Monday, March 30, 2009

''Les conflits incessants du Proche-Orient servent aujourd'hui de prétexte à une nouvelle haine d'Israël'', a déclaré vendredi Jacques Chirac à l'occasion du lancement du projet Aladin de l'Unesco. Et d'ajouter : ''Il n'y aura pas de paix au Proche-Orient tant qu'il n'y aura pas de reconnaissance et d'acceptation de l'Etat d'Israël''. (Guysen.International.News)
Le projet Aladin est destiné à lutter contre le négationnisme, particulièrement en terre arabe. L'ancien président français a souligné qu'il n'est pas question de ''faire porter aux pays musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur'' mais de ''sortir la Shoah du silence que l'on a fabriqué autour d'elle (...) Evoquer la Shoah risquait de susciter dans ces pays un sentiment de sympathie pour les Juifs et l'existence d'Israël. Alors, on l'a cachée.''
Zimeray : la France et l’UE pas encore convaincues de participer à Durban II
24/03/09




- - Thème: Droits de l'Homme





La France et l'Union européenne ont accueilli favorablement la levée provisoire de la stigmatisation d'Israël dans un texte proposé et remanié les 15 et 17 mars 2009, en vue de la prochaine conférence de l'ONU contre le racisme prévue en avril, surnommée Durban II, rapporte le Jérusalem Post, mardi 24 mars 2009.
Mais d'après l'ambassadeur de France pour les droits de l'homme François Zimeray, ces changements n'ont pas encore convaincu la France ou l'UE de participer à l'événement qui devrait avoir lieu entre le 20 et le 24 avril à Genève. "Le texte (précédent) était rempli de provocations, c'était inacceptable. S'il n'avait pas été changé, nous aurions quitté [la conférence]", explique Zimeray. "Pour la première fois, grâce à notre position ferme, il n'y a aucune mention explicite à Israël ou au Proche-Orient ; c'est un progrès."

Photo : D.R.
terdit d'interdire Dieudonné en Belgique
13 réactions | Réagir23.03.2009, 22h50






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Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative belge, a cassé lundi la décision d'une commune bruxelloise d'interdire un spectacle de l'humoriste controversé français Dieudonné, jugeant qu'elle n'avait pas à «veiller à la correction politique» des spectacles.

Les autorités de la commune de Saint-Josse, un quartier pauvre et multiculturel de Bruxelles, avaient décidé le 18 mars d'interdire le spectacle de Dieudonné prévu pour ce mercredi 25.



«Après avoir consulté les différents milieux sensibles ainsi que les services de police, j'ai décidé de ne pas autoriser cette manifestation pour des raisons essentiellement liées au maintien de l'ordre public», avait annoncé le maire socialiste de cette commune, Jean Demannez.

«Les idées antisémites et les positions liées notamment au discours de l'extrême droite française apparaissent comme difficilement tolérables à Saint-Josse et risquent d'engendrer des débordements d'une teneur difficile à appréhender», avait-il expliqué.


Pas de mesures préventives autorisées


Lundi, le Conseil d'Etat a estimé que «le collège des bourgmestres (maires) et échevins (maires-adjoints) n'a pas reçu pour mission de veiller préventivement à la correction politique ou morale, voire pénale, des spectacles et moins encore à celle, supposée, des artistes qui en donnent la représentation».

Il a estimé que l'importance de la communauté étrangère de Saint-Josse - quelque 153 nationalités, que le maire avait invoquée dans sa décision - ne justifiait pas l'interdiction du spectacle.

Le Conseil a aussi rappelé que des propos qui tomberaient sous le coup de la loi anti-racisme pouvaient donner lieu à des poursuites répressives, non à une mesure préventive de police.

Dieudonné avait provoqué un tollé en décembre en conviant sur scène, lors d'un spectacle à Paris, le négationniste de la Shoah Robert Faurisson. Plusieurs de ses représentations ont depuis été annulées, notamment dans le nord et l'est de la France.

Né en 1966 en banlieue parisienne, d'une mère française et d'un père camerounais, de son vrai nom Dieudonné M'Bala M'Bala, il a été condamné à plusieurs reprises pour des propos sur la Shoah et les juifs. Il avait été condamné notamment pour avoir comparé les juifs à des «négriers».


Tous les articles de la rubrique Leparisien.fr avec AFP
Ses opposants ont préféré l'ignorer, Dieudonné est resté invisible
mardi 24.03.2009, 04:50 - La Voix du Nord
| POLÉMIQUE |
Faire le moins de bruit possible, mais réaffirmer quand même les valeurs républicaines face aux déclarations ouvertement antisémites de Dieudonné : hier, les opposants à la venue de l'ex-humoriste ont préféré se rassembler devant la stèle des Droits de l'Homme plutôt que d'aller à l'affrontement devant le casino, où Dieudonné avait donné rendez-vous à ses partisans. Et où finalement, personne ne l'a vu.

PAR ESTELLE JOLIVET dunkerque@lavoixdunord.fr
PHOTO : JEAN-CHARLES BAYON
La cérémonie n'a pas été longue sur le parvis de la communauté urbaine, hier vers 18h. Quelques minutes à peine. Élus et représentants d'associations ou de partis politiques, une trentaine de personnes au total, se sont rassemblées pour condamner les déclarations antisémites de Dieudonné, l'ex-humoriste, qu'on attendait hier soir quelque part dans l'agglomération dunkerquoise.
Initialement, le « front républicain » emmené par SOS-Racisme, avait appelé à manifester devant le casino, où Dieudonné avait prévu de rassembler son auditoire vers 19 h 45. Finalement, le collectif a préféré déposer une gerbe devant la stèle des Droits de l'Homme, pour rappeler son attachement à l'article premier de la Déclaration universelle : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits ». Et pour éviter de faire trop de bruit autour d'un Dieudonné spécialiste des gros coups médiatiques.
« Nous sommes là pour montrer que les forces républicaines rejettent toute forme de racisme et d'antisémitisme », a martelé Daniel Boulogne, président de SOS-Racisme Dunkerque-Calais. « L'humour s'arrête là où la négation d'un peuple ou d'un État commence », a abondé le représentant de la LICRA, Jean-Marc Alcalay.
Une heure plus tard, devant le casino, il ne s'est finalement rien passé. Plusieurs voitures de police étaient postées autour de la place. Un petit groupe a pris des photos et filmé les alentours de l'établissement, tandis qu'un peu plus loin, trois autres personnes montaient la garde autour de pancartes estampillées Dieudonné. Qui n'est pas venu. Sa compagne Noémie Montagne avait pourtant affirmé, le matin même, qu'il se présenterait « avec un huissier pour faire constater le refus d'entrer. » Le directeur du casino, Boris Desjardins, a ri sous cape. « C'est un non-événement. Ils ne sont pas venus parce qu'ils savent qu'ils sont en tort. Juridiquement, on est béton : si on leur a refusé l'entrée c'est d'abord parce qu'ils n'ont pas respecté les conditions générales de vente » qui prévoyaient, entre autres, que les organisateurs annoncent la teneur de la conférence un mois avant son déroulement.
La rumeur Dieudonné a ensuite couru vers un fast-food de Grande-Synthe, avant de s'éteindre dans une salle attenante à l'église Saint-Joseph (lire en pages Région). Là, les applaudissements ont retenti, derrière des portes restées closes aux journalistes.
Le Pen ne présidera pas au parlement
27/03/09




- - Thème: Négationnisme





Jean-Marie Le Pen ne devrait pas, s'il est réélu le 7 juin 2009, présider le Parlement européen au cours de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée, informe le site Internet du JDD, vendredi 27 mars 2009.
Après une nouvelle provocation sur la Shoah du leader de l'extrême droite, les différents groupes de la droite européenne se sont tous joints jeudi 26 mars à la proposition de la gauche de modifier le règlement interne de l'institution. Le président du FN déjà été condamné deux fois par la justice française pour de tels propos. Le Parlement va sévir lui aussi. Le bureau de l'institution devrait discuter la semaine prochaine à Bruxelles d'éventuelles sanctions contre le leader de l'extrême droite française. Le CRIF, dans un communiqué publié jeudi 26 mars, s’est déclaré « profondément scandalisé et indigné que le chef du Front national ait de nouveau qualifié de « détail » les chambres à gaz où des millions de Juifs ont péri ». Selon le communiqué, « cette référence publique traduit une abjecte obsession ».
Shlomo Sand : l’exil du peuple juif est un mythe


L’historien Shlomo Sand affirme que l’existence des diasporas de Méditerranée et d’Europe centrale est le résultat de conversions anciennes au judaïsme. Pour lui, l’exil du peuple juif est un mythe, né d’une reconstruction à postériori sans fondement historique. Entretien.

Par Ofri Ilani, Haaretz, 21 mars 2008

Notez




Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d’Israël a produits au fil des générations, le sort n’aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l’Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu’elle fût une fière juive, peu d’Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l’ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l’armée musulmane qui envahissait le nord de l’Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d’une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.

D’après l’historien Shlomo Sand, auteur du livre « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (aux éditions Resling - en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d’autres tribus d’Afrique du Nord converties au judaïsme sont l’origine principale à partir de laquelle s’est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d’Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties - et non à partir d’exilés de Jérusalem - n’est qu’une composante dans l’ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d’Histoire de l’Université de Tel Aviv.

Dans ce livre, Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines. Non seulement les Juifs d’Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s’était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l’historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d’années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive. D’après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu’un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d’origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (...) n’ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque - par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes - afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l’approche de Sand ? « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple "rétrospectivement", avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »
Entretien

Shlomo Sand, historien du 20e siècle, avait jusqu’à présent étudié l’histoire intellectuelle de la France moderne (dans son livre « L’intellectuel, la vérité et le pouvoir », Am Oved éd., 2000 - en hébreu), et les rapports entre le cinéma et l’histoire politique (« Le cinéma comme Histoire », Am Oved, 2002 - en hébreu). D’une manière inhabituelle pour des historiens de profession, il se penche, dans son nouveau livre, sur des périodes qu’il n’avait jamais étudiées - généralement en s’appuyant sur des chercheurs antérieurs qui ont avancé des positions non orthodoxes sur les origines des Juifs.

En fait, l’essentiel de votre livre ne s’occupe pas de l’invention du peuple juif par le nationalisme juif moderne mais de la question de savoir d’où viennent les Juifs.

« Mon projet initial était de prendre une catégorie spécifique de matériaux historiographiques modernes, d’examiner comment on avait fabriqué la fiction du peuple juif. Mais dès que j’ai commencé à confronter les sources historiographiques, je suis tombé sur des contradictions. Et c’est alors ce qui m’a poussé - je me suis mis au travail, sans savoir à quoi j’aboutirais. J’ai pris des documents originaux pour essayer d’examiner l’attitude d’auteurs anciens - ce qu’ils avaient écrit à propos de la conversion. »

Des spécialistes de l’histoire du peuple juif affirment que vous vous occupez de questions dont vous n’avez aucune compréhension et que vous vous fondez sur des auteurs que vous ne pouvez pas lire dans le texte.

« Il est vrai que je suis un historien de la France et de l’Europe, et pas de l’Antiquité. Je savais que dès lors que je m’occuperais de périodes anciennes comme celles-là, je m’exposerais à des critiques assassines venant d’historiens spécialisés dans ces champs d’étude. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas en rester à un matériel historiographique moderne sans examiner les faits qu’il décrit. Si je ne l’avais pas fait moi-même, il aurait fallu attendre une génération entière. Si j’avais continué à travailler sur la France, j’aurais peut-être obtenu des chaires à l’université et une gloire provinciale. Mais j’ai décidé de renoncer à la gloire. »

« Après que le peuple ait été exilé de force de sa terre, il lui est resté fidèle dans tous les pays de sa dispersion et n’a pas cessé de prier et d’espérer son retour sur sa terre pour y restaurer sa liberté politique » : voilà ce que déclare, en ouverture, la Déclaration d’Indépendance. C’est aussi la citation qui sert de préambule au troisième chapitre du livre de Shlomo Sand, intitulé « L’invention de l’Exil ». Aux dires de Sand, l’exil du peuple de sa terre n’a en fait jamais eu lieu.

« Le paradigme suprême de l’envoi en exil était nécessaire pour que se construise une mémoire à long terme, dans laquelle un peuple-race imaginaire et exilé est posé en continuité directe du "Peuple du Livre" qui l’a précédé », dit Sand ; sous l’influence d’autres historiens qui se sont penchés, ces dernières années, sur la question de l’Exil, il déclare que l’exil du peuple juif est, à l’origine, un mythe chrétien, qui décrivait l’exil comme une punition divine frappant les Juifs pour le péché d’avoir repoussé le message chrétien. « Je me suis mis à chercher des livres étudiant l’envoi en exil - événement fondateur dans l’Histoire juive, presque comme le génocide ; mais à mon grand étonnement, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de littérature à ce sujet. La raison en est que personne n’a exilé un peuple de cette terre. Les Romains n’ont pas déporté de peuples et ils n’auraient pas pu le faire même s’ils l’avaient voulu. Ils n’avaient ni trains ni camions pour déporter des populations entières. Pareille logistique n’a pas existé avant le 20e siècle. C’est de là, en fait, qu’est parti tout le livre : de la compréhension que la société judéenne n’a été ni dispersée ni exilée. »

Si le peuple n’a pas été exilé, vous affirmez en fait que les véritables descendants des habitants du royaume de Judée sont les Palestiniens.

« Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". »

Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?

« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes - par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

Comment en êtes-vous arrivé à la conclusion que les Juifs d’Afrique du Nord descendent de Berbères convertis ?

« Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J’ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l’Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n’avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d’Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d’Espagne, c’étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

Aux dires de Sand, l’apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s’est produit à la suite de la conversion du royaume khazar - vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu’à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l’hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s’est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

Shlomo Sand revisite l’hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l’Est : trois millions de Juifs, rien qu’en Pologne », dit-il ; « l’historiographie sioniste prétend qu’ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d’Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d’Europe occidentale - de Mayence et de Worms - a pu fonder le peuple yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l’Ouest. »

Si les Juifs d’Europe de l’Est ne sont pas venus d’Allemagne, pourquoi parlaient-ils le yiddish, qui est une langue germanique ?

« Les Juifs formaient, à l’Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c’est comme ça qu’ils ont adopté des mots allemands. Je m’appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l’Université de Tel Aviv, qui a démontré qu’il n’y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l’historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l’origine des Juifs d’Europe de l’Est et peignait la Khazarie comme la "mère des communautés de l’Exil" en Europe de l’Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d’Europe de l’Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

Pourquoi, selon vous, l’idée d’une origine khazar est-elle si menaçante ?

« Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : "Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici" - comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. »

Cette crainte n’est-elle pas fondée ?

« Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens. »

En fait, vous affirmez qu’il n’y a pas de peuple juif.

« Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un "peuple yiddish" qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce "peuple yiddish". Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté. Mais le sionisme, ainsi que le nationalisme arabe au fil des années, ne sont pas prêts à le reconnaître.

« Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. »

Qu’y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s’imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

« Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n’a pas d’existence comme Etat juif : si Israël ne se développe pas et ne se transforme pas en société ouverte, multiculturelle, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience d’un droit sur ce lieu doit être beaucoup plus souple et variée, et si j’ai contribué avec ce livre à ce que moi-même et mes enfants puissions vivre ici avec les autres, dans cet Etat, dans une situation plus égalitaire, j’aurai fait ma part.

« Nous devons commencer à œuvrer durement pour transformer ce lieu qui est le nôtre en une république israélienne, où ni l’origine ethnique, ni la croyance n’auront de pertinence au regard de la Loi. Celui qui connaît les jeunes élites parmi les Arabes d’Israël, peut voir qu’ils ne seront pas d’accord de vivre dans un Etat qui proclame n’être pas le leur. Si j’étais Palestinien, je me rebellerais contre un tel Etat, mais c’est aussi comme Israélien que je me rebelle contre cet Etat. »

La question est de savoir si, pour arriver à ces conclusions-là, il était nécessaire de remonter jusqu’au royaume des Khazars et jusqu’au royaume Himyarite.

« Je ne cache pas que j’éprouve un grand trouble à vivre dans une société dont les principes nationaux qui la dirigent sont dangereux, et que ce trouble m’a servi de moteur dans mon travail. Je suis citoyen de ce pays, mais je suis aussi historien, et en tant qu’historien, j’ai une obligation d’écrire de l’Histoire et d’examiner les textes. C’est ce que j’ai fait. »

Si le mythe du sionisme est celui du peuple juif revenu d’exil sur sa terre, que sera le mythe de l’Etat que vous imaginez ?

« Un mythe d’avenir est préférable selon moi à des mythologies du passé et du repli sur soi. Chez les Américains, et aujourd’hui chez les Européens aussi, ce qui justifie l’existence d’une nation, c’est la promesse d’une société ouverte, avancée et opulente. Les matériaux israéliens existent, mais il faut leur ajouter, par exemple, des fêtes rassemblant tous les Israéliens. Réduire quelque peu les jours de commémoration et ajouter des journées consacrées à l’avenir. Mais même aussi, par exemple, ajouter une heure pour commémorer la "Nakba", entre le Jour du Souvenir et la Journée de l’Indépendance. »

Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l’université de Tel-Aviv, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire de l’Europe contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L’Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l’écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)
Publication originale Haaretz, traduit de l’hébreu par Michel Ghys pour Protection Palestine
Les mauvaises raisons d'un succès de librairie, par Eric Marty
LE MONDE | 28.03.09 | 14h11 • Mis à jour le 29.03.09 | 11h05 Réagissez (36) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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Tout le monde se souvient de quelques énoncés qui, jadis, firent scandale : selon une rumeur venue d'Europe, les chambres à gaz n'avaient jamais existé, selon une autre, émanant du monde arabe, le Temple juif de Jérusalem était une invention des colons sionistes, malgré son attestation par le Coran décrivant Jésus y priant "debout".

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Mais avec le siècle qui vient, et qui s'annonce comme redoutable, on aura compris que ces négations-là ne relevaient que du détail. Le livre de Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé : de la Bible au sionisme (Fayard, 2008), règle la question de manière définitive. Le peuple juif n'existe pas : divine surprise !

Inutile de faire l'apprenti chimiste pour déclarer l'innocuité du Zyklon B, inutile de jouer à l'archéologue pour faire du Mur des lamentations une excroissance de la Mosquée Al-Aqsa, car si le peuple juif n'est qu'une invention du XIXe siècle sous le paradigme occidental de l'Etat-nation, alors la question est réglée. Certains pourront en conclure d'ailleurs qu'il est bien naturel qu'un peuple qui n'existe pas invente à l'infini des légendes pour attester sa pseudo-existence.

Ce n'est pas ici le lieu de dénoncer les confusions, et surtout le caractère naïvement massif de la thèse du livre de Shlomo Sand. Des spécialistes l'ont fait. Il s'agit de l'oeuvre d'un historien autodidacte dont les informations sont de seconde main, qui mêle les approximations à des choses connues, mais qui sont présentées sous l'angle biaisé de découvertes sulfureuses.

Sand présente le fait qu'il n'y a pas de race juive comme une découverte qui fait du peuple juif une invention historique. Mais ce faisant, il confond deux catégories étrangères l'une à l'autre, celle de "race" et celle de "peuple". La tradition d'Israël n'est pas une tradition raciale comme la Bible l'atteste (l'épouse non juive de Moïse, Séphora, Ruth, l'étrangère, ancêtre du roi David), tradition perpétuée par l'actuel Israël, comme tout visiteur peut le constater en admirant dans le peuple juif son extraordinaire pluralité : juifs noirs, jaunes, blancs, orientaux, blonds, bruns... La substitution race/peuple est révélée par le titre : Comment le peuple juif fut inventé... Or tout le livre consiste à vouloir prouver que les juifs actuels ne sont pas "génétiquement" les descendants des Hébreux.

On dira que le peuple juif n'a jamais cessé d'être "inventé" : par Abraham, par Jacob, par Moïse... Mais aussi par chaque juif. Car l'invention même du peuple juif, loin d'être une preuve de son inexistence, est une preuve radicale - irréfutable - de la singularité radicale de son existence propre. Existence fondée sur le principe abrahamique de son invention ou de sa vocation, puisque cette existence est réponse à un appel.



CONCLUSION PERVERSE



Peuple unique en ce qu'il est fondamentalement logocentrique - lié au langage, lié au nom - et textocentrique, lié à un texte : la Torah. Que la filiation soit constitutive du peuple juif ne peut apparaître comme un élément ontologique. Le principe de filiation n'est que la régulation civile de l'existence historique de ce peuple, des conditions de possibilité d'une perpétuation qui autorise son inscription dans le temps chronologique, dans le temps de l'histoire humaine. Voilà pourquoi il y a un peuple juif, voilà pourquoi il n'y a pas de "race juive", même s'il est patent que les Cohen et les Lévy du monde entier ont quelques liens incarnés. C'est ce qu'on peut appeler très simplement la facticité juive : le fait d'être juif.

Le livre de Sand manifeste là l'indigence de son "épistémologie". Sand est un "moderne". Il voudrait devenir le Michel Foucault du XXIe siècle. Il espère, en proclamant que le peuple juif est une "invention du XIXe siècle", reproduire, en le mimant, le Foucault de jadis affirmant que l'homme était "une invention récente". Mais, pour Foucault, il était fondamental, à l'intérieur du discours philosophique moderne même, de réfléchir méthodiquement à cette "invention" dans les savoirs - l'homme - et de la déconstruire.

Or c'est sur ce point que le livre de Sand se révèle vide. Car s'il dénie aux juifs une aspiration, qu'ils n'ont jamais eue comme peuple, à se constituer en race, il ne déconstruit pas la notion de race. Au contraire, il lui confère, à dessein ou non, un statut de vérité qui se donne comme vérité ultime. En effet, la conclusion, proprement perverse, de son livre est d'attribuer au peuple palestinien ce qui a été dénié aux juifs, à savoir qu'ils sont - eux, les Palestiniens - les vrais descendants génétiques des Hébreux originaires !

Cet épilogue est le révélateur de la finalité du livre. On y trouve le principe mythologique de l'inversion dont le peuple juif est la victime coutumière : les juifs deviennent des non-juifs et les Palestiniens les juifs génétiques. On peut, dès lors, en déduire qui est l'occupant légitime du pays. En ne déconstruisant pas radicalement la notion d'héritage génétique, en en faisant, au contraire, bénéficier le peuple palestinien, Sand révèle tout l'impensé qui obscurément pourrit ce qu'il tient pour être une entreprise libératrice. Il montre que la méthode substitutive qu'il emploie est tout simplement mystificatrice, et ce d'autant plus qu'elle voudrait être au service de l'entente entre les ennemis.

Nier l'identité juive est une vieille marotte, aujourd'hui parasite obstiné de la pensée contemporaine. D'où vient ce vertige du négatif ? On l'aura compris en lisant le livre de Shlomo Sand : d'un désir obscur de faire des juifs de purs fantômes, de simples spectres, des morts-vivants, figures absolues et archétypales de l'errance, figures des imposteurs usurpant éternellement une identité manquante. Eternelle obsession qui, loin de s'éteindre, ne cesse de renaître avec, désormais, un nouvel alibi mythologique : les Palestiniens.


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Eric Marty est écrivain et critique, professeur de littérature à l'université Paris-Diderot
A Doha, les pays arabes divisés sur Gaza, unis dans le soutien à El-Béchir
LEMONDE.FR avec AFP | 28.03.09 | 17h56 • Mis à jour le 28.03.09 | 20h16 Réagissez (17) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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Les pays de la Ligue arabe ont peiné à afficher leur unité, ce samedi à Doha, lors d'une réunion préparatoire à leur sommet annuel, prévu lundi. L'Egypte, pays moteur de la ligue et poids lourd de la région, a notamment fait savoir que ni son président Hosni Moubarak, ni son ministre des affaires étrangères ne participeraient au sommet. L'Egypte reproche notamment au Qatar des prises de position jugées "anti-égyptiennes" durant la guerre de Gaza.


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Les faits Ban Ki-moon et Omar Al-Bachir assisteront au sommet de la Ligue arabe
Le Qatar et la Syrie appuient les islamistes du Hamas qui contrôlent Gaza, tandis que l'Egypte et l'Arabie saoudite soutiennet le Fath de Mahmoud Abbas. Le sommet doit notamment se prononcer lundi sur l'avenir du plan de paix arabe, qui propose depuis 2002 à Israël une normalisation des rapports en échange, principalement, de son retrait des territoires arabes occupés en 1967.

Israël a relevé des "aspects positifs" dans ce plan, sans toutefois se prononcer sur une éventuelle acceptation. Les pays arabes devraient adopter une résolution précisant que ce plan "qui est aujourd'hui sur la table ne le sera pas pour longtemps".

SOUTIEN UNANIME AU PRÉSIDENT SOUDANAIS

Les pays arabes ont en revanche exprimé leur solidarité de manière unanime avec Omar Al-Bachir, le président soudanais sous le coup d'un mandat de la Cour pénale internationale depuis le 4 mars pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité". Dans un projet de résolution qui devrait être soumis au vote lundi, les pays arabes demandent à la Cour pénale internationale l'annulation du mandat, et invitent "tous les pays arabes" à ne pas se conformer aux mesures visant Omar Al-Bachir.

Le président soudanais laisse planer l'incertitude sur son éventuelle participation au sommet. S'il risque théoriquement d'être arrêté s'il quitte le Soudan, il n'a pas hésité à se rendre en Egypte, en Libye et en Erythrée en mars. Aucun de ces pays, comme la plupart des pays de la Ligue arabe, n'ont ratifié le traité de Rome qui a institué la Cour pénale internationale.

Les autorités soudanaises disent toutefois craindre un piège, notamment parce que le président soudanais devrait emprunter l'espace aérien international pour se rendre à Doha.
Ban Ki-Moon et Omar Al-Bachir assisteront au sommet de la Ligue arabe
LEMONDE.FR avec AFP | 29.03.09 | 16h17 • Mis à jour le 29.03.09 | 19h48 Réagissez (10) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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Le président soudanais Omar Al-BAchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), est arrivé dimanche à Doha, au Qatar, pour participer au sommet de la Ligue arabe. Le chef d'Etat soudanais a été accueilli sur le tarmac de l'aéroport international de Doha par l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani.

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Les faits A Doha, les pays arabes divisés sur Gaza, unis dans le soutien à Al-Bachir
Dimanche, un haut responsable des Nations unies a confirmé que le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, assisterait au sommet malgré la présence d'Omar Al-Bachir. "Le Soudan est un pays membre des Nations unies alors que la Cour pénale internationale est un organisme judiciaire indépendant qui n'interdit pas à l'ONU de traiter avec le Soudan", a expliqué ce responsable à l'AFP. Ban Ki-moon se trouve déjà à Doha, où il a été invité en tant qu'observateur.

Il s'agit du quatrième voyage à l'étranger du président soudanais depuis le mandat d'arrêt délivré contre lui le 4 mars par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile. Al-Bachir s'est rendu cette semaine en Erythrée, en Egypte et en Libye.

Les pays arabes ont dénoncé l'émission du mandat contre le président soudanais, et demandent son retrait. Ils se sont engagés à ne pas arrêter Omar Al-Bachir. La CPI ne dispose pas de force de police propre : ce sont les forces de l'ordre des pays signataires du traité de Rome, à l'origine de la CPI, qui agissent en son nom. La quasi-totalité des pays de la Ligue arabe n'ont pas ratifié le traité de Rome.
Elections européennes : Alain Soral dit oui à Dieudonné
LEMONDE.FR | 26.03.09 | 15h01 • Mis à jour le 26.03.09 | 18h32 Réagissez (2) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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Dans une lettre publiée sur le site Internet de son association politique Egalité & réconciliation, Alain Soral répond favorablement à l'invitation de Dieudonné à participer à sa liste en Ile-de-France pour les élections européennes du 7 juin.


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Dieudonné, candidat "antisioniste" aux européennes
Chronologie Les principaux démêlés judiciaires de Dieudonné

Site web Dieudonné persiste (Dailymotion)
S'adressant à "[son] cher Dieudonné", le transfuge du PCF un temps conseiller de Jean-Marie Le Pen, affirme qu'il "a entendu haut et clair ton vibrant appel à l'union de tous les insoumis". Et de confirmer qu'il "en est" pour s'opposer "au sionisme" et pour "dénoncer les ingérences chaque jour plus voyantes et pesantes du lobby prosioniste français dans les affaires de notre pays ; agissements qui ne manquent pas d'avoir des conséquences néfastes, tant au regard des principes républicains que sur notre politique étrangère".

Cependant, estimant que la lutte contre le communautarisme et contre le sionisme ne sauraient "constituer à eux seuls un programme électoral pour un scrutin européen", M. Soral ajoute quelques points à la feuille de route politique de son ami "humoriste", comme "la lutte contre ce marchepied du totalitarisme marchand mondialiste qu'est en réalité l'Union européenne", "la défense des travailleurs français et de leurs droits face à l'entreprise de destruction par le capitalisme mondialisé – et donc l'Union européenne – de nos industries, services publics, petits commerces et PME", "le retour de l'Etat dans tous les grands secteurs économiques" ou encore un "protectionnisme raisonné appelé de ses vœux par Emmanuel Todd".

Assurant qu'il entend discuter "entre insoumis de tous bords intéressés à ce projet, sans exclusive et sans délai" son rang et sa place sur "cette liste d'authentiques résistants", Alain Soral conclut sa missive par un lyrique "bien à toi courageux et talentueux combattant !"

Abel Mestre et Caroline Monnot
Dr House" : TF1 s'excuse pour un dialogue antisémite


Eyal Podell, Laura Silverman, Hugh Laurie et Olivia Wilde dans "Dr House"
Crédits : NBC/Adam Taylor
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Serie Dr House
Publié par Charles Decant
Vendredi 27 Mars 2009 17h34
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ans Dr House, Gregory House multiplie souvent les erreurs médicales, avant de trouver in extremis la vraie cause du mal de ses patients. Il est également loin d'être irréprochable dans ses paroles, puisqu'il tape, à tort et à travers, sur ses collègues, sur les familles de ses patients, et même sur les malades. Pire, ses blagues sont généralement politiquement incorrectes, et il multiplie les préjugés sexistes, racistes, religieux...

Mais jamais le médecin n'était allé aussi loin que dans l'épisode diffusé mercredi à 21h30. En cause, une insulte antisémite proférée à l'encontre d'une patiente récemment convertie au hassidisme. Dans une pique qu'il lui envoie, le médecin fait en effet rimer "urine" avec "youpine". Ce terme est utilisé pour désigner de manière raciste une personne juive.

C'est Télérama qui a soulevé le problème aujourd'hui, et le site de l'hebdomadaire a été jusqu'à vérifier si ce mot déplacé venait de la série, ou de la traduction. Et il s'avère que c'est le doublage qui est en tort. En anglais, c'est le terme "jewess" qui est utilisé, et qui est la traduction simple de "juive".

TF1 n'a pas tardé à réagir et reconnaît son erreur. « Nous présentons nos excuses aux téléspectateurs qui ont vu l'épisode et à toutes les personnes offensées par cette ligne de dialogue ; il s'agit bien entendu d'une regrettable erreur de notre part, que nous déplorons. Nous allons procéder à la rectification de cette phrase, dans cet épisode, pour les rediffusions éventuelles et, en accord avec Universal, pour la sortie DVD ».

« Nous doublons plus de 500 heures de programmes par an ; il s'agit d'un problème de manque de vigilance dans notre chaîne de vérification, et nous allons y remédier immédiatement », ajoute la chaîne.

Mardi soir, plus de 10 millions de téléspectateurs français ont suivi l'épisode.
Un orchestre palestinien dissous pour avoir joué en Israël
Par Reuters, publié le 29/03/2009 à 20:47

DJENINE, Cisjordanie - Les autorités palestiniennes de Cisjordanie ont dissous un orchestre de jeunes basé à Djénine pour avoir joué en Israël devant des survivants de la Shoah.



Lors d'un concert de l'orchestre palestinien "Les Cordes de la liberté" devant des survivants de la Shoah, la semaine dernière, près de Tel Aviv. Les autorités palestiniennes de Cisjordanie ont dissous cet orchestre de jeunes Palestiniens, basé dans le camp de réfugiés de Djénine, pour avoir enfreint un règlement interdisant les concerts politiques. (Reuters/Gil Cohen Magen)

Adnan Hindi, responsable au camp de réfugiés palestiniens de Djénine, a indiqué dimanche que la directrice de l'orchestre avait enfreint un règlement interdisant les concerts politiques en emmenant les 18 jeunes musiciens se produire la semaine dernière près de Tel Aviv.

De nombreux Palestiniens ont le sentiment que reconnaître l'ampleur du génocide juif de la Seconde Guerre mondiale équivaut à accepter l'argument occidental pour la création de l'Etat d'Israël en 1948, qui a causé le déplacement de centaines de milliers de Palestiniens.

Hindi a accusé Wafa Younis, directrice de l'orchestre "Les Cordes de la liberté" installé dans le camp de réfugiés de Djénine, d'avoir exploité les jeunes à des fins politiques.

"Nous avons décidé de fermer son bureau. Elle n'est désormais plus autorisée à travailler dans le camp de réfugiés de Djénine", a déclaré Hindi, ajoutant que l'orchestre n'avait plus le droit de se rassembler.

Il a également indiqué que Younis, citoyenne israélienne arabe, n'était plus la bienvenue dans le camp. "Nous ne l'empêcheront pas d'entrer dans le camp de réfugiés de Djénine, mais nous ne sommes pas en mesure d'assurer sa sécurité."

Younis a indiqué que lors d'un concert donné la semaine dernière près de Tel Aviv, une dizaine de rescapées de l'Holocauste étaient présentes dans le public. L'événement était organisé par une femme d'affaires et philanthrope israélienne.

"Je n'ai aucun objectif politique", a-t-elle assuré, avant d'ajouter que la décision de dissoudre son orchestre relevait de l'ignorance et qu'elle retournerait à Djénine pour y poursuivre ses activités.
Israël a détruit au Soudan un convoi d'armes destiné, selon lui, au Hamas
LE MONDE | 27.03.09 | 15h35 • Mis à jour le 27.03.09 | 15h35 Réagissez (21) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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JÉRUSALEM CORRESPONDANT

Les autorités soudanaises ont confirmé, jeudi 26 mars, les informations de la chaîne de télévision américaine CBS - reprenant un article du Sudan Tribune de mercredi - selon lesquelles un convoi de dix-sept camions transportant des armes aurait été détruit par l'aviation israélienne. Les faits se seraient produits le 16 janvier - deux jours avant la fin de la guerre dans la bande de Gaza -, au nord de Port Soudan sur la côte de la mer Rouge.


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Edition abonnés Fiche pays : Soudan
D'après la chaîne 10, une télévision privée israélienne, il y aurait eu également une seconde attaque, début février, au large de cette ville, contre un bateau qui aurait été coulé. Le bombardement du convoi aurait fait 39 morts, des Soudanais, des Ethiopiens et des Erythréens. Les véhicules transportaient des armes légères, des missiles antichars, des explosifs et, selon la presse israélienne, des missiles Fajr iraniens d'une portée de 70 kilomètres. En provenance d'Iran, cet armement était destiné selon les sources israéliennes au Hamas. Il devait être convoyé par des contrebandiers à travers le désert du Sinaï puis introduit dans la bande de Gaza grâce aux centaines de tunnels creusés sous la frontière égyptienne.

Le ministre des transports soudanais, Mabrouk Moubarak Salim, a confirmé certaines de ces informations, mais s'est refusé à donner plus de détails. Interrogée par la presse, l'administration américaine a également confirmé la réalité de ce raid, mais a démenti la participation d'appareils américains avancée par certaines sources. Celles-ci faisant valoir que cette opération s'est déroulée le jour même où Tzipi Livni, la ministre israélienne des affaires étrangères, signait, à Washington avec Condoleezza Rice (alors secrétaire d'Etat de l'administration Bush) un protocole d'accord prévoyant "une série de mesures pour tarir le flot d'armes et d'explosifs en direction de la bande de Gaza". Le texte de deux pages mentionne l'Iran comme pourvoyeur d'armes du mouvement de la résistance islamique (Hamas).

Comme à chaque fois qu'une opération militaire est menée en dehors des frontières d'Israël, les autorités de l'Etat juif ont refusé de confirmer ou d'infirmer les faits. Cependant, Ehoud Olmert, premier ministre démissionnaire, s'est publiquement félicité jeudi de la capacité d'action des forces armées israéliennes. "Nous opérons partout où nous pouvons frapper l'infrastructure terroriste, dans des endroits proches et lointains. Nous la frappons de manière à accroître notre capacité de dissuasion. Il est inutile d'entrer dans les détails, mais chacun peut utiliser son imagination", a-t-il souligné avant d'ajouter : "Il n'y a pas d'endroit où l'Etat d'Israël ne peut pas opérer. Cela n'existe pas." Port Soudan est situé à environ 1 400 kilomètres d'Israël.

Certains témoignages ont fait état d'un raid mobilisant deux avions de combat. Une telle opération suppose de voler au-dessus de la mer Rouge entre les côtes égyptiennes et saoudiennes et de prévoir un ravitaillement en vol.

Une attaque similaire avait déjà été menée au coeur du territoire syrien le 6 septembre 2007 contre un site suspecté abriter un projet nucléaire (ce que Damas a toujours nié). Cette opération avait rappelé la destruction par l'aviation israélienne du réacteur nucléaire irakien Osirak, à la périphérie de Bagdad en juin 1981.

Le raid de janvier au Soudan rappelle également l'interception il y a sept ans, dans les eaux internationales de la mer Rouge, au large de ce pays, d'un navire, le Karine A, transportant des armes destinées selon Israël aux Palestiniens.

Les autorités israéliennes tentent par tous les moyens d'empêcher l'approvisionnement en armes de mouvements comme le Hamas ou le Hezbollah au Liban. Israël a été accusé de l'assassinat, en février 2008, d'Imad Moughniyeh, chef militaire du Hezbollah, à Damas, en Syrie.

Faire cesser la contrebande d'armes en provenance d'Egypte vers la bande de Gaza a été l'un des principaux objectifs de l'opération Plomb durci. Pour le moment, aucun accord n'a été signé avec l'Egypte pour prévenir ce trafic. Le rayon d'action des roquettes lancées par les groupes armés palestiniens pendant cette guerre de trois semaines a été porté à 40 kilomètres frappant des villes comme Ashdod ou Beersheva. Si ces groupes parvenaient à obtenir des missiles Fajr, la ville de Tel-Aviv pourrait être atteinte.

L'opération de Port Soudan constitue selon les commentateurs israéliens un avertissement à Téhéran et la démonstration que la capacité d'action des appareils israéliens n'a pas de limites et peut aussi bien atteindre les sites nucléaires de Natanz ou de Bouschir.

Michel Bôle-Richard

Sunday, March 29, 2009

La charge de Jacques Chirac contre les négationnistes
Sophie de Ravinel
27/03/2009 | Mise à jour : 21:18 | Commentaires 114
Jacques Chirac a participé, vendredi à l'Unesco avec Simone Veil, au lancement du projet Aladin, initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Crédit photo : François Bouchon / Le Figaro.
Jacques Chirac a participé, vendredi à l'Unesco avec Simone Veil, au lancement du projet Aladin, initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Crédit photo : François Bouchon / Le Figaro. Crédits photo : Le Figaro
L'ancien président de la République prône l'enseignement de la Shoah dans les pays arabes.

«Le drame de la Shoah interdit l'oubli. Il impose la pudeur. Il fait exploser la colère au cœur de chaque homme de bonne volonté, lorsque la Shoah est contestée.» Silencieux depuis plusieurs mois, Jacques Chirac a choisi de s'exprimer sur un thème qui avait déjà marqué sa présidence. Vendredi, à l'Unesco, l'ancien chef de l'État a apporté un soutien appuyé au projet Aladin initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Un projet destiné à lutter contre le négationnisme, en particulier dans les pays arabes.

Jacques Chirac a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas de vouloir « aire porter aux pays musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur». Il a cependant souligné l'importance de «faire connaître la Shoah, pour la faire sortir du silence que l'on a fabriqué autour d'elle, dans beaucoup de pays». Pour lui, les raisons de ce silence sont simples : «Évoquer la Shoah risquait de susciter dans ces pays un sentiment de sympathie pour les Juifs et l'existence d'Israël. Alors, a-t-il dit, on l'a cachée.»

L'ancien président s'est inquiété du fait que «les conflits incessants du Proche-Orient servent aujourd'hui de prétexte à une nouvelle haine d'Israël. Elle est en train de devenir une nouvelle haine des Juifs ; cette haine se répand», a-t-il observé. Elle peut être le débutd'un nouveau cauchemar. Chirac insiste : «Il n'y aura pas de paix au Proche-Orient tant qu'il n'y aura pas de reconnaissance et acceptation de l'État d'Israël.» Et ajoute : «Mais il n'y aura pas reconnaissance mutuelle réelle sans assentiment des peuples (…) sans une compréhension plus intime.»

Celui qui avait reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs de France, dans son discours du Vél'd'Hiv, en juillet 1995, estime que ce projet Aladin s'inscrit dans le cadre du combat qu'il mène à la tête de sa propre Fondation pour le dialogue entre les cultures. Ce projet, sur son site Internet, propose un contenu pédagogique en plusieurs langues, dont le turc, l'arabe ou le farsi, sur l'histoire de la Shoah et celle du judaïsme. Il est soutenu par plus de 200 personnalités arabo-musulmanes.

« Les falsifications de l'histoire »

Mais Jacques Chirac ne s'est pas seulement adressé à cette partie du monde, soulignant, dans son intervention, que «nul pays, nulle culture ne sont immunisées contre la tentation du génocide». Il a par ailleurs souligné, une nouvelle fois, que «nous ne devons jamais accepter comme démocratiques les partis qui propagent la haine». «L'accord trouvé entre libéraux, démocrates chrétiens, socialistes et communistes dans l'après-guerre pour rejeter les partis de la haine doit être considéré comme un acquis définitif de la démocratie européenne», a-t-il ajouté. Une allusion claire aux propos tenus par Jean-Marie Le Pen, mercredi, dans l'hémicycle du Parlement de Strasbourg. Le président du Front national avait réaffirmé qu'il considérait les chambres à gaz comme «un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale».

Depuis son départ de l'Élysée, Jacques Chirac, en tête des personnalités politiques dans le baromètre Ifop/Paris Match, s'en tient à des interventions peu nombreuses et exclusivement consacrées aux grands enjeux mondiaux, comme son discours sur l'accès à l'eau au Proche-Orient.

De son côté, dans un message lu par la garde des Sceaux et maire du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, le président Sarkozy n'a pas évoqué Jean-Marie Le Pen mais fait allusion aux propos négationnistes tenus par l'évêque catholique intégriste Richard Williamson. Des déclarations qu'il a jugées «indignes, d'autant plus honteuses et condamnables, qu'elles émanent d'un homme de foi». Des déclarations qui rappellent aussi «l'urgence d'agir contre les falsifications de l'histoire».

«Toutes» les falsifications , a souligné Abdoulaye Wade, président du Sénégal et président de l'Organisation de la conférence islamique, pour qui le négationnisme ne doit pas occulter d'autres formes «d'oubli du passé ou de dénaturation des faits», relatifs, en particulier, à la colonisation.

Saturday, March 28, 2009

Cisjordanie: lancement des travaux pour une rue "Jacques Chirac" à Ramallah

Il y a 7 heures

RAMALLAH, Cisjordanie (AFP) — Les travaux de construction pour percer une rue "Jacques Chirac" à Ramallah (Cisjordanie), en l'honneur de l'ancien président français, ont été lancés samedi.

La cérémonie, en présence du Premier ministre palestinien démissionnaire Salam Fayyad, du Consul général de France à Jérusalem Alain Rémy et de la maire de Ramallah Janet Mikhaïl, était destinée à dévoiler une plaque marquant le lancement des travaux.

La ville de Ramallah a décidé de baptiser cette rue du nom de l'ancien chef de l'Etat français en remerciement pour ses "positions en faveur de la cause palestinienne", a déclaré Mme Mikhail.

De son côté, M. Fayyad a rappelé les incidents entre M. Chirac et le service d'ordre israélien dans la vieille ville de Jérusalem, lors de sa visite en Israël et dans les Territoires palestiniens en 1996, qui avaient marqué les esprits et avaient valu à M. Chirac d'être accueilli en héros à Ramallah.

La rue, destinée à devenir l'une des artères principales de la ville, sera longue de 2,7 km et passera près de la Mouqataa, le palais présidentiel palestinien, où repose la dépouille de Yasser Arafat. Les travaux, d'un montant de 849.000 dollars (639.000 euros) et financés par le gouvernement de M. Fayyad, devraient durer quelques mois.

Les Palestiniens sont particulièrement reconnaissants à Jacques Chirac pour avoir accueilli en France Yasser Arafat pour des soins peu avant sa mort en 2004, alors que ce dernier souffrait d'une "une importante altération de (son) état général et des anomalies sanguines".

M. Chirac a ainsi été le dernier dirigeant international à avoir vu M. Arafat, qui avait été auparavant assigné à résidence pendant trois ans par l'armée israélienne dans son QG de la Mouqataa à Ramallah.
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Jeudi 26 Mars 2009
Le Pen interdit de perchoir
Par V.V. (avec Reuters)
LeJDD.fr
>> Jean-Marie Le Pen ne devrait pas, s'il est réélu le 7 juin prochain, présider le Parlement européen au cours de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée. Après une nouvelle provocation sur la Shoah du leader de l'extrême droite, les différents groupes de la droite européenne se sont tous joints jeudi à la proposition de la gauche de modifier le règlement interne de l'institution.

Jean-Marie Le Pen ne devrait pas présider le Parlement européen pour la prochaine séance inaugurale. (Reuters)Jean-Marie Le Pen ne devrait pas présider le Parlement européen pour la prochaine séance inaugurale. (Reuters)
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Le Pen récidive sur le "détail"
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Le FN affiche Jaurès


Le symbole -un anti européen d'extrême droite président pour un jour du Parlement européen- faisait frémir les députés de l'Union depuis plusieurs semaines. Finalement, l'affaire semble entendue. Jean-Marie Le Pen ne devrait pas, s'il est réélu le 7 juin, présider la séance inaugurale de l'assemblée. La conférence des présidents de groupes s'est mise d'accord jeudi à Strasbourg pour modifier le règlement interne du Parlement afin de ne plus confier au doyen d'âge -si le président sortant n'a pas été réélu- la tâche très honorifique de présider la première séance devant les nouveaux élus, a indiqué un porte-parole de l'institution.

Le consensus a été vite trouvé: les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), principale formation de l'hémicycle, avaient déjà décidé mercredi de soutenir la proposition de la gauche d'empêcher le président du Front national, qui aura 81 ans en juin, d'accéder au perchoir. Ne restait plus qu'à convaincre le groupe libéral et démocrate. Opposé au départ à une réforme taillée sur mesure pour contrer un "octogénaire raciste", selon l'expression du président de la formation Graham Watson. Finalement, ils ont décidé de se rallier à la proposition. Un amendement devrait être introduit dans un projet de modification du règlement intérieur actuellement en chantier au sein de la commission constitutionnelle et qui doit être voté en avril ou en mai.

Des sanctions contre Le Pen

La dernière provocation de Le Pen a donc convaincu les députés d'agir. Mercredi, il avait rappelé que, selon lui, les chambres à gaz utilisées pour exterminer les juifs ne sont qu'un "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. "Je me suis borné à dire que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, ce qui est une évidence", a-t-il affirmé devant ses pairs en réaction aux propos du président du groupe socialiste, l'Allemand Martin Schulz, qui l'avait traité de négationniste. Le président du FN déjà été condamné deux fois par la justice française pour de tels propos. Le Parlement va sévir lui aussi. Le bureau de l'institution devrait discuter la semaine prochaine à Bruxelles d'éventuelles sanctions contre le leader de l'extrême droite française. Une sanction, pour comportement incompatible avec les valeurs de l'UE, est à l'étude. Le Pen risque, au maximum, une suspension de dix jours. La Ligue française contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a annoncé qu'elle étudiait de son côté l'éventualité d'une action devant la justice.
La conférence-spectacle de Dieudonné interdite à Vannes
Après le Ch'nord, la Bretagne le boude
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Dieudonné n’aura pas le droit de donner une conférence-spectacle à Vannes.

Dieudonné continue de payer cher la présence du négationniste Robert Faurisson sur la scène du Zénith de Paris, le 28 décembre dernier.
Depuis, plusieurs shows ont été annulés, comme à Lille ou à Besançon.

Mais Dieudonné n’a pas dit son dernier mot.
L’humoriste comptait organiser un show-conférence dans une salle d’hôtel à Vannes, ce mardi 31 mars.
Après l’hôtel Ascotel à Villeneuve d’Ascq le 24 mars, c’est au tour de l’hôtel Mercure de Vannes d’annuler sa réservation, ainsi que celle du 2 avril à Rennes, au motif que la société de spectacles (La Plume) n'a pas produit les documents administratifs nécessaires.
Selon certaines rumeurs, Dieudonné aurait alors envisagé de donner cette conférence dans un bus ou un restaurant.
« Il a été dit qu'il essaierait d'entrer de force dans l'hôtel », a ajouté Georges André, premier adjoint au maire de Vannes.
Craignant des « troubles à l'ordre public », la ville de Vannes a donc pris aujourd’hui un arrêté pour interdire « sur la voie publique » cette conférence du controversé Dieudonné.

« Nous avons pris vendredi soir un arrêté d'interdiction de la manifestation sur la voie publique compte-tenu des incertitudes et des risques de troubles à l'ordre public que peuvent susciter la venue de Dieudonné », a expliqué M. André à l’AFP.
Dieudonné a eu plus de chance mercredi en Belgique : d’abord interdite, sa « conférence-spectacle » a finalement été autorisée par le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative belge.
L'humoriste a même fait salle comble à Bruxelles avec son spectacle, Liberté d'expression. Malgré les protestations d'une cinquantaine de manifestants dénonçant un « message de haine ».
Le 24 mars, Dieudonné a annoncé qu’il serait candidat anti-sioniste aux prochaines élections européennes du 7 juin. II n'a pas fini d'être interdit de séjour...
G.G.

Samedi 28 Mars 2009 - 23:29
La conférence-spectacle de Dieudonné interdite à Vannes
Après le Ch'nord, la Bretagne le boude
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Dieudonné n’aura pas le droit de donner une conférence-spectacle à Vannes.

Dieudonné continue de payer cher la présence du négationniste Robert Faurisson sur la scène du Zénith de Paris, le 28 décembre dernier.
Depuis, plusieurs shows ont été annulés, comme à Lille ou à Besançon.

Mais Dieudonné n’a pas dit son dernier mot.
L’humoriste comptait organiser un show-conférence dans une salle d’hôtel à Vannes, ce mardi 31 mars.
Après l’hôtel Ascotel à Villeneuve d’Ascq le 24 mars, c’est au tour de l’hôtel Mercure de Vannes d’annuler sa réservation, ainsi que celle du 2 avril à Rennes, au motif que la société de spectacles (La Plume) n'a pas produit les documents administratifs nécessaires.
Selon certaines rumeurs, Dieudonné aurait alors envisagé de donner cette conférence dans un bus ou un restaurant.
« Il a été dit qu'il essaierait d'entrer de force dans l'hôtel », a ajouté Georges André, premier adjoint au maire de Vannes.
Craignant des « troubles à l'ordre public », la ville de Vannes a donc pris aujourd’hui un arrêté pour interdire « sur la voie publique » cette conférence du controversé Dieudonné.

« Nous avons pris vendredi soir un arrêté d'interdiction de la manifestation sur la voie publique compte-tenu des incertitudes et des risques de troubles à l'ordre public que peuvent susciter la venue de Dieudonné », a expliqué M. André à l’AFP.
Dieudonné a eu plus de chance mercredi en Belgique : d’abord interdite, sa « conférence-spectacle » a finalement été autorisée par le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative belge.
L'humoriste a même fait salle comble à Bruxelles avec son spectacle, Liberté d'expression. Malgré les protestations d'une cinquantaine de manifestants dénonçant un « message de haine ».
Le 24 mars, Dieudonné a annoncé qu’il serait candidat anti-sioniste aux prochaines élections européennes du 7 juin. II n'a pas fini d'être interdit de séjour...
G.G.

Samedi 28 Mars 2009 - 23:29

Monday, March 23, 2009

Politique

Publié le 22/03/2009 à 10:13 - Modifié le 22/03/2009 à 14:15 Le Point.fr

Dieudonné candidat "antisioniste" et "anticommunautariste" aux européennes

L'humoriste controversé Dieudonné a annoncé samedi qu'il serait candidat "antisioniste" aux élections européennes du 7 juin, appelant tous les "infréquentables" à rejoindre sa liste en Île-de-France. Lors d'une conférence de presse dans son théâtre parisien de la Main d'Or, il a résumé son positionnement : "L'anticommunautarisme et l'antisionisme".

"Il faut se battre contre le système béké. On l'appelle comme ça en Guadeloupe. En France c'est le système sioniste, c'est exactement la même chose. Ce sont les esclavagistes et on est des esclaves. Il faut qu'on se libère !", ose Dieudonné, affirmant son admiration pour le leader du mouvement social en Guadeloupe Élie Domota. "Le sionisme gangrène la France, c'est un danger", martèle-t-il avant d'appeler à se battre "contre ce repli communautaire. Il faut que la République retrouve son sens et que nous chassions toutes les organisations mafieuses du type le Crif de la République".

"L'extrême droite est à l'Élysée" (Dieudonné)

Dans un communiqué, l'UMP a dénoncé dans la soirée de samedi des propos "nauséabonds" et affirme que "le ministère public doit réagir à ce déluge de haine".
Dieudonné, qui avait déclenché un tollé en décembre en invitant sur scène le négationniste Robert Faurisson, explique sa décision de se présenter par une "guerre culturelle" que lui auraient déclaré "le Parti socialiste et l'UMP", après une "saillie drolatique", qui lui a valu l'annulation de plusieurs spectacles. "On m'interdit de travailler, de nourrir mes cinq enfants, je n'ai pas d'autre choix que d'aller me battre sur le terrain" politique, se justifie-t-il.

"Robert Faurisson ne fera pas partie de la liste a priori, quoique... il y a peut-être des surprises", annonce-t-il, en invitant "tous les infréquentables" à le rejoindre dans sa lutte pour "une liberté d'expression". Et de citer notamment l'écrivain Alain Soral (issu du PCF et ex-FN), le fondateur du groupuscule noir ultra-radical dissous Tribu Ka, Kemi Seba, et Thierry Meyssan, auteur de L'Effroyable Imposture qui conteste la version officielle des attentats du 11 septembre 2001.

Il en appelle également à l'ancien judoka Djamel Bouras et à l'humoriste Jean-Marie Bigard. "Tous ceux qui se sont heurtés à un moment à la pensée unique sont les bienvenus." L'humoriste se défend d'incarner "une candidature antisémite". Il assure que sa liste regroupera des "juifs antisionistes" et des gens "de tous bords". "De toutes façons, l'extrême droite est à l'Élysée."

Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des propos sur la Shoah et les juifs et qui s'est rapproché de Jean-Marie Le Pen, s'était présenté aux européennes de 2004 sur la liste Europalestine. Elle avait fait un score de 1,83 % en Île-de-France, obtenant 10,75 % à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise).

Sunday, March 22, 2009

ELECTIONS EUROPEENNES
Européennes : l'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné
NOUVELOBS.COM | 22.03.2009 | 10:59
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L'humoriste controversé a annoncé samedi qu'il serait candidat "anti-sioniste" aux élections européennes du 7 juin. "Le sionisme gangrène la France", "c'est un danger", a-t-il affirmé.

(Photo d'archives)

(Photo d'archives)
(c) Reuters
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) se dit "choquée", dimanche 22 mars, par la candidature de l'humoriste Dieudonné aux élections européennes du 7 juin.
L'humoriste a annoncé samedi, au théâtre parisien de la Main d'Or, sa candidature en Ile-de-France. Il a résumé son positionnement par "l'anti-communautarisme et l'anti-sionisme" avant d'ajouter que "les électeurs auront le choix d'un vote anti-sioniste clairement affirmé, qui ne se cache pas".


"Le sionisme gangrène la France"

"Il faut se battre contre le système béké. On l'appelle comme ça en Guadeloupe. En France c'est le système sioniste, c'est exactement la même chose. Ce sont les esclavagistes et on est des esclaves. Il faut qu'on se libère!", avait-il lancé, disant son admiration pour le leader du mouvement social en Guadeloupe Elie Domota.
"Le sionisme gangrène la France, c'est un danger", avait-il enfin affirmé estimant qu'il faut se battre "contre ce repli communautaire. Il faut que la République retrouve son sens et que nous chassions toutes les organisations mafieuses du type le Crif, de la République".

Un "programme politique haineux"

Dans un communiqué, le président de l'Union des étudiants juifs de France, Raphaël Haddad, a estimé que "Dieudonné a pour ambition politique de réunir sur une même liste le maximum de personnes condamnées pour incitation à la haine raciale. Ce vaste programme politique haineux vient rappeler qu'il est bien une étoile montante de l'extrême-droite".
L'UEJF s'étonne par ailleurs que "bien qu'ayant été condamné à plusieurs reprises, Dieudonné puisse encore se présenter aux élections européennes".
Dieudonné est sous le coup d'une enquête préliminaire depuis le 26 décembre, pour contestation de crimes contre l'humanité commis au cours de la Deuxième Guerre mondiale ou injures antisémites, après avoir invité dans son spectacle au Zénith de Paris "J'ai fait l'con" l'historien négationniste Robert Faurisson et lui avoir fait remettre par un technicien en tenue de déporté juif, étoile jaune sur la poitrine, un "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence".

Propos "nauséabonds"

Dieudonné a déjà été condamné à plusieurs reprises pour diffamation publique à caractère racial en raison de ses propos sur la Shoah, ainsi que pour provocation et incitation à la haine raciale.
Dans un communiqué, Frédéric Lefebvre, le porte-parole de L'UMP, a dénoncé samedi les propos "nauséabonds" de l'humoriste estimant que "le ministère public doit réagir à ce déluge de haine".
(Avec AP)

Saturday, March 21, 2009

21/03/2009 à 06h51
Des soldats israéliens racontent leurs crimes à Gaza

Polémique après les témoignages de militaires décrivant le meurtre de civils durant l’opération «Plomb durci».

112 réactions

JÉRUSALEM, de notre correspondante DELPHINE MATTHIEUSSENT
Des soldats israéliens en bordure de la bande de Gaza (archive).

Des soldats israéliens en bordure de la bande de Gaza (archive). (REUTERS)

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La publication de témoignages de soldats israéliens faisant état d’exactions contre des civils palestiniens lors de la récente offensive à Gaza a provoqué un début de controverse en Israël, faisant écho aux nombreuses accusations internationales. Depuis la fin, il y a deux mois, de l’opération «Plomb durci» contre le Hamas, l’armée israélienne n’avait cessé d’affirmer, malgré les témoignages palestiniens et les critiques des organisations internationales, qu’elle avait tout fait pour éviter les victimes civiles palestiniennes.

Le procureur général de l’armée israélienne a ordonné l’ouverture d’une enquête, suite à la publication partielle, jeudi, de récits de soldats dans le quotidien de gauche Haaretz (lire ci-contre). Ces témoignages font part de tirs injustifiés ayant provoqué la mort de civils palestiniens, en raison du laxisme des règles d’engagement.

«Tirs injustifiés». Les soldats racontent notamment comment une mère palestinienne a été tuée avec ses deux enfants par un tireur d’élite parce qu’elle s’était trompée de chemin en sortant de chez elle. Dans un autre cas, une vieille femme palestinienne a été abattue alors qu’elle marchait à 100 mètres de sa maison. D’autres témoins font aussi état d’exactions, d’actes de vandalisme et de destructions dans des maisons.

Ces témoignages ont été publiés cette semaine dans la lettre d’information de l’académie prémilitaire Yitzhak Rabin de Tivon, dans le nord d’Israël, où avaient été formés des soldats. En février, le directeur de l’académie, Danny Zamir, avait invité d’anciens élèves ayant participé aux combats à Gaza à une discussion informelle sur leur expérience.

«Nous pensions que les soldats allaient nous parler de leurs expériences personnelles pendant la guerre et des leçons qu’ils en avaient tirées, nous ne nous attendions absolument pas à ce que nous avons entendu, a expliqué Zamir. Il s’agit de témoignages très durs sur des tirs injustifiés contre des civils, de destructions de biens qui dénotent une atmosphère dans laquelle on se croit permis d’utiliser la force sans restriction contre les Palestiniens», a-t-il ajouté.

Amertume. Après avoir entendu les soldats, Zamir, un officier supérieur de réserve connu pour ses positions modérées - il avait notamment refusé de servir dans les territoires palestiniens dans les années 90 - en a immédiatement rendu compte au chef d’état-major, Gabi Ashkenazi. Selon les commentateurs, il est probable que les réticences de l’armée à prendre ces témoignages au sérieux aient poussé Zamir à les faire publier dans la lettre d’information de l’académie, puis dans la presse.

Ils ont provoqué de vives réactions dans la classe politique et les médias israéliens, alors que les résultats de l’opération Plomb durci, initialement présentée comme un succès, sont de plus en plus contestés. L’échec récent des négociations indirectes avec le Hamas sur une libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit et la poursuite sporadique des tirs de roquettes entretiennent la déception et l’amertume de l’opinion publique israélienne.

Le ministre de la Défense, Ehud Barak, est monté au créneau jeudi, peu de temps après la publication des témoignages des soldats : «L’armée israélienne est la plus morale du monde, et je sais de quoi je parle car je sais ce qui s’est passé en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak. Bien sûr, il peut y avoir des exceptions, et tout ce qui a pu être dit va être vérifié.»

De leur côté, les députés arabes israéliens à la Knesset, Ahmed Tibi et Mohammed Barakeh, ont déclaré que les témoignages des soldats étaient la «preuve qu’Israël avait commis des crimes de guerre à Gaza.»

Tuesday, March 17, 2009

Pour le réalisateur Ken Loach l'antisémitisme est "compréhensible"
Il y a 5 heures - Philosémitisme
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"Ca ne me surprend pas qu'il y ait une montée de l'antisémitisme. En fait, c'est parfaitement compréhensible car Israël nourrit des sentiments d'antisémitisme." (Ken Loach)

De passage à Bruxelles à l'occasion de la conférence de presse pour le lancement du fumeux "Tribunal Russell sur la Palestine" (une initiative Pierre Galand), le réalisateur britannique Ken Loach a déclaré au sujet de la montée de l'antisémitisme en Europe consécutive à l'offensive militaire de Gaza :

"Ca ne me surprend pas qu'il y ait une montée de l'antisémitisme. En fait, c'est parfaitement compréhensible car Israël nourrit des sentiments d'antisémitisme".

Ken Loach réagissait aux conclusions du rapport de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne qui révèle que les actes antisémites sont en forte récrudescence dans toute l'Europe depuis le mois de décembre. L'Agence, qui a recueilli des informations dans 19 pays membres de l'UE, s'inquiète de la montée d'actes antisémites, allant du vandalisme à des agressions physiques.

Le réalisateur, qui a l'habitude de critiquer Israël, a qualifé de rapport de "diversion" visant à détourner l'attention des récentes interventions militaires d'Israël. En d'autres mots, il s'agirait d'une sorte de conspiration.

En extrapolant, on pourrait dire de toutes les victimes que, si elles sont victimes, c'est compréhensible car elles l'ont bien cherché. C'est tellement simple qu'il fallait y penser. En tout cas, pour le marxiste Ken Loach c'est clair que ce sont les Juifs, en l'occureence Israël, qui sont les responsables de l'antisémitisme. Aussi faut-il être perspicace pour penser au rapport comme moyen de détourner l'attention de cette responsabilité - tellement forts ces Juifs qu'ils auraient même l'Agence des droits fondamentaux dans leur poche !

Source: The Parliament (via Z Word)

- Le rapport de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne sur l'antisémitisme est trop timoré, estime le Congrès juif européen
- Belgique: un 3ème "tribunal citoyen" pour juger les "crimes" d'Israël
- Tribunal Russell: Faut-il en vouloir aux Belges ?
- Utilisation d'ONG pour diaboliser Israël: Pierre Galand
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Sunday, March 15, 2009

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10/03/2009 20:43


PARIS, 10 mars 2009 (AFP) - Conférence racisme: Goasguen (UMP) demande le "retrait de la France"

Le député UMP Claude Goasguen a demandé mardi le "retrait" de la France des travaux de préparation de la conférence "Durban II" de l'ONU sur le racisme, fin avril à Genève.

L'élu de Paris invite dans un communiqué "les députés à se mobiliser pour obtenir une décision claire et publique du gouvernement français, en rejoignant l'appel parlementaire pour le retrait de la France des travaux de Durban II".

Selon M. Goasguen, la conférence "servira de prétexte aux organisateurs libyens, qui en occupent la présidence, cubains, qui sont rapporteurs, et iraniens, la vice-présidence, pour justifier des pratiques injustifiables et condamner la conception des droits de l'Homme issue de la Déclaration universelle de 1948".

L'Italie a annoncé vendredi qu'elle ne participerait pas à la conférence, en invoquant des "phrases inacceptables, agressives et antisémites" dans un projet de déclaration. Les Etats-Unis, Israël et le Canada ont aussi annoncé leur boycott.

La conférence doit assurer le suivi de celle de 2001 dans la ville sud-africaine de Durban, qui s'était terminée dans la confusion, certains participants lui reprochant une connotation antisémite.
Benoît XVI reconnaît des erreurs, reçoit une délégation du Grand Rabbinat d’Israël et prépare son voyage en Israël
13/03/09




- - Thème: Religion





Le Figaro du vendredi consacre une pleine page à Benoît XVI, à la suite de la publication de sa lettre sur l’affaire Williamson.

C'est un pape blessé qui prend la plume pour s'expliquer sur le fond et reconnaître des «erreurs». Benoît XVI a écrit jeudi aux quelque 5 000 évêques du monde entier pour rendre compte de sa décision. Dans cette lettre, traduite en six langues, le Pape se dit «peiné du fait que même des catholiques, qui au fond auraient pu mieux savoir ce qu'il en était, aient pensé devoir m'offenser avec une hostilité prête à se manifester.» Il y remercie ses «amis juifs», « qui ont aidé à dissiper rapidement le malentendu et à rétablir l'atmosphère d'amitié et de confiance… »

Une délégation du Grand Rabbinat d’Israël, conduite par le rabbin Shear-Yashuv Cohen, a été reçue jeudi 12 mars 2009 au Vatican, rencontre qui aurait pu être annulée au plus fort de la crise Williamson. Elle a pourtant eu lieu et a couronné sept rencontres de travail entre le Grand Rabbinat et la commission du Saint Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme.

Les préparatifs du pèlerinage à hauts risques du pape en Terre Sainte prévu du 8 au 15 mai 2009 ont été marqués par une série de «couacs» peu propices à l'œcuménisme. Mais aussi bien le Vatican qu'Israël ont pourtant décidé de jouer l'apaisement pour cette deuxième visite officielle d'un pape en Israël. Pour Benoît XVI, elle constitue un test.
Arte a décidé de rompre ses relations de coopération avec la télévision polonaise de service public, la TVP (Telewizja Polska). Dans un courrier adressé le 18 février à Piotr Farfal, directeur général de la TVP, Jérôme Clément, président de la chaîne culturelle franco-allemande, explique qu'il a choisi de dénoncer le contrat d'association entre les deux chaînes en raison "de valeurs qui ne sont pas les nôtres et qui sont incompatibles avec l'histoire d'Arte".


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En effet, M. Farfal est militant actif de la LPR (Liga Polskich Rodzin), un mouvement politique ultracatholique, nationaliste et antisémite. "Nous devons reconnaître que les valeurs européennes ne sont pas partagées par le parti avec lequel est lié l'actuel président de TVP", écrit M. Clément, en assurant que Arte poursuivra les projets déjà en cours. "Toutefois, nous avons décidé de suspendre nos contacts commerciaux jusqu'au moment de l'élection d'un nouveau président de la télévision publique polonaise."

Basée à Varsovie, la TVP comporte deux chaînes nationales et un réseau de douze chaînes décentralisées dans les régions. Liées depuis 1996 par un accord de coopération, Arte et la TVP avaient signé, en 2000, un nouvel accord d'association qui prévoyait d'augmenter le volume de leurs coproductions. Cette coopération entre les deux chaînes permettait aussi une large diffusion des programmes d'Arte sur les deux chaînes de la TVP, ainsi que sur les réseaux câblés polonais.

Mais, fin décembre 2008, la situation politique s'est détériorée en Pologne avec l'émergence de la LPR et de Samoobrona, un parti populiste. Deux formations qui ont jeté leur dévolu sur la télévision publique. Avant Noël, leurs représentants ont fait débarquer le président du conseil de surveillance de la TVP pour le remplacer par M. Farfal. Une décision aussitôt contestée par une grande partie du conseil, qui a dénoncé ce coup de force en faisant valoir que plusieurs membres étaient absents au moment du vote. L'affaire a été portée devant le tribunal qui, contre toute attente, a légalisé la composition du nouveau conseil de surveillance et la nomination de M. Farfal à la tête de la télévision publique.

Cette légitimation des partis d'extrême droite et les relents d'antisémitisme ont suscité une certaine inquiétude en Pologne. Le quotidien Gazeta Wyborcza (La Gazette électorale), dirigé par Adam Michnik, cofondateur en 1976 du Comité de défense des ouvriers (KOR) et conseiller du syndicat Solidarité, a dénoncé la proximité de M. Farfal avec la mouvance néo-nazie et cité ses propos antisémites publiés dans un journal il y a quelques années : "Les répressions sévères à l'égard des juifs sont nécessaires, si notre peuple veut se développer d'une manière saine (...) Il est temps de chasser les juifs de toute l'Europe."

Daniel Psenny
ONU-Racisme: La conférence boycottée?
L'Australie a menacé jeudi de ne pas participer à la conférence des Nations unies sur le racisme si n'est pas substantiellement modifié le contenu d'un document jugé hostile à Israël. "Si nous nous rendons compte que le texte va se résumer à une harangue anti-juive et anti-sémite, à un exercice de propagande anti-juive, l'Australie ne participera pas", a dit le ministre des Affaires étrangères Stephen Smith devant le parlement australien.Israël et le Canada ont déjà annoncé qu'ils ne se présenteront pas à la Conférence mondiale contre le racisme prévue du 20 au 24 avril à Genève.Les Israéliens qui appellent à un boycott de l'événement et les Canadiens redoutent que les pays arabes profitent de cette réunion pour critiquer l'Etat hébreu.
RACISME
Appels au boycott de la conférence "Durban II"
NOUVELOBS.COM | 12.03.2009 | 18:01
Les critiques fusent tant chez les politiques qu'au sein des obédiences maçonniques contre la réunion de l'ONU contre le racisme prévue en avril, dont l'orientation est jugée confuse.


Bertrand Delanoë (AP) AP
Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a jugé, mercredi 11 mars dans un communiqué, que la France devait refuser de participer à la conférence "Durban II" de l'ONU contre le racisme fin avril à Genève, qui sera selon lui "une mascarade".
Bertrand Delanoë pointe notamment, dans un communiqué, que "le bureau du Comité préparatoire de cet événement, présidé par la Libye, et dont l'Iran est le vice-président, a rédigé un projet de 'déclaration finale' dans lequel la lutte contre le terrorisme et la critique des religions sont présentées comme autant de formes du racisme".
"L'Etat d'Israël y est accusé d'être par essence raciste. En revanche, il n'est jamais fait mention du Darfour ou du Zimbabwe, par exemple", relève également le maire de Paris.
"Notre pays compromettrait ses valeurs et sa devise en participant à cette mascarade", déclare-t-il souhaitant que "la France, à l'instar d'autres grandes nations démocratiques, refuse de siéger dans cette conférence et de contribuer à sa préparation".

Boycott des Etats-Unis et d'Israël
L'Italie a déclaré vendredi qu'elle n'y participerait pas. Les Etats-Unis, Israël et le Canada ont aussi annoncé leur boycott.
La France, pour sa part, a estimé par la voix du quai d'Orsay qu'il "est important d'être dans le processus de préparation" de la conférence et souhaité une position commune de l'UE sur la question de la participation.
La conférence doit assurer le suivi de celle de 2001 dans la ville sud-africaine de Durban, qui s'était terminée dans le trouble, certains participants lui reprochant une connotation antisémite.
Le député UMP Claude Goasguen a lui aussi demandé le "retrait" de la France des travaux de préparation de "Durban II" .
L'élu de Paris invite "les députés à se mobiliser pour obtenir une décision claire et publique du gouvernement français, en rejoignant l'appel parlementaire pour le retrait de la France des travaux de Durban II".
Le Grand Orient de France, la Grande Loge féminine de France et la fédération française du Droit humain ont quant à eux appelé dans un communiqué commun les pays de l'Union européenne à ne pas participer à "Durban II".

"Orientation très dangereuse"
Ces trois obédiences "dénoncent l'orientation très dangereuse prise par le projet de déclaration finale" de cette conférence.
Elles relèvent que le Comité préparatoire, "présidé par la Libye et vice-présidé par l'Iran" tente d'"imposer la supériorité de l'islam" par rapport aux autres religions et formes de pensée, d'"institutionnaliser l'antisémitisme", de promouvoir des thèses sexistes et de rejeter l'universalité des droits de l'Homme.
Les trois groupes appellent le président Nicolas Sarkozy "à agir pour que les pays membres de l'UE refusent de cautionner cette mascarade et s'abstiennent de participer à la Conférence de Genève autrement qu'en tant qu'observateurs".
De son côté, la Grande Loge de France "dit son émotion et dénonce le caractère inacceptable" du projet de déclaration finale de la Conférence, mais n'appelle pas au boycott.
Elle "se refuse à l'idée d'un choc des civilisations et veut promouvoir un dialogue des cultures respectueux des valeurs et des droits de chacun". Elle "approuvera et soutiendra" toutes les initiatives (...) pour faire en sorte que le plus grand nombre de pays accepte de participer à la Conférence de Genève "à la seule condition d'être en mesure de faire entendre la voix de la liberté et de la dignité des êtres humains".



C
L’antiracisme, nouvelle idéologie des dictatures
22 réactions
pascal bruckner écrivain.






en septembre 2001 s’est réunie à Durban (Afrique du Sud) la troisième conférence des Nations unies contre le racisme : elle avait pour ambition de réconcilier l’humanité avec elle-même à travers la reconnaissance des crimes de l’esclavage et du colonialisme. Cette noble intention a dégénéré très vite en inflation victimaire et en atmosphère de quasi-lynchage à l’égard des ONG israéliennes.

La volonté de parvenir, par une sorte de thérapie collective, à une guérison du passé et d’élaborer des normes nouvelles en matière de droits de l’homme aboutit à une explosion de haine que les attentats du 11 septembre 2001, survenus quelques jours plus tard, allaient éclipser.

Toutes les rancœurs ont été rouvertes et Durban,contre la volonté de ses concepteurs, est devenue une arène où l’on a rejoué la comédie des damnés de la Terre face à l’exploiteur blanc. Les délégués, notamment ceux issus du monde arabo-islamique, firent de la conférence, aux côtés du groupe africain, le lieu d’une revanche tiers-mondiste. L’Occident, génocidaire par nature, devait demander pardon et offrir des réparations symboliques et financières à ses anciens dominés.

La rage, attisée par les images quotidiennes de la répression de la seconde Intifada en Palestine, embrasa l’ensemble des assistants. On y dénonça sans relâche le sionisme, forme contemporaine du nazisme, mais aussi «la férocité blanche» qui a produit «ces holocaustes multiples que sont la traite négrière, l’esclavage et le colonialisme en Afrique». On exigea qu’Israël soit rayé de la carte, ses dirigeants jugés par un tribunal pénal international comparable à celui de Nuremberg. Des caricatures antisémites circulèrent ainsi que des exemplaires de Mein Kampf et des Protocoles des Sages de Sion : si Hitler avait gagné, disait une légende sous une de ces photos, jamais les Palestiniens n’auraient eu à verser leur sang. Des délégués furent menacés physiquement, des appels publics lancés à la mort des juifs.

La farce a atteint un sommet quand le ministre de la Justice soudanais, Ali Mohamed Osmar Yasin, demanda des réparations pour l’esclavage alors que son propre pays le pratique encore sans vergogne.

On aurait pu croire que cette sinistre comédie allait donner lieu à réflexion et que l’ONU ne réitèrerait pas la même erreur. C’était compter sans l’extraordinaire aplomb des dictatures et des fondamentalistes qui ont transformé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en plate-forme de leurs revendications.

Prévu pour avril 2009 à Genève, Durban II promet d’être une réplique de Durban I. Les projets se multiplient depuis six ans qui laissent craindre le pire. En septembre 2007, à Genève, Doudou Diène, rapporteur spécial sur les formes contemporaines du racisme, accusait les pays occidentaux d’encourager depuis le 11 Septembre les formes les plus sournoises d’islamophobie qu’il fait remonter aux premiers contacts de l’islam et de la chrétienté. S’il prend en compte également l’antisémitisme, la «christianophobie» et les autres formes de discrimination religieuse (hindouisme, bouddhisme, syncrétismes), c’est surtout le «racisme antimusulman» qui retient son attention.

Partout en Occident, intellectuels et partis politiques nourriraient un stock de griefs contre la religion du Prophète. Pire : le principe de laïcité tel qu’il est défendu par la France (l’interdiction des signes religieux à l’école publique) ou l’Angleterre (la menace d’interdiction de la burqa dans les lieux publics) relèveraient, à l’en croire, de l’intolérance. Et puisque la laïcité est utilisée pour «manipuler la liberté de religion», il faut assimiler toute remise en question d’une croyance religieuse à une insulte raciste et la punir ! Voilà le délit de blasphème réhabilité deux siècles après son abolition par la Révolution française, et Jésus, Moïse, Mahomet, Bouddha, Confucius devenus des icônes intouchables !

On ne sera pas surpris que ce rapport soit soutenu par l’Organisation de la conférence islamique et par une majorité de régimes peu favorables à la démocratie. Doudou Diène se garde de critiquer les autocraties d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine, il ne réserve ses flèches qu’aux nations d’Europe ou d’Amérique du Nord accusées de tous les maux. Rappelons qu’en avril 2007, l’Iran a été élu vice-président et la Syrie rapporteur de la Commission pour le désarmement. Cela serait désopilant si ça n’était pas tragique ! Bref l’antiracisme est devenu à l’ONU l’idéologie des mouvements autoritaires qui le détournent à leur profit. Des dictatures ou des semi-dictatures notoires (Libye, Pakistan, Iran, Arabie Saoudite, Algérie, Cuba, Venezuela, etc.) mettent en place une Nouvelle Inquisition, fondée sur le crime de «diffamation de la religion» pour prohiber tout examen de la foi en terre d’Islam, et ce au moment où des millions de musulmans, surtout en Europe, aspirent à s’émanciper de la bigoterie et de l’intégrisme.

Renversement des valeurs : l’antiracisme est mis au service de l’obscurantisme et de la discrimination des femmes. Il sert à justifier ce contre quoi il fut élaboré, l’oppression, les préjugés, le sexisme et transforme l’ONU en instrument de régression internationale.

Face à cette bouffonnerie annoncée, l’attitude de la France et de l’Europe doit être claire : le boycott pur et simple. Peut-être faudrait-il dissoudre le Conseil des droits de l’homme ou n’y admettre que les pays qui sont d’authentiques démocraties. Faute de quoi il deviendrait pour la dignité humaine l’équivalent des paradis fiscaux pour l’économie : un centre de blanchiment des crapules.

Quand la barbarie se pare des atours de civilisation, c’est la civilisation qui est regardée comme une barbarie. Il n’est pas tolérable qu’en 2009, comme dans les années 1930, les seuls régimes qui respectent le droit, le multipartisme, la liberté d’opinion et d’expression soient traînés au tribunal de l’Histoire par des lobbies de fanatiques et de tyrans.
Site Web antisémite: internaute genevois arrêté
JUSTICE | La Cicad a déposé une plainte pénale.





© LAURENT GUIRAUD | Site mis en cause. Les titres des articles antisémites figurent encore sur le site, mais leur accès a été bloqué. En revanche, des commentaires comparant «le régime raciste juif» à «l’Allemagne nazie» y apparaissent toujours.

CHLOÉ DETHURENS | 13.03.2009 | 00:00


Un blogueur genevois a été interpellé il y a une semaine par la police. Son délit? Avoir rédigé des articles antisémites via son site Internet. La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) a déposé une plainte pénale.

L’internaute, domicilié à Genève et âgé d’une cinquantaine d’années, est inculpé de menaces et de discrimination raciale. Le site en question est encore en ligne aujourd’hui. Politique étrangère, corruption mais aussi art ou bande dessinée: les thèmes abordés, des articles de presse commentés, modifiés ou rédigés par l’internaute lui-même, sont multiples.

Les sujets clairement antisémites ne sont plus accessibles: le fournisseur d’accès, Infomaniak Network, a été sommé par le Tribunal de première instance de bloquer les liens en question, après une demande de mesures provisionnelles urgentes déposée par la Cicad le 27 janvier dernier.

Pourquoi l’entreprise n’a-t-elle pas censuré le site avant cette décision judiciaire? «Nous gérons 70 000 sites», explique Fabian Lucchi, codirecteur. Il nous est impossible de tous les vérifier, la surveillance n’est d’ailleurs pas notre rôle. De toute façon, cela ne servirait à rien car les sites peuvent changer d’aspect et de contenu à chaque instant. En revanche, nous collaborons avec la justice lorsqu’une ordonnance nous est transmise, car le pouvoir de décider de l’illégalité ou non d’un texte relève de sa compétence et non de la nôtre».

«J’en suis arrivé à considérer l’extermination des juifs comme une chose souhaitable, un bienfait pour l’humanité»: les articles de l’internaute genevois interpellé, dénoncés par la Cicad, ne laissent pourtant pas vraiment de place au doute: «On ne peut pas tout laisser passer au nom de la liberté d’expression», estime Me Philippe Grumbach, président de la Cicad.

«Cette affaire montre qu’Internet est le principal vecteur de l’antisémitisme, qui revient en force au vu de la situation au Proche-Orient. Il existe actuellement un amalgame entre la politique du gouvernement israélien et la communauté juive.»

Les mesures préventives prises par le Tribunal n’ont pourtant pas freiné l’internaute dans ses rédactions: les jours suivant la décision judiciaire, des articles aux accents antisémites ont ressurgi sur son site Web. Le 30 janvier, la Cicad a ainsi déposé une plainte pénale. «Notre objectif est qu’il cesse définitivement de déployer sa haine des juifs sur Internet, nouveau sanctuaire des délires antisémites», ajoute Me Philippe Grumbach.

Pour l’avocat de l’inculpé, Me Nicolas Junod, ce cas de figure est «une première en Suisse romande. Mon client, qui est effectivement un personnage assez direct et bien connu à Genève, a été arrêté jeudi dernier. Cela fait huit jours qu’il est en prison. Il est traité comme un pédophile!»