues.

Prenons garde de ne pas nous croire à l'abri d'autres mauvais coups. Ne soyons ni dupes ni complices. Pour l'instant, le nouveau projet de déclaration finale de "Durban II" a éliminé des points de discorde. Dans ce document de 17 pages, le concept de diffamation des religions a été remplacé par la pénalisation de "l'incitation à la haine religieuse". Non seulement cette nouvelle formulation ouvre la porte à toutes sortes d'interprétations liberticides, mais en plus elle s'est faite au prix d'un marchandage sordide : il ne sera pas fait mention du refus des discriminations liées à "l'orientation sexuelle", défendu par les capitales occidentales au grand dam des pays musulmans et africains ou du Vatican. Cette concession occidentale ressemble fort à une déshonorante capitulation. Il faut se mobiliser.

Il en va du droit à penser comme on l'entend et à être informé comme on le veut. C'est pourquoi nous appelons chacun à signer la pétition mise en ligne simultanément sur les sites de Reporters sans frontières et du Centre de Doha pour la liberté d'information. Elle est soutenue par l'Organisation internationale de la francophonie. Et se veut un rappel des principes sur lesquels on ne saurait transiger.


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Patrick Gaubert, de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, assure que la France est le seul rempart possible au discours de Mahmoud Ahmadinejad lors de la conférence sur le racisme de l'ONU, lundi 20 avril. Il estime que la France doit tenir un discours fort sur les droits de l'Homme et non sortir de la salle si le président iranien profère des "accusations antisémites".
Durban:Ban Ki-Moon "profondément déçu"
AFP
20/04/2009 | Mise à jour : 11:26 | Ajouter à ma sélection
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est dit "profondément déçu" aujourd'hui de l'absence de certains pays, dont les Etats-Unis, à la Conférence sur le racisme dite de "Durban II", qui s'est ouverte à Genève.

"Je suis profondément déçu (...). Certaines nations, qui de droit devaient aider à tracer la voie vers un futur meilleur, ne sont pas là", a déclaré M. Ban dans son allocution d'ouverture au Palais des Nations.

"Hors de ces murs, des groupes d'intérêt de nombreuses obédiences politiques et idéologiques se sont opposés dans un climat d'acrimonie. Eux aussi devraient être avec nous, et parler", a-t-il ajouté.

Pour M. Ban, la conférence, qui doit assurer le suivi de celle, houleuse et très controversée de Durban, en 2001 en Afrique du Sud, devait être placée sous le signe d'une "nouvelle ère de multilatéralisme" et se caractériser par "moins de confrontation et plus de dialogue, moins d'idéologie et plus de compréhension mutuelle".

Car "aucune société n'est immunisée" contre le racisme, qu'elle soit riche ou pauvre", a encore déploré le secrétaire général.

Le phénomène peut prendre une forme "institutionnalisée, comme l'Holocauste nous le rappelle constamment".
Mais le racisme peut se manifester de manière moins formelle "comme l'antisémitisme (...) ou plus récemment l'+Islamophobie+".


Avant la conférence, M. Ban avait en outre "condamné le déni de l'Holocauste et ceux qui minimisent l'importance de l'Holocauste", dans un communiqué
.
La Conférence de l'ONU "contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui lui est associée", a été marquée avant même son ouverture par la défection ce week-end de plusieurs pays occidentaux et les craintes de dérapages antisémites liés à la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

M. Ahmadinejad, qui doit prononcer un discours dans le courant de l'après-midi, a accusé dimanche Israël de "porte-drapeau du racisme".
Dans ce contexte pesant, les Etats-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas l'Italie et l'Allemagne ont finalement annoncé qu'ils ne participeraient pas à la conférence.

Israël et le Canada avaient, quant à eux, fait savoir de longue date qu'ils ne seraient pas présents.

Israël a rappelé lundi pour consultations son ambassadeur à Berne après la rencontre entre le président suisse Hans-Rudolf Merz et son homologue iranien dimanche en marge de la conférence, ont indiqué des sources officielles israéliennes.
La France ira à Genève défendre sa vision des droits de l’homme
Malka Marcovich

lundi 20 avril 2009

C’est l’annonce qui a été faite dimanche 19 avril dans la soirée, tandis que les USA, l’Australie, les Pays Bas, l’Allemagne ont décidé ce même jour de se retirer de la conférence d’examen dite de Durban 2. La France est membre du Conseil des droits de l’homme depuis 2006 et l’on se demande ce qu’elle a bien pu défendre comme vision durant les trois ans d’existence de cette instance.


Dans le processus de Durban 2, ses efforts auront été vains. 14 mois auront servi à accoucher d’un texte qui, à la veille de la conférence, entérine toutes les dérives à l’oeuvre contre les droits universels, la laïcité, les libertés individuelles et qui a peu à voir avec les voix des victimes du racisme.

Les lignes rouges de la France étaient bien faibles, et ne peuvent en aucune manière prétendre servir de rempart aux victimes du racisme et des discriminations à travers le monde.

Ironie de l’histoire, la Libye avait été élue présidente du comité préparatoire en août 2007, quelques semaines après la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien.
Comme un boomerang, ce fut un sacré coup de théâtre lors des dernières heures du comité préparatoire, lorsque le médecin palestinien prit la parole et fut censuré par la présidente libyenne. (voir reportage de cet incident sur TSR)

La République islamique d’Iran avait été élue vice-presidente sans que cela ne pose le moindre problème, comme si la diplomatie iranienne pouvait avoir un autre discours que celui de son Président, Ahmadinedjad qui s’annonce à coup de tambours et trompettes pour la séance inaugurale du 20 avril et qui, avant de s’envoler pour la Suisse continuait d’affirmer son projet de destruction d’Israël.

Certes, la délégation française sera réduite au minimum a déclaré Bernard Kouchner. Sans doute la France défend elle aujourd’hui autre chose que "sa vision des droits de l’homme", mais des positions économiques et stratégiques dans cette période de crise économique mondiale. Nous avons nos armes à vendre, et notre économie est largement soutenue par les pays du Golfe et fort dépendante aussi de la Chine...

Finalement, tout cela a peu à voir sans doute avec les droits humains, la lutte contre le racisme et les discriminations, ou le fameux dialogue multilatérale dont nous abreuvent aujourd’hui nos diplomates.

Wednesday, April 01, 2009

Mercredi 25 mars 2009
Etonnant Doc Gynéco! Surprenant Doc Gynéco! Flamboyant Doc Gynéco!
Doc Gynéco ne laisse pas indifférent. Pour Judéocité, le Gainsbourg du rap français partage ses doutes et ses certitudes avec franchise. Dans cette interview, il revient sur son amour pour la Torah et ses valeurs, mais aussi sur l'antisémitisme de Dieudonné ou encore sur son soutien à la famille d'Ilan Halimi.

Vous dites souvent qu’être artiste, c’est s’engager…
On ne peut pas se cantonner à vendre des disques. Un artiste qui ne s’engage pas est inutile.
Quel est votre message alors pour fédérer les communautés ?
En se référant au meilleur message de paix… celui de Moise. Je ne pourrais jamais faire mieux que ces lois qui nous ont été apportées depuis des millénaires. Après, se battre sur le terrain, convaincre et aimer les gens, ça devient mon travail. C’est sûr, les clivages religieux, de race, de couleur prennent une importance énorme. Mais cela ne m’intéresse pas. Je suis pour les mélanges. Le racisme, ce n’est jamais qu’une preuve, un aveu qu’on est complètement inhumain et con. J’adorerais rencontrer toutes les races d’humains qu’il y a sur cette belle planète terre.
Vous avez dit en parlant de Dieudonné, qu’en tant que Noir, il devrait ressentir ce qu’est être juif…
Oui. Il a normalement la connaissance de l’Histoire et des souffrances endurées par le peuple juif. Mais Dieudonné est un antisémite, c’est une maladie nouvelle. Je suis fatigué aussi d’entendre des stéréotypes sur les Juifs et l’argent. C’est vrai qu’on trouve des Juifs dans les banques, le cinéma… Où est le problème ? L’argent n’est pas un tabou. Il y a autant de Noirs dans le football. Si Dieudonné a un malaise à être dans un milieu où il y a beaucoup de Juifs, qu’il change de métier.
Il a attisé les haines...
Malheureusement. Mais chacun a une responsabilité. A nous de nous réveiller et de réfléchir à ce que l’on peut faire, à notre manière de s’en sortir pour être aussi bons économiquement. Mais à aucun moment il ne faut avoir de jalousie, de rancoeur envers les autres. C’est ridicule et inutile. Les Juifs ne sont pas responsables de mon malheur ni de celui des miens. Tout ça me fait penser à Ilan…
Etiez-vous présent à la manifestation ?
J’étais le seul rappeur. Ce n’est pas normal, je suis fâché contre eux. Ilan est précisément le symbole de ces préjugés idiots et dangereux. Il faut arrêter. Je dis aux gens d’être plus fort que les préjugés. Surtout, ce n’est pas les caractéristiques que je connais du peuple juif.
Qu’en connaissez vous ?
Je sais que comme l’homme de couleur, le Juif a toujours été persécuté. Et il l’assume. D’ailleurs, le policier martiniquais qui a risqué sa vie en Novembre dernier pour un supporter israélien est un symbole magnifique. Comme l’étoile David que je porte qui symbolise la philosophie rasta, proche du peuple juif. Je connais aussi celui qu’il ne faut pas nommer…mais j’écris son nom.
C’est interdit !
Moi, je peux parce que je suis auteur. Il faut faire connaître son nom, c’est important. C’est notre D. à tous. Tout passe par lui et ses prophètes. Israel est ma mère et le D. d’Israel est mon père. Après, chacun l’interprète comme il veut... Nous venons tous du peuple d’Israël.
Etes-vous déjà allé en Israel ?
Pas encore. Mais je rêverais de me marier sur cette terre chargée de sainteté. Je trouve beau l’idée d’avoir enfin une terre promise. Quand je lis la Torah, ça me fait vibrer. J’y vois quelque chose de vrai, l’histoire d’un peuple et du monde. Et maintenant je vois Israel, j’ai de la chance.
Son existence est pourtant menacée…
Israel est né en faisant la guerre mais Israel est toujours là. On ne peut pas remettre cet Etat ni ce peuple en question. C’est illogique. Autant arrêter les croyances et les religions. Par ailleurs, je déteste l’expression « reconnaître Israel ». Cela ne veut rien dire. Moi, je ne reconnais pas l’Iran plutôt. Il n’y a pas de diplomatie avec ces gens là. Pas de dialogue avec des gens qui veulent te tuer. Je me suis toujours mis à la place des persécutés très facilement. J’ai toujours trouvé injuste ce qui arrivait au peuple juif. D’ailleurs, il faudrait protéger davantage les israéliens et les juifs. Sinon on va se réveiller encore trop tard.
En pleine période électorale, vous êtes « en chasse » de racistes pour l’UMP, c’est à dire ?
Je voudrais ramener les voix de tous les cons. Soutenir les racistes, les xénophobes, les antisémites, tous les skinheads du Parc des princes…Je vais les soutenir parce que j’ai besoin de leurs voix pour contrer le vrai danger, Le Pen. Celui qui va recevoir les votes de tous les déçus. On a besoin de toutes les forces en action, même les forces négatives.
On finit avec votre actualité ?
Je ne fais pas de promotion quand je parle de tout ça…

Propos recueillis par Rebecca Assoun